LIPA Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le jeudi 15 mai 2003
¿ | 0905 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett (St. Paul's, Lib.)) |
M. Stephen Kiar (associé sénior, Compas) |
¿ | 0910 |
¿ | 0915 |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin (Québec, Lib.)) |
M. Stephen Kiar |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin) |
M. Stephen Kiar |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin) |
M. Stephen Kiar |
¿ | 0920 |
Le coprésident (sénateur Yves Morin) |
M. Stephen Kiar |
Le sénateur Roch Bolduc (Québec, P.C.) |
M. Stephen Kiar |
Le sénateur Roch Bolduc |
M. Philippe Azzie (consultant senior, COMPAS) |
Le sénateur Roch Bolduc |
M. Philippe Azzie |
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ) |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin) |
M. Marcel Gagnon |
M. Stephen Kiar |
¿ | 0925 |
¿ | 0930 |
¿ | 0935 |
Mme Marlene Catterall (Ottawa-Ouest—Nepean, Lib.) |
M. Stephen Kiar |
¿ | 0940 |
Mme Marlene Catterall |
M. Stephen Kiar |
Le sénateur Michael J. Forrestall (Dartmouth/«Eastern Shore») |
M. Stephen Kiar |
¿ | 0945 |
¿ | 0950 |
¿ | 0955 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Stephen Kiar |
À | 1000 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Stephen Kiar |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Stephen Kiar |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Deborah Grey (Edmonton-Nord, Alliance canadienne) |
M. Stephen Kiar |
À | 1005 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Stephen Kiar |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin) |
M. Stephen Kiar |
À | 1010 |
Mme Deborah Grey |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Deborah Grey |
M. Stephen Kiar |
Mme Deborah Grey |
M. Stephen Kiar |
Mme Deborah Grey |
M. Richard Paré (bibliothécaire parlementaire, Bibliothèque du Parlement) |
Mme Deborah Grey |
M. Richard Paré |
Mme Deborah Grey |
M. Richard Paré |
M. Hugh Finsten (bibliothécaire parlementaire associé, Bibliothèque du Parlement) |
Mme Deborah Grey |
M. Richard Paré |
Mme Deborah Grey |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Deborah Grey |
M. Stephen Kiar |
Mme Deborah Grey |
M. Stephen Kiar |
Mme Deborah Grey |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Marcel Gagnon |
À | 1015 |
M. Richard Paré |
M. Marcel Gagnon |
M. Richard Paré |
À | 1020 |
M. Marcel Gagnon |
Le coprésident (le sénateur Yves Morin) |
M. Stephen Kiar |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
À | 1025 |
M. Richard Paré |
À | 1030 |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
M. Richard Paré |
M. Hugh Finsten |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
M. Hugh Finsten |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
Mme Deborah Grey |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
Le sénateur Michael J. Forrestall |
Mme Deborah Grey |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
À | 1035 |
M. Richard Paré |
À | 1040 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Richard Paré |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
CANADA
Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement |
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l |
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l |
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TÉMOIGNAGES
Le jeudi 15 mai 2003
[Enregistrement électronique]
¿ (0905)
[Traduction]
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett (St. Paul's, Lib.)): Je déclare ouverte l'extraordinaire cinquième séance du Comité de la Bibliothèque du Parlement. Cela fait cinq séances en une seule année. Je veux qu'on le signale. Et le comité n'a été créé qu'au printemps. C'est donc impressionnant.
Nous avons le plaisir d'accueillir Stephen Kiar et Philippe Azzie de COMPAS, qui ont procédé à des consultations auprès des parlementaires et de leur personnel au sujet du rôle de la Bibliothèque du Parlement. Si les membres du comité le veulent bien, nous allons écouter leur exposé puis passer aux questions.
M. Stephen Kiar (associé sénior, Compas): Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier de nous avoir invités ici aujourd'hui.
Je vais commencer rapidement par l'objet de la consultation. Celle-ci comportait plusieurs volets. Le premier était de recueillir de l'information sur les attentes et les besoins des parlementaires et de leur personnel en matière de renseignements et de recherche. Le deuxième était d'évaluer la perception qu'ont les parlementaires du rôle et de l'image de la Bibliothèque et de la façon dont celle-ci devrait évoluer. Le troisième était d'aider à définir ce que devraient être, de l'avis des clientèles, les orientations futures de la bibliothèque.
L'exposé portera surtout sur la consultation auprès des parlementaires eux-mêmes. C'est ce que je vais faire maintenant. Nous discuterons ensuite de l'enquête en direct réalisée auprès du personnel. Nous nous attarderons toutefois davantage sur les réactions des parlementaires.
J'aimerais parler un peu de notre méthodologie. Nous avons eu recours à des entrevues en profondeur. Il s'agit pour nous d'une étude qualitative plutôt que quantitative. Ce n'est pas statistiquement représentatif dans le x plus ou moins p. 100 19 fois sur 20. Cela nous donne plutôt une idée des avis de la clientèle cible. Ce n'est pas censé toutefois être vraiment représentatif. L'expression que nous utilisons est: «révélateur de la clientèle». L'accent a été mis sur les grands utilisateurs et les utilisateurs moyens de la Bibliothèque plutôt que sur les occasionnels. Le raisonnement était qu'ils sont les plus à même de donner de l'information utile sur ce que fait la Bibliothèque et ce qu'elle devrait faire. Toutefois, un certain nombre d'utilisateurs occasionnels ont aussi été inclus dans l'étude.
Nous avons fini par faire une consultation auprès de 38 députés et sénateurs; cinq sénateurs et 33 députés. Nous avons tenu compte de l'appartenance politique, de la langue, de la région et du sexe. Nous avons essayé d'être le plus représentatif possible. Nous dépendions évidemment de ceux qui ont choisi de nous rappeler pour réaliser l'étude.
Je vais commencer par un résumé des observations qui se sont dégagées des entrevues en profondeur auprès des parlementaires. Tout d'abord, on constate un degré élevé de satisfaction par rapport aux services de recherche offerts par la Bibliothèque. Son personnel est perçu comme un groupe de professionnels très consciencieux et compétents qui respectent les délais fixés avec une très grande constance. La Bibliothèque est perçue comme un «îlot d'objectivité». C'est une citation textuelle. On l'estime parce qu'elle est le principal moyen de soupeser des avis divergents avant d'aboutir à une conclusion. Je vais revenir à un grand nombre de ces éléments plus en détail plus tard.
La Bibliothèque du Parlement est considérée comme une importante source d'information par tous les répondants. Pour certains d'entre eux, il s'agit de la principale source d'information. Pour la plupart d'entre eux, c'est une importante source complémentaire d'information. Elle est aussi perçue comme une source unique en son genre d'information relative à tout ce qui est lié aux lois et à l'histoire parlementaire.
Les répondants ne connaissent pas ou peu les trois directions qui assurent les services. De même, beaucoup sont d'avis qu'il convient de mieux faire connaître aux parlementaires la Bibliothèque et ses services. Ce n'est évidemment pas tâche facile dans un monde submergé par l'information.
Les parlementaires tiennent à ce que la Bibliothèque demeure impartiale et en mesure de répondre à leurs besoins. Ils redoutent le parti pris et toute modification du rôle de la Bibliothèque qui compromettrait le soutien apporté aux parlementaires. J'y reviendrai. S'il devait y avoir changement de cap, ils veulent obtenir l'assurance que le service qu'ils obtiennent aujourd'hui ne serait pas amoindri ou biaisé car ils le tiennent en très haute estime.
Voilà le résumé des observations dans leur ensemble. Je vais maintenant parler des secteurs particuliers sur lesquels nous nous sommes penchés. Le premier est la perception du rôle de la Bibliothèque. Pour la plupart des répondants, le rôle premier des services de recherche est de servir les parlementaires. Il s'agit ici des travaux de recherche sur demande. Beaucoup ont parlé en bien du rôle d'appui de la Bibliothèque dans leurs propres efforts de communication, surtout auprès des électeurs, mais pas exclusivement. On dit connaître le fonds de bibliothèque, mais surtout par rapport aux services de recherche. On est moins au courant des services offerts au grand public. Des produits et des services comme Quorum, PARLMEDIA et les résumés législatifs sont des exemples qui nous ont été donnés lorsque nous avons parlé du rôle de la Bibliothèque.
¿ (0910)
Je vais mettre les diapos de côté un instant et vous relater ce que les parlementaires nous ont dit à propos de la Bibliothèque du Parlement. Nous avons entendu quantité d'avis favorables. Voici le genre de propos que nous avons entendus: «une source inestimable», «de l'information complète et impartiale», elle «se situe au-dessus de la mêlée», ses employés sont «des gens merveilleux qui me fournissent tout ce que je demande». Ils sont vraiment perçus comme une source fiable d'information impartiale. C'est le thème repris par la quasi-totalité des répondants, qu'ils soient du Sénat ou de la Chambre des communes et quelle que soit leur affiliation politique ou leur appartenance à l'un des sous-groupes que nous avions. On est souvent revenu sur l'impartialité. La Bibliothèque est vue comme un outil essentiel de bon gouvernement. Un parlementaire informé est un parlementaire qui s'affirme. On y voit un outil puissant de démocratisation future du Parlement. L'accent est bien mis sur les gens. Ses employés sont vus comme «excellents», «très compétents», «très sensibles aux besoins» et «toujours aimables et polis». Ce sont des citations textuelles choisies non pas parce qu'elles sont flatteuses mais parce qu'elles sont représentatives de ce que nous avons entendu. La dernière chose que j'ajouterai ici au sujet de ce que la Bibliothèque représente pour les parlementaires, ce sont les locaux mêmes de la Bibliothèque. La Bibliothèque est vue comme un des symboles du Parlement. Si vous rassemblez tous ces éléments, aux yeux de bien des gens, la Bibliothèque du Parlement représente sincèrement l'un des plus beaux fleurons de la démocratie canadienne.
Parmi les autres choses qui ont été abordées concernant la perception du rôle de la Bibliothèque se trouve la question de savoir si elle doit jouer un rôle actif de communication auprès de la population. Une faible majorité ne souhaite pas que la Bibliothèque joue un rôle plus actif. C'est relié à ce que j'ai dit tout à l'heure, en ce sens que cela grugerait sur le travail que fait actuellement la Bibliothèque. D'autres favoriseraient un rôle plus actif à cause de la confiance dont jouit la Bibliothèque. Quelques-uns estiment qu'elle doit accroître sa visibilité auprès de la population en raison des valeurs qu'elle véhicule, comme celles que je viens d'énumérer, c'est-à-dire l'impartialité, la neutralité, le rapport qualité-prix, ce genre de choses. Quelques-uns ont aussi parlé de sa mémoire collective ou historique comme attribut exceptionnel et précieux.
