LIPA Réunion de comité
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le jeudi 23 octobre 2003
¿ | 0920 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett (St. Paul's, Lib.)) |
M. George Bowering (poète officiel du Parlement, Bibliothèque du Parlement) |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. George Bowering |
¿ | 0925 |
¿ | 0930 |
Le sénateur J. Michael Forrestall (Dartmouth and the Eastern Shore, PC) |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Carol Skelton (Saskatoon—Rosetown—Biggar, Alliance canadienne) |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird (agente, Bibliothèque du Parlement) |
M. George Bowering |
Mme Carol Skelton |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Jean Baird |
Mme Carol Skelton |
Mme Jean Baird |
Mme Carol Skelton |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird |
M. George Bowering |
Mme Carol Skelton |
M. George Bowering |
¿ | 0935 |
Mme Jean Baird |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Benoît Sauvageau (Repentigny, BQ) |
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ) |
M. Benoît Sauvageau |
M. George Bowering |
¿ | 0940 |
M. Benoît Sauvageau |
M. George Bowering |
M. Benoît Sauvageau |
M. George Bowering |
M. Benoît Sauvageau |
M. George Bowering |
M. Benoît Sauvageau |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Jacques Saada (Brossard—La Prairie, Lib.) |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Jacques Saada |
M. Benoît Sauvageau |
¿ | 0945 |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe (Saurel, Lib.) |
M. Benoît Sauvageau |
Le sénateur Jean Lapointe |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Jacques Saada |
M. George Bowering |
¿ | 0950 |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. George Bowering |
M. Jacques Saada |
M. George Bowering |
M. Benoît Sauvageau |
M. Jacques Saada |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Jerry Pickard (Chatham—Kent Essex, Lib.) |
M. George Bowering |
¿ | 0955 |
M. Jerry Pickard |
M. George Bowering |
À | 1000 |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Wendy Lill (Dartmouth, NPD) |
M. George Bowering |
Mme Wendy Lill |
M. George Bowering |
Mme Wendy Lill |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Mme Jean Baird |
À | 1005 |
Mme Wendy Lill |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird |
M. George Bowering |
Mme Jean Baird |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
À | 1010 |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
À | 1015 |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. Marcel Gagnon |
Le sénateur Jean Lapointe |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
M. George Bowering |
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett) |
CANADA
Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement |
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l |
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l |
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TÉMOIGNAGES
Le jeudi 23 octobre 2003
[Enregistrement électronique]
¿ (0920)
[Traduction]
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett (St. Paul's, Lib.)): Conformément au paragraphe 108(4) du Règlement, notre étude porte sur le poste du poète officiel du Parlement, dont le titulaire est membre du personnel de la Bibliothèque du Parlement. Nous sommes heureux d'accueillir le tout premier poète officiel du Canada, George Bowering.
Si vous avez quelques propos liminaires, ce sera spectaculaire. Ensuite, je pense que les membres auront beaucoup de questions à vous poser.
M. George Bowering (poète officiel du Parlement, Bibliothèque du Parlement): Merci. Je vais essayer de ne pas continuer jusqu'à la tenue du vote. Je me propose de parler très brièvement, puis de répondre aux questions avec brio, je l'espère.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est toujours ce que nous souhaitons également.
M. George Bowering: Nous sommes le 23 octobre. L'an dernier, le 21 octobre, je recevais un coup de fil et on m'apprenait que j'allais obtenir le poste et que je devais garder le tout secret, ce que j'ai réussi à faire pendant quelques semaines. Ensuite, du 8 au 11 novembre, on en a fait l'annonce à la presse et au reste des médias, et ce fut la folie. Nous étions vraiment surpris; nous étions étonnés de toute l'attention que ce poste recevait dans la presse. Cela m'a tenu très occupé.
J'ai appris que l'annonce avait été faite alors que je m'apprêtais à prendre l'avion dans un aéroport à Edmonton. Le temps que j'atterrisse à Toronto et que ma compagne, Jean, me prenne, elle avait déjà reçu trois messages pour moi sur son téléphone cellulaire. Nous n'avons aucune idée de la façon dont ils ont obtenu son numéro. La presse est rapide à ce point-là vous savez. Les journalistes ont maintenu la cadence depuis. J'ai sans cesse des demandes d'entrevues, etc. Nous avons vraiment été étonnés de voir à quel point il est important... Je ne sais pas à quel point c'était important pour le Canada, mais ça l'était vraiment pour la presse canadienne.
