BILI Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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LE COMITÉ MIXTE PERMANENT DE LA BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT
TÉMOIGNAGES
OTTAWA, le lundi 25 novembre 2024
Le Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement se réunit aujourd’hui à 11 h (HE) afin d’examiner le mandat du comité.
Le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia et M. Angelo Iacono (coprésidents) occupent le fauteuil.
[Traduction]
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Bonjour. Je suis le sénateur Ravalia, et je représente Terre-Neuve-et-Labrador. J’ai le plaisir de coprésider cette réunion avec mon collègue, Angelo Iacono, qui se joindra bientôt à nous.
Aujourd’hui, nous tenons une réunion du Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement. Si des difficultés techniques surviennent, notamment en ce qui concerne l’interprétation, veuillez me le signaler ou le signaler aux greffiers, et nous nous efforcerons de résoudre le problème.
Avant de commencer, j’aimerais prendre quelques instants pour permettre aux membres du comité de se présenter.
M. Carrie : Colin Carrie, député d’Oshawa.
M. Albas : Dan Albas, député de Central Okanagan—Similkameen—Nicola.
M. Liepert : Ron Liepert, député de Calgary Signal Hill. Les présentations seront rapides, puisqu’aucun député du parti au pouvoir n’est présent.
M. Soroka : Gerald Soroka, député de Yellowhead, à l’ouest d’Edmonton.
Le sénateur Prosper : Je suis le sénateur Paul Prosper, de la Nouvelle-Écosse.
Mme McPherson : Heather McPherson, députée d’Edmonton Strathcona.
[Français]
M. Desilets : Bonjour. Luc Desilets, député du Bloc québécois.
[Traduction]
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : J’invite aussi les membres du comité qui participent à la réunion à distance à se présenter.
[Français]
La sénatrice Saint-Germain : Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Mme Koutrakis : Annie Koutrakis, députée de Vimy.
M. Maloney : James Maloney, député d’Etobicoke—Lakeshore. Ne vous en faites pas, monsieur Liepert, je suis là.
M. Long : Bonjour. Je m’appelle Wayne Long et je suis le député de Saint John—Rothesay. Je suis désolé de ne pas être dans la salle, monsieur Liepert. Libérez la bière, monsieur Albas.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Merci beaucoup, et bienvenue à tous.
Aujourd’hui, conformément à son mandat, le comité reçoit les témoins suivants : Christine Ivory, bibliothécaire parlementaire; Marcus Pistor, directeur général de la recherche et de l’éducation; et Johanna Smith, directrice générale de l’information et de la collection. Ils nous entretiendront de la mise en œuvre du Plan stratégique de 2023-2028 de la Bibliothèque du Parlement.
Au nom des membres du comité, je vous remercie d’être ici aujourd’hui. Je crois que vous prononcerez une déclaration préliminaire. Après votre déclaration, les membres du comité vous poseront des questions. Je vous remercie de votre présence.
Christine Ivory, bibliothécaire parlementaire, Bibliothèque du Parlement : Monsieur le président, honorables députés et sénateurs, je vous remercie de nous donner l’occasion de nous adresser à vous aujourd’hui. J’ai comparu devant votre comité en juin, alors que vous examiniez ma nomination, et je suis honorée d’être ici aujourd’hui à titre de dixième bibliothécaire parlementaire.
[Français]
Comme le coprésident l’a mentionné, je suis ici avec deux de mes collègues, M. Marcus Pistor, directeur général, Recherche et éducation, et Mme Johanna Smith, directrice générale, Information et collection.
L’expérience client est une priorité pour moi et pour la Bibliothèque du Parlement. Nous accueillons avec enthousiasme les occasions comme celle-ci de comparaître devant ce comité mixte et de recevoir votre rétroaction et vos conseils pour améliorer nos produits et services.
Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous les grandes lignes des initiatives de notre Plan stratégique 2023-2028. Il faut savoir que ce plan a été développé pendant le mandat de Mme Heather Lank, alors qu’elle était bibliothécaire parlementaire, mais j’ai fait partie de son exécutif au moment du développement de ce plan. Je crois fermement que ce sont de bonnes priorités pour la bibliothèque. Je suis confiante qu’on pourra se fonder sur les succès précédents pour continuer d’évoluer et livrer ce plan.
L’occasion de venir vous présenter ce plan au début de mon mandat me permettra aussi de valider avec vous que ce plan répond à vos attentes et nous permettra d’ajuster les initiatives et nos priorités au fur et à mesure. Un plan stratégique n’est jamais statique. Nous nous efforcerons de le mettre à jour et de le peaufiner pour répondre à vos besoins.
Notre plan stratégique est centré autour de quatre piliers : faire bénéficier les parlementaires d’une expérience client exceptionnelle; offrir un accès accru au public; favoriser un milieu de travail inclusif, sain et sûr; faire preuve d’excellence organisationnelle.
Compte tenu des contraintes de temps aujourd’hui, je vais me permettre d’axer mes observations sur les deux premiers piliers, c’est-à-dire nos efforts afin de nous assurer que nous satisfaisons à vos besoins et les nombreuses façons dont nous devons aussi offrir des services aux Canadiens pour qu’ils aient accès à leur Parlement.
[Traduction]
Notre approche pour fournir une expérience client exceptionnelle dans le milieu parlementaire consiste à continuellement améliorer et faire évoluer nos produits et services pour répondre à vos besoins. Pour ce faire, nous demandons de la rétroaction, nous vous consultons — vous et votre personnel — et nous adoptons une approche coordonnée pour gérer l’expérience des clients.
Pour répondre à vos besoins changeants, la bibliothèque a récemment renforcé ses capacités de recherche, en mettant l’accent sur la diplomatie parlementaire et votre travail international, et nous avons créé un centre d’expertise sur l’analyse et la visualisation des données. En septembre, nous avons lancé un nouveau tableau de bord qui fournit des données de recensement par région. Pour les années à venir, nous voulons continuer à renforcer notre capacité en analyse de données afin de répondre à vos besoins en matière de recherche.
Par ailleurs, nous avons récemment créé un groupe de travail chargé de mieux comprendre les avantages et les risques de l’intelligence artificielle, ou IA, et nous avons élaboré des lignes directrices pour orienter les employés de la bibliothèque dans l’utilisation de l’IA. Nous en sommes maintenant au stade de notre plan stratégique où nous mettons à l’essai et évaluons plusieurs outils pour déterminer s’ils peuvent être utilisés dans notre travail.
Pour offrir une expérience exceptionnelle à nos clients parlementaires, il est crucial de fournir des produits et des services inclusifs et entièrement accessibles. D’ailleurs, la bibliothèque s’est engagée à améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion, ou EDI, et l’accessibilité pour tous nos clients. Ainsi, nous avons procédé à des examens de l’accessibilité de nos locaux afin de les rendre plus accessibles, et nous avons amélioré DOME, notre site Internet pour les clients parlementaires, afin de rendre le contenu plus universellement accessible.
Nous nous engageons à revoir et à adapter les produits et services actuels ou à en créer de nouveaux afin d’améliorer l’intégration et l’analyse intersectionnelle, y compris la prise en compte des perspectives et des connaissances autochtones. Dans cette démarche, nous misons aussi sur l’EDI et l’accessibilité pour améliorer l’expérience des visiteurs en personne.