Le titre de la prochaine partie est «Préparer le proche avenir», pas l'avenir éloigné, mais avec un changement de cap. La réponse spontanée la plus fréquente portait sur la technologie de l'information, ce qui n'est pas étonnant vu la façon dont le monde évolue. On a beaucoup insisté sur la nécessité de rester à la fine pointe en matière de TI, surtout en ce qui concerne la facilité d'accès et la convivialité. On se dit aussi confiant en la capacité de la Bibliothèque d'y arriver. Quelques-uns disent qu'un examen approfondi par les parlementaires des budgets et des prévisions budgétaires exigera une aide importante de la Bibliothèque.
Quelques-uns préconisent un rôle plus proactif de la part des services de recherche de la Bibliothèque. On a suggéré de créer un groupe chargé de prévoir les évolutions sociales et de préparer les parlementaires. Cette fonction pourrait contribuer à corriger le problème de la piètre qualité des débats parlementaires. Il s'agirait donc de renforcer ce rôle pour élever le niveau du débat, qui a fait l'objet de critiques.
Lorsque nous avons examiné l'actuelle prestation des services par la Bibliothèque du Parlement, on a constaté une très grande satisfaction. Encore une fois, le gros de la discussion avec les parlementaires a porté sur les services de recherche. Nous avons évoqué auprès d'eux d'autres secteurs pour lesquels nous voulions obtenir leur réaction. Mais si nous ne le faisions pas, c'est de cela qu'ils parlaient. C'est cela qu'ils associent à la Bibliothèque du Parlement. Les travaux sont perçus comme étant de très grande qualité et les avis fiables. On a noté à plusieurs reprises la diversité des connaissances. Même chose pour l'impartialité et la neutralité. Même chose encore pour le dévouement du personnel.
¿ (0915)
Ce qui nous a frappés, c'est l'ardeur des propos des parlementaires. On a constaté une appréciation et un respect sincères pour la Bibliothèque du Parlement, voire de la fierté dans la Bibliothèque comme institution du Parlement. On a donc observé de la satisfaction dans le fond mais aussi dans la forme, chargée d'émotion.
Pour ce qui est des sujets de préoccupation ou des points à améliorer, plusieurs sont d'avis que la Bibliothèque manque de moyens pour accomplir sa tâche et appuyer le travail des parlementaires. Plusieurs aimeraient avoir des contacts plus fréquents et plus directs avec le personnel de recherche. Je vais vous donner une idée des difficultés rencontrées. Nous savons tous quelle vie de bâton de chaise les parlementaires mènent. Certains disaient qu'il fallait mieux connaître les services de la Bibliothèque du Parlement. Ou, juste avant de mener notre enquête, une brochure d'information leur avait justement été envoyée et beaucoup ont dit ne pas se souvenir de l'avoir reçue. C'est un exemple de surabondance d'information dont je parlais. Ce qui est suggéré est tout simple, mais la solution, elle, ne l'est pas. Plusieurs disent que la Bibliothèque et ses fonctions doivent être plus visibles. Cela rejoint le même point. Même si l'on dit que le service est souvent rapide, quelques-uns estiment que c'est de moins en moins le cas. On aimerait que les bureaux de circonscription et leur personnel aient le plein accès électronique aux services de la Bibliothèque, à cause de l'éloignement, il va sans dire. On a le sentiment que ceux qui sont dans ces bureaux éloignés ont plus de mal à avoir accès aux services de la Bibliothèque. Quelques-uns redoutent une partialité larvée, comme je l'ai dit. Quelques-uns estiment que la qualité des recherches est inégale et dépend de l'attaché de recherche à qui elles sont confiées. Un député de l'Ouest fait observer que certains travaux de recherche sont présentés sous l'angle du Canada central. Vous noterez toutefois que lorsqu'il est question de sujets de préoccupation, il est question de «quelques-uns» ou «un», ou autres formules de ce genre. Les sujets de préoccupation ne sont pas généralisés.
Pour ce qui est du contexte, nous voulions...
Le coprésident (le sénateur Yves Morin (Québec, Lib.)): Pouvons-nous revenir à la diapositive précédente? Vous avez sauté la deuxième ligne. Je me demandais ce que signifie cette phrase.
M. Stephen Kiar: Voulez-vous dire là où on dit: «quelques-uns craignent une partialité larvée (creeping bias)»?
Le coprésident (le sénateur Yves Morin): Oui. Qu'est-ce que vous entendez par là? C'est la deuxième fois que vous le mentionnez.
M. Stephen Kiar: Il s'agit d'avoir une idée de la position du gouvernement face à certains renseignements, au lieu d'avoir une opinion équilibrée comme celle de la grande majorité des parlementaires. La perception est faussée en ce sens que le programme du gouvernement ressort peut-être un peu plus qu'on le souhaiterait, et ce parce qu'il s'agit d'une ressource pour les députés, quelle que soit leur affiliation.
Le coprésident (le sénateur Yves Morin): Voilà une question très importante. Est-ce que l'on a souvent exprimé cette critique? Je pense que c'est une critique très valide si...
M. Stephen Kiar: Cela s'est produit. C'est ce qu'on nous a dit, mais pas souvent. Je ne parlerais pas de critiques «répétées», pas plus que «habituelles». On parle ici de «quelques fois». Dans une étude auprès de 38 parlementaires, cela signifie trois, quatre ou cinq, pas dix ou douze.
¿ (0920)
Le coprésident (sénateur Yves Morin): Ce serait évidemment les députés de l'opposition. C'est grave si c'est ce qu'on perçoit comme...
M. Stephen Kiar: Je dirais qu'il ne s'agit pas uniquement des députés de l'opposition, parce que les députés ministériels cherchaient aussi une source autre que le bureau du ministre ou leur propre bureau de recherche où ils pourraient obtenir de l'information parfaitement neutre et objective.
Le sénateur Roch Bolduc (Québec, P.C.): Du point de vue des questions de politique publique, est-ce que la partialité se révèle plus dans le cas des questions économiques ou des questions sociales?
M. Stephen Kiar: Je ne saurais dire.
Le sénateur Roch Bolduc: C'est important. Manifestement, il existe différentes philosophies économiques. Parfois la même règne depuis 50 ans, mais cet aspect est important.
M. Philippe Azzie (consultant senior, COMPAS): Cette partialité n'a pas été caractérisée de façon précise comme étant du domaine social ou économique.
Le sénateur Roch Bolduc: Qu'en est-il des autres questions, les questions de justice, de sécurité sociale ou de défense?
M. Philippe Azzie: Pour revenir à quelque chose qui a été dit, c'était très rare et un des préjugés était...
[Français]
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ): Vous avez souligné un point récurrent. Le fait qu'il revienne signifie qu'il y a des préoccupations à cet égard. Je trouve intéressant qu'on le soulève. Cependant, je ne sais pas si on peut déjà poser des questions.
Le coprésident (le sénateur Yves Morin):
Non, nous n'en sommes pas encore aux questions.
M. Marcel Gagnon: Alors, on y reviendra plus tard. Merci.
[Traduction]
M. Stephen Kiar: Comme l'a mentionné mon collègue Phil, on n'a pas précisé où était la partialité. C'est un commentaire d'ordre général sur une perception que cela se produisait.
Afin de mieux comprendre le rôle que la Bibliothèque du Parlement joue pour fournir aux parlementaires l'information dont ils ont besoin, nous voulions mieux comprendre quelles étaient actuellement leurs principales sources d'information. Il va sans dire qu'ils sont exposés à de nombreuses sources d'information, à leur demande ou de façon spontanée. Comme je l'ai mentionné brièvement, on a toujours perçu la Bibliothèque du Parlement comme une source importante d'information et, à l'occasion, comme principale source d'information.
Ce qui est unique dans le cas de la Bibliothèque du Parlement d'après nos recherches, c'est qu'elle joue deux rôles essentiels dans le processus de l'information de recherche. C'est souvent le premier endroit où l'on s'adresse pour avoir un aperçu général ou pour avoir une vue d'ensemble d'une question. C'est l'endroit où vont les parlementaires, avec confiance pour obtenir les premières données sur une question. Par contre, ce qui est très intéressant, c'est que c'est souvent le dernier endroit où l'on va. Parce que l'on doit prendre sa propre décision sur un genre différent de question de politique, souvent on s'adresse à nouveau à la Bibliothèque du Parlement. La Bibliothèque représente donc, à mon avis, un endroit tout à fait unique dans le cycle information et recherche, au tout début et à la toute fin, pour aider les parlementaires à mieux comprendre ce qu'il leur faut comprendre.
En ce qui concerne les autres sources d'information, leur propre attaché de recherche, et ce n'est pas surprenant, joue un rôle important pour la plupart des parlementaires. Plusieurs parlementaires utilisent l'Internet comme première source et ensuite vont voir ailleurs, le cas échéant. Souvent on s'adresse à la Bibliothèque du Parlement pour confirmer l'information obtenue sur l'Internet si on n'est pas sûr de ce qu'on a trouvé. Les groupes d'intérêt et les résidents des circonscriptions qui offrent des opinions spontanées représentent aussi une source importante d'information. La plupart des parlementaires se créent un réseau d'information viable: ONG, universitaires, personnes-ressources dans le secteur privé, etc. Les médias d'information sont essentiels, notamment pour se tenir au courant de ce qui se passe dans la circonscription. Ainsi les médias d'information au niveau national et local sont considérés très importants. Les parlementaires consultent aussi des bureaux des ministres ou les porte-parole des partis sur des sujets pertinents.
Je passe maintenant à la dernière ligne. On fait appel aux bureaux de recherche des partis. Toutefois, des parlementaires de tous les partis ont donné l'impression que l'information reçue du bureau de recherche avait un certain aspect partisan et se révélait donc d'une utilité limitée. Certains estimaient aussi que les bureaux de recherche eux-mêmes s'adressaient à la Bibliothèque du Parlement et donc le faisaient eux-mêmes directement afin d'éliminer tout intermédiaire.
À l'avant-dernier point, la plupart des parlementaires et leurs bureaux ont une méthode pour trier les informations ou pour recenser les observations utiles parce qu'ils sont submergés d'informations.
Nous allons maintenant parler des raisons qui poussent les gens à utiliser ou non les services de la Bibliothèque. En ce qui concerne les raisons d'utiliser le service, la plupart des utilisateurs veulent obtenir une panoplie d'opinions de diverses parties intéressées et la Bibliothèque du Parlement répond à ce besoin par la diversité des sources qu'elle utilise. Ils font appel à la Bibliothèque pour obtenir des avis nuancés et connaître les faits afin de pouvoir évaluer les différents points de vue. Comme je l'ai mentionné, la Bibliothèque offre un point de vue global, ce qui constitue un bon point de départ. Pour de nombreux utilisateurs, la Bibliothèque apporte aux autres sources d'information un complément fiable, diversifié et fondé sur des faits. Comme je l'ai aussi déjà mentionné, la Bibliothèque est une excellente source de renseignements sur l'histoire des lois et du Parlement et permet de faire des comparaisons entre les provinces. De plus, sur un plan plus pratique, les parlementaires ont parfois recours à la Bibliothèque, et s'en excusent presque, tout simplement parce que leur personnel est surchargé. D'une certaine façon, la Bibliothèque augmente le personnel et les ressources à leur disposition.
