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Je remercie messieurs les coprésidents et les membres du comité mixte de m'avoir invité à me joindre à eux aujourd'hui. Si vous vous souvenez bien, j'ai présenté lors de votre dernière séance notre aperçu stratégique ainsi que notre plan d'activité et de dépenses pour l'année prochaine.
[Français]
Ensemble, ils constituent la vision que nous avons des services de la Bibliothèque pour les prochaines années. Je remercie les membres du comité de leur intérêt et de leur appui.
[Traduction]
Pendant la réunion, je vous ai aussi donné un aperçu de certaines des façons dont la Bibliothèque se propose de vous offrir un meilleur service au cours des années qui viennent. Le projet Parlement 2020 dont vous entendrez parler aujourd'hui a été entrepris pour appuyer notre planification pour l'avenir, pour nous aider à prendre aujourd'hui les décisions qui nous mettront en bonne posture pour continuer à répondre aux besoins d'un Parlement du XXIe siècle.
Le projet a été conçu au fil des discussions que j'ai eues avec John Pullinger, mon collègue de la Chambre des communes du Royaume-Uni. Nous avions pour objectif de voir comment les parlements utilisent — ou pourraient utiliser — les technologies nouvelles et émergentes pour transformer de façon efficace leurs processus et leurs rapports avec la population. Et nous voulions entendre trois groupes distincts de parties intéressées: les parlementaires eux-mêmes, les personnes qui votent pour la première fois et les administrations parlementaires.
Diverses bibliothèques parlementaires ont tout de suite dit vouloir prendre part au projet et se joindre au Canada et au Royaume-Uni. Il s'agit des bibliothèques parlementaires de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Chili. La société Hansard — une organisation indépendante et non partisane vouée à la recherche et à la sensibilisation dans le domaine politique — coordonne le projet mené par les cinq pays. Chacune des bibliothèques doit produire sa propre étude, mais en suivant une méthode commune.
[Français]
Pour notre part, nous avons, à l'issue d'un processus concurrentiel, retenu les services de Recherche Nanos pour effectuer l'étude canadienne. Plusieurs d'entre vous ont été au nombre des personnes consultées. Vos indications et vos idées ont contribué à façonner le rapport.
[Traduction]
Aujourd'hui, nous pourrons écouter Nik Nanos nous parler des résultats de sa recherche indépendante. Ces résultats nous disent qu'il est nécessaire d'améliorer les communications entre le Parlement et les Canadiens, et qu'il importe de faire participer la population. Bref, qu'il faut tenir un langage que tous comprennent, et au bon moment.
Tout cela signifie qu'il faut chercher des moyens d'améliorer la compréhension que les Canadiens ont du système parlementaire, et de nourrir l'intérêt qu'ils lui portent. Ces objectifs sont au cœur de notre travail à la Bibliothèque.
En outre, le rapport dans le cadre de Parlement 2020 fournit de précieuses indications au sujet des priorités dont j'ai parlé à notre dernière rencontre — d'une part, relier le Parlement, les gens et l'information, et d'autre part, investir dans notre personnel et notre infrastructure.
[Français]
Le rapport met aussi en évidence des possibilités d'amélioration, ce qui est tout aussi important.
[Traduction]
Je me réjouis de ces suggestions, non seulement pour ce qui est de renforcer les activités de la Bibliothèque, ici au Canada, mais encore parce qu'elles enrichissent le répertoire de pratiques exemplaires que le projet Parlement 2020 a pour objet de constituer.
Je me fais maintenant un plaisir de vous présenter le PDG de Recherches Nanos, Nik Nanos.
Je vous remercie.
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Je vous remercie de votre présentation.
Merci monsieur Young, monsieur le président et mesdames et messieurs du Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement. Je suis Nik Nanos. Je suis le président de Nanos Research ainsi que professeur agrégé de recherche à l'Université de l'État de New York à Buffalo et chercheur attaché à l'Association de la recherche et de l'intelligence marketing.
J'ai été le chercheur principal du projet Parlement 2020 et j'ai supervisé tous les éléments de la recherche, y compris la conception de la méthode et le rapport. Aujourd'hui, j'informerai le Comité des principales conclusions de la recherche menée dans le cadre du projet Parlement 2020: Un aperçu du Parlement de demain. Ensuite, je serai heureux de répondre à vos questions. C'est ce qui m'intéresse le plus: répondre à vos questions et engager le dialogue à la suite de mon exposé.