[Français]
Vous connaissez peut-être notre programme d’ambassadeur, c’est-à-dire des employés bénévoles qui offrent des séances d’orientation aux parlementaires et à leurs employés. Celui-ci a été réimaginé et reconçu afin d’offrir de la programmation et du soutien tout au long de la durée d’une législature, plutôt que de servir seulement lors d’un nouveau Parlement. Nous continuons d’évaluer ce programme phare, et notre stratégie est de travailler étroitement avec les administrations du Sénat et de la Chambre des communes afin d’assurer une approche coordonnée et harmonieuse au processus d’accueil des sénateurs et des députés.
Comme je vous l’avais mentionné au mois de juin, votre rétroaction est importante et une priorité pour moi. Dès ma première semaine en poste, je vous ai écrit, ainsi qu’à tous les présidentes et présidents de comités et d’associations, aux whips et aux chefs des groupes sénatoriaux, pour offrir de vous rencontrer afin d’avoir votre rétroaction. Je m’engage à solliciter, consulter et demander l’apport des parlementaires de façon régulière tout au long de mon mandat et de toujours donner suite aux recommandations.
[Traduction]
Un autre élément clé de notre plan stratégique consiste à travailler au nom du Sénat et de la Chambre des communes pour rapprocher les Canadiens du Parlement. Les services aux visiteurs sont un des outils les plus visibles pour établir ce contact. Comme vous le savez, nous offrons actuellement des visites guidées à trois endroits : à l’édifice du Sénat du Canada, à la Chambre des communes de l’édifice de l’Ouest et des visites saisonnières à l’édifice de l’Est. À l’été 2023, nous avons inauguré notre quatrième offre de services aux visiteurs : « Parlement : l’expérience immersive. » Cette attraction multimédia située sur la rue Sparks donne vie à l’édifice du Centre dans les moindres détails, ce qui offre à une génération de Canadiens l’occasion de découvrir la splendeur de ce bâtiment emblématique pendant que le véritable édifice est fermé. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de visiter l’attraction, je vous encourage à le faire. L’expérience est vraiment spéciale.
Nous trouvons également d’autres moyens de faire connaître le Parlement au public, où qu’il se trouve. Nous avons récemment produit de nouvelles vidéos pour visiter virtuellement l’édifice du Sénat du Canada, la Chambre des communes dans l’édifice de l’Ouest et l’édifice de l’Est. Pour ce faire, nous avons établi une nouvelle norme en matière d’accessibilité multimédia. Les vidéos sont conçues pour être accessibles au plus grand nombre de personnes grâce au format standard, ainsi qu’au sous-titrage, à des versions en langue des signes et à une version avec description audio.
Nos ressources éducatives sont conçues pour aider les personnes de tous âges à découvrir le rôle, l’histoire et l’architecture du Parlement canadien. Des vidéos aux jeux en passant par les plans de cours et la réalité virtuelle, nous proposons des ressources pour aider les éducateurs et les étudiants. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons lancé un nouveau portail de ressources pour les enseignants, qui est doté de fonctions de recherche et qui est adapté aux différents niveaux scolaires. De plus, dans le cadre de ce plan stratégique, nous allons actualiser et remanier l’une de nos ressources pédagogiques phares, Notre pays, notre Parlement, qui est accessible à la fois en ligne et en version imprimée. Nous rédigerons également de nouvelles séries de publications pour le public.
L’amélioration de l’accès du public au Parlement concerne également la collection de la bibliothèque, et nous mettons tout en œuvre pour numériser et rendre accessibles des documents historiques uniques afin qu’ils puissent être mis à la disposition du public par l’intermédiaire de notre catalogue.
[Français]
Nous ne serions jamais capables d’accomplir tous ces objectifs et priorités sans l’appui et le dévouement de nos employés, qui sont tous talentueux et engagés. C’est pour cela que favoriser un milieu de travail inclusif, sain et sûr et faire preuve d’excellence organisationnelle sont deux piliers importants pour l’organisation. Nous avons consacré des postes et des ressources à la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité. C’est une priorité pour nous de développer et mettre en œuvre des stratégies en vue de bâtir un milieu de travail favorisant la représentation.
Nous nous concentrons aussi à intégrer l’intersectionnalité et les perspectives autochtones dans notre travail. Nous offrons des formations obligatoires aux employés sur l’accessibilité et l’ACS plus, nous avons ajouté des ressources autochtones à notre collection, nos guides ont rencontré des parlementaires autochtones pendant leur formation et nous avons aussi intégré tout récemment des perspectives autochtones dans le programme du forum des enseignants, avec des rencontres avec le commissaire aux langues autochtones et le Centre national pour la vérité et la réconciliation.
Nous avons encore beaucoup à faire et nous continuerons de bâtir nos compétences dans ce domaine, tandis que nous mettons à jour notre stratégie en matière de diversité, équité et inclusion, un plan de réconciliation et une stratégie de consultation auprès des communautés autochtones.
[Traduction]
Bien que notre plan stratégique comporte de nombreuses autres initiatives, je tenais à vous faire part de quelques points saillants. Dans les mois à venir, nous annoncerons la nomination du onzième Poète officiel ou officielle du Parlement, et nous élaborerons et lancerons le nouveau programme d’artiste visuel du Parlement. Nous continuerons à élargir l’accès du public aux ressources de la bibliothèque, notamment en numérisant de nombreux discours ministériels historiques. Nous travaillons à la distribution d’un questionnaire pour vous tous, les parlementaires, afin de vous donner l’occasion de mettre à jour vos profils Parlinfo, car la base de données est utile au public et aux chercheurs du Canada et d’ailleurs. Puis, nous accélérerons la planification de la programmation pour les visiteurs du Centre d’accueil du Parlement qui ouvrira dans l’édifice du Centre.
En prévision d’une élection d’ici l’automne 2025, nous nous préparons également pour une nouvelle législature. Dans ce contexte, nous recrutons des volontaires parmi nos employés qui deviendront les nouveaux ambassadeurs de la bibliothèque. Ces volontaires seront prêts à accueillir les nouveaux parlementaires et ceux qui seront réélus.
[Français]
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci pour cette occasion d’échanger avec vous ce matin.
[Traduction]
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Merci beaucoup, madame Ivory, pour cette mise à jour. J’aimerais lancer la période de questions; voyons s’il y a des questions en ligne.
M. Long : Bonjour, et merci. Madame Ivory, merci beaucoup pour votre exposé.
Je viens de prendre note des visites virtuelles organisées sur la rue Sparks, que vous avez mentionnées. Évidemment, mon bureau se trouve sur la rue Wellington; je passe donc devant cet endroit pratiquement tous les jours, et je l’ai vu. L’activité pique un peu ma curiosité, mais pour être tout à fait honnête, je n’en savais pas grand-chose. J’ai entendu ce que vous avez dit — et je vous remercie de ces informations —, mais pouvez-vous me dire comment vous en faites la promotion pour que le public sache que ces visites sont offertes? Comment faites-vous la promotion de l’expérience? Pouvez-vous nous décrire un peu plus en détail ce qui nous attend lorsque l’on franchit ces portes? Est-ce que l’activité est gratuite? Je vous remercie.
Mme Ivory : Je vous remercie de la question. Je vais commencer la réponse, et mon collègue, M. Pistor, aura peut‑être des renseignements supplémentaires sur la promotion de l’activité.
Tout d’abord, il faut savoir que l’activité est gratuite pour quiconque veut y participer. Le système de réservation est le même que pour les visites guidées, de sorte que toute personne du public souhaitant y participer doit réserver une place dans notre système de réservation, mais c’est gratuit.