¿ (0925)
Quant aux raisons de ne pas utiliser les services de la Bibliothèque, les parlementaires ont moins tendance à recourir à ses services lorsqu'ils connaissent à fond un dossier, quand ils ont acquis une certaine expertise au fil du temps et lorsqu'ils ont un réseau fiable de personnes-ressources qui sont bien au fait du dossier. Inutile alors de faire appel à la Bibliothèque du Parlement puisqu'ils ont déjà l'information nécessaire.
Dans le cas des nouveaux outils technologiques, comme nous l'avons mentionné, plusieurs utilisent l'Internet. Toutefois, ils sont peu nombreux à utiliser les services en direct de la Bibliothèque. Là encore, je parle des parlementaires eux-mêmes, non pas de leur personnel. PARLMEDIA est l'exception. Plusieurs députés et sénateurs l'utilisent quotidiennement. Beaucoup jugent important que la Bibliothèque demeure à la fine pointe en matière de technologies de l'information. Les participants ont émis des avis partagés sur la consultation électronique. Certains ont souligné qu'elle donne un meilleur accès au public. Toutefois, d'autres considèrent que les résultats sont peu fiables et que par conséquent ce n'est qu'un outil parmi d'autres, mais pas un outil sur lequel on peut compter. Plusieurs n'ont qu'une vague idée des services électroniques ou en direct offerts actuellement à la Bibliothèque du Parlement.
Une des choses que pourrait faire la Bibliothèque, c'est numériser ses collections. Lorsque nous avons posé une question précise à cet effet, la réaction a été prudente ou indifférente. Certains se sont inquiétés des coûts. La plupart sont ouverts à des médias non traditionnels, mais soulignent l'importance de pouvoir choisir selon sa façon de travailler. C'est donc sous cette forme que l'information serait fournie aux parlementaires. Deux répondants souhaitent pouvoir consulter plus facilement en direct les ressources de la Bibliothèque.
Voilà donc un aperçu rapide de la recherche effectuée auprès des parlementaires eux-mêmes. Nous pourrons y revenir lors de la conclusion et des recommandations ainsi qu'à la période des questions et des réponses.
Nous passons maintenant à la consultation en direct auprès du personnel des parlementaires. Pour vous parler un peu de la méthodologie utilisée, nous avons expédié presque 850 invitations électroniques. Nous parlons d'invitations électroniques valides parce que nous avons exclu celles qui nous sont revenues. Vous voyez là la ventilation. Un peu plus de 300 invitations ont été lancées au personnel des sénateurs et un peu plus de 500 au personnel des députés. Au total, 262 personnes nous ont répondu et avaient commencé à répondre au questionnaire en partie. Cela représente environ 30 p. 100 du total. Je tiens à souligner avant de poursuivre que nous n'avions aucune idée des gens qui, dans le bureau d'un parlementaire, avaient besoin des services de la Bibliothèque du Parlement. On peut supposer que les 850 qui ont reçu des invitations électroniques n'étaient pas nécessairement des utilisateurs éventuels ou réels de la Bibliothèque. Nous avons donc dû envoyer ces invitations à tous. Dans le cadre de cette méthodologie, nous avons demandé aux répondants de s'exclure, ce qui, en termes de recherche, a une portée limitée. Certains le font, d'autres pas.
Au total, 176 ont répondu à toutes les questions, ce qui représente un peu plus de 20 p. 100. La tendance était très marquée d'un seul adjoint par bureau qui a participé au sondage bien que nous avions demandé la participation de tous. Nous voulions vraiment avoir l'opinion de tous ceux qui consultent la Bibliothèque. Par contre, on peut comprendre pourquoi on n'aurait pas tenu compte de notre demande. C'est un autre phénomène qui a tendance à diminuer la portée de l'échantillonnage. Ces 20 p. 100 représentent 30 ou 40 p. 100 de tous les bureaux de parlementaires. Nous considérons que c'est un taux de réponse tout à fait acceptable et certainement un taux fiable, s'il n'est pas fantastique.
Si vous regardez la prochaine diapositive, nous voulons vous donner ces données afin que vous ayez une plus grande confiance dans l'échantillonnage. La colonne de gauche indique qui a participé au sondage. Celle de droite vous donne la population de l'échantillonnage, les 850 courriels. Vous pouvez voir que dans la plupart des cas, c'est très près. En d'autres termes, les répondants au sondage sont représentatifs de ceux que nous voulions voir participer. Que ce soit pour le Sénat ou la Chambre, ils sont à trois pour cent l'un de l'autre, ce qui est excellent. Pour ce qui est de l'affiliation politique, nous avons eu des répondants de tous les partis, sauf qu'un nombre légèrement supérieur de libéraux et de bloquistes ont répondu et un nombre un peu moindre de conservateurs. Les autres suivaient leur pourcentage de représentation. Il y a aussi eu une bonne représentation régionale qui suit de très près l'échantillonnage. La Saskatchewan, le Manitoba et la région de l'Atlantique étaient un peu sous-représentés. Voici la répartition des derniers questionnaires que nous avons reçus.
¿ (0930)
Quand je consulte le résumé, ce sont les points clés qui ressortent. Le premier est que les gens ont une attitude positive envers la Bibliothèque. Quand on parle de convergence, nous voulons dire en fait qu'il y avait une certaine uniformité entre les réponses des parlementaires et les réponses de leurs employés, non seulement pour les questions fermées, mais aussi pour les questions ouvertes. Encore une fois, cela donne un sentiment de confiance qu'il n'y a rien de caché, rien qu'on vous camoufle. La qualité du service est jugée très élevée pour presque tous les aspects que nous avons mesurés ainsi que la qualité d'ensemble, et je vais vous donner les détails là-dessus. Une faible majorité, 58 p. 100, préfère s'adresser au personnel de la Bibliothèque pour obtenir des services; autrement dit, ils ne veulent pas se débrouiller seuls sur place, mais préfèrent avoir un guide pour les aider. Cependant, quelques-uns seulement, 19 p. 100, disent qu'ils sont habitués de traiter avec une personne en particulier. Ce n'est donc pas une tendance marquée.
Il y avait un très fort consensus sur l'utilité de certains produits et outils en particulier. À titre d'exemple, citons PARLMEDIA, les résumés législatifs, LegisInfo et Quorum. À peu près le même pourcentage, soit 40 p. 100, des membres du personnel ont assisté à plus d'un atelier ou séance de formation de trois types différents: ateliers pratiques destinés au personnel, ateliers sur la politique du gouvernement et séances de formation personnalisées sur l'utilisation d'Internet et des services électroniques.
La diapo suivante illustre l'univers que nous avons exploré. Nous voulions avoir une bonne idée de l'identité des utilisateurs probables des différents services et nous voulions savoir s'ils avaient effectivement utilisé les services en question; nous voulions savoir, par exemple, s'il y a des personnes qui traitent avec le grand public et qui n'utilisent pas elles-mêmes les services ou ne les connaissent pas. C'est la même chose pour la recherche et la documentation. La ligne jaune indique tous ceux qui ont dit devoir utiliser dans le cadre de leur travail ces trois différents domaines de service. La ligne bleue, ce sont ceux qui utilisent effectivement les services de la Bibliothèque du Parlement dans ce domaine. Comme vous pouvez le voir, dans le cas de la documentation et des publications, 93 p. 100 sont des utilisateurs probables et 88 p. 100 des utilisateurs réels. Il y a donc un petit écart. Pour la recherche, 86 p. 100 sont des utilisateurs probables et 81 p. 100 sont des utilisateurs réels. Là encore, c'est très proche. Enfin, il y a l'information sur le Parlement. Ces services s'adressent en fait au grand public. Parmi l'échantillon, 68 p. 100 étaient des utilisateurs probables et, en pourcentage par rapport aux autres secteurs, 52 p. 100 étaient des utilisateurs réels. Comme vous pouvez le voir au bas de la page, 97 p. 100 des utilisateurs probables avaient utilisé au moins l'un des services, de sorte que presque tout le monde avait utilisé au moins un service et 95 p. 100 étaient des utilisateurs réels d'un service en particulier.
On a demandé aux gens qui étaient des utilisateurs probables mais qui n'avaient pas utilisé le service d'indiquer pourquoi ils ne l'avaient pas fait. Il n'y a pas de diapo là-dessus, mais c'est dans le rapport. La principale raison est qu'ils n'en connaissaient pas l'existence. Les autres raisons citées moins souvent étaient qu'ils utilisent d'autres services ou bien qu'ils n'en ont pas besoin. Mais c'était surtout une question de connaissance du service.
Voici la question numéro un, la ligne du haut qui se trouve ici. Nous avons demandé dans quelle mesure ils étaient satisfaits globalement de la qualité du service quand ils utilisaient les services de la Bibliothèque du Parlement. C'est ce que l'on appelle la question la plus importante de tout le questionnaire s'adressant au personnel. En rouge, ce sont les personnes très satisfaites et en bleu, plutôt satisfaites. On voit que 95 p. 100 se sont dit satisfaits et 69 p. 100, soit plus des deux tiers, ont exprimé une grande satisfaction. Donc, non seulement la satisfaction est généralisée, mais elle est également relativement intense.
¿ (0935)
La deuxième ligne en bas indique l'uniformité du service reçu de la Bibliothèque du Parlement. Les résultats ne sont pas très différents: 55 p. 100, donc la majorité, pensent que la qualité des services a été très uniforme, et une autre tranche de 36 p. 100 disent qu'elle a été assez uniforme. Donc, plus de 91 p. 100 au total indiquent qu'il y a au moins une certaine uniformité dans l'ensemble de leurs exigences.
Pour ce qui est maintenant de l'évaluation précise de la fourniture de services par la Bibliothèque du Parlement, à l'extrême gauche on trouve les différents aspects qui ont été évalués. Ils ne sont pas associés à un produit ou service en particulier, mais plutôt à l'ensemble des services globalement offerts par la Bibliothèque du Parlement. On y trouve l'impartialité de l'information, la complétude, l'exactitude, la rapidité, et l'accès dans la langue officielle de l'utilisateur. Il y a aussi la facilité d'accès aux services de la Bibliothèque du Parlement, le fait d'être informé sur les services offerts par la Bibliothèque du Parlement et sur la façon d'y accéder, la courtoisie et le professionnalisme du personnel.