Pour ce qui est de la méthode, en décembre 2009, à l'aide d'un guide de discussion très semblable à celui qui a été utilisé au Royaume-Uni, nous avons commencé à interviewer les parlementaires. Le bibliothécaire du Parlement a envoyé un premier courriel à tous les parlementaires, sénateurs et députés, pour présenter le projet et les objectifs. Nanos Research a ensuite pris la relève avec un courriel demandant que les personnes qui souhaitaient participer aux entrevues confirment leur disponibilité auprès d'un chercheur de Nanos. Un calendrier a été établi pour les entrevues et celles-ci ont été menées en personne ou au téléphone par des analystes de Nanos travaillant deux par deux. Les entrevues se sont déroulées dans la langue officielle choisie par les parlementaires.
Notre intention au départ était de mener 15 entrevues avec des parlementaires, mais, en raison de l'intérêt manifesté, nous avons accru ce nombre. Au total, 30 entrevues ont été réalisées avec des parlementaires, dont 40 p. 100 auprès de sénateurs et 60 p. 100 avec des députés.
Nanos Research a ensuite animé un groupe de discussion avec des membres du personnel parlementaire. L'orientation des questions a été semblable à celles qui ont été posées aux parlementaires. Quinze membres du personnel de haut rang de la Chambre des communes, du Sénat et de la Bibliothèque du Parlement ont participé à cette discussion le 4 décembre 2009. Cette discussion a été bilingue, les participants s'exprimant dans la langue officielle de leur choix. Le modérateur a posé toutes les questions dans les deux langues.
De plus, pour obtenir le point de vue des jeunes Canadiens, Nanos Research a organisé quatre groupes de discussion avec de nouveaux électeurs les 7 et 8 décembre, à Montréal et à Ottawa respectivement. Les nouveaux électeurs ont été définis comme les jeunes gens qui n'avaient jamais voté dans une élection fédérale, mais qui avaient l'intention de le faire à la prochaine occasion. Les participants avaient de 18 à 25 ans et les groupes étaient formés de femmes et d'hommes en nombre égal. Les deux groupes de Montréal ont eu lieu en français tandis que les deux groupes d'Ottawa se sont déroulés en anglais.
J'aimerais maintenant passer en revue le sommaire. Veuillez noter que chaque point ne vise pas à être normatif, mais bien à résumer les éléments de rétroaction constants qui ont été reçus pour chacun des grands axes thématiques tels que la communication, la mobilisation, etc. Veuillez également noter — c'est très important — que le présent rapport est basé sur le point de vue des intervenants au moment de la recherche, terminée il y a presque un an.
Pour ce qui est du sommaire, voici les principaux points à retenir des trois parties de la recherche concernant la communication, la mobilisation de la population, les besoins en matière d'information, les ressources et la culture ainsi que la transparence et la reddition de comptes.
Dans la section sur la communication, nous avons demandé quels sont les cas dans lesquels le Parlement communique bien avec le public et ceux dans lesquels ses communications laissent à désirer. Nous avons également demandé quelles sont les répercussions des processus et procédures du Parlement sur sa capacité de communiquer avec le public et s'il y aurait des manières d'améliorer sa façon de procéder.
Voici quelles sont les conclusions.
Premièrement, dans ses communications avec le public, le Parlement devrait employer un langage aisément compréhensible et diffuser de l'information sur les politiques qui soit facilement assimilable.
Deuxièmement, les parlementaires gagneraient à savoir comment utiliser les nouvelles technologies au service d'une communication apolitique. Les messages par trop partisans ont des effets négatifs, surtout sur les jeunes, mais les parlementaires et le personnel du Parlement croient que de tels messages font également du tort au Parlement en général.
Troisièmement, il y a lieu d'améliorer la communication bilatérale, en ligne et hors ligne. Il faut chercher les moyens les plus efficaces de recueillir l'avis du public sur le genre de renseignements qu'il s'attend généralement à obtenir après avoir interpellé un député ou un sénateur ou lors d'une consultation du site Internet du Parlement. Il faudrait savoir comment améliorer la diffusion de l'information auprès du public à l'aide des nouvelles technologies. Les participants ont fait état d'un certain nombre d'outils destinés à recueillir des renseignements auprès des internautes qui consultent le site du Parlement.
Quatrièmement, le site Internet du Parlement devrait être plus convivial pour l'internaute moyen. Les participants des trois catégories ont indiqué qu'il peut être difficile de naviguer sur ce site si l'on ne sait pas d'avance ce qu'on cherche ni où on peut le trouver.