L’activité comporte deux volets. Le premier est un espace d’exposition plutôt conventionnel comptant des renseignements et des panneaux dotés de certains éléments interactifs pour expliquer le Parlement et l’histoire de l’édifice du Centre. Puis, les visiteurs commencent leur expérience immersive dans une salle qui donne un aspect tridimensionnel ou presque quadridimensionnel à des répliques de l’édifice du Centre, de la Chambre des communes, du Sénat et de la Bibliothèque du Parlement. On peut y prendre connaissance de témoignages et vivre des expériences immersives très visuelles. L’objectif est de permettre aux visiteurs de vraiment comprendre l’histoire du bâtiment et de l’architecture et d’avoir l’impression d’être sur les lieux, alors que, depuis des décennies, les visiteurs ne peuvent pas visiter l’édifice du Centre.
En ce qui concerne la promotion, nous avons créé des publicités. Tout comme nous faisons la promotion du programme de visites, nous faisons la promotion de l’expérience immersive. Nous avons également des employés dans la rue Sparks qui peuvent répondre aux questions. Nos guides sont là pour expliquer en quoi l’activité consiste.
Je pourrais donner la parole à M. Pistor au cas où d’autres éléments m’échapperaient.
M. Long : Monsieur Pistor, je suis désolé, mais je veux mentionner autre chose avant de vous écouter. Vous avez parlé, madame Ivory, de publicités — et vous pourrez peut-être nous en dire plus là-dessus —, mais utilisez-vous autant les médias sociaux? Quelles plateformes de médias sociaux utilisez-vous? Je vous remercie.
Marcus Pistor, directeur général, Recherche et Éducation, Bibliothèque du Parlement : Je pourrais répondre à cette question. Tout d’abord, nous avons reçu environ 68 000 visiteurs au cours de la première année de l’expérience immersive, et nous sommes donc très satisfaits de ce nombre. Nous faisons de la publicité auprès des prestataires de services touristiques, dans les hôtels — c’est-à-dire dans les brochures que l’on trouve à l’aéroport et dans les hôtels. Nous faisons de la publicité dans les médias sociaux sur des plateformes comme LinkedIn et, je crois, aussi sur Facebook, mais il faudrait que je vérifie. Nous pourrons aussi vous donner ultérieurement plus d’informations sur les plateformes de médias sociaux sur lesquelles nous faisons de la publicité, si cela vous convient.
Mme Ivory : Pour renchérir sur cette réponse, nous sommes sur Instagram, X, et nous utilisons Facebook et d’autres plateformes de médias sociaux. Nous utilisons donc ces moyens de communication, certainement au moment du lancement, pour faire la publicité de ces produits et d’autres également.
M. Long : Merci beaucoup.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Merci.
M. Carrie : Madame Ivory, félicitations. Vous semblez être sur la brèche, ce qui est toujours une bonne chose. Dans votre déclaration liminaire, vous avez mentionné le plan stratégique. Vous avez devant vous un plan stratégique que vous n’avez pas élaboré, mais, d’après ce que j’ai compris, vous faisiez partie de l’équipe. Est-ce que le fait que vous ne l’ayez pas conçu dans son intégralité va vous compliquer la tâche pour le mettre en œuvre? Et qui est impliqué dans son élaboration?
Mme Ivory : Je vous remercie de la question. Je dirais qu’il est utile que j’aie fait partie de l’équipe qui l’a élaboré et que j’aie adhéré à la vision proposée par M. Lank. Le plan stratégique n’est évidemment pas élaboré par une seule personne; c’est pourquoi toute l’équipe de direction est impliquée, ainsi que le personnel. Nous consultons tous les employés de la bibliothèque pour concevoir ce plan, non seulement pour nous assurer que, dès le départ, nous intégrons ce que les employés veulent voir dans le plan, mais aussi pour nous assurer qu’ils comprennent la vision et qu’ils la soutiennent.
Comme je pense l’avoir mentionné dans ma déclaration préliminaire, le plan stratégique ne se veut pas un document statique et immuable. C’est un document vivant. C’est un plan évolutif, et je pense donc que les quatre piliers stratégiques choisis en 2023 pourraient être permanents pour la Bibliothèque du Parlement. C’est ce que nous prévoyons dans le cadre de ces piliers qui nous permet de les adapter et de nous aligner sur vos priorités.
Nous souhaiterons toujours offrir une expérience client exceptionnelle, et il s’agit ensuite de savoir sur quoi nous mettons l’accent et ce que nous devons faire pour que vous obteniez une expérience client à la hauteur. Pour ce faire, nous recueillons de la rétroaction et nous réfléchissons à la manière d’apporter des modifications, d’anticiper les nouvelles priorités, les nouveaux sujets et les nouveaux enjeux stratégiques. Nous réfléchissons aussi au mode de fonctionnement des comités, des associations et des parlementaires à titre individuel. Je pense que le plan est suffisamment étoffé pour que nous puissions continuer à le faire évoluer, et je ne me sens nullement contrainte par lui.
M. Carrie : Que pensez-vous du niveau de financement dont vous disposez actuellement? Pensez-vous que la Bibliothèque du Parlement peut remplir son mandat avec la hauteur du financement actuel?
Mme Ivory : Toute organisation vous dirait qu’elle pourrait en faire plus avec plus d’argent, mais nous sommes connus pour gérer nos finances de façon responsable. Nous avons la chance, à l’heure actuelle, que la plupart de nos équipes soient complètes. Il y a deux ans, nous avons reçu des fonds qui nous ont permis de renforcer notre capacité de recherche, et tous nos postes d’analystes sont désormais comblés. Ces ressources ont grandement aidé à solidifier le soutien que nous pouvons apporter aux comités et aux associations.
Parmi les pressions à venir figure le Centre d’accueil du Parlement. Il s’agit d’un projet de grande envergure, pour lequel nous aurons besoin de soutien supplémentaire. C’est un projet qui va au-delà de nos programmes actuels.
M. Carrie : Quelle a été l’augmentation annuelle moyenne de votre budget au cours des trois ou quatre dernières années? Vous avez mentionné disposer d’un nombre important de bénévoles. Je me demandais simplement, si on tient compte du nombre d’équivalents temps plein et de bénévoles, combien de personnes vous comptez dans votre équipe actuellement. Puis, comment ce nombre se compare-t-il, disons, à la situation d’il y a quatre ans?
Mme Ivory : En ce qui concerne les bénévoles que j’ai mentionnés, ce sont des employés à qui nous demandons de s’occuper du Programme des ambassadeurs en plus de leur travail régulier. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas de bénévoles supplémentaires que nous faisons venir de l’extérieur de la Bibliothèque du Parlement.
Nous avons environ 430 équivalents temps plein, sans compter les étudiants qui sont embauchés pendant l’été et tout au long de l’année pour le Programme des guides parlementaires. Il faudrait que j’examine les chiffres relatifs à l’augmentation du personnel au cours des dernières années; je devrais pouvoir le faire. Pour ce qui est de votre autre question concernant l’augmentation du budget, cela change d’une année à l’autre. L’année dernière, l’augmentation a été plus marquée, en raison des augmentations économiques. C’est la seule demande que nous avons faite dans le cadre du budget principal des dépenses et, comme vous le savez, les négociations avec les syndicats et les décisions sur les augmentations économiques dépassent notre capacité de gestion. Nous avons donc fait cette demande pour être en mesure de supporter la pression exercée sur notre budget.
Nous pouvons vous envoyer ces chiffres par écrit : l’augmentation du nombre d’équivalents temps plein au fil du temps.
