:
Bonjour chers collègues. Soyez les bienvenus à cette réunion du Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement.
Avant de céder la parole aux témoins, chers collègues, j'aimerais vous donner une idée de nos travaux pour les semaines à venir. Certains semblent se demander si le Parlement siégera jeudi prochain. On nous a avisés que le Sénat ne siégera pas, et on vous aurait dit que la Chambre des communes, elle, sera en session. Compte tenu de cela et puisque notre comité est mixte, il n'est pas convenable de nous réunir si l'une des chambres fait relâche. Nous ne nous réunirons donc pas jeudi prochain.
J'aimerais maintenant solliciter votre avis au sujet du 7 et du 14 mai. Conformément aux responsabilités qui nous ont été confiées, nous devons terminer notre étude du Budget principal des dépenses de la Bibliothèque du Parlement d'ici la mi-mai. Je propose donc que nous abordions le sujet le 7 mai, ainsi que toute autre question à l'ordre du jour, puis que le 14, nous terminions je l'espère notre examen des crédits correspondant au budget du directeur parlementaire du budget en entendant son propre témoignage et celui du bibliothécaire parlementaire. Nous pourrions entendre le directeur parlementaire du budget en premier, puis le bibliothécaire parlementaire pendant la deuxième heure.
On a discuté de la possibilité de les recevoir tous les deux en même temps, mais je me permets de vous le déconseiller. En effet, l'un relève de l'autre, alors il ne me paraît pas indiqué de les entendre ensemble et à la même table. Ils devraient témoigner séparément et à des moments différents.
Chers collègues, êtes-vous d'accord avec ma proposition de travail?
Des voix: D'accord.
La coprésidente (Le sénateur Sharon Carstairs): Très bien, nous pouvons donc passer à l'audition de nos premiers témoins. Du Bureau du Conseil privé, nous accueillons M. Karl Salgo et Mme Roberta Santi. Madame, monsieur, je ne sais pas lequel de vous deux souhaite prendre la parole, ou si vous la prenez tous les deux, ou encore qui va commencer.
Monsieur Salgo, peut-être pourriez-vous m'éclairer là-dessus.
:
Bonjour et merci, sénateur Carstairs et monsieur Goldring.
[Français]
Bonjour. Dans notre invitation à comparaître devant le comité aujourd'hui, le cogreffier du comité nous a demandé de traiter de la différence entre les agents du Parlement et les hauts fonctionnaires du Parlement. J'aimerais d'abord vous parler du Secrétariat de l'appareil gouvernemental du Bureau du Conseil privé, où M. Salgo et moi-même travaillons.
[Traduction]
Entre autres responsabilités, nous offrons des conseils sur la création ou la dissolution de ministères ou d'autres entités qui font partie de l'organe exécutif du gouvernement. Nous n'émettons pas d'avis sur l'organisation interne des entités, c'est-à-dire que nous ne participons pas à la décision de l'administrateur général d'un ministère ou d'un organisme sur le choix de la structure et la surveillance de l'entité à l'interne. Bien entendu, la structure et le fonctionnement du Parlement, et en particulier le rôle du directeur parlementaire du budget, ne font pas partie de notre mandat.
En ce qui concerne la différence entre « agents » et « hauts fonctionnaires » du Parlement, il est vrai que la terminologie est souvent utilisée de manières très différentes. Lorsque nous utilisons le terme « agents du Parlement », nous désignons les personnes qui doivent surveiller les activités de l'exécutif ou qui exercent des fonctions uniques et indépendantes de l'exécutif, et qui relèvent directement du Parlement.
[Français]
Il s'agit plus précisément des personnes suivantes: le vérificateur général, le commissaire aux langues officielles, le commissaire à l'information, le commissaire à la protection de la vie privée, le directeur général des élections, le commissaire à l'intégrité du secteur public et le commissaire au lobbying.
[Traduction]
En plus d'être indépendantes du pouvoir exécutif, ces personnes travaillent en dehors du cadre du Parlement, en ce sens qu'elles et leur personnel ne sont pas des employés du Parlement.
Les agents du Parlement sont nommés par le gouverneur en conseil à la suite des processus d'approbation parlementaire. Afin de garantir leur indépendance, on les nomme à titre inamovible pour un mandat de durée fixe, toute révocation devant être motivée et faire l'objet d'une adresse conjointe des deux chambres.