Encore une fois, je le signale en passant, la ligne rouge correspond aux gens très satisfaits et la bleue, à ceux qui sont plutôt satisfaits. Dans chaque cas, sauf pour la mesure dans laquelle ils sont au courant des services, vous avez 80 p. 100 ou plus des gens qui expriment au moins une satisfaction modérée, et la majorité, à l'exception de ce seul aspect, se disent très satisfaits. La satisfaction pour chacune de ces dimensions est plutôt généralisée et relativement intense. Nous avons demandé au personnel parlementaire lequel était le plus important, de tous ces aspects du service. Nous avons posé des questions sur chacun de ces aspects. Ils étaient tous perçus comme au moins modérément importants, mais les aspects qui étaient jugés les plus importants étaient que l'information soit fournie rapidement et qu'elle soit exacte et vérifiable. Dans un cas, le taux de satisfaction est de 90 p. 100, dans l'autre cas, il est de 85 p. 100.
Mme Marlene Catterall (Ottawa-Ouest—Nepean, Lib.): Madame la présidente, pourrais-je demander pourquoi les gens qui se sont dit très insatisfaits ont déclaré être très insatisfaits?
M. Stephen Kiar: Nous avons le sentiment, d'après la question que nous avons posée, que c'est en grande partie intrinsèque. Par exemple, les 6 p. 100 qui étaient insatisfaits de l'exactitude de l'information auraient remis en question l'exactitude de n'importe quelle information qu'on aurait pu leur fournir. Ce n'était probablement pas le cas de l'uniformité parce que nous avons vu que le taux de satisfaction était très élevé pour ce qui est de l'uniformité. Il faudrait probablement remonter à des cas individuels, par exemple des gens qui jugeaient que l'information qu'on leur avait donnée n'était pas impartiale ou complète ou qu'elle n'avait pas été fournie assez rapidement.
En règle générale, nous utilisons des questions de ce genre. Bien souvent, c'est le Conseil du Trésor qui a établi ces questions comme outil commun de mesure dans le cadre de l'initiative d'amélioration des services du gouvernement fédéral. C'est donc ce que des entreprises comme la nôtre, COMPAS, sont chargées de faire. Cela est intégré à notre grille d'analyse. Beaucoup de ces questions sont utilisées pour tous les services. Je les ai moi-même utilisées pour des programmes comme l'assurance-emploi, les prêts aux étudiants, le Régime de pensions du Canada et Entreprise autochtone Canada, qui est un groupe de financement à Industrie Canada. Ce que je veux dire, c'est que nous avons beaucoup d'expérience avec ces questions. J'ai fait plus de 12 études avec des questions de ce genre au cours de la dernière année seulement.
Quand le taux d'insatisfaction est inférieur à 10 p. 100, c'est à peu près le mieux qu'on puisse obtenir. D'habitude, je dis aux clients qu'ils doivent commencer à s'inquiéter quand ce taux est de l'ordre de 12 p. 100 à 15 p. 100 et plus. On a des problèmes importants quand on arrive à 20 p. 100. Si le taux est de l'ordre de 6 à 9 p. 100, je ne dis pas qu'il y a lieu d'être content quand on a le moindre degré de mécontentement, mais ce que je dis, c'est que dans notre univers à nous, c'est souvent très difficile d'atteindre la perfection. On est ici en présence d'un taux d'insatisfaction très contrôlé, surtout vis-à-vis d'autres services qui sont offerts à des groupes de clients particuliers. À l'heure actuelle, pour la première fois, nous avons des normes nous permettant d'établir des comparaisons à cet égard.
Je n'ai peut-être pas répondu directement à votre question, mais j'espère y avoir quand même répondu de façon satisfaisante.
¿ (0940)
Mme Marlene Catterall: Je vais vous raconter une histoire. Un directeur d'hôtel dans cette ville m'a dit que la raison pour laquelle il aime avoir des femmes dans son équipe de gestion, c'est qu'elles accordent une attention particulière à chaque plainte. Il a dit qu'en général, les hommes gestionnaires ne le font pas. Ils croient, s'ils n'ont qu'une seule plainte, que la clientèle est satisfaite à 100 p. 100. Les femmes s'intéressent à la question, elles veulent savoir qui s'est plaint et pourquoi et ce que nous faisons pour y remédier.
M. Stephen Kiar: Je vous ai donc donné une réponse d'homme. Zut alors!
Des voix: Oh, oh!
Le sénateur Michael J. Forrestall (Dartmouth/«Eastern Shore»): Et une femme a apporté la correction qui s'imposait.
M. Stephen Kiar: Ce sont là les différentes dimensions. J'ai probablement parlé assez longtemps maintenant.
Dans les quelques dernières diapos, nous avons examiné globalement les services offerts par la Bibliothèque du Parlement. Nous allons maintenant nous pencher sur un certain nombre de services particuliers et aussi des grappes de services. Cela mesure la sensibilisation aux différents types de services divisés en trois groupes, puisque c'est ainsi que la Bibliothèque du Parlement elle-même les répartit. Dans le premier groupe, il y a des services d'information, de documentation et de référence, c'est-à-dire le fonctionnement traditionnel d'une bibliothèque. Le groupe suivant, ce sont les services de recherche et d'analyse et c'est ce à quoi les parlementaires pensent en premier quand ils parlent de la Bibliothèque du Parlement. C'est l'image ou l'impression première de la Bibliothèque. Le troisième groupe, ce sont les services qui s'adressent au grand public, par exemple les électeurs, qu'il s'agisse de tournées, de visites scolaires ou de réservations de sièges pour la période des questions, et autres choses du genre.
En fin de compte, 76 p. 100 des gens prétendent avoir une connaissance satisfaisante du groupe de l'information et de la documentation, c'est-à-dire que 28 p. 100 sont entièrement d'accord avec l 'énoncé, tandis que 78 p. 100 donnent le même score pour les services de recherche et d'analyse. Il y a donc très peu de différence entre les deux. Je répète que dans l'esprit des parlementaires, tous ces services ont tendance à être regroupés et je dirais que c'est probablement le cas également du personnel parlementaire. Cette connaissance des services diminue dans le cas des programmes qui s'adressent au grand public puisque 51 p. 100 se disent d'accord avec la question sur la connaissance générale, si je peux dire.
On en arrive maintenant à l'utilisation d'un certain nombre de services particuliers et à la satisfaction à cet égard. Commençons par les services électroniques, et nous avons ici le degré d'utilisation. En rouge, les services sont utilisés souvent, en bleu à l'occasion, et ensuite il y a très rarement et jamais. Vous pouvez voir qu'il n'y a vraiment qu'un seul service qui est fréquemment utilisé, nommément PARLMEDIA...que 60 p. 100 des répondants utilisent souvent et 19 p. 100 à l'occasion. Donc, au total, environ 80 p. 100 utilisent ce service au moins à l'occasion. Ces chiffres baissent à 30 p. 100 à l'occasion pour PARLREF, 36 p. 100 pour les liens et cédéroms et 35 p. 100 pour PARLCAT. Il y a donc très peu de différence entre les trois.
Pour ce qui est de l'utilité de ces services, nous avons évidemment posé la question seulement aux gens qui utilisent les services au moins à l'occasion et ils nous ont donné les réponses suivantes. En rouge, les services sont jugés très utiles, en bleu, plutôt utiles. Ce qui frappe d'abord, c'est que c'est entièrement rouge ou bleu, de sorte que tous les services qui figurent ici sont au moins modérément utiles. Mais 82 p. 100 trouvent que PARLMEDIA est très utile et 17 p. 100 le jugent plutôt utile. Ensuite, les chiffres varient entre 40 et 56 p. 100 quant à l'utilité des autres services, mais presque tous les autres services sont considérés au moins modérément utiles. Cela n'est pas étonnant puisque les répondants sont des utilisateurs de ces services et continuent de les utiliser, ce qui démontre qu'ils en tirent au moins une certaine utilité.
Passons maintenant aux différentes publications. Quorum est en tête de liste avec 59 p. 100 des répondants qui disent le lire souvent et 19 p. 100 à l'occasion. Donc, près de 80 p. 100 des répondants sont des utilisateurs au moins occasionnels de Quorum. Presque 80 p. 100 sont des utilisateurs occasionnels des résumés législatifs, mais beaucoup moins de gens se considèrent des utilisateurs fréquents. Ce chiffre baisse à 42 p. 100. Quant à LegisInfo, à peu près les deux tiers se considèrent des utilisateurs occasionnels. La Direction de la recherche se situe un peu en-deçà à 61 p. 100, et après vous voyez que les chiffres diminuent. Je vais laisser cette diapo affichée pendant un instant, mais je n'entrerai pas dans les détails. Vous voyez clairement que les principales publications utilisées sont Quorum, les résumés législatifs et LegisInfo. Ensuite, l'utilisation chute assez brutalement, surtout quant à la fréquence de l'utilisation.
¿ (0945)
Encore une fois, nous avons interrogé les gens sur l'utilité des différentes publications. Cette diapo ressemble beaucoup aux autres en ce sens qu'on y voit presque seulement du rouge et du bleu. Ce qui ressort le plus, c'est Quorum, qui est la publication la plus souvent utilisée. On peut voir que 95 p. 100 des répondants la trouvent au moins plutôt utile et 75 p. 100 jugent cette publication très utile. On voit aussi que 75 p. 100 considèrent également que les résumés législatifs sont très utiles, 24 p. 100 disent qu'ils sont plutôt utiles, et 69 p. 100 trouvent que LegisInfo est très utile. Si l'on additionne tout cela, on obtient un chiffre de l'ordre de 96 à 98 p. 100. Les publications qui sont en tête de liste quant à la fréquence d'utilisation sont également en tête de liste quant à l'utilité, ce qui correspond évidemment aux résultats que vous souhaitez obtenir.
Pour l'utilisation des services généraux, voici la ventilation: 68 p. 100 utilisent les privilèges d'emprunt au moins à l'occasion et 30 p. 100 les utilisent souvent; pour les services de référence, le chiffre est de 62 p. 100; et pour la recherche et l'analyse, 47 p. 100. Je vous donne le pourcentage des gens qui utilisent ces services au moins à l'occasion. Suivent ensuite l'aide aux comités, les succursales, la consultation et ensuite la Bibliothèque parlementaire elle-même, où 20 p. 100 des gens se rendent à l'occasion. Il est clair que le monde a changé. Les gens ne se rendent plus en personne dans les bibliothèques. Ils utilisent les services d'une autre manière.
Si l'on se penche maintenant sur l'utilité des services généraux, c'est bleu et rouge. Je me répète. On voit que pour les privilèges d'emprunt, 96 p. 100 jugent ce service au moins plutôt utile et 82 p. 100 très utile. Je ne passerai pas tout cela en revue. Pour la plupart des services, les deux tiers des répondants ou plus les jugent au moins très utiles.
Il y a deux autres groupes de produits. D'abord les ateliers et séances de formation. Environ 40 p. 100, c'est-à-dire la colonne en rouge, des participants au sondage ont assisté à chacun de ces ateliers différents: formation personnalisée sur l'utilisation de l'Internet et des services électroniques, ateliers pratiques, et ateliers sur les politiques gouvernementales. Quant à l'utilité des séances de formation, la tendance est semblable. Une nette majorité trouve tout cela très utile, et presque tous les autres les jugent au moins modérément utiles. Pour la formation, la tendance est donc la même que pour les autres services.