M. Carrie : Oui, cela nous intéresse toujours.
J’aimerais que vous nous parliez d’intelligence artificielle — puisque tout le monde en parle — et de ses répercussions sur la recherche. Comment entrevoyez-vous le rôle de l’intelligence artificielle dans votre travail et dans le cadre de l’incroyable recherche que vous faites? Comment allez-vous l’utiliser? Vous avez dit qu’il y avait toujours des avantages et des inconvénients avec ce genre de chose. Étant donné l’importance de cette technologie, comment comptez-vous l’intégrer à votre travail?
Mme Ivory : Je vous remercie de la question. La Bibliothèque a beaucoup exploré la question au cours des dernières années, et nous allons continuer à le faire.
En tant qu’organisation du savoir, nous devons savoir ce qui se fait dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il y a beaucoup de discussions sur l’IA générative. Bien sûr, nous examinons ce que cela signifie, mais pour nous, en tant que bibliothèque, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle ont une grande capacité qui n’est pas générative, mais qui peut nous aider avec beaucoup d’autres composantes de notre institution. L’intelligence artificielle offre de nombreuses possibilités pour aider avec les métadonnées. Elle pourrait contribuer à rendre notre collection et notre catalogue plus faciles à consulter pour vous et pour le public.
Il y a des façons de travailler avec l’intelligence artificielle pour examiner les sources de validation dans le but de contrer l’IA générative. L’intelligence artificielle est aussi intégrée dans de nombreux systèmes technologiques et nous aide à fouiller les données. Il y a des façons pour nous d’explorer certaines des utilisations de l’intelligence artificielle qui ne sont pas liées au développement du produit afin que nous puissions continuer à fournir des renseignements consultables et validés.
Nous explorons les deux options, mais il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons travailler en ce qui concerne l’IA non générative. Je ne sais pas si mes collègues veulent ajouter quelque chose.
Johanna Smith, directrice générale, Information et collection, Bibliothèque du Parlement : J’ajouterais qu’à l’heure actuelle, nous nous centrons sur la formation de notre personnel, afin qu’il sache comment fonctionne l’intelligence artificielle et comment elle interagit avec le travail de recherche. Il est aussi essentiel d’avoir des lignes directrices afin d’orienter l’approche du personnel à l’égard de ce nouvel environnement.
[Français]
M. Desilets : Madame Ivory, merci pour votre présentation. C’est clair, c’est bref et on l’apprécie. Dans un premier temps, vous m’apprenez que vous offrez une multitude de services. Je n’étais pas au courant de tout cela. On utilise énormément la recherche comme députés. Au Bloc québécois, on est tous sur la même longueur d’onde là-dessus : les résultats sont rapides et c’est pertinent comme ressource. On l’apprécie énormément. Félicitations à toute l’équipe.
J’ai une première question. En ce qui concerne toute la documentation et la revue de la littérature qui est à votre disposition lorsqu’on fait des demandes de recherche, êtes-vous capable de me dire si on a l’équivalent en français et en anglais sur le plan des ressources? Je pense notamment aux catalogues.
Mme Ivory : Merci pour la question. Je pense qu’il faudrait que je vous revienne avec des statistiques précises. On développe la collection équitablement entre le français et l’anglais, et aussi pour que nos analystes et bibliothécaires aient les accès nécessaires. Il faudrait voir quelles sont les données. Aussi, pour les parlementaires, s’il manque quelque chose dans la collection, vous pouvez certainement faire une demande.
On a parfois des défis par rapport à ce qui est disponible lorsqu’on a recours aux tierces parties pour des bases de données. Souvent, il faut trouver ce qu’il y a et il y a moins d’agglomération de ressources en français. On est parfois obligé d’aller les chercher à la pièce, mais on trouve toujours une façon de le faire. Dès qu’on a besoin d’une ressource à nos fins ou pour vous, on trouve une façon de les obtenir. Par contre, si vous voulez un pourcentage et un nombre de titres sur les 900 000 titres de la collection, il faudra que je vous revienne avec ce chiffre.
M. Desilets : Cela pourrait être intéressant, si cela ne nécessite pas un travail fou.
J’aimerais que vous me disiez ceci : en quoi le Plan stratégique 2023-2028 va-t-il affecter les parlementaires dans les demandes qu’ils font ou feront? Cela aura-t-il un impact? Y a-t-il des éléments qui ont un impact dans votre Plan stratégique 2023-2028?
Mme Ivory : Certainement. Pour tout ce qui a trait à notre premier pilier, qui est l’expérience client, ce qu’on vise à faire, c’est de pouvoir améliorer nos services que nous vous offrons. Si on a de la rétroaction selon laquelle c’est trop long ou trop court, il n’y a pas assez d’analyse ou il y en a trop, on est en mesure de peaufiner la façon dont on développe nos services.
Un autre élément qui figure dans le Plan stratégique 2023-2028, c’est de s’efforcer de toujours faire de la formation continue pour nos employés. Cela comprend les analystes qui vous soutiennent, les bibliothécaires et les techniciens; de plus, il faut faire en sorte d’avoir des formations sur la façon de rédiger dans un langage inclusif, par rapport à l’ACS plus, par exemple, mais aussi sur de nouvelles thématiques pour que nos équipes multidisciplinaires soient vraiment au fait de ce qui se passe. Il faut aussi que ces formations leur permettent de mieux vous soutenir. Il y a énormément d’éléments qui nous permettent de former — et de continuer de former — nos employés pour mieux vous soutenir.
M. Desilets : J’ai une dernière question à deux volets, dans le même sens que celle de mon collègue, sur le plan de l’intelligence artificielle. Évidemment, cela nous préoccupe tous. Le premier volet de ma question est le suivant : quelle limite de l’utilisation de l’intelligence artificielle voyez-vous à travers votre organisation? Deuxièmement, j’aimerais vous entendre de l’éthique face à l’intelligence artificielle. Comment allez-vous vous assurer que les données que vous obtenez par l’entremise de l’intelligence artificielle sont conformes et utilisables?
Mme Ivory : Merci pour la question. C’est pour cela qu’on a été l’une des premières bibliothèques législatives à développer des lignes directrices pour nos employés, parce qu’on sait que ces outils sont facilement disponibles et parce qu’on voulait s’assurer d’imposer des balises. D’ores et déjà, dans nos lignes directrices, il est clair que si quelqu’un utilise l’intelligence artificielle pour des produits de recherche qui vous sont destinés, il faut que ce soit indiqué quelque part.
Il faut que quelque chose explique que l’intelligence artificielle a été utilisée. La majorité des gens, selon ce qu’on a découvert, n’utilisent pas l’intelligence artificielle pour leurs recherches en soi, justement parce qu’il y a énormément de biais. Sur le plan de l’éthique aussi, on a élaboré ces lignes directrices pour éviter que l’intelligence artificielle soit utilisée sans que ce soit conforme. En fait, puisqu’il faut tellement chercher les preuves de cette intelligence artificielle, pour l’instant, c’est encore plus de travail pour les analystes, mais je pense que c’est, comme je le disais, quelque chose qui est toujours en évolution et qu’il faudra continuer d’explorer. On ferait très attention avant de dire que l’on va utiliser un système d’intelligence artificielle.
M. Desilets : Cela répond très bien à ma question, à moins qu’il y ait autre chose à ajouter. Merci beaucoup.
[Traduction]
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Merci.