La nomination du directeur général des élections est une exception. Il ne peut être nommé que par la Chambre, ce qui reflète son rôle bien précis par rapport aux membres élus de la Chambre. J'ajouterais que tous les agents du Parlement sont des agents comptables, conformément à la Loi sur la gestion des finances publiques, ce qui n'est pas le cas des agents du Parlement.
Comparé au terme « agents du Parlement », le terme « hauts fonctionnaires » est un peu plus vaste et plus générique. Toutefois, le terme « hauts fonctionnaires du Parlement » désigne les personnes qui fonctionnent au sein de l'institution du Parlement.
[Français]
Parmi les hauts fonctionnaires du Parlement, on trouve: le greffier de la Chambre, le greffier du Sénat, les légistes et conseillers parlementaires de la Chambre et du Sénat, le bibliothécaire parlementaire, le sergent d'armes, l'huissier du bâton noir et le conseiller sénatorial en éthique.
[Traduction]
Ces personnes et leur personnel sont des employés du Parlement. Le Bureau de régie interne, le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration, ou les Présidents de la Chambre des communes ou du Sénat (ou les deux) examinent leurs budgets et sont chargés de les superviser.
Le commissaire aux conflits et à l'éthique, qui est chargé de l'application du code de déontologie à l'intention des députés et de la Loi sur les conflits d'intérêts qui s'applique aux membres de l'exécutif, est plutôt une sorte d'hybride, c'est-à-dire un mélange d'agent du Parlement et de haut fonctionnaire. En outre, le terme « hauts fonctionnaires » est bien entendu utilisé d'une façon plus générale, comme c'est le cas pour le directeur parlementaire du budget. Dans ce contexte, la Loi fédérale sur la responsabilité a modifié la Loi sur le Parlement du Canada pour créer le poste de directeur parlementaire du budget, et non un bureau parlementaire du budget.
En tant que membre du personnel de la Bibliothèque du Parlement, le directeur parlementaire du budget relève du bibliothécaire parlementaire, qui dirige et gère la Bibliothèque. Dans cette structure, le directeur parlementaire du budget a reçu le mandat suivant: soumettre au Parlement une analyse indépendante au sujet de la situation financière du pays, des prévisions budgétaires du gouvernement et des tendances de l'économie nationale; à la demande d'un comité parlementaire, entreprendre des recherches sur la situation financière et économique du pays ou sur les prévisions budgétaires du gouvernement; à la demande d'un député ou d'un comité de l'une ou l'autre des chambres, évaluer le coût des projets relevant de domaines de compétence fédérale.
À cette fin, le directeur parlementaire du budget a reçu plusieurs autorisations légales. Cette structure se compare à certains modèles dans l'organe exécutif où les agents ont une certaine mesure d'indépendance, comme les ombudsmans, ou des autorisations législatives, comme le commissaire de la concurrence, mais fonctionnent toutefois de manière administrative au sein du ministère.
[Français]
La direction et la gestion de la Bibliothèque du Parlement, y compris le directeur parlementaire du budget, sont complètement indépendantes du pouvoir exécutif. Elles relèvent du bibliothécaire parlementaire qui, lui, relève des présidents de la Chambre des communes et du Sénat.
[Traduction]
Le pouvoir exécutif ne peut donc pas décider comment la Bibliothèque, y compris le directeur parlementaire du budget, fonctionne ou s'acquitte de son mandat.
C'est là-dessus que se termine ma déclaration liminaire. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente. Merci beaucoup d'être venue et d'avoir clarifié les rôles de l'agent du Parlement et du haut fonctionnaire du Parlement. Je pense que c'est vraiment utile.
J'aimerais poser une question. Dans les médias, on a entendu le directeur parlementaire du budget lui-même parler d'un communiqué publié le 14 mars 2008 dans lequel il est dit que le DPB est un haut fonctionnaire indépendant appartenant à la Bibliothèque du Parlement. Cela supposerait une sorte de statut apparenté à celui du vérificateur général. Toutefois, le 1er mai de l'an dernier, William Young et Kevin Page ont tous les deux comparu devant le Comité des comptes publics sur la question du mandat du DPB. M. Young a clairement affirmé que M. Page occupe le rang de haut fonctionnaire de la Bibliothèque du Parlement, et M. Page a clairement déclaré, en réponse à une question de M. Bélanger, du Parti libéral, qu'il relève des Présidents de la Chambre et du Sénat, ainsi que de M. Young.