Cinquièmement, le Parlement devrait être plus proactif en faisant appel aux nouveaux médias.
Les parlementaires consultés pensent que la couverture médiatique est le principal moyen qui permet aux Canadiens de découvrir ce que font leurs représentants politiques et ils jugent que CPAC (la Chaîne d'affaires publiques par câble) est le meilleur véhicule pour communiquer avec la population, puisqu'il jette un éclairage non filtré, bien que sélectif, sur le travail du Parlement. Certains parlementaires reconnaissent que la clientèle de CPAC n'est constituée que de Canadiens déjà intéressés par la chose politique. Les consultations de nouveaux électeurs ont confirmé qu'il ne faut pas uniquement s'en remettre aux médias traditionnels comme CPAC pour renseigner les jeunes sur les activités du Parlement, ceux-ci appréciant tout particulièrement le fait de pouvoir choisir parmi une multitude de sources d'information.
Dans la section concernant la mobilisation de la population, nous avons demandé ce qu'on pourrait faire pour que le public comprenne mieux le fonctionnement du Parlement et quel impact les technologies numériques auraient sur la mobilisation des citoyens selon les participants.
Nous avons découvert que l'adoption de programmes d'instruction civique bien pensés devrait avoir un effet positif sur la mobilisation de la population. L'absence de mobilisation des Canadiens est généralement vue comme étant endémique et symptomatique de la faible importance accordée à l'enseignement des affaires publiques au primaire et au secondaire. Le Parlement devrait par ailleurs continuer d’aider les éducateurs et le public à comprendre les processus et procédures parlementaires grâce à des exposés interactifs et à la distribution de matériel didactique stimulant.
D'autre part, le site Internet du Parlement est un important véhicule qui peut servir à renforcer le niveau de confiance des Canadiens. Il conviendrait qu'il intègre les fonctionnalités des nouveaux médias pour évaluer les besoins des internautes en matière d'information; il faudrait aussi confirmer sa vocation d'outil de stockage d'information parlementaire à jour et digne de confiance. Pour leur part, les parlementaires, les jeunes et le personnel du Parlement ont dit être d'un optimisme prudent quant aux possibles effets positifs de l'Internet et des appareils mobiles sur la participation démocratique. S'ils en ont appelé à une participation au dialogue qui soit la plus diversifiée possible, les répondants des trois catégories ont estimé que le recours aux nouvelles technologies n'était pas sans risque. Dans l'ensemble, les participants des trois groupes se sont dits préoccupés par la fiabilité de l'information.
En matière d'information, nous n'avons posé des questions qu'aux parlementaires et au personnel de ces derniers, et nous avons demandé comment les besoins en information de ces deux groupes évoluaient et quelle direction ils prendraient probablement à l'avenir. Nous avons également sollicité leurs suggestions quant à la meilleure manière pour le Parlement de soutenir ces besoins en évolution.
Beaucoup de parlementaires estiment qu'un trop grand laps de temps s'écoule entre les réunions des comités et la publication des transcriptions. Ils ont insisté sur ce délai et sur la difficulté d'obtenir l'information. Les parlementaires ont émis le souhait de mettre sur le site du Parlement des applications de type libre-service assorties de fonctions lecture et téléchargement, destinées au public et à eux-mêmes et grâce auxquelles il serait possible d'archiver et de consulter facilement tous les enregistrements des délibérations.
Il serait intéressant d'envoyer par courriel des avis destinés à prévenir les parlementaires et les particuliers du dépôt de lois, des amendements proposés aux projets de loi ou de la tenue des votes. Absolument tous les documents versés sur le site Internet du Parlement devraient être indexés et interrogeables par thèmes, lesquels seraient répertoriés par onglets (grands sujets, noms de personne et dates). Le Parlement pourrait investir dans la technologie vidéo pour appuyer les parlementaires dans leurs communications avec les particuliers et les organisations et pour réduire les frais de déplacement.
Il faut que l'imprimé et le numérique coexistent et soient également intégrés. Ces deux types de support sont jugés importants. La numérisation des documents peut faciliter l'organisation de l'information et les transferts, tandis que l'imprimé est très intéressant pour l'archivage.
Au chapitre des ressources et de la culture, nous avons interrogé les participants sur l'effet des médias sociaux et sur les attentes en matière de rapidité de réponse de la part du Parlement. Nous avons également demandé quelles seraient pour ce dernier les conséquences, au point de vue des ressources humaines et autres, d'un accroissement de l'utilisation des technologies numériques.