C'est peut-être en partie pour cela que j'ai été extraordinairement occupé ces 12 derniers mois et que je vais continuer de l'être au cours des 12 prochains, selon notre calendrier. En réalité, nous avons eu un calendrier double pendant un certain temps, ce qui nous a causé énormément de problèmes.
Partout où j'allais, les gens me posaient deux grandes questions. La première était: «Quel est votre emploi du temps lorsque vous êtes le poète officiel du Canada?» L'autre était: «Qu'allez-vous faire pour les jeunes?» Ce sont les deux questions qu'on m'a posées sans cesse, entre autres.
J'ai lu le hansard—à peu près ça d'épais—et j'avais l'impression que les parlementaires des deux Chambres voulaient s'assurer que si j'obtenais l'emploi je n'inquiéterais pas trop de gens en en faisant trop. Mais ils semblaient assez certains que tout poète qui accepterait le poste n'en voudrait pas à moins de vouloir faire quelque chose pour la poésie canadienne et, particulièrement, faire quelque chose pour les écoles et les jeunes qui s'intéressaient à la poésie. C'est donc ce que j'ai fait.
J'ai décidé d'entreprendre à peu près dix projets. Jusqu'à maintenant, j'ai réussi pour quelques-uns, je continue de m'affairer à d'autres tandis que les autres représentent un peu trop de travail. J'ai rencontré deux grandes difficultés à l'égard de ces projets. Premièrement, ils représentent une dépense et je n'avais pas de budget, ce qui voulait dire que je devais essayer de trouver de l'argent quelque part. L'autre problème était que la durée de mon mandat n'est que de deux ans, au lieu de 25, et j'ai constaté que lorsque l'on veut faire des choses à Ottawa ou à Toronto, il faut un certain temps avant que ça se fasse.
L'une des choses qui m'a procuré le plus de satisfaction au cours de la dernière année a été l'extraordinaire aide que j'ai reçue de toutes les personnes à qui j'ai eu affaire à la Bibliothèque du Parlement. C'est tout à fait époustoufflant. Si vous avez l'occasion de visiter mon site Web, vous verrez ce que je veux dire. Nous avons réussi à discuter avec Patrimoine, et le ministère nous a donné un peu d'argent pour créer le site Web. Puis les spécialistes de la Bibliothèque du Parlement ont créé le site Web. C'est tout à fait extraordinaire.
Un de mes projets est ce que George Elliott Clarke, le poète des Maritimes, appelle le poème de la semaine. J'ai une anthologie dans laquelle un poème d'un poète canadien est affiché tous les lundis matin sur le site Web, passe la semaine là puis s'en va aux archives. Donc quiconque dans une école, ou tout jeune poète curieux qui veut étudier la poésie peut trouver un poème de la semaine sur le site. C'est un projet qui a bien fonctionné et c'est très beau.
Le site Web comporte des liens. Par exemple, si vous inscrivez le nom d'un poète comme George Elliott Clarke, vous obtiendrez un lien à tous les autres sites Web qui mentionnent son nom, y compris le sien. Ensuite, si le poème que nous avons choisi a été traduit dans une autre langue, il s'affichera à l'écran. Le site a été merveilleusement conçu. Je l'adore tout simplement. Je le visite moi-même.
¿ (0925)
C'est un projet qui a très bien fonctionné. En ce moment, je m'emploie à d'autres projets. Je ne suis pas très doué pour courir après l'argent, mais j'apprends.
Un de mes projets est de développer l'ancien rapport entre les poèmes et le vin. Je suppose que si cet auteur qui se trouve actuellement à Rideau Hall peut faire tout ce qu'il a fait pour le vin canadien, je devrais essayer également de faire quelque chose, en particulier parce que j'ai grandi à Oliver, en Colombie-Britannique, la capitale canadienne du vin, et que je vis maintenant dans la région du Niagara.