En tant que spécialistes de l'appareil gouvernemental, convenez-vous que le libellé du communiqué et les témoignages de MM. Young et Page précisent bien que le DPB n'est pas un agent du Parlement mais bien un haut fonctionnaire de la Bibliothèque du Parlement?
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Merci de votre déclaration.
J'ai réfléchi au poste de directeur parlementaire du budget. J'ai consulté certaines des annonces faites lorsque le poste de directeur parlementaire du budget a été créé.
Pour rafraîchir votre mémoire, le premier ministre a dit qu'il avait créé un poste indépendant, que le poste avait été approuvé par le Parlement, qui était responsable de le gérer; puis il a dit à nouveau, le 16 septembre 2008, que le directeur du budget était indépendant.
Je vais aussi vous citer :
Le directeur parlementaire du budget est conçu pas tant comme l'universitaire que vous avez cité... mais... pour mieux équiper les députés pour qu'ils puissent tenir le gouvernement responsable par l'intermédiaire du Parlement, la population, les médias et par la participation. Cette responsabilité est une bonne chose.
Par conséquent, alors, et voyant où nous en sommes actuellement, à passer si rapidement en revue le rôle et le mandat du directeur parlementaire du budget, il n'est pas clair pour moi que le poste est indépendant et, en plus, que le directeur du budget devrait communiquer son analyse directement aux Canadiens. Comme l'a dit John Baird, le , ou, de l'autre côté... Certains membres du comité la dernière fois ont critiqué le fait que M. Page avait fait des déclarations dans les médias. Il me semble qu'il ne faisait que remplir son mandat en fonction de l'esprit et de la lettre de la loi. Cette indication a été exprimée clairement dans des déclarations faites avant sa nomination par le premier ministre et au moment où il a été nommé.
Y a-t-il eu un changement d'attitude quant à ce que devrait être le directeur parlementaire du budget au sein du BCP?
:
Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup de votre exposé.
Je suis certainement d'accord avec vous pour dire que cette notion de l'indépendance porte à confusion. Certains s'inquiètent, du moins l'opposition s'inquiète — et soyons clairs, votre perspective sur cette question dépend de votre statut —, de ce que nous nous adonnions davantage à une séance de gymnastique parlementaire. Ce n'est pas une question de confusion. Essentiellement, il s'agit de déterminer ce que veux dire exactement le mot « indépendance ». Bien sûr, l'ancien président américain Bill Clinton a consacré beaucoup de temps à ces jeux de sémantique. Nous pouvons consacrer beaucoup de temps à ces jeux, et je pense que c'est ce que nous allons finalement faire.
Voici le problème: un des mandats du directeur parlementaire du budget est de « soumettre au Parlement une analyse indépendante au sujet de la situation financière du pays » — je tire cette définition directement de votre exposé. À mon avis, on n'a pas besoin d'un doctorat en sciences politiques pour comprendre que si le directeur parlementaire du budget n'a pas les ressources nécessaires pour obtenir l'information qu'il faut pour fournir une analyse indépendante, l'analyse en question n'est pas indépendante, car elle est limitée par les recherches que le directeur a pu faire.
Qu'en pensez-vous?
:
Je tiens à réitérer que le titulaire de ce poste est un haut fonctionnaire indépendant de l'exécutif qui relève du bibliothécaire parlementaire.
Quant aux ressources, vous comprendrez que je ne veuille pas commenter cette question directement, en ma capacité de fonctionnaire, mais je peux vous décrire en termes généraux ce qui se produit au sein de l'exécutif.
Il y a toujours des tensions en ce qui concerne les entités qui jouissent d'un certain degré d'indépendance. Il y a des tensions au sujet des ressources dont une personne a besoin pour s'acquitter de son mandat. La réalité dans l'administration publique, c'est qu'il y a toujours une analyse critique, une fonction de gestion, un droit de regard de la direction sur l'utilisation des ressources. Je crois pouvoir dire que les ressources fournies ne sont pas infinies, mais bien limitées. Je crois que chacun souhaiterait disposer de ressources plus abondantes pour faire son travail. J'aimerais avoir davantage de ressources pour faire le mien.