Nous avons ensuite les services destinés au grand public. Voyons d'abord ce qu'il en est du niveau d'utilisation. Soixante-et-onze pour cent du personnel parlementaire interrogé est utilisateur au moins occasionnel du service d'organisation de visites des édifices du Parlement. Pour réserver des sièges à la Période des questions, 63 p. 100 ont utilisé ce service, et pour l'organisation des visites des écoles, 50 p. 100 sont utilisateurs au moins occasionnels. Ce n'est pas tellement différent dans le cas des trousses d'information pour les enseignants et les étudiants et des brochures pour les invités et les visiteurs.
J'ai déjà travaillé antérieurement pour un député au Parlement et je me suis rendu compte que, très souvent, il y a une différenciation des tâches. Certaines personnes s'occupent plutôt de faire des recherches dans certains domaines. Mais, dans mon temps, il y avait assurément une personne qui était responsable des activités publiques dans un bureau. Par conséquent, on s'attend à un niveau d'utilisation plus faible dans l'ensemble de l'échantillon.
Quant à l'utilité des services au public, la tendance est conforme aux autres tableaux. Presque tout le monde trouve ces services au moins modérément utiles et 70 p. 100 ou plus considèrent que la plupart de ces services leur sont très utiles, ce qui est probablement plus élevé que dans le cas de la plupart des autres mesures. Dans tous les cas, la majorité des répondants jugent ces services au moins modérément utiles.
¿ (0950)
Nous allons maintenant passer à la préférence pour le format imprimé ou électronique. Nous avons demandé aux gens ce qu'ils préféraient, un support électronique, représenté en rouge, ou l'imprimé, en bleu. Vous voyez que le rouge domine. C'était d'ailleurs une constante chez les employés parlementaires. La moitié d'entre eux se considèrent très au courant des dernières technologies électroniques ou supérieurs à la moyenne. Presque tous les autres s'estiment dans la moyenne, et à peu près aucun d'entre eux ne se considère de niveau inférieur. Il y a donc une constante, les gens sont très favorables à la communication en ligne. D'autres résultats du sondage viennent corroborer cela. La seule chose qui émerge de façon différente, c'est Quorum, la publication brochée. Quorum existait à mon arrivée. On le lisait dans le bus ou n'importe où ailleurs. C'était plus pratique ainsi qu'en mode électronique. On voit donc ce que recherchent la majorité des gens. L'autre cas où l'on a observé une majorité, quoique faible, concerne les brochures et notes d'information sur le Parlement. Je soupçonne que c'est le genre de chose matérielle que les employés peuvent et aiment distribuer aux autres. C'est d'ailleurs l'objet de cela. La conclusion de cette partie, c'est que les répondants tiennent à ce qu'on utilise le plus possible la communication en direct. S'ils peuvent y recourir, ils le feront.
Comme nous l'avions fait avec les parlementaires, nous avons aussi demandé à leur personnel quelles autres sources d'information ils utilisent. Bien entendu, l'Internet vient au premier rang: 95 p. 100 des répondants l'utilisent. Viennent ensuite les ministères et organismes fédéraux, dans une proportion de 80 p. 100 et les bureaux de recherche des caucus, avec 61 p. 100. Une fois de plus, je précise qu'il s'agissait de voir s'ils utilisaient ou non les autres sources d'information, non de vérifier à quelle fréquence. Les trois sources les plus consultées sont les bases de données en direct, la Bibliothèque du Congrès et la Bibliothèque nationale.
Si nous passons aux nouvelles orientations, on trouve d'autres preuves de l'adhésion à l'univers de l'Internet. Sur une échelle de 1 à 5, le rouge représente les gens entièrement d'accord, le bleu, ceux qui sont plutôt d'accord, et on trouve aussi le désaccord total. Je vais parcourir rapidement chacune des catégories de réponse. En premier lieu, en réponse à l'affirmation qu'il «convient d'informatiser une plus grande partie des produits et services de la Bibliothèque du Parlement», les deux tiers sont plutôt d'accord et un tiers est entièrement d'accord. Personne n'est pas du tout d'accord. Ensuite, à l'affirmation: «J'aimerais pouvoir consulter en direct la plupart ou l'ensemble des collections de la Bibliothèque», encore une fois les deux tiers sont d'accord, 43 p. 100 sont entièrement d'accord et 25 p. 100 sont plutôt d'accord. Les numéros trois et cinq sur la liste portent sur la possibilité de consulter d'autres sources d'information, d'abord les médias européens et internationaux, et également les médias américains. Dans le cas des médias internationaux, 43 p. 100 sont d'accord, ce qui est peu, et 18 p. 100 sont entièrement d'accord. Ces réponses favorables baissent à 29 p. 100 dans le cas des médias des États-Unis, ce qui laisse penser que les répondants peuvent probablement se renseigner suffisamment à cette source par d'autres moyens, ou grâce aux services déjà offerts par la Bibliothèque du Parlement. L'avant-dernière affirmation est la suivante: «Je préférerais recevoir moins de références mais une analyse ou une description plus détaillée du contenu». Ici, seulement un tiers des répondants est d'accord. La plupart des gens étaient neutres, ce qui est à peu près l'équivalent d'un haussement d'épaule. Les répondants n'ont pas de sentiment très fort là-dessus.
Conclusions générales des deux consultations, on peut dire d'emblée que les utilisateurs sont tout à fait positifs à son endroit et surtout au sujet de la qualité de ses services. Toutes les sources concordent là-dessus, tant l'étude qualitative auprès des parlementaires que l'évaluation de la satisfaction du personnel et les réponses ouvertes de ces derniers. En tant que chercheurs, toutes ces choses nous portent à croire à la justesse des résultats que nous vous présentons. Nous pensons même qu'un échantillonnage plus large n'aurait pas changé les choses. Connaissant le milieu parlementaire, nous savons aussi que les parlementaires insatisfaits des services de la Bibliothèque se seraient manifestés. Nous ne pensons donc pas avoir caché des choses. La convergence des résultats nous paraît tout à fait refléter la réalité.
¿ (0955)
Dans la recommandation, nous avons simplement reconnu que la formule actuelle de prestation des services et les rapports avec les clients sont excellents, et qu'il faut maintenir cela. Quelles que soient les nouvelles orientations suivies, il faut garder cela à l'esprit. Nous avons effectué des enquêtes beaucoup plus poussées que la normale sur la satisfaction de la clientèle...et il est rare d'obtenir des résultats aussi positifs que ceux-là.
La diapo suivante indique que la Bibliothèque doit surmonter les obstacles suivants pour mieux faire connaître ses produits et services aux parlementaires et à leur personnel. Il s'agit d'une clientèle difficile à joindre, nous en avons eu une preuve supplémentaire lors de nos interviews des parlementaires, qui n'ont pas été faciles à réaliser. Les parlementaires et leur personnel croulent sous une avalanche d'information. Il y a aussi le fait qu'ils ont leurs préférences et leurs propres façons de travailler.
Les programmes et services qui visent à renseigner la population au sujet du Parlement sont encore plus difficiles à offrir, du fait qu'on ne les associe pas spontanément aux services de la Bibliothèque. On pense peut-être qu'ils proviennent du bureau du Président, ou d'un autre service, en fait pas de la Bibliothèque du Parlement.
Il est donc recommandé de communiquer régulièrement avec les parlementaires et d'utiliser divers médias à cette fin. Se contenter du courrier interne ne suffit pas. Nous avons parlé d'une brochure qui avait été envoyée immédiatement avant notre recherche, et peu de gens s'en souvenaient. Une bonne partie de l'information peut ne pas être transmise par le personnel.
Par ailleurs, tant les parlementaires que leur personnel sont d'avis que la Bibliothèque manque de ressources. Ils accordent beaucoup d'importance à la qualité des services et de l'information de la Bibliothèque. Plusieurs craignent que cette qualité diminue si le personnel de la Bibliothèque est surchargé.
L'une des choses sur laquelle nous aimerions insister auprès de vous est que dans sa planification, la Bibliothèque devrait prendre en compte le fait que les clients jugent plus important de maintenir l'excellence des services et de l'information que d'offrir de nouveaux services. Vous pouvez toujours offrir de nouveaux services ou innover, mais vous vous heurterez peut-être à des résistances si cela devait se faire aux dépens de la qualité et des services actuels.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Pourquoi ne demandez-vous pas simplement plus d'argent? Pourquoi faut-il en faire une recommandation?
M. Stephen Kiar: Voyons la recommandation numéro 5, où il est dit: «Certains parlementaires souhaitent que plus de ressources soient attribuées à la Bibliothèque».
À (1000)
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Oh, c'est bien.
M. Stephen Kiar: Les services de la Bibliothèque sont trop essentiels au travail des parlementaires, surtout à celui des députés, pour qu'on prenne le risque de diminuer leur qualité et leur accès. Cette préoccupation est revenue de façon constante.
Je reviens maintenant à la quatrième recommandation. Si la Bibliothèque prévoit d'offrir de nouveaux services ou d'innover, elle devra assurer ses clients, les parlementaires en particulier, qu'ils continueront de recevoir les services auxquels ils sont habitués. Il importe en effet de les rassurer. Autrement, ils risquent de voir dans les nouvelles orientations une menace pour les services qu'ils reçoivent déjà. C'est ainsi.
Bon nombre de clients de la Bibliothèque, surtout des parlementaires, ne connaissent pas précisément le mandat des trois directions de l'institution et les services offerts par chacune. La Bibliothèque devra décider s'il convient qu'elle renforce auprès des parlementaires l'identité de ces directions pour la rendre plus transparente. Les acronymes que nous utilisons dans la recommandation ont trait aux collections des services de recherche. À l'heure actuelle, les services sont homogènes et devraient probablement le demeurer. Nous effectuons beaucoup de recherches auprès de divers groupes démographiques. Personne ne s'intéresse aux différentes compétences, ce qui compte, ce sont les fonctions et les résultats. La façon la plus efficace de communiquer avec les gens est de les aider à savoir lesquels des services soutiennent leur domaine de travail, plutôt que de leur dire laquelle des trois directions leur fournit les services à l'interne.
Par ailleurs, étant donné la nature distincte des services offerts au public, il n'est pas nécessaire de faire un effort d'intégration semblable. Ils sont très distincts. Ce qu'il faut en revanche, c'est une campagne d'information afin que la population sache quels services lui sont fournis par la Bibliothèque du Parlement. Ainsi que nous l'avons déjà constaté, on les connaît moins que les autres.
Voilà qui termine mon exposé. Je suppose que nous allons passer immédiatement aux questions.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est bien.