J'ai parlé aux négociants en vin de la Colombie-Britannique et de l'Ontario de mon projet de bouteilles de vin canadien dont l'étiquette présenterait des écrits de poètes canadiens. Jusqu'à maintenant, si ce projet comporte huit étapes, nous en sommes à peu près à la troisième. Nous n'avons pas encore recueilli tout l'argent nécessaire, mais nous avons parlé à des gens très influents, Dieu merci.
Parmi les autres projets, il y a une anthologie de poèmes d'adolescentes et d'adolescents de notre pays qui sont devenus poètes, entremêlés d'une anthologie d'articles sur la poésie rédigés par des poètes canadiens d'expérience. Nous n'entendrons donc plus les enseignants de nos écoles secondaires dire «nous aimerions bien enseigner la poésie canadienne, mais nous ne savons vraiment pas comment nous y prendre». Ils vont savoir comment s'y prendre une fois que cette anthologie sera publiée. Nous ne savons pas à quel moment ce sera fait, mais nous rencontrons un riche éditeur la semaine prochaine, ayant déjà parlé à un autre.
J'ai neuf ou dix autres projets. Certains ont trait aux timbres. D'ailleurs, la Bibliothèque nationale nous a pris un peu de court à ce sujet—j'espère que vous utilisez quand même ces timbres. Il y a plein d'autres choses, mais je ne veux pas accaparer tout votre temps, je tiens à entendre vos brillantes questions.
L'autre chose est que je ne porte pas une cravate aujourd'hui parce que le col de ma chemise ne fermera pas complètement. Mais j'en avais une hier soir—c'est la pure vérité. Toutes les personnes présentes se rappellent que je portais une cravate hier soir, n'est-ce pas?
Il y a encore une autre chose. Je voulais me plaindre—en fait, je me suis plaint à maintes reprises—que le premier ministre britannique donne traditionnellement du vin rouge en guise de récompense au poète officiel pour avoir été choisi à ce poste. Je m'en suis plaint en très haut lieu et un des grands négociants en vin d'Oliver, en Colombie-Britannique, la capitale canadienne du vin, s'est assuré de tenir une cérémonie à Oliver cet été dans le cadre de laquelle on m'a présenté un fût de Cabernet Franc, avec ma photo et une partie d'un de mes poèmes manuscrits sur l'étiquette. Cela donne 300 bouteilles. Il a dit: «Que voulez-vous que je fasse avec ces 300 bouteilles?» J'ai répondu: «Envoyez-les là où je vis maintenant, dans la région du Niagara, afin que je puisse avoir un peu de vin pour les fêtes auxquelles j'assisterai là-bas».
¿ (0930)
Le sénateur J. Michael Forrestall (Dartmouth and the Eastern Shore, PC): Bravo.
M. George Bowering: Je suis prêt à répondre à vos questions.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Madame Skelton.
Mme Carol Skelton (Saskatoon—Rosetown—Biggar, Alliance canadienne): Vous avez dit que vous vouliez travailler avec les enfants—et que vous alliez afficher des poèmes sur les bouteilles de vin. Cela me pose un problème. Pourquoi ne pas choisir Pepsi, Coke, ou une boisson du genre?
J'ai une question. Combien d'argent vous a donné Patrimoine Canada pour votre site Web?
M. George Bowering: Je n'en suis pas certain. C'était de l'ordre de 6 000 $.
Est-ce exact?
Mme Jean Baird (agente, Bibliothèque du Parlement): Ce n'était pas pour le site Web.
M. George Bowering: Oh, ce n'était pas pour le site Web. Je suis désolé.
Mme Carol Skelton: Combien avez-vous reçu en subvention de Patrimoine Canada?
M. George Bowering: Jean, savez-vous combien nous avons reçu de Patrimoine Canada? Est-ce que c'était 7 000 $, 6 000 $, quelque chose du genre?
C'est Jean qui s'occupe de tout ce que j'ai à faire.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Approchez-vous de la table, Jean, afin que nous puissions traduire ce que vous avez à dire.
Mme Jean Baird: Je m'occupe de beaucoup de choses pour George, sinon il n'aurait pas l'occasion d'écrire quoi que ce soit.