Je vous donne cette réponse en toute sincérité. Un bureau doit disposer de ressources suffisantes pour s'acquitter de son mandat, mais au-delà d'une certaine limite... tout particulièrement puisqu'il incombe au bibliothécaire parlementaire, en vertu de la loi, de veiller à la gestion du Bureau du directeur parlementaire du budget. Le bibliothécaire parlementaire, doit, selon mon interprétation de la loi, jouer ce rôle, ce qui ne signifie pas nécessairement que le directeur parlementaire du budget « n'est pas indépendant ».
:
Cela ne signifie pas non plus que ce soit la meilleure structure du seul fait que la loi l'impose. Nous voulons nous écarter des prescriptions législatives et essayer de déterminer si la structure actuelle répond le mieux à nos besoins.
Il ne faut pas oublier que, quand il s'agit de fournir au Parlement des analyses financières indépendantes, nous parlons en réalité à l'opposition. Il y a certaines exceptions, je l'admets, sur certains dossiers particuliers relevant de députés ministériels, mais comme j'ai siégé des deux côtés de la Chambre, je peux vous confirmer la nécessité d'obtenir des analyses financières indépendantes qui permettent d'évaluer le résultat net et, de là, de demander ou de présenter l'argument suivant. L'opposition se préoccupe très certainement de l'indépendance du poste.
J'ai assisté à un certain nombre de ces réunions et nous avons aussi examiné la question au Comité des comptes publics, et j'en viens à croire que, malgré tout le travail que nous faisons, c'est en définitive au Parlement qu'il incombera de déterminer si le directeur parlementaire du budget doit devenir un haut fonctionnaire indépendant du Parlement ou continuer de relever de la tutelle administrative de quelqu'un d'autre. C'est réellement la question que nous voulons trancher, et tout le reste n'est que détail.
Je comprends ce que vous nous dites et je sais que c'est la structure qui existe. Je n'accepte pas que cela traduise nécessairement l'intention de la loi pour ce qui est d'assurer aux députés une information suffisante pour qu'ils puissent — on l'espère — avoir des débats informés sur les questions d'actualité.
[Traduction]
Bon nombre des agents et des hauts fonctionnaires du Parlement sont nommés par le gouverneur en conseil, et il faut donc savoir ce que cela signifie. Selon mon interprétation, dans le contexte de notre monarchie constitutionnelle, c'est au gouverneur général d'approuver les nominations du gouverneur en conseil. Le Parlement se compose de trois éléments, à savoir la Reine, représentée au Canada par le gouverneur général, la Chambre et le Sénat.
Dans un certain sens, l'approbation finale est donnée par le Parlement, mais si j'ai bien interprété la loi, le bibliothécaire parlementaire doit proposer le nom de trois candidats possibles. J'en conclus qu'il y a des propositions importantes, puis l'approbation finale du gouverneur en conseil.
:
Merci, madame la présidente.
On semble vouloir faire une tempête dans un verre d'eau. Il est encore de la volonté du gouvernement d'avoir un directeur du budget qui relève du directeur de la Bibliothèque du Parlement. Qu'on accorde les budgets nécessaires au directeur du budget afin qu'il puisse engager du personnel et effectuer son travail selon les directives et le pouvoir qu'on lui a attribués au moment de sa formation. Laissons-le travailler, n'essayons pas de lui nuire. Sans réduire le budget de la Bibliothèque du Parlement, accordons-lui du financement pour qu'il puisse engager du personnel, être libre et indépendant et faire son travail dans la mesure du possible.
Je ne voudrais pas être à la place de M. Page aujourd'hui. Il veut faire son travail de façon professionnelle, mais il est embêté par une espèce de comité qui essaie de voir si ce travail est bien fait, qui discute de ce qui devrait ou non être fait, et ainsi de suite.
Madame la présidente, c'est un commentaire, mais je souhaite que le comité puisse clore le sujet assez rapidement. On a davantage l'air d'un groupe autour d'une table qui cherche le pou dans un salon de coiffure, qu'autre chose.
:
Je ne sais pas s'il y a d'autres options. Peut-être.
L'hon. Mauril Bélanger: Quelles sont-elles, selon vous?
Mme Roberta Santi: Eh bien, je pense qu'on reconnaîtrait que la loi existante reflète la volonté du Parlement. Selon moi c'est très important.
Deuxièmement, l'indépendance de ce haut fonctionnaire, j'ai oublié de le mentionner, fait l'objet d'un mandat statutaire dans la loi. La loi reconnaît aussi que le poste devrait être attribué à une personne tirée d'une liste de trois candidats fournie par le bibliothécaire du Parlement.