M. Albas : Madame la bibliothécaire, nous vous remercions d’être ici aujourd’hui et de répondre à nos questions.
En tant que personne qui utilise beaucoup la Bibliothèque, permettez-moi tout d’abord de dire que votre équipe de la Bibliothèque du Parlement a sauvé les Canadiens de certaines mauvaises idées de mon bureau et qu’elle a pris un grand nombre de bonnes idées pour en faire d’excellentes idées. J’utilise beaucoup vos ressources.
J’ai eu une discussion avec un nouveau député qui a été élu lors d’une élection partielle — pas la plus récente —, et il me semble d’après mes conversations avec d’autres députés — certains expérimentés et d’autres nouveaux — qu’ils ne savent pas que la Bibliothèque offre un service particulier. Cela me rend fou. C’est le fondement de mes questions.
Tout d’abord, je crois que vous tenez des séances d’information individuelles avec les députés à leur arrivée. C’est très bien. Je vous suggère de continuer à le faire. Ce que j’ai remarqué ici, c’est que nous avons de nombreux groupes au service des députés et des sénateurs, mais il n’y a pas d’engagement continu et systématique. La Bibliothèque du Parlement fait-elle un sondage annuel auprès des parlementaires?
Mme Ivory : Pas encore. Nous étudions cette possibilité. Par exemple, le Royaume-Uni et l’Australie le font. Nous avons beaucoup travaillé à améliorer l’expérience client afin d’adopter une approche plus systématique, et je crois qu’il serait bon d’avoir une base de référence — surtout avec la nouvelle législature qui arrive — et de pouvoir répéter un sondage que nous analyserions d’année en année. Nous explorons cette possibilité.
M. Albas : Oui, parce que le nouveau membre en particulier ne connaissait pas Quorum. Chaque jour, je reçois mon Quorum quotidien qui — pour ceux qui ne le savent pas — présente une compilation de nouvelles en français et en anglais. La publication permet aux députés de voir ce que les Canadiens lisent dans un volume concis. Je ne la lis pas tous les jours de façon exhaustive, mais elle est utile.
Un tel sondage pour demander aux députés s’ils connaissent ce service pourrait piquer leur curiosité et les inciter à s’informer auprès de vous. Pendant de nombreuses années, je ne savais pas que PressReader était aussi offert, ou qu’on pouvait l’utiliser sur son iPad pour lire des journaux et certaines autres publications internationales.
Ce sont des sujets qui me passionnent. S’il n’y a que des données limitées qui entrent, il n’y a que certaines idées qui sortent.
Avez-vous entendu parler de Blacklock’s Reporter?
Mme Ivory : Oui.
M. Albas : D’accord. C’est un journal d’intérêt public d’ici, à Ottawa. J’ai réalisé mon propre sondage, et j’ai constaté qu’environ 42 députés conservateurs — dont moi — recevaient la publication. Je suis certain que bon nombre de députés des autres partis et des sénateurs y sont aussi abonnés.
Je crois qu’il serait très avantageux d’obtenir un abonnement institutionnel afin d’intégrer la publication dans le Quorum quotidiennement. Est-ce que c’est une possibilité à laquelle vous pourriez songer dans le cadre de votre mandat à la Bibliothèque du Parlement?
Mme Ivory : Comme je suis en poste depuis un mois seulement, je n’ai pas étudié la question. Je crois qu’elle a déjà été examinée. Nous avons songé à un abonnement avec Blacklock’s, mais il y avait quelques problèmes. Nous pourrions examiner cette possibilité à nouveau.
M. Albas : Je vous en serais reconnaissant, car j’ai entendu dire qu’en raison d’une poursuite de Blacklock’s contre le gouvernement du Canada pour ce que le journal considère être un partage illégal de mots de passe ou d’articles, la Bibliothèque du Parlement a décidé de ne pas aller de l’avant avec cette publication. Bien que je reconnaisse que les députés consacrent beaucoup de fonds à cela et que j’aimerais que la facture soit moins élevée, j’aimerais aussi que l’on applique le principe directeur en matière d’impartialité. Je crois que cette poursuite a été réglée, mais je ne veux pas que nous décidions de ce à quoi les parlementaires devraient avoir accès de façon arbitraire simplement parce qu’une entité gouvernementale est poursuivie pour avoir accédé à un certain contenu. J’espère que nous pourrons examiner la question selon un nouvel angle.
Enfin, je veux parler de l’intelligence artificielle. J’ai actuellement l’honneur d’occuper le poste de coprésident du Comité mixte permanent d’examen de la réglementation, aux côtés du sénateur Woo. Tout d’abord, je tiens à me distancer de tout commentaire du sénateur Woo; il est sa propre personne et c’est un plaisir de travailler avec lui au sein du comité. L’avocate indépendante Tanya Dupuis et son équipe sont vos employés, n’est-ce pas?
Mme Ivory : Oui.
M. Albas : Je sais que le comité a des problèmes de longue date avec les traductions de base de l’anglais au français ainsi qu’avec les erreurs de rédaction, comme l’utilisation des mots « without delay » ou « may », qui causent beaucoup d’arbitraires et sont souvent le point de mire de notre avocate indépendante. Je crois que l’on pourrait avoir recours à un processus d’apprentissage automatique ou à l’intelligence artificielle pour ces éléments fondamentaux. L’équipe de notre avocate est petite, mais très forte, et le gouvernement du Canada a considérablement augmenté le nombre de textes réglementaires qui, en vertu de la loi, doivent être examinés par ce comité.
Si vous voulez aller au-delà des lignes directrices générales sur l’intelligence artificielle — et c’est mon idée personnelle; je n’en ai pas longuement parlé à l’avocate ou au sénateur Woo —, je vous invite à envisager de mener un projet pilote dans ce domaine. Dans le cadre du processus de modernisation, je crois que l’intelligence artificielle contribuerait à réduire la charge de travail des avocats, compte tenu du nombre de dossiers qu’ils doivent examiner.
Je vais en rester là. Si vous avez une réponse, j’aimerais l’entendre aux fins du compte rendu.
Mme Ivory : Je pourrais commencer, et mes collègues voudront peut-être ajouter quelque chose. Je vous remercie pour vos commentaires et pour votre question.
En ce qui concerne l’intelligence artificielle, c’est un sujet qui nous intéresse beaucoup et sur lequel nous travaillons également avec nos partenaires des administrations du Sénat et de la Chambre. Est-ce que nous pourrions élaborer notre propre modèle linguistique à partir de la procédure législative associée à notre travail de recherche et ainsi avoir nos propres modèles d’intelligence artificielle pour aider dans ces cas, que ce soit pour le Comité d’examen de la réglementation ou pour d’autres comités? Je ne crois pas que nous soyons prêts à cela pour le moment, mais nous voudrions songer à l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle et aux avantages de l’utiliser avec notre propre terminologie à long terme.
M. Albas : Je crois que la question est étudiée par certains de nos comités jumeaux dans d’autres parlements. Je crois qu’un comité d’examen de la réglementation de la Nouvelle-Zélande ou de l’Australie commence à entrer dans cet espace. Je ne dis pas que nous devons être un chef de file en la matière, mais je sais qu’alors que le gouvernement continuera d’accroître son recours aux documents administratifs, le comité aura une plus grande charge de travail. Il faut parfois travailler plus intelligemment et non seulement travailler toujours plus fort. Merci.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Merci beaucoup. J’ajouterais que la députée Michelle Rempel Garner fait un important travail en ce sens sur le plan international, par l’entremise de l’Union interparlementaire. À la suite de sa dernière réunion, l’Union a publié un document sur l’utilisation de l’intelligence artificielle. Il serait peut-être intéressant de s’y référer.