Tout ce qu'il y a sur le site Web a été fait par la Bibliothèque du Parlement, en espèces, dans le cadre du travail normal de la Bibliothèque. L'argent de Patrimoine sert à rémunérer les poètes pour les poèmes qu'on affiche sur le site. Patrimoine le fait dans le cadre de sa Journée mondiale de la poésie.
Mme Carol Skelton: Donc, combien avez-vous reçu?
Mme Jean Baird: Le ministère s'est engagé à consacrer 10 000 $ au projet.
Mme Carol Skelton: Combien avez-vous écrit de poèmes pour nous? Qu'avez-vous publié cette année? Avez-vous écrit beaucoup?
M. George Bowering: Je suis en train d'écrire un livre, principalement de la prose, mais j'ai fait quelques poèmes entre des voyages en avion au cours de la dernière année.
Mon premier a été à la suite d'une demande pour la nouvelle année, et je l'ai publié dans un magazine de fin de semaine du Vancouver Sun. C'est un poème au sujet du rapport entre la nature et les personnes qui ne sont pas trop friandes de nature. C'est un peu un poème d'avertissement dans la tradition du comte Birney, je suppose, notre grand poète écologique.
J'en ai écrit un autre sur demande pour une conférence sur la poésie à laquelle j'ai assisté à Campbell River, en Colombie-Britannique. Ils invitent un poète résidant pour la conférence et lui demandent de composer un poème, ce que j'ai fait dans le cadre de mon emploi pour la gouverneure générale—ce n'est qu'un emploi que je vise pour l'instant—, je veux dire mon poste de poète officiel. J'en ai fait un autre pour le tournoi de golf Peter Gzowski, pour le programme d'alphabétisation à Victoria.
Je pense qu'il y a aussi un autre poème officiel.
Mme Jean Baird: Le Book and Periodical Council.
M. George Bowering: Oui. J'ai écrit un poème pour le Book and Periodical Council. C'est prochainement, n'est-ce pas?
Mme Jean Baird: C'est dans le cadre de la semaine pour la liberté de lire.
M. George Bowering: Quand est-ce au juste?
Mme Jean Baird: C'est en février.
M. George Bowering: J'ai ensuite écrit un poème non officiel qui s'adresse uniquement à Mme Baird.
Mme Carol Skelton: Je suis heureuse que vous ayez écrit celui-là. On dirait que c'est elle qui fait en sorte que tout soit organisé de votre côté.
S'agit-il d'un emploi à temps plein ou partiel? Combien de temps consacrez-vous à cette tâche?
M. George Bowering: C'est un peu comme la question que l'on pose souvent aux poètes. Les gens demandent : « Combien vous a-t-il fallu de temps pour rédiger ce poème? » La réponse habituelle est : « Toute ma vie ». C'est un travail qui est vraiment difficile à quantifier, car la plus grande partie de mon travail en tant que poète officiel fait que je dois me rendre en différents lieux et parler aux gens. Une partie du temps, si je suis très chanceux, est consacrée à m'asseoir paisiblement et à penser à un poème, et à d'une façon ou d'une autre réussir à le rédiger.
Habituellement, les auteurs ne peuvent pas prendre de journée de repos; vous ne pouvez tout simplement pas. Vous voulez regarder un match de baseball—comme toute personne sensée aimerait le faire—et vous êtes pris par un poème pendant que vous regardez le match. Vous arrêtez donc cette activité qui vous plaît beaucoup pour travailler au poème. C'est un travail que vous faites presque tout le temps, je suppose, quoique je dois admettre qu'il s'agit de l'un des plus beaux emplois que je puisse imaginer. Être un poète, je vous l'assure, c'est bien mieux que de, disons, travailler dans un verger à Oliver, en Colombie-Britannique.
¿ (0935)
Mme Jean Baird: Pourrais-je répondre en partie à la question?
Il a été question de mettre sur pied un groupe que l'on appellerait les amis du poète officiel, car comme l'a dit George, je ne pense pas que qui que ce soit s'attendait à cette réaction. Compte tenu de mes antécédents en bibliographie et d'autres sujets, j'ai pu aider.