Je ne suis peut-être pas au courant de ce que vous faites mais j'entends les gens réclamer de plus en plus de services en direct et un accès plus facile à ce genre de choses. Les recommandations se contentent pourtant du statu quo. Je ne vois pas comment vous pouvez dire qu'il faut s'abstenir d'innover et d'offrir de nouveaux services quand manifestement... Je ne vois pas comment vous êtes arrivés à des recommandations de ce genre.
M. Stephen Kiar: Si vous permettez...
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est moi qui suis censée présider la réunion. Vous pouvez réfléchir à la question.
Passons aux autres questions. La parole est à Deborah.
Mme Deborah Grey (Edmonton-Nord, Alliance canadienne): Vous venez de lui poser une question. Pourquoi est-ce qu'il n'y répondrait pas maintenant?
M. Stephen Kiar: Je vous remercie. La réponse était prête. C'est le personnel parlementaire qui s'est montré le plus désireux d'adhérer à l'univers en direct. Les parlementaires aussi étaient assez enthousiastes. On se rendait compte qu'on entre dans un monde nouveau, et sans faire de recommandations précises, on a estimé que la Bibliothèque du Parlement doit être ouverte aux nouvelles technologies et les mettre en oeuvre de façon conviviale. La demande porte toutefois sur les services actuels et non sur de nouveaux services ou produits. On parle donc d'innover dans la façon dont on offre les produits et services actuels, non d'offrir des produits nouveaux. C'est la distinction que je fais ici. Il n'est pas question que la Bibliothèque du Parlement se lance dans des domaines d'activités tout à fait nouveaux, mais plutôt que ses activités actuelles s'effectuent davantage en direct.
À (1005)
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Mon coprésident veut poser une question supplémentaire, mais je veux poser la mienne en premier. Comment pouvez-vous faire ce genre de recommandation sans avoir un tant soit peu calculé les coûts de tout cela. Allez-vous croire que les parlementaires s'imaginent en réalité que tout tombe du ciel, sans se soucier le moins du monde de l'origine des fonds? Leur personnel doit faire tout le travail de recherche pour leur fournir tout ce dont ils ont besoin.
M. Stephen Kiar: Pour ce qui est de l'établissement des coûts, nous effectuons des recherches sur quantité de sujets, nous formulons donc les choses de manière à dire qu'il serait bon que vous envisagiez telle chose, ou que vous réfléchissiez à telle autre, tout simplement pour aider quelque peu les gens à aller de l'avant, mais nous n'effectuerons jamais d'analyse coûts-avantages au sens strict parce que ça dépasse notre mandat dans à peu près tous nos projets.
Au sujet maintenant du fait que le personnel des parlementaires fait tout le travail, je suis au courant. Ai-je dit tout le travail? Je retire mes paroles. Je dirai plutôt qu'il abat une part énorme du travail. Je n'ignore pas non plus qu'il doit avoir accès aux renseignements disponibles afin de vous fournir tous les outils dont vous avez besoin pour faire votre travail. Cela dit, par rapport aux services et à ce genre de choses, les parlementaires ne s'y intéressaient pas, alors lors de nos discussions avec eux, nous avons abordé les choses à un niveau plus général. Lorsque nous nous mettions à parler de services précis, ils nous disaient souvent que leur personnel était au courant. Ils nous disaient qu'ils n'avaient pas reçu de plaintes. À leurs yeux, cela voulait dire que les choses fonctionnaient bien. Cependant, ils...
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Ils n'avaient pas posé de questions.
Peut-être devrions-nous demander à M. Finsten et M.Paré de s'approcher de la table aussi. Ils pourraient peut-être aider le comité à faire du meilleur travail sur ces questions.
Allez-y.
Le coprésident (le sénateur Yves Morin): Je vais poursuivre sur la lancée de Carolyn. Je suis étonné par le manque de critiques constructives. Il y a probablement eu des propositions précises. Cela reste pourtant un rapport qui dore la pilule. Je suis sûr qu'il reflète les renseignements obtenus, mais il voit les choses en rose. Il comporte cependant des chiffres intéressants. Ainsi par exemple, seulement 12 p. 100 des parlementaires consultent le service à mes yeux le plus important de la Bibliothèque, celui de la recherche et de l'analyse, et près de la moitié d'entre eux affirment ne jamais l'utiliser ou le faire rarement. Certaines données auraient dû être mises en lumière. J'estime qu'on devrait nous faire des critiques constructives. Même lorsqu'on est satisfait d'un produit, il y a moyen de l'améliorer, et on ne voit rien de ce genre-là.
M. Stephen Kiar: Tout d'abord, quand on demande à un groupe d'utilisateurs ce qu'ils auraient à proposer comme amélioration, les suggestions sont généralement peu nombreuses et peu étoffées. Chaque fois que nous faisons une enquête sur la satisfaction des clients, nous demandons aux clients ce qu'ils auraient à proposer, le cas échéant, pour améliorer la qualité du service qu'ils ont reçu relativement à...? Il pourrait s'agir d'assurance-emploi ou de prêts aux étudiants, ou d'autres questions de ce genre. Dans toutes les enquêtes que nous faisons, plus de 50 p. 100 des clients ne font aucune suggestion. Lorsqu'ils en font, leurs suggestions sont d'ordre très général. Ils proposent par exemple d'améliorer les communications ou d'accélérer le service. J'ai expliqué à mes clients que cela tenait simplement au fait que les utilisateurs n'ont pas l'habitude de réfléchir à la façon dont le service pourrait être amélioré. On les prend un peu au dépourvu. Et s'il y a quelque chose d'évident, ils vont en faire état, mais sinon, ils ne se creusent pas les méninges pour essayer de trouver des moyens d'améliorer les services de la Bibliothèque du Parlement. Dans un exercice quantitatif comme celui-là, les suggestions sont donc généralement très peu nombreuses, quel que soit le type de service.
Dans la deuxième partie de votre question, vous avez parlé de ceux qui n'utilisent pas les services de recherche et les autres types de services. Il y a encore là une des contraintes de l'étude qui entre en ligne de compte. Nous n'avons pas pu nous adresser seulement aux employés qui auraient dû normalement se servir des services de recherche. Nous nous sommes adressés à un groupe plus vaste. Ce ne sont pas tous les employés qui doivent faire des recherches. Si donc il y en a 50 p. 100 ou 60 p. 100 qui utilisent ce service, je ne sais pas trop quelle conclusion il faut en tirer, car je ne sais pas trop quel devrait être le pourcentage d'utilisation. D'après moi, c'est la nature de l'échantillon visé par l'enquête, l'univers des employés de parlementaires que nous ne connaissons pas, qui peut nous aider à comprendre ce que la proportion devrait être. Nous avons demandé : cela fait-il partie de vos fonctions, et utilisez-vous la Bibliothèque du Parlement? Nous avons constaté que l'écart n'était que de 5 p. 100 pour les services de recherche et les services liés aux collections, et je crois qu'il était environ de 10 p. 100 ou 15 p. 100 pour les services au public. Cela vous montre que la plupart des employés utilisent les services de la Bibliothèque du Parlement qui, d'après eux, sont liés à leurs fonctions.
À (1010)
Mme Deborah Grey: Je suis d'accord avec vous, Carolyn, au sujet de la question des coûts. Étant donné les paramètres, sur lesquels je vais vous interroger dans un moment, il est très difficile pour une maison de sondage de déterminer quels seraient les coûts. Cela relève de quelqu'un d'autre. Si cet élément-là avait été inclus dans vos paramètres, vous auriez dû vous pencher là-dessus, mais...
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Non, je parlais de la recommandation.
Mme Deborah Grey: Pour ce qui est des suggestions que les gens avaient à faire, je trouve vraiment extraordinaire qu'ils aient même pris le temps de répondre aux questions. Il s'agit ici de nos employés, et il faut reconnaître l'excellent travail qu'ils font. Vous avez examiné les écarts du côté des parlementaires. Cela s'explique sans doute par le fait que nous sommes tout simplement peu à l'aise avec la technologie et que nous sommes bien contents d'avoir quelqu'un dans notre bureau qui sache faire ce genre de chose, même si j'ai appris à me servir du courriel et que j'en suis toute fière.
Qui a établi les paramètres du sondage? Vous ne les avez pas simplement inventés vous-mêmes. Comment en est-on arrivé à ces paramètres?
M. Stephen Kiar: Vous voulez parler des paramètres en ce qui concerne le choix des répondants?
Mme Deborah Grey: Oui.
M. Stephen Kiar: Nous avons respecté l'énoncé de travail de la Bibliothèque du Parlement. Il ne s'agissait pas vraiment d'une enquête sur la satisfaction des clients, mais quand on examine la prestation des services, c'est toujours là une des questions qu'on pose. L'idée était en fait de donner à la Bibliothèque du Parlement une idée de son rôle aux yeux des parlementaires, de la façon dont elle s'acquitte actuellement de son rôle et de ce qu'elle devrait faire à l'avenir.
Mme Deborah Grey: Avez-vous donc élaboré les questions ensemble?
M. Richard Paré (bibliothécaire parlementaire, Bibliothèque du Parlement): Oui, un groupe d'administrateurs de la Bibliothèque y a travaillé de concert avec la maison de sondage.
Mme Deborah Grey: Bien.
Quel est le pourcentage de la collection qui se trouve maintenant en ligne? J'ai constaté qu'une des recommandations visait à accroître de beaucoup le pourcentage actuel.
M. Richard Paré: Dans le cas de PARLCAT, je dirais que la proportion serait peut-être de 10 p. 100 ou 15 p. 100. Mais je dis cela au pied levé.
Mme Deborah Grey: Manifestement, l'objectif devrait être d'accroître constamment ce pourcentage.
M. Richard Paré: Tout dépendra de la demande. Nous verrons. Nous ne prévoyons pas numériser toute la collection. Nous allons simplement en numériser certains volets, comme celui des coupures, car il est très difficile d'en assurer la préservation à long terme.
M. Hugh Finsten (bibliothécaire parlementaire associé, Bibliothèque du Parlement): Si vous le permettez, j'ajouterais simplement que toutes nos publications de recherche sont accessibles en ligne.
Mme Deborah Grey: Quorum est effectivement quelque chose que nous emportons pour le lire quand et où nous le pouvons.
À la page 7, vous parlez des services au public. Je suis là, bien sûr, depuis déjà un certain temps. Je ne savais pas du tout que la Bibliothèque du Parlement avait des sièges réservés pour la période des questions. Nous réservons bien sûr des places par l'entremise de notre bureau quand nous avons des gens qui viennent nous voir. Mais quand nous recevons des groupes plus nombreux, je ne savais pas du tout que la Bibliothèque offrait ce genre de service.
M. Richard Paré: La section des services aux visiteurs s'occupe effectivement de réserver des places.
Mme Deborah Grey: Il y a toute cette question de la surcharge d'information. Nous n'avons pas vraiment la moindre idée de ce qui se passe. Mais il est bien qu'on puisse l'admettre, Carolyn.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Et nous le faisons.