M. Albas : Merci.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Nous vous remercions pour vos commentaires.
M. Soroka : Nous traitons maintenant avec l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies, et c’est très bien. Le problème, c’est la désinformation qui circule. J’étais intrigué ou curieux de savoir si vous aviez dû augmenter la taille de votre personnel ou le temps qu’il consacrait à discréditer une grande partie de la désinformation qui circule. Je sais que je vois passer beaucoup de choses qui ne sont pas vraies, mais il faut toujours avoir des preuves. On entend des gens affirmer que ce qu’ils ont lu sur Facebook est vrai, ou des choses du genre : « Je l’ai vu ici et c’est forcément la vérité. Pourquoi ne faites-vous rien à ce sujet? » Est-ce que cela accapare une bonne partie de votre temps ou de celui de votre personnel?
Mme Ivory : Je peux répondre en premier, et je pense que mes deux collègues voudront ajouter quelque chose, étant donné qu’ils sont responsables d’une grande partie des demandes de recherche et de référence qui sont présentées.
Nous recevons de telles demandes, notamment de la part de vos bureaux, afin que nous vérifiions les faits ou que nous trouvions des sources vérifiées pour confirmer ou clarifier certains renseignements qui viennent des circonscriptions ou d’ailleurs. Nous avons constaté une augmentation du nombre de demandes qui nous sont adressées en ce sens, dans le but de faciliter le travail des députés.
Nos recherchistes sont formés pour utiliser des sources vérifiées et ne pas se fier aux médias, afin de veiller à ce que notre collection et les renseignements que nous offrons à nos analystes et bibliothécaires proviennent de sources universitaires, notamment lorsque le sujet est très médiatisé et est associé à une désinformation ou une mésinformation importantes.
Il s’agit d’une couche supplémentaire. Il y a aussi beaucoup plus de renseignements sur tous les sujets et il faut tenter d’aborder tous les éléments. Il faut faire des recherches dans diverses sources. Cela ajoute de la complexité à toutes les demandes.
Je demanderais peut-être à ma collègue de compléter ma réponse, car nous travaillons également à la formation de notre propre personnel et de celui de vos bureaux en matière de désinformation. Je ne sais pas si vous vouliez dire quelque chose.
Mme Smith : Je pense que vous avez très bien couvert le sujet. Cela ajoute bel et bien une autre couche, et je pense que nous accordons une attention particulière aux mesures supplémentaires que nous prenons pour nous assurer que tout ce que nous publions est fiable et valide, en particulier dans les coupures de presse de Quorum ou les sources de nouvelles que nous utilisons. De façon générale, nous portons une attention particulière aux sources que nous consultons et acquérons.
M. Pistor : Les produits de recherche qui sont utilisés pour rédiger nos documents ont fait l’objet d’un examen par les pairs. Il y a toujours une autre personne qui les examine et ils sont approuvés par un gestionnaire qui a de l’expérience dans la prestation de services de recherche au Parlement, et cela est utile, en particulier avec les nouveaux employés, pour comprendre la norme de fiabilité et d’exactitude que nous devons atteindre dans les données que nous vous fournissons.
Nous avons constaté — et c’est le cas depuis un certain temps, comme Mme Ivory l’a mentionné — une hausse des demandes pour valider l’information que vous recevez directement. Vos employés nous font souvent cette demande et je pense que nous disposons de suffisamment de ressources pour le faire, car nous avons des experts dans tous les domaines de compétence fédérale. Par exemple, nous savons où trouver des données fiables pour les comparer à l’information que vous recevez. Nous sommes heureux de vous fournir ce service, et nos bibliothécaires ou nos analystes vont trouver la meilleure façon de le faire pour vous.
M. Soroka : C’est fantastique, et je ne remets pas en question la qualité de votre travail. Vous faites un excellent travail. Je me demandais simplement si cela prenait beaucoup de votre temps, car je sais que dans les médias de nos jours, les médias à sensation, les gens lisent les grands titres « Le Portugal se retire de ceci ou cesse d’utiliser cela », mais ils ne lisent pas les articles, alors il faut mettre en doute, je crois, la crédibilité de bien des gens.
Même après que vous leur avez prouvé que ce n’est pas vrai, ils doutent encore de ce que vous leur dites parce qu’ils ont trouvé l’information sur Facebook. À quel point cela devient-il frustrant pour vous d’entendre ce genre de réponse quand vous leur apportez des preuves à l’égard des pseudo-faits qu’ils vous fournissent? Quel effet cela a-t-il sur vos employés? Est-ce frustrant pour eux d’avoir à composer avec cela? Est-ce qu’ils s’adaptent, si on veut, à cette nouvelle réalité?
Mme Ivory : Nous avons la chance d’avoir des employés formidables qui sont dévoués et qui croient en l’institution. Je dirais qu’ils s’adaptent. Nous sommes un organisme qui fournit des services de recherche aux parlementaires depuis les années 1950, alors nous avons évolué pour nous adapter à Internet, à Google et maintenant à la désinformation et à la mésinformation. Nous sommes en constante évolution, et je pense avoir mentionné l’importance pour nous d’offrir de la formation en continu.
Nous discutons de ces situations avec nos employés et nos gestionnaires. Ils trouvent parfois des solutions et nous nous efforçons d’être là pour les aider lorsqu’ils éprouvent de la frustration. Heureusement, cela n’arrive pas du jour au lendemain et on peut voir venir ce genre de situations. On s’adapte progressivement à ces nouvelles réalités et le fait d’en discuter ouvertement avec nos employés et de leur offrir de la formation et du soutien les aide énormément.
M. Soroka : Je ne parle pas du piratage ici, mais comme la technologie évolue constamment, y a-t-il des éléments auxquels vous pensez qui pourraient nuire à la Bibliothèque du Parlement et dont nous devrions être au courant? Je ne veux pas utiliser le mot « piratage », parce que nous avons de bons systèmes de sécurité, mais y a-t-il des systèmes d’intelligence artificielle qui pourraient compromettre la fiabilité de la recherche ou de la documentation et dont nous devrions être au courant pour nous préparer à ce qui s’en vient?
Mme Ivory : C’est une excellente question. La cybersécurité nous inquiète tous, assurément, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires, en particulier la Chambre des communes, qui nous fournit le soutien à cet égard.
Nous avons notre propre application, et nous travaillons donc avec nos équipes de TI pour être le plus rigoureux possible. Si nous devions nous procurer — et nous ne l’avons pas encore fait — un système d’intelligence artificielle, cela se ferait dans le cadre d’un processus très rigoureux : il faudrait examiner notre plan de cybersécurité, valider le tout avec nos partenaires, travailler avec notre conseiller juridique et consulter, par l’entremise du gouvernement, des experts en cybersécurité. Ce ne sont que quelques exemples. Nous n’avons pas encore acquis un système de ce genre.
Quand nos employés utilisent des sources ouvertes, encore une fois, la question qui se pose est plutôt celle de la validation de l’information, la validation des faits. Ils doivent nous le dire s’ils utilisent ce type de plateforme, afin que le gestionnaire soit au courant et redouble de prudence dans ses vérifications.
M. Soroka : Vous avez parlé de quelque chose qui a piqué ma curiosité, soit la recherche d’information dans des sources ouvertes. Est-ce possible qu’on limite demain ce à quoi on peut ou ne peut pas avoir accès parce que les règles ou les lois ont changé, notamment pour des raisons de censure? Cela pourrait-il nuire à la qualité de vos recherches?