Au cours des six premiers mois, je consacrais environ 40 heures par semaine à organiser les documents afin que les archives de la bibliothèque—là où l'on conserve les documents de George—puissent obtenir les choses de façon appropriée. Vous ne pouvez pas sous-estimer, pour les prochains qui seront nommés, la quantité de soutien nécessaire pour ce poste, si vous voulez qu'il continue à être un poste en évidence, significatif au pays.
M. George Bowering: C'est très important. Peu importe qui sera le prochain poète officiel, j'espère sincèrement que ce sera quelqu'un qui travaille autant que Jean le fait pour aider. Je n'aurais pas pu faire le dixième de ce que j'ai fait au cours de la dernière année seul. C'est tout simplement trop pour une personne. Évidemment, je suppose que j'aurais pu m'asseoir sur mes lauriers et ne rien faire.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Monsieur Sauvageau.
[Français]
M. Benoît Sauvageau (Repentigny, BQ): M. Gagnon voudrait d'abord dire un mot.
M. Marcel Gagnon (Champlain, BQ): Merci, madame.
Je voulais dire à notre poète que je suis très heureux de le rencontrer parce que j'ai été un de ceux qui ont insisté sur le fait que nous voulions rencontrer le poète du Parlement. À ce jour, c'est avec grand plaisir que je vous ai écouté. On voit jusqu'à quel point votre travail est non seulement un travail intéressant, mais un travail d'envergure pour l'ensemble du Canada. Alors, je voulais tout simplement vous souhaiter la bienvenue et vous remercier d'être là. Je cède maintenant la parole à mon collègue.
M. Benoît Sauvageau: Bonjour et bienvenue.
J'ai écouté les questions de M. Skelton et si j'ai bien compris, vous avez écrit, dans le cadre de vos fonctions officielles, quatre poèmes en un an. Si vous me permettez de faire une comparaison peut-être un peu boiteuse, je regarde la rémunération, qui, j'en conviens, est honorifique, et je constate que cela revient à peu près à 3 000 $ le poème. Or, le maire de Montréal s'est fait rabroué récemment parce qu'il avait fait un discours à 6 000 $, qui était quand même un peu plus long qu'un poème.
Vous avez écrit quatre poèmes dans le cadre de vos fonctions officielles. Je regarde la rémunération liée à vos fonctions et je constate que vous avez 10 000 $ pour vos frais de déplacement et autres, et 12 000 $ à titre de contribution honorifique; j'en conviens sans aucun problème. Vous avez dit que Patrimoine Canada vous avait donné 10 000 $ par l'entremise de Jean, si j'ai bien compris, pour faire le site web et la promotion de certains poèmes. Vous avez aussi remercié madame d'avoir été à vos côtés depuis un an pour travailler sur ce dossier.
Pourriez-vous nous donner une idée du coût réel de la fonction de poète officiel? Selon les feuilles, c'est 22 000 $, mais selon ce qu'on apprend ce matin, on est rendus à plus de 30 000 $. Donc, c'est déjà 10 000 $ ou 15 000 $ de plus que ce qui nous est présenté, et il semble y avoir d'autres personnes qui travaillent avec vous. Donc, combien de personnes travaillent avec vous, directement et indirectement, et quels sont les coûts réels pour la Chambre des communes et le Sénat, pour avoir un poète officiel?
C'est ma première question; j'en aurai d'autres après.
[Traduction]
M. George Bowering: Merci.
À mon avis, cela revient probablement à quelque chose comme 1 $ l'heure pour l'année, en ce qui concerne mes fonctions officielles. Ce n'est pas inhabituel pour une personne qui a décidé très jeune de devenir poète. C'est dommage qu'il n'y ait pas de millionnaires qui disent: «Voici un peintre que je vais appuyer financièrement; voici un poète que je vais appuyer financièrement». Nous vivons à une époque où le gouvernement ou des organismes quasi gouvernementaux comme le Conseil des arts du Canada ou Patrimoine vont faire en sorte que les arts s'épanouissent.