Ceci étant, j'hésiterais à commenter les options dont dispose le gouvernement, parce qu'il serait important, je crois, de tenir compte de la façon dont la loi est construite et de la situation d'ensemble. Je ne voudrais pas m'aventurer dans cette direction, sans pouvoir d'abord réfléchir un peu plus à la question, qui est loin d'être simple.
:
Merci, monsieur Holder.
Étant donné qu'il n'y a pas d'autres questions, laissez-moi remercier M. Salgo et, plus encore, Mme Santi, qui s'est retrouvée sur la sellette, pour ainsi dire. Monsieur Salgo, vous vous en êtes tiré un peu à meilleur compte. Merci à tous deux d'avoir accepté de comparaître et de nous avoir fait profiter de votre opinion mûrement réfléchie.
Chers collègues, lors de notre dernière réunion, l'honorable Gurbax Malhi a déposé une motion, pour laquelle nous avons donc les 48 heures de préavis voulues.
Laissez-moi lire la motion, pour que nous sachions tous clairement ce qu'elle indique. Après cela, je demanderai aux membres du comité comment ils veulent aller de l'avant.
Voici la motion:
Que, étant donné notre souci d'assurer la responsabilité et la transparence ainsi qu'une surveillance parlementaire suffisante et éclairée relativement aux dépenses du gouvernement, nous regrettons les difficultés budgétaires rencontrées par le directeur parlementaire du budget et, par conséquent: a) exhortons le gouvernement à accroître le budget du directeur parlementaire du budget en rétablissant les niveaux de financement qu'il s'était déjà engagé à verser, et ce; b) sans réduire les ressources financières actuelles de la Bibliothèque du Parlement.
Chers collègues, j'attire particulièrement votre attention sur l'alinéa b), qui est primordial, selon moi. Si nous adoptions une motion sans cela, cela reviendrait à dire que nous souhaitons voir l'argent retiré du travail effectué maintenant par la Bibliothèque du Parlement, ce dont nous souhaitons bien nous garder, j'en suis sûre. Je remercie M. Malhi d'avoir inclus l'alinéa b) à cet effet.
Chers collègues, comment souhaitez-vous procéder? Voulez-vous discuter de la motion?
Sénateur Stratton.
Je voudrais faire quelques commentaires et poser une question.
Tout d'abord, la motion me pose un problème de fond. Pour autant que je me souvienne, d'après le témoignage du bibliothécaire en chef, M. Young, il n'y a pas de carence budgétaire.
Deuxièmement, j'aimerais savoir par votre intermédiaire, madame la présidente, s'il n'y aura pas lieu, compte tenu de la nature de cette motion et de la procédure que nous avons choisie pour les travaux de ce comité mixte, de discuter tout d'abord de ce sujet en comité directeur.
:
Merci, madame la présidente. Mon argument sera identique à ce que j'aurais dit au sujet de la motion principale.
J'approuve la motion, ce qui ne devrait surprendre personne, je pense. En fait, j'espère que nous irons beaucoup plus loin, mais ce jour n'est pas encore venu.
En toute franchise, dans l'espoir d'éviter une mise en abyme de spectacles de cirque — puisque nous avons commencé par une scène de cirque et que notre comité est chargé de mettre de l'ordre dans tout cela... Mais il me semble qu'au plan de la procédure — et je pose la question à mes collègues dans une perspective non partisane — si le comité n'a pas terminé ses auditions de témoins, ne doit-il pas fonctionner comme le Comité des comptes publics, où nous tenons de nombreuses audiences avant de rédiger notre rapport et où personne n'envisagerait de faire des recommandations, de tirer des conclusions ou de se prononcer par un vote final avant d'avoir terminé toutes les délibérations et d'avoir entendu tous les témoins?
J'aimerais simplement savoir s'il faut ou non mettre la question de côté dès maintenant. Ne sommes-nous pas en train de précipiter les choses? À ma connaissance, la vérificatrice générale ne doit pas arriver avant 13 heures. Je crois que M. Page n'est pas encore là. Sauf erreur de ma part, s'il n'est pas arrivé — et je ne sais pas si le bibliothécaire est déjà là ou non — et si nous devons encore entendre plusieurs témoins essentiels, je considère, dans notre recherche d'une conclusion acceptable pour tous qui nous permette de poursuivre nos activités, que le renvoi de la motion au comité directeur constituerait un horrible gaspillage de temps et d'effort pour une simple question de procédure.