Mme Ivory : Je vous remercie de la question. Je ne peux pas vraiment faire de projections au sujet d’une loi qui pourrait limiter notre accès à des sources publiques. Je ne sais pas la forme qu’elle pourrait prendre.
Toutefois, les membres du comité savent, je pense, que nous n’avons accès qu’aux documents gouvernementaux qui sont publics, alors nous dépendons des sources d’information qui sont publiques. Si on devait restreindre cet accès d’une façon ou d’une autre, cela nuirait assurément à nos recherches.
Nous utilisons aussi les données ouvertes qui proviennent des sources universitaires et d’autres sources, mais dans ce cas, nous devons bien vérifier ces sources et vérifier la rigueur des données. Lorsque nous les utilisons, nous veillons à en optimiser le mieux possible l’examen et l’assurance de la qualité.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Je vous remercie beaucoup. Je vais maintenant céder la parole au coprésident.
[Français]
Le coprésident (M. Iacono) : Félicitations encore pour votre nomination, madame Ivory. Vous nous avez présenté votre plan. J’aimerais avoir plus d’informations concernant les lacunes qui existent dans le milieu de travail de la Bibliothèque du Parlement, le cas échéant, et qui mériteraient d’être examinées dans les cinq prochaines années.
Mme Ivory : Merci. C’est une question très importante. Nous avons ajouté un pilier pour le mieux-être dans notre organisation, parce que nos employés font notre force. On s’efforce de les soutenir par l’entremise de ce plan. L’une des lacunes qui ont été mentionnées, c’était justement le plan de formation, car les employés souhaitaient qu’on en ajoute davantage dans le volet accessibilité, représentation, diversité et inclusion. Ce sont des éléments en évolution partout au Parlement. Pour nous, cela signifie de mettre à jour notre plan de diversité et d’inclusion, que ce soit pour avoir plus de représentation au sein de notre organisation ou pour que nos employés se sentent représentés, qu’ils se voient dans l’institution et qu’ils se voient au Parlement.
Le coprésident (M. Iacono) : Vous avez partagé certaines lacunes avec nous. Pourriez-vous aussi partager les mesures que vous planifiez de prendre pour être en mesure de combler ces lacunes dans les cinq prochaines années?
Mme Ivory : Sur le plan de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, on a énormément de choses en cours. On est en train de développer des formations obligatoires pour nos employés et une stratégie de recrutement dans certains secteurs et à l’échelle du pays. Par exemple, on l’a déjà fait pour les guides et on le fait de plus en plus pour les bibliothécaires. De plus, sur le plan du recrutement, mais aussi de la rétention, on veut s’assurer d’offrir des possibilités aux employés.
Pour ce qui est des autres lacunes, on doit faire en sorte que les gens aient les outils. On vient de parler du fait que nos employés ne peuvent pas faire leur travail s’ils n’ont pas les outils nécessaires. On doit s’assurer que notre dette en information technologique ne s’agrandit pas. La Bibliothèque du Parlement s’efforce de rester à jour avec ses systèmes d’information. On doit continuer de le faire pour que les gens n’aient pas à passer leur temps à régler des problèmes liés à un système désuet. Le fait que les gens aient des outils à jour pour faire leur travail, c’est quelque chose de très important.
Le coprésident (M. Iacono) : Avez-vous une mise à jour en ce qui concerne la nouvelle section réservée à la diplomatie parlementaire qui a été créée au sein de la division de la recherche de la bibliothèque?
M. Pistor : Merci pour cette question. On a créé cette section l’année dernière pour mieux offrir des services de recherche aux présidents, mais aussi aux associations parlementaires. C’est une expertise vraiment unique au Parlement et cela nous permet de travailler avec vous et avec les délégations qui participent à des réunions internationales. On a un gestionnaire et une équipe de huit personnes, des adjoints de recherche et des analystes qui travaillent seulement pour les associations parlementaires.
[Traduction]
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Je vous remercie.
Mme McPherson : Je vous félicite de votre nomination et vous remercie d’être avec nous aujourd’hui et de nous faire part de cette information qui nous est très utile.
J’ai quelques questions au sujet du programme destiné aux enseignants et des ressources pédagogiques. Je dois dire tout d’abord que le programme parlementaire dans le cadre duquel des enseignants peuvent venir se familiariser avec les rouages du Parlement est vraiment formidable. Il y a quelques semaines, j’ai dîné avec des enseignants, et c’était un moment fort de mon automne. Vous avez parlé un peu des ressources que vous utilisez et du fait que vous continuez à les développer. Faites‑vous le lien avec les programmes scolaires provinciaux, avec les objectifs d’apprentissage de ces programmes? C’est ma première question.
Ma deuxième porte sur le travail que vous faites dans le domaine de la diversité, et je veux vous féliciter de faire cet important travail. Faire entendre la voix des Autochtones et de la communauté 2ELGBTQI+ est très important. Comment procédez-vous pour le faire? Je sais que vous avez parlé de la formation obligatoire et des ressources que vous préparez. Avez‑vous au sein du personnel de la Bibliothèque du Parlement des employés qui s’identifient comme appartement à ces groupes? Ce serait fantastique de le savoir.
De plus, préparez-vous des ressources dans d’autres langues? Je pense aux langues autochtones, à l’inuktitut, au cri, etc. Je vous remercie.
Mme Ivory : Je vous remercie de ces questions. Je vais commencer par le Forum des enseignants et les ressources à leur disposition. Nous nous efforçons, en effet, de les harmoniser avec les programmes scolaires provinciaux et territoriaux, qui peuvent varier, évidemment, d’une province à l’autre. Nous travaillons donc avec un conseil consultatif d’enseignants formé d’anciens participants au forum, et dont les membres proviennent de toutes les provinces et tous les territoires. Bien souvent, de plus, ces enseignants jouent un rôle clé au sein du ministère de l’Éducation de leur propre province.
Ils nous aident à arrimer toutes les ressources et à valider les niveaux. Nous nous efforçons ensuite de déterminer les ressources qui fonctionneront pour la plupart des programmes, en veillant à ce que nous en ayons pour tous les niveaux du primaire et du secondaire, et dans un langage adapté aux différents niveaux, ce qui équivaut en moyenne à celui des élèves de la 6e et de la 7e année, afin que cela fonctionne pour les différents programmes scolaires au pays. C’est une des façons pour nous de procéder.
Au sujet de la diversité, nous avons des représentants des divers groupes, et nous avons un questionnaire de déclaration volontaire pour nos employés. Je pense que le taux de participation se situe à environ 66 % ou 67 %. Nous avons des employés autochtones. Nous avons des employés qui s’identifient comme 2ELGBTQIA+ et d’autres qui s’identifient par d’autres moyens. Nous cherchons aussi à travailler avec des experts à l’externe, des universitaires autochtones et d’autres experts qui peuvent nous donner cette perspective et nous aider pour la formation ou parfois participer aux examens par les pairs d’un document sur un sujet pour nous assurer d’avoir l’information.
Pour ce qui est des autres langues, nous avons commencé à intégrer, dans notre collection, des ressources pour faciliter l’apprentissage des langues autochtones parce que nous savons que c’est un besoin ici au Parlement. Nous travaillons avec la Chambre des communes et le Sénat. Vous savez sans doute que certains rapports des comités ont été traduits dans d’autres langues. Notre neuvième poète officielle était crie, alors nous avons publié en cri les poèmes qu’elle a écrits dans cette langue et les avons traduits en anglais et en français. Nous produisons donc des documents dans d’autres langues.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Je vous remercie.