Mme Deborah Grey: Ma dernière question est la suivante: le personnel de la Bibliothèque est-il au courant des conclusions de cette étude? A-t-on envoyé le rapport aux employés?
M. Stephen Kiar: Oui.
Mme Deborah Grey: Je vais recommander que nous écrivions une lettre aux employés de la Bibliothèque pour leur dire qu'ils sont une ressource précieuse et qu'ils font un travail formidable. Je signerai la lettre avec vous, Carolyn, si vous décidez de l'écrire. Sinon, je vais simplement leur écrire moi-même.
Dans quel bureau travailliez-vous auparavant? Je me souviens de vous avoir vu dans les parages.
M. Stephen Kiar: Je travaillais au bureau de Céline Hervieux-Payette, qui est maintenant sénatrice. C'était il y a longtemps.
J'ai fini par travailler au cabinet de M. Trudeau. Quand il a pris sa retraite, je n'ai pas pu en faire autant.
Des voix: Ah, ah!
Mme Deborah Grey: Merci beaucoup.
Merci, Carolyn.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Monsieur Gagnon.
[Français]
M. Marcel Gagnon: Merci.
Je suis, moi aussi, assez épaté par l'étude que vous nous présentez. Elle est très détaillée, et vous avez certainement mis beaucoup de temps à la préparer et à consulter votre clientèle. Un peu comme le sénateur Morin, je me pose des questions sur les critiques constructives à l'égard de cette étude.
Je suis un peu scandalisé du fait qu'on se serve si peu des nombreux services que vous offrez. Je suis bien placé pour le comprendre parce que mon parti, pour ce qui est de l'échantillon de popularité, est à 6 p. 100 seulement. Si je n'étais pas membre de ce comité, je ne sais pas si je connaîtrais tous les services que vous pouvez me rendre. Je me demande aussi si vous envisagez de faire quelque chose pour mieux les faire connaître.
Par exemple, celle qui m'a précédé m'a dit qu'elle venait d'apprendre que vous réserviez des places pour la période de questions. Je n'étais pas, moi non plus, au courant de cela. Est-ce qu'il serait possible de rendre ces services davantage accessibles aux députés et aux sénateurs, et de nous informer davantage des façons dont nous pourrions nous servir de la Bibliothèque? Par exemple, est-ce qu'il serait possible que vous veniez à nos caucus pour nous informer de tous les services qui sont à notre disposition? Il est insensé qu'on se serve si peu de si bons services.
Étant donné que notre personnel est surchargé de travail, il serait sans doute avantageux de connaître de meilleures façons de recueillir l'information. C'est le genre de questions que je me pose; connaissant le travail des collègues de mon parti, j'essaie de leur en parler.
Lorsqu'on arrive ici comme député, la quantité de choses qu'on doit apprendre avant de devenir vraiment efficace est assez phénoménale. Démontrer l'avantage des services de la Bibliothèque du Parlement pourrait faire partie de la formation dispensée aux députés. Qu'est-ce que vous en pensez?
À (1015)
M. Richard Paré: Je vais répondre, si vous me le permettez.
Comme vous le dites, monsieur Gagnon, et comme l'a également mentionné Mme Grey, cela a été une des surprises que nous a révélée l'étude. Nous pensions que les gens connaissaient mieux nos services. Nous allons donc certainement revoir cette question et faire un plan de communication à cet effet.
Comme l'a dit M. Kiar, pour ce qui est des communications, les parlementaires sont une clientèle spéciale. Ils sont très occupés et sont souvent saturés d'informations. Il est donc difficile d'être sûr que certaines informations vont capter leur attention.
Nous nous préparons déjà pour la prochaine législature. Nous comptons offrir de rencontrer les caucus; nous aurons alors un plan de communication complet.
Une de nos lacunes a peut-être été de ne pas assurer un suivi suffisant lorsqu'il y avait une nouvelle législature. Nous tenions pour acquis que, ayant déjà reçu toute l'information, ces gens savaient ce qu'ils devaient savoir. Mais il faudrait pousser plus loin la chose. C'est le résultat de cette étude qui va nous encourager à faire cela. Nous allons inclure cela dans notre plan.
M. Marcel Gagnon: On ne peut pas imaginer à quel point on peut être perdu quand on intègre un parlement. Pour ma part, j'avais la chance d'avoir siégé à l'Assemblée nationale du Québec pendant neuf ans; la situation ne m'était donc pas totalement étrangère. Il reste que dans une telle situation, tout est à apprendre parce que tout est différent. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'on se rend compte du fait qu'on s'est privé d'excellents services.
Enfin, le sénateur Morin a soulevé la question de la partialité. Il s'agit sûrement de préjugés de notre part. Il reste que vos réponses laissent à penser que le préjugé qu'on a à l'égard de la partialité est une des raisons pour lesquelles on utilise moins ces services. Il est aussi important de préciser que la Bibliothèque du Parlement se doit d'être complètement impartiale.
M. Richard Paré: À ce sujet, je dirais, comme vous l'avez vous-même précisé, qu'il s'agit d'un préjugé. Une de nos valeurs fondamentales est de fournir un service non partisan. Cela a toujours été ainsi. Je suis à la Bibliothèque du Parlement depuis 22 ans et j'étais auparavant à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale où, comme ici, cela faisait partie des «core values», comme on les appelle en anglais.
Mais il peut y avoir une question de perception. Je me réfère ici à un commentaire qui a été fait sur les demandes non satisfaisantes qu'on reçoit parfois. Ou, je peux vous assurer que lorsqu'une réponse n'est pas satisfaisante, nous communiquons immédiatement avec les personnes concernées pour nous assurer, si possible, que des corrections soient apportées, que la réponse soit améliorée, mais en plus, que les motifs d'insatisfaction ne se représentent pas. C'est une chose qu'on fait continuellement.
Enfin, pour ce qui est de la partisanerie, je dois dire: qu'à ma connaissance, en 22 ans, il y a eu un ou deux cas de ce genre. C'est tout à fait exceptionnel.
À (1020)
M. Marcel Gagnon: Merci.
Le coprésident (le sénateur Yves Morin): Je voudrais revenir à ce qu'a dit M. Gagnon.
Comme nouveau sénateur, une des choses que j'ignorais complètement, parce que c'est un des secrets les mieux gardés qui soient, était l'efficacité de la Bibliothèque du Parlement. Je m'en suis rendu compte au fur et à mesure, et les gens m'en ont parlé. À mon avis, vous devriez offrir une séance d'information autant aux nouveaux députés qu'aux nouveaux sénateurs--d'habitude, plusieurs d'entre eux sont nommés en même temps--et leur décrire la situation.
Pour ma part, j'ai mis un certain temps à m'acclimater; j'étais un peu intimidé au début. Dans de telles situations, on ne sait pas si on peut demander certains services, alors on hésite. Je crois que ce n'est qu'après plusieurs mois que j'ai eu le courage de faire ma première demande. Je pensais alors que c'était peut-être là une chose exceptionnelle. Bref, j'appuie entièrement les propos de M. Gagnon. À mon avis, certains n'utilisent jamais ces services parce qu'ils ne sont pas au courant de leur existence. J'aimerais poser une deuxième question.
[Traduction]
Monsieur Kiar, vous avez fait un sondage auprès des parlementaires et des membres de leur personnel. Il aurait été intéressant de faire un sondage auprès des employés de la Bibliothèque du Parlement. Ils sont en cause. Ce sont eux les soldats dans les tranchées. Peut-on penser que vous pourriez le faire à l'avenir? Il me semble qu'il serait extrêmement intéressant pour le comité d'avoir les résultats d'un sondage comme celui-là.
M. Stephen Kiar: Ce n'est généralement pas à moi de répondre à des questions comme celle-là sur la façon dont leurs services pourraient être utilisés, mais je sais que cela s'est déjà fait par le passé. Nous comprenons bien que vous vouliez avoir une vue d'ensemble des services. Il s'agit donc là d'un élément qui manque. En l'occurrence, la Bibliothèque a voulu sonder ses groupes-clients, et elle a fait un tour d'horizon très complet de ce côté-là.
J'aimerais revenir aux suggestions. Dans le rapport, nous avons inclus cinq ou sept pages où ce sont les parlementaires eux-mêmes qui y vont de leurs suggestions et des nouvelles orientations qu'ils proposent. Si vous preniez le temps de lire ces pages, vous verriez qu'il s'agit pour la plupart d'observations d'ordre général où il n'est pas vraiment question de mesures concrètes. Dans certains cas, on parle d'assurer une plus grande visibilité, de multiplier les contacts et d'accroître les ressources. Cela revient à ce que je disais tout à l'heure. Les parlementaires ne sont pas là pour faire le travail de réflexion à leur place. Ils ne dépassent pas le stade des réflexions générales. Bien souvent, il ne s'agit pas de critiques constructives, comme de dire voici ce qu'il faudrait faire. Ils n'entrent pas dans les détails.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Sénateur Forrestall.
Le sénateur Michael J. Forrestall: Merci, madame la présidente.
À propos de cette question du parti pris et des préoccupations relatives à la représentation régionale, c'est quelque chose qui me préoccupe un peu et qui me préoccupait particulièrement à l'époque où nous nous retrouvions ici dans cette salle une fois par année pour discuter de choses et d'autres avec nos prédécesseurs. Cela me préoccupe, mais je trouve qu'il est tout à fait naturel d'avoir un parti pris. S'il n'y en avait pas, il faudrait sans doute se demander s'il n'y a pas quelque chose qui ne va vraiment pas. Mais le parti pris est bien sûr fonction du nombre. Ses manifestations sont plus nombreuses que nous tous pris ensemble. Il est donc naturel qu'il y ait un parti pris. Il y avait autrefois un parti pris culturel, linguistique, que nous avons beaucoup fait pour surmonter au cours des 25 dernières années. Nous avons réalisé des progrès énormes, mais nous ne l'avons pas complètement éliminé. S'il n'y avait pas de parti pris, cela m'inciterait à me poser des questions. Nous traitons ici avec des gens très intelligents. Je n'ai aucune inquiétude à ce sujet. Je trouve sain qu'il y ait certains préjugés, et cela ne mérite pas qu'on s'en inquiète.
Le nouveau rôle que jouent certaines des personnes très dévouées et éminemment compétentes qui nous secondent dans nos comités a beaucoup fait pour améliorer la qualité du travail que nous produisons. Quant à la Chambre, la question qu'il faut se poser est la suivante : qu'avons-nous fait hier que nous n'aurions pas pu faire l'an dernier ou l'an prochain?
Je trouve qu'aux comités sénatoriaux auxquels je siège, nous pouvons compter sur un personnel extrêmement compétent. Les comités sénatoriaux que j'ai présidés, comme le Comité des transports, ont à leur service des personnes très qualifiées. D'ailleurs, leurs compétences sont telles et la rémunération à laquelle elles peuvent s'attendre est telle que je n'ai pas les moyens de les embaucher avec mon tout petit budget. Je suppose que, si j'avais plus d'argent, nous n'aurions pas recours à vos services.