Le Parlement devrait déterminer ce qu'il y a lieu de faire pour satisfaire aux attentes du public pour ce qui est de la rapidité des réponses et de la protection de la vie privée des représentants politiques. Les personnes consultées ont reconnu que le virage du numérique, caractérisé par une plus grande complexité technologique et par la mobilisation en ligne, complique la tâche du Parlement quand vient le temps de répondre à la demande du public. Si un certain nombre de parlementaires et de membres du personnel du Parlement jugent que la technologie ne permettra pas d'accélérer le processus législatif ni les recherches nécessaires sur les enjeux de l'heure, les répondants croient tout de même que les nouvelles technologies permettent au Parlement d'informer le public plus vite que jamais.
Le Parlement devrait aussi faire office de chef de file en matière de mise en œuvre des nouvelles technologies. Si de nombreux participants jugent que le Parlement fait un travail acceptable sur ce plan, tous s'accordent pour dire que l'institution est davantage réactive que proactive dans son approche des nouvelles technologies.
Par ailleurs, il faudrait consacrer des ressources au soutien et à la formation des parlementaires et du personnel du Parlement afin que les technologies numériques soient régulièrement utilisées comme il se doit.
En matière de transparence et de reddition de comptes, nous avons posé des questions sur les communications bilingues. Nous avons également demandé aux participants si, à leur avis, la technologie numérique allait rendre le Parlement de l'avenir plus transparent et responsable. Cette section a été précisément rajoutée. Elle ne figurait pas dans l'étude du Royaume-Uni et nous avons considéré qu'il était important de tenir compte de cette dimension nouvelle pour ce qui est du Canada.
Sur ce plan particulier, nous constatons que la quasi-totalité des participants estime qu'il est fondamental de communiquer dans les deux langues officielles dans les médias sociaux. Par ailleurs, beaucoup de parlementaires jugent qu'il est de plus en plus important de communiquer dans plusieurs langues. Plusieurs jeunes participants et parlementaires ont dit que, à cause des changements d'ordre démographique, le Parlement devait accroître sa capacité de traduction.
D'autre part, le respect de la transparence et de la reddition de comptes dépendent de l'attitude envers cet idéal. Beaucoup ont estimé que, si l'information était plus facilement accessible dans le domaine public, le Parlement serait plus responsable. Cependant, tous ont convenu que ce n'est pas là un facteur déterminant, car la reddition de comptes et la transparence sont une question de volonté politique.
Ce sont là les principaux points communs des commentaires formulés pour chacun des thèmes discutés. Chaque groupe consulté représente un éventail de points de vue d'intervenants, et ses besoins diffèrent. On relève toutefois certaines convergences de vues entre les groupes. Les parlementaires, les fonctionnaires du Parlement et les nouveaux électeurs se sont entendus à dire que les idées suivantes étaient importantes: l'éducation du public et la sensibilisation, l'accès à l'information, la facilité de compréhension de la langue, la transparence et la reddition de comptes de même que la communication interactive.
Il reste à déterminer quelle est la voie à suivre pour passer à l'action en visant des objectifs communs.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions du comité au sujet de ce projet.
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Je vous remercie de cette question.
En fait, d'après les résultats de la recherche que nous avons effectuée pour le compte de la Bibliothèque du Parlement et d'autres recherches que nous avons menées par ailleurs — si vous me permettez de nuancer le fait que de moins en moins de jeunes s'intéressent à la politique — j'en conclus que dans la pratique les jeunes sont de moins en moins nombreux à s'intéresser à la façon traditionnelle de faire de la politique dans une démocratie.
Je pense que c'est l'élément essentiel. L'engagement démocratique des jeunes se fait par l'intermédiaire de Facebook ou de Twitter ainsi que sur les blogues. Il y a 50 ans, l'engagement démocratique se faisait par des moyens traditionnels. On s'inscrivait dans un parti politique, éventuellement on participait à une campagne locale; on en parlait à ses parents et on intervenait activement au niveau de l'école. Ce sont, de mon point de vue, des moyens relativement traditionnels de participation au processus démocratique.
Je dirai que le problème vient de la coupure entre les institutions traditionnelles et les jeunes. Je pense que les jeunes s'engagent dans la démocratie, mais ne le font pas par l'intermédiaire des institutions traditionnelles. C'est l'élément essentiel de la discussion qui doit avoir lieu autour de cette table: comment procéder pour que nos institutions démocratiques amènent les jeunes à s'engager comme ils souhaitent le faire.