M. Albas : Je me suis toujours posé une question et je n’ai pas eu l’occasion de siéger à ce comité auparavant. J’ai parlé plus tôt du nombre de projets de recherche que m’a transmis la Bibliothèque du Parlement, ce qui est extrêmement utile pour m’aider, comme député, à comprendre une question, parfois nébuleuse. Pour vous donner un exemple, en Colombie-Britannique, le Traité du fleuve Columbia est un processus très complexe, et lorsque j’ai été élu au Parlement pour la première fois, je pense que c’est l’un des premiers sujets pour lequel je leur ai demandé de l’information.
Il arrive de temps à autre qu’un recherchiste parlementaire me contacte pour me dire qu’on lui a demandé de produire un rapport très similaire au rapport X dont il aimerait extraire une partie pour le transmettre à un autre parlementaire — sans jamais mentionner le nom bien entendu —, et il me demande si j’y consens. J’ai toujours répondu oui, bien sûr, mais en me demandant toujours ce qui leur avait été demandé. Si j’ai bien compris, à l’heure actuelle, ces rapports ne sont pas diffusés sous quelque forme que soit sans le consentement des députés, et je me demandais si on avait réfléchi à l’idée de revoir cela.
Pourrait-on publier certains de ces renseignements sur un site Web, sans que le nom du député soit mentionné, afin que je puisse savoir quelles études ont été demandées par d’autres députés, ou peut-être des sénateurs, et qui pourraient m’orienter vers d’autres domaines de recherche? Est-ce que cela a déjà été envisagé, ou est-ce que la position de la Bibliothèque est que, si un député ou un sénateur fait une demande, l’information doit demeurer essentiellement confidentielle à jamais?
Mme Ivory : Je vous remercie de la question, qui est très importante. La confidentialité est un aspect important des services que nous fournissons aux parlementaires, mais bien sûr, certains sujets peuvent être récurrents. Comme vous l’avez mentionné, il arrive que de nombreux parlementaires nous demandent des renseignements similaires.
Nous ne pouvons pas publier les questions d’un parlementaire et les réponses personnalisées que nous avons préparées pour lui. Toutefois, ce que nous faisons depuis quelques années, c’est de publier, à l’intention uniquement des parlementaires, une série de documents de travail qui ont été préparés en fonction de demandes récurrentes sur un thème ou un enjeu stratégique. Nos analystes préparent alors à partir de ces recherches — qui puisent à différentes sources — des documents de travail qu’ils mettent à la disposition de tous les parlementaires. Je n’ai pas le nombre en tête, mais il y en a des centaines. C’est une façon pour nous de procéder, sans reproduire exactement la réponse qui a été donnée à un parlementaire, et de permettre un accès plus général à la recherche qui a été faite.
M. Albas : J’ai lu beaucoup de ces documents de travail, et je les trouve très officiels, ce qui veut dire aussi ternes, souvent parce qu’ils sont en quelque sorte édulcorés, et ne présentent pas de réformes législatives qui pourraient être entreprises, etc.
Tout ce que je demanderais — et encore une fois, je ne suis qu’un député qui parle en son propre nom —, c’est qu’on pense à revoir cela, de manière, peut-être, à pouvoir publier les rapports préparés non pas lors de la précédente législature, mais disons de celles avant elles, avec le consentement, bien sûr, des intéressés, ou mentionner que dorénavant, à moins de demander la confidentialité, les rapports demandés au cours des deux avant‑dernières législatures seront publiés, afin que les députés puissent examiner les questions qui ont été posées.
Ainsi, un néo-démocrate pourrait examiner un enjeu à un moment particulier, ou un conservateur en examiner un autre plus tard, mais ensuite quelqu’un d’autre pourrait regarder cela d’un œil neuf et se dire qu’il vient de tomber sur une pépite. Je pense tout simplement qu’il serait important de diffuser cette information qui nous est fournie, et financée par les contribuables, en préservant une certaine forme de confidentialité après un certain temps.
Mme Ivory : Je vous remercie. C’est un très bon point, et je pense que nous allons examiner cette idée pour voir comment nous pourrions procéder.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Je vous remercie.
M. Carrie : Je pense qu’aux termes du paragraphe 42.1(1) de la Loi sur la gestion des finances publiques, chaque ministère doit procéder à un examen quinquennal. Je me demande simplement quand le dernier examen a eu lieu. La Bibliothèque a-t-elle déjà fait l’objet d’une vérification externe?
Mme Ivory : Je vais devoir vérifier si cette partie de la Loi sur la gestion des finances publiques s’applique à la bibliothèque, parce qu’à titre d’entité parlementaire, nous sommes inscrits dans une annexe différente, alors je vais devoir vous revenir à ce sujet.
Nos vérifications internes font l’objet d’une vérification, et des rapports sont produits. Nous ne faisons pas l’objet d’une vérification par le vérificateur général, par exemple, car nous ne sommes pas un ministère fédéral, mais nous avons une firme de vérification externe qui vient vérifier chaque année nos états financiers.
M. Carrie : Vous avez donc un vérificateur indépendant qui vient sur place et effectue cette vérification.
Mme Ivory : C’est exact.
M. Carrie : Je vous remercie.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Si vous pouvez faire parvenir l’information à nos greffiers qui vont se charger de la distribuer aux membres du comité, ce serait formidable.
Y a-t-il d’autres questions? Je vais donc en poser une en guise de conclusion. Vous avez beaucoup parlé des partenariats communautaires, du fait de miser sur eux et de les accroître. Tout comme Mme McPherson, j’ai été très impressionné par le programme du Forum des enseignants, auquel j’ai maintenant assisté à de multiples reprises, et je pense qu’il s’agit d’un des aspects les plus gratifiants de mon travail de sénateur.
Je me demande s’il serait possible d’étendre la formule à d’autres programmes, en incluant peut-être les bibliothécaires, les bibliothèques et les dirigeants communautaires dans les collectivités rurales et éloignées qui n’ont pas accès actuellement aux activités parlementaires, et avoir une exposition similaire, en respectant la prudence financière, bien entendu.
Mme Ivory : Je vous remercie de la question et vos commentaires au sujet du Forum des enseignants. Nous venons de célébrer sa 25e édition et avons pu ainsi nouer le dialogue avec plus de 2 000 enseignants qui à leur tour, pendant leur carrière, en font autant avec leurs élèves et d’autres enseignants. Nous n’avons pas exploré précisément l’idée de le faire avec les bibliothécaires, mais nous avons des bibliothécaires d’école qui participent au Forum des enseignants.
Pour ce qui est des autres professions, nous ne l’avons pas encore fait, mais nous pourrions examiner cette possibilité. Nous nous efforçons aussi de faire en sorte que d’autres groupes aient accès à l’information et nous menons beaucoup d’activités de sensibilisation auprès des iSchools partout au pays, car nous voulons aussi embaucher des bibliothécaires. Nous procédons aussi de manière plus ponctuelle. Je dirais que nous nous rendons dans diverses facultés pour diffuser l’information, dans les iSchools ou les départements d’études politiques.
Nous avons divers moyens de nouer le dialogue avec d’autres groupes, mais je dirais que cela ne se fait pas de manière aussi systématique que dans le cas du Forum des enseignants.
Le coprésident (le sénateur Ravalia) : Je vous remercie beaucoup.
[Français]
Le coprésident (M. Iacono) : Merci, madame Ivory, monsieur Pistor et madame Smith, de vous être joints à nous aujourd’hui.
[Traduction]
Comme nous n’avons pas d’autres sujets à l’ordre du jour, la séance est maintenant levée.
(La séance est levée.)