Cela étant dit, je suggère simplement à mes collègues que le mieux serait peut-être de rester dans l'expectative et par la suite, lorsque nous rédigerons notre rapport, nous pourrons tirer l'affaire au clair et faire le décompte des points de vue majoritaires et minoritaires.
Voilà ce que je soumets à mes collègues. Merci, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis d'accord avec M. Christopherson. J'ai adopté le même point de vue lorsque M. Plamondon a présenté une motion semblable, à savoir que les deux présidents nous ont demandé d'étudier une situation délicate et qu'il faut terminer l'exercice avant d'en venir à une conclusion quelconque. Il me semble que cela va de soi.
Il se pourrait qu'en définitive, notre comité juge bon de recommander une augmentation du montant attribué à la bibliothèque ou au directeur parlementaire du budget, sinon aux deux. Il se pourrait que le comité choisisse d'intervenir ainsi, à condition que l'utilisation des ressources actuelles de la bibliothèque par le directeur du budget soit régie par certains paramètres. Nous avons donc plusieurs conclusions possibles, mais nous n'en sommes pas encore à l'étape des conclusions.
Je suis donc tout à fait favorable à la proposition de M. Christopherson.
[Français]
Le feu n'est pas pris, il n'y a pas péril en la demeure.
[Traduction]
Nous avons une séance prévue, je crois, madame la présidente, avec le directeur du budget au début du mois de mai, n'est-ce pas?
:
Je serai bref, madame la présidente, mais en toute justice, mon nom était sur la liste avant que vous décidiez d'aller de l'avant, mais je respecte cette décision.
Je voulais dire que si nous l'envoyons simplement au comité directeur sans décider si nous voulons un vote avant la fin des audiences, nous ne réglons rien. En fin de compte, c'est le comité directeur qui doit s'occuper de tout cela et j'espère qu'il présenterait une recommandation sur la façon de procéder y compris la rédaction du rapport.
Avec tout le respect que je vous dois, madame la présidente, il me semble que nous devons répondre à la question suivante: Allons-nous tenir des votes sur les recommandations et les positions pendant les audiences, ou les garderons-nous pour la fin, ou y aura-t-il une combinaison des deux? Je propose que nous décidions que tous les votes sur les recommandations et les décisions soient pris à l'étape du rapport et que nous demandions au comité directeur de coordonner ce travail, ce qui est de toute façon une de ses responsabilités.
Mais je crois, madame la présidente, que si on la renvoie sans décider de ce point, nous serons de retour ici avec ou sans recommandation.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour participer à l'étude portant sur le directeur parlementaire du budget. Je suis accompagnée de M. Doug Timmins, vérificateur général adjoint. Ma déclaration d'ouverture sera brève. J'ai lu avec intérêt les transcriptions des débats du comité, et j'aimerais aborder deux points.
Le premier point concerne les questions visant à déterminer si le poste de directeur parlementaire du budget devrait relever du Bureau du vérificateur général. La loi indique clairement que le directeur parlementaire du budget fournit des services de recherche et un appui aux comités ainsi qu'aux députés et aux sénateurs. Par conséquent, il est tout à fait logique que le poste de directeur parlementaire du budget relève de la Bibliothèque du Parlement.
Le mandat du directeur parlementaire du budget consiste aussi à appuyer les comités dans l'étude des budgets des dépenses du gouvernement. Je crois comprendre que c'était l'une des principales raisons pour lesquelles ce poste a été créé. Nous jugeons cette fonction très importante. Au fil des ans, nous avons fait observer que les parlementaires avaient besoin de ce type d'appui interne afin de pouvoir s'acquitter de cette fonction très importante au Parlement.
[Français]
Cette question est évidemment liée à l'indépendance. Tout comme nous, pour être crédible, le directeur parlementaire du budget doit être indépendant du gouvernement. Il est clair que la bibliothèque est indépendante du gouvernement. Par conséquent, l'arrangement actuel selon lequel le directeur parlementaire du budget se trouve au sein de la bibliothèque protège aussi l'indépendance du directeur parlementaire du budget.