Si vous me permettez de prendre l'exemple du secteur privé, lorsque Internet a commencé à s'imposer, les entreprises du secteur privé ont cherché au départ à ménager leur réputation sur Internet en contrôlant ce que leurs clients disaient d'elles. Nos recherches ont montré toutefois que les entreprises les plus avancées ont fini par accepter la contestation — celle des clients et des abonnés — et l'ont internalisée en lui offrant un support pour s'exprimer.
Prenons une entreprise comme Dell, qui a un site Internet appelé IdeaStorm. C'est un site sur lequel les clients peuvent venir se brancher lorsqu'ils ont à se plaindre. L'entreprise s'est rendu compte qu'il était préférable que les clients puissent venir se plaindre sur un site précis pour qu'on puisse leur répondre, plutôt que d'avoir à réagir sur l'ensemble de la toile face à toutes les réclamations.
Je considère que ce nouvel état de choses, le principe selon lequel les jeunes Canadiens — et j'ajouterai, une plus grande partie de notre population — s'investissent davantage en ligne et indépendamment des institutions démocratiques traditionnelles, nous oblige à trouver les moyens de faire en sorte que ces institutions démocratiques servent de support à une mobilisation.
Nous n'aimons peut-être pas cette situation, mais je peux vous dire qu'elle est totalement nouvelle et qu'il nous faut l'aborder résolument. Si nous ne le faisons pas, nous allons nous retrouver face au problème que vous venez d'évoquer, de plus en plus de jeunes se sentant impliqués, mais non dans le cadre de nos institutions.
Je considère qu'il est important de conserver ce lien dans toute la mesure du possible.
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Monsieur le président, j'ai quelques questions à poser.
J'aimerais savoir quelles sont les deux ou trois recommandations — et cela fait suite à ce que vient de dire Carolyn — qui devraient en priorité faire l'objet d'un suivi aux yeux de la bibliothèque ou de M. Nanos.
En second lieu, je me réjouis de la 18e conclusion, soit la constatation selon laquelle « la quasi-totalité des participants estime qu'il est fondamental de communiquer dans les deux langues officielles dans les médias sociaux ». J'aimerais savoir quel est le coût et les délais que cela implique parce que les médias fonctionnent dans l'instant et qu'à partir du moment où l'on traduit, il faut du temps. J'aimerais donc avoir certaines précisions à ce sujet.
Enfin, j'ai une question un peu plus générale à vous poser. Mon mentor en politique, M. Jean-Luc Pépin, avait l'habitude d'employer cinq mots pour décrire notre système de gouvernement. Je vous les rappelle rapidement: il est monarchique ou c'est une monarchie; il est responsable, au sens où le gouvernement en place est responsable devant la Chambre des communes s'il veut garder sa confiance; il est bicaméral — notre comité est le seul qui soit bicaméral; il est parlementaire, par opposition à un système présidentiel, si vous voulez; enfin, il est représentatif.
Ma question porte sur cette cinquième notion. Je crois comprendre ce que signifie une démocratie représentative dans un système parlementaire. On se présente à une élection générale, ou à une élection partielle, avec une plate-forme politique censée s'appuyer sur un ensemble de principes, la population fait son choix et l'on est alors envoyé à Ottawa pour siéger au Parlement afin de la représenter.
Il semble toutefois que nous nous lancions dans une tout autre voie, qui est celle de la participation. Dans quelle mesure notre système parlementaire est-il prêt et équipé pour se lancer dans la voie de la participation? Voyez ce que dit votre recommandation 15: « le Parlement devrait déterminer ce qu'il y a lieu de faire pour satisfaire aux attentes du public pour ce qui est de la rapidité des réponses et de la protection de la vie privée des représentants politiques ». Qu'est-ce que cela signifie?
Je me sers du téléphone. Je suis un vieux de la vieille. J'utilise beaucoup le téléphone. C'est très direct, intime et immédiat. Voir les gens en personne est encore préférable. Je n'utilise pas beaucoup les médias sociaux. Est-ce que cela signifie que je suis totalement hors du circuit? Je ne le crois pas vraiment, pas complètement de toute façon. Je me demande simplement à partir de quel moment la démocratie « représentative » cesse d'être représentative pour devenir participative. Je ne dis pas que l'un est meilleur que l'autre. J'aimerais simplement savoir quel est le cadre de référence dans lequel nous opérons.