D'après ce que les députés et les clients vous ont dit, y a-t-il quelque chose qui pourrait laisser penser qu'il n'y aurait pas lieu à un moment donné de se pencher sur les rapports entre les attachés de recherche et les adjoints législatifs des députés et des sénateurs et le personnel de la Bibliothèque?
À (1025)
M. Richard Paré: Je vais débuter, puis Hugh pourra peut-être compléter. Nous faisons tout notre possible pour trouver les personnes les plus compétentes pour servir le Sénat et la Chambre. Si nous perdions de nos spécialistes en faveur du Sénat ou de la Chambre, cela ne nous inquiéterait pas outre mesure parce que ces personnes continueraient à servir le Parlement. Là où nous avons des inquiétudes, c'est quand nos spécialistes nous quittent pour aller travailler dans le privé ou dans d'autres ministères du gouvernement. Cela nous cause parfois des difficultés. Nous essayons toujours de trouver le meilleur candidat possible quand nous avons un poste à combler. Puis, nous formons la personne au travail en équipe. C'est pour cela qu'ils sont si compétents, comme vous l'avez dit, c'est parce qu'ils travaillent en équipe. Chacun a son domaine de compétence et en fait profiter les autres. À ce comité, nous avons deux excellents attachés de recherche qui apportent chacun leur point de vue à l'examen des questions à l'étude. C'est comme cela que nous travaillons. Faudrait-il changer cette façon de faire les choses? Je ne le sais pas.
Il arrive que des comités décident d'embaucher des spécialistes de l'extérieur. Nous comprenons qu'ils veuillent le faire. Ils ont parfois besoin de connaissances très pointues ou ils ont besoin d'embaucher des rédacteurs pour produire un rapport. Parfois, ces personnes sont très compétentes. Mais elles ne comprennent pas la relation dynamique entre la Chambre et le Sénat. Il faut un certain temps pour comprendre cette relation. Voilà la différence. On nous demande parfois de prêter main-forte, et c'est là notre contribution. Nous sommes toujours prêts à travailler avec des personnes de l'extérieur, que ce soit au Sénat ou à la Chambre, et à collaborer avec elles. Y aurait-il lieu d'accroître le nombre de spécialistes au Sénat sans pour autant diminuer le nombre de spécialistes de la Bibliothèque? Je ne le sais pas. Je ne m'attarderais pas trop sur cela. J'estime que nous avons le nombre minimum de spécialistes qu'il nous faut pour vous assurer le meilleur service possible de la part de la Bibliothèque.
À (1030)
Le sénateur Michael J. Forrestall: Je me suis souvent demandé si ce serait une bonne chose d'avoir, par exemple, un système de stage très bref. Ce pourrait être utile d'envoyer les gens passés six mois en enfer dans le bureau d'un distingué député ou encore de prendre mon adjoint, Joe Varner—je suis son instrument et non le contraire—, pour le placer dans votre milieu pendant six semaines ou six mois, bref le temps qu'il faudrait pour qu'il comprenne convenablement comment il peut le mieux me servir moi-même, et servir aussi le Sénat, le Parlement et le public canadien.
M. Richard Paré: Cela pourrait se faire dans le cadre d'un programme de formation que nous pourrions mettre sur pied pour aider les employés que vous choisiriez.
M. Hugh Finsten: Bien entendu, il y a toutes sortes de groupes d'employés qui jouent des rôles différents sur la Colline. Il y a le personnel des députés, le personnel des groupes de recherche de caucus et le personnel de la bibliothèque. Bien entendu...
Le sénateur Michael J. Forrestall: Laissez le groupe de recherche en paix. Ils sont biaisés et ce sont des terreurs. Et je les adore. Comme je n'arrive pas moi-même à négocier comme eux, quelqu'un doit le faire pour moi. Fichez-leur la paix.
Des voix: Oh, oh!
M. Hugh Finsten: Mais chaque groupe joue un rôle différent. Nous jouons le rôle d'experts impartiaux qui possèdent des connaissances dans divers domaines. Ce serait difficile de mêler les groupes et de décider que certains employés doivent aller passer six mois dans un autre domaine parce qu'ils risquent de ne pas savoir quel est leur rôle dans cet autre domaine. Bien entendu, notre service est prêt à communiquer avec les autres services pour expliquer notre rôle et comment nous effectuons nos recherches. Mais si vous mettez des gens ailleurs, il risque d'y avoir confusion quant au rôle qu'ils doivent jouer.
Le sénateur Michael J. Forrestall: Je ne vous dis pas d'en détacher un à mon bureau. Vous pourriez les affecter pas tellement au bureau des sénateurs, mais à ceux des députés.
Si vous vous rappelez bien, il y a 35 ou 40 ans, on n'aurait pas pu convaincre un député d'entrer chez vous pour demander de l'aide pour faire des recherches. Ils étaient terrifiés. Nous avons accompli beaucoup de progrès. Je pense que nous pourrions faire encore beaucoup plus pour les aider davantage. Si je peux réduire le travail de mon principal attaché de recherche de 30 p. 100 dans un domaine donné, cela va améliorer ma productivité presque autant que le ferait une hausse de rémunération. Nous pouvons peut-être trouver un autre moyen de nous entraider.
Je vous ne le demanderai pas officiellement, mais vous devriez prendre note de cette idée et en faire l'expérience, peut-être à deux moments pendant la carrière d'un député, peu de temps après qu'il aura été élu la première fois et ensuite quand il aura été réélu, mais seulement pour six semaines.
Cela ne nuirait pas à vos gens. Ils sont disciplinés et compétents et je vous en remercie. De façon générale, je tiens à vous remercier pour l'aide que vous nous avez fournie au cours des années.
Mme Deborah Grey: Vous n'allez cependant pas jusqu'à recommander que Richard rabaisse le niveau de traitement de ses adjoints pour que vous ayez les moyens de les embaucher vous-même.
Le sénateur Michael J. Forrestall: Si j'avais autant d'argent que vous, je n'aurais pas ce boulet au pied.
Des voix: Oh, oh!
Le sénateur Michael J. Forrestall: Non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. J'essayais simplement de trouver un moyen d'améliorer les choses et de montrer que certains préjugés...
Mme Deborah Grey: Et c'est de la pollinisation croisée.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): J'aurais une question à poser au sujet du parti pris. C'est une chose qui me dérange depuis longtemps. Les experts-conseils ont un rôle particulier à jouer, mais les comités sont maîtres de leurs propres décisions. Si un comité embauche un expert-conseil, on peut savoir d'avance à peu près ce que le rapport dira selon la personne embauchée. Si la bibliothèque n'est pas en mesure d'atténuer ses préjugés ou de montrer aux experts-conseils comment on rédige d'habitude des rapports parlementaires et si le rapport est biaisé, cela porte atteinte à la réputation de la Bibliothèque du Parlement. Notre comité devrait-il songer à recommander, par exemple, que la bibliothèque s'occupe de l'embauche d'experts-conseils par les comités pour qu'on puisse préciser que certaines normes doivent être respectées? Les rapports des comités parlementaires sont publiés comme s'ils venaient de la Bibliothèque du Parlement et c'est ce qui m'inquiète.
Comme vous le savez tous, j'ai aussi certaines inquiétudes à propos de la consultation électronique. Si l'on confie ce travail à des contractuels et que cela nous empêche de nous assurer que les questions sont légitimes et qu'elles ne sont pas biaisées, nous pourrions nous retrouver avec une chose qui nuise à la réputation du Parlement et qui donne l'impression que le Parlement est vraiment plus biaisé qu'il ne l'est, au lieu de nous aider.
J'ai parlé au coprésident du comité—et je m'adresse maintenant surtout aux membres du comité plutôt qu'aux témoins—de la possibilité que notre comité prépare quelque chose ce printemps, peut-être pas un rapport au Parlement, mais au moins une lettre aux présidents des deux Chambres pour signaler certaines choses que nous a dites Stephen Coleman la semaine dernière et les témoins d'aujourd'hui, en l'occurrence que la principale chose à recommander c'est de s'efforcer de ne pas ternir la bonne réputation de la Bibliothèque du Parlement. Si la bibliothèque manque de ressources, nous devrons peut-être examiner la question du budget l'automne prochain. Nous devons nous assurer comme premier principe que la bibliothèque a l'argent qu'il lui faut pour bien faire son travail, qu'elle doit exercer un certain contrôle sur les rapports parlementaires et que, comme Stephen Coleman l'a très bien dit, si nous voulons la consultation électronique, ce doit être fait ici même au lieu d'être laissé à contrat à quelqu'un qui ne comprend pas vraiment l'impartialité que doit avoir le Parlement quand il rédige des questions, par exemple. Si le comité était d'accord, nous pourrions peut-être demander aux attachés de recherche de noter certaines des choses dont il est question dans le rapport et dont M. Coleman nous a parlé avant l'ajournement en juin pour que nous puissions examiner ces questions. Selon moi, le comité devrait donner suite à votre exposé d'une façon quelconque. Nous devrions au moins pouvoir déterminer si la bibliothèque a des ressources suffisantes et examiner l'importance de notre travail et des choses que nous ne pourrions pas faire sans l'excellente réputation de la bibliothèque.
Y a-t-il d'autres questions ou commentaires?
Les bibliothécaires sont-ils surchargés de travail? Le savez-vous? Nous avons notre rôle à jouer comme comité consultatif. Leur demande-t-on l'impossible...
À (1035)
M. Richard Paré: Nous travaillons à la gestion de l'information. Nous sommes toujours surchargés parce qu'il y a de plus en plus d'information qui circule.
Je voudrais signaler une chose à propos de la consultation électronique. Selon moi, il faudrait aussi obtenir l'appui de la Chambre et du Sénat parce qu'ils ont un rôle à jouer. C'est un objectif que nous devons tous viser.
Je ne veux pas commenter la recherche. Vous avez raison de dire qu'il nous est arrivé d'embaucher des spécialistes de l'extérieur, mais cela n'arrive pas souvent. C'est vraiment l'exception.
À (1040)
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): On pourrait ajouter que, lorsqu'il y a un besoin particulier, vous embauchez un spécialiste pour faire un travail donné, ou bien ce peut être confié à votre service en sous-traitance et payé par le comité. Nous pourrions peut-être examiner comment le faire.
M. Richard Paré: Vous avez parlé d'un document que vous voudriez obtenir avant la fin de juin. Je signale que nous avons l'intention de présenter un document au comité avant le prochain budget et d'y inclure certaines de nos réclamations. C'est ce que nous comptons faire à court terme.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Je tiens à remercier tous les témoins.
Vous avez vraiment dû harceler les gens pour obtenir un taux de participation aussi élevé. Merci beaucoup de tout votre travail.
La séance est levée.