Le second point sur lequel il faut se pencher, à mon avis, est la façon dont le directeur parlementaire du budget fait rapport sur son travail. Bien que le mandat stipulé dans la Loi sur le Parlement du Canada ne prévoie rien à ce chapitre, il existe des procédures au sein de la Bibliothèque du Parlement pour régir la diffusion de l'information. Le comité pourrait vouloir donner des lignes directrices à ce sujet au directeur parlementaire du budget.
Dans notre cas, la Loi sur le vérificateur général précise que nous pouvons communiquer jusqu'à quatre rapports par année, et que nos rapports ne sont déposés que lorsque le Parlement siège. De plus, nous avons établi des procédures de communication externe pour nous assurer d'être perçus comme un organisme non partisan. Ces procédures comprennent notamment des directives sur les communications externes en période électorale. Nous serions heureux de discuter de ces procédures avec les membres du comité.
[Traduction]
Voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous sommes prêts à répondre aux questions du comité.
Le principe fondamental qui nous guide, c'est de ne rien dire publiquement que nous n'avons pas déjà dit au Parlement. Par exemple, lorsque nous publions un rapport, il y a deux séances à huis clos qui précèdent le dépôt du rapport — une pour les médias, et une pour les parlementaires. Je fais toujours un exposé aux parlementaires avant de m'adresser aux médias.
Nous avons une politique sur les discours. Nous avons des critères pour choisir à quelles organisations nous allons parler. Nous discutons seulement des rapports qui ont été déposés. Nous faisons très attention de ne pas parler de vérifications en cours si nous n'avons pas d'abord informé les parlementaires à ce sujet. Pendant une campagne électorale, la règle générale est de ne pas faire de discours. Parfois, nous en faisons un. Je me souviens d'avoir prononcé une allocution devant des vérificateurs internes, mais il était très clair qu'aucun journaliste ou représentant des médias ne serait présent, et que toute demande devait être approuvée par notre groupe des communications.
Nous faisons également attention de ne jamais commenter les politiques ou les plateformes des partis, et de ne jamais donner l'impression d'être partisans.
:
Bien, mais d'un point de vue global, c'est vous qui tirez les ficelles.
Nous en revenons toujours à l'indépendance, et nous semblons passer d'une solution idéale à une qui est possible dans la structure actuelle. Les deux aspects sont importants, quoique très différents, mais pas nécessairement en contradiction. Ce n'est pas parce que nous fonctionnons d'une façon que c'est la bonne manière de fonctionner. C'est simplement la bonne façon dans la structure actuelle.
Alors nous parlons d'indépendance. Il est impossible d'éviter de penser au Congressional Budget Office, qui est perçu comme une version vitaminée de ce que vous faites en termes d'analyse prébudgétaire. En fait, je mentionnerais à mes collègues qu'il y a au moins un pays dont le bureau indépendant du budget analyse même les plateformes électorales — je ne me souviens pas du pays, et peut-être que quelqu'un avec plus d'expérience le sait. Pensons-y quelques instants. J'aimerais m'en souvenir. C'est un pays du Commonwealth.
Je comprends que vous vous occupez de communication, ce qui n'est pas le cas pour le directeur parlementaire du budget, mais cela ne signifie pas qu'il faut créer une situation semblable à celle que vous aviez auparavant. J'en reviens encore à l'indépendance, et cela me cause de la difficulté en tant que député indépendant au Comité des comptes publics, où nous parlons de responsabilité. C'est notre seule occasion d'obtenir de nouveaux renseignements qui ne proviennent pas du gouvernement. Il faut espérer qu'un Parlement mieux informé prendra de meilleures décisions. Cependant, nous avons un exemple concret de réduction de budget, même si le mandat est de demeurer indépendant.
Lorsqu'un comité ou moi-même demandons une analyse, nous nous attendons à ce que vous ou tout autre mandataire du Parlement ait les ressources nécessaires pour faire l'ensemble du travail, sinon vous reviendrez nous voir pour nous dire que vous ne pouvez pas tout faire parce que vous n'avez pas les fonds suffisants. Voilà la situation où nous en sommes. Il faut nous demander si nous allons laisser en place une structure où ce n'est pas vraiment le directeur parlementaire du budget qui décide, ou si nous voulons permettre plus d'indépendance. Voilà d'après moi la question, et si ce doit être un mandataire du Parlement, cela reste à voir. Il ne s'agit pas simplement d'analyser en détail le fonctionnement du système actuel.
J'en reviens toujours à l'indépendance. Si ces gens ne peuvent pas agir de façon indépendante, s'ils n'ont pas de budget indépendant, sont-ils vraiment indépendants?
:
Vous proposez bien entendu un modèle très différent de celui prévu par la loi actuelle. Ce que nous essayons de dire, je pense, c'est que pour être crédible, qu'il s'agisse d'une fonction de vérification ou du directeur parlementaire du budget, tout doit être indépendant du gouvernement; ainsi, par exemple, la personne en question n'est ni embauchée ni licenciée par le gouvernement, et celui-ci ne contrôle pas non plus la dotation ni les employés embauchés. Par exemple, nous sommes un employeur distinct.
Mais au bout du compte, toutes les finances sont régies par le gouvernement. En définitive, le directeur parlementaire du budget... Je ne peux pas dire que je veux doubler mon budget; l'augmentation doit s'inscrire dans le cadre financier. Nous avons récemment créé un mécanisme en vertu duquel un groupe parlementaire est responsable de la surveillance des hauts fonctionnaires du Parlement. Mais au bout du compte, je dois m'adresser au Conseil du Trésor; je dois traiter avec les analystes, comme les autres ministères, et je dois justifier l'utilisation de l'argent. Si le gouvernement vient me dire que tout mon personnel bénéficiera d'une augmentation de salaire de 1,5 p. 100, je dois me conformer à cet ordre.
Oui, il faut avoir les fonds nécessaires pour accomplir le travail que l'on doit faire. Notre recours, j'imagine, consiste à nous adresser au Comité parlementaire des comptes publics, pour dire que notre financement est insuffisant. Le Parlement peut faire des recommandations, ou non; mais en fin de compte, c'est au gouvernement de décider la façon dont il attribue les fonds.
Dans le cas du commissaire à l'environnement et au développement durable, par exemple, qui relève de mon bureau et de moi et pour qui nous avons un certain budget alloué, j'espère que si le commissaire a l'impression qu'il ne reçoit pas suffisamment d'argent, nous pourrions régler le problème à l'interne, plutôt que de nous quereller publiquement ou devant le Parlement. Comme vous le savez, une organisation ne reçoit qu'un montant d'argent défini; la question est de savoir comment cet argent est réparti.
:
J'aimerais aussi vous souhaiter la bienvenue. Je souscris à tous vos propos.
En vous écoutant parler, certaines choses me sont apparues plus clairement. Cela a toujours été votre force.
Le mandat du commissaire relevant de votre bureau est très clair. Il n'est pas nommé par le gouverneur en conseil et il travaille sous votre responsabilité.
Le problème, et à mon avis, nous, les parlementaires, en sommes responsables, c'est que nous avons créé un poste dont les titulaires sont nommés par le gouverneur en conseil. Nous lui avons très clairement conféré un mandat, et je ne le répéterai pas, lequel établissait qu'il était indépendant. Pourtant, nous lui demandons de faire les deux. Nous lui demandons de rendre des comptes au bibliothécaire.
J'ai quelques questions. Embauchez-vous le personnel du commissaire? Avez-vous le pouvoir de licencier ses employés? Décidez-vous qui travaillera pour lui? Est-ce que vous lui fournissez d'autres employés?
:
Merci, madame la présidente.
Soyez à nouveau la bienvenue. Comme M. Bélanger, nous avons passé la plus grande partie de la journée ensemble.
J'aimerais revenir sur deux points mentionnés dans votre déclaration plus tôt aujourd'hui concernant les rapports hiérarchiques et peut-être une question hypothétique concernant votre mandat. Il a fallu que je revoie mes perspectives parce que, évidemment, dans le privé, le silence de la loi ou son absence de clarté sur une question est ce qui nous fait vivre. Dans ce cas-ci, nous agissons dans l'intérêt du contribuable et de la transparence. Soyez donc indulgente avec moi.
Vous avez exprimé des inquiétudes à propos de la façon dont le directeur parlementaire du budget fait état de ses travaux et le fait que le mandat tel qu'il est décrit dans la Loi sur le Parlement du Canada est muet sur la question. Convenez-vous qu'au sein des procédures de la Bibliothèque du Parlement concernant la production de rapports, il n'y a pas d'absence de clarté quant à la manière dont le directeur parlementaire du budget est censé produire ses rapports?