Je n'ai pas calculé le nombre d'heures que j'ai consacrées au cours de la dernière année à mon travail de poète officiel. C'est probablement quelque chose de l'ordre de 20 p. 100 du salaire minimum, selon ce qu'il est dans les diverses provinces.
¿ (0940)
[Français]
M. Benoît Sauvageau: J'apprécie votre mot d'esprit et je reconnais aussi le travail du poète comme artiste, mais je remets en question le poste de poète officiel du Parlement. Donc, je ne remets aucunement en question vos fonctions d'artiste et de poète, je remets plutôt en question votre fonction officielle de lauréat et de poète officiel du Parlement.
Combien la création de cette fonction coûte-t-elle réellement? Selon l'estimation, on nous dit que c'est 12 000 $, mais on apprend ce matin, après quelques minutes de conversation, qu'on est rendus à plus de 30 000 $, plus le personnel. Il me semble qu'il est tout à fait normal que l'on sache combien coûte réellement la création de la fonction de poète officiel du Parlement.
[Traduction]
M. George Bowering: Je n'ai aucune idée du montant des frais liés au personnel.
[Français]
M. Benoît Sauvageau: Combien d'employés avez vous?
[Traduction]
M. George Bowering: Je n'ai aucun employé, mais il y a des gens de la Bibliothèque du Parlement qui peuvent consacrer une partie de leur temps à mettre au point mon site Web, puisqu'ils correspondent avec moi, ou quel que soit leur emploi.
Je pense que ce qu'il manque ici, c'est que vous laissiez entendre que l'argent que je reçois m'est donné pour les poèmes que j'écris, ce qui n'est pas le cas. Les poèmes que j'écris ne font pas partie de ce qui m'épuise. Le travail que je fais comprend me lever, rédiger des discours, prendre l'avion, parler à des gens dans le cadre de réunions, organiser des poèmes d'autres gens, trouver des poèmes, passer des heures innombrables dans des bibliothèques à chercher des poèmes à afficher sur le site Web, écrire les biographies de tous les poètes, les contacter, etc. Donc, le travail que je fais en tant qu'auteur, poète, est une partie infime de mon travail. Pour l'essentiel, mon emploi c'est de faire ce travail pénible et monotone.
[Français]
M. Benoît Sauvageau: C'est pour cette raison que je ne remets en question que la partie « poète officiel », et non pas l'autre partie.
Parmi les critères établis pour la sélection du poète officiel, il y avait:
Les candidats devaient pouvoir écrire dans l'une ou l'autre des langues officielles. La connaissance pratique des deux langues officielles constituait un atout. |
Premièrement, est-ce que vous avez une connaissance minimale du français? Depuis que vous êtes le poète officiel du Parlement--et non pas dans le cadre de votre travaille d'artiste avant d'occuper cette fonction--et sur votre site web, quelle place faites-vous au français dans ces poèmes qui sont diffusés et dans votre fonction? Dans l'éventualité--vous allez répondre à ma question après--où vous seriez unilingue anglais, suggéreriez-vous que le prochain poète officiel soit un unilingue francophone?
[Traduction]
M. George Bowering: D'après ce que j'entends, le prochain devrait être un francophone, et ce n'est pas nécessaire. Selon moi, le prochain devrait être un francophone. En fait, j'ai même un choix à proposer, mais je ne suis pas autorisé à faire cette nomination.
J'ai décidé que tout ce qui est affiché sur le site Web devait être traduit dans les deux langues, mais je pense que les poèmes en français devraient être présentés en français, et que les poèmes en anglais devraient l'être en anglais. Ainsi, si les poèmes ont déjà été traduits, il y aura un lien vers cette traduction.
Je peux lire très bien de la poésie en français. Je ne suis pas bilingue, mais j'ai toujours insisté pour lire cette oeuvre en français. Donc, les poèmes en français vont être présentés en français, et s'il n'y a pas de traduction en anglais, ils resteront simplement en français. S'ils ont été traduits, ils seront alors dans les deux langues.
[Français]
M. Benoît Sauvageau: Me reste-t-il encore du temps?
[Traduction]
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): M. Saada doit s'absenter et il m'a demandé si je pouvais lui donner la parole en premier. Cela vous convient-il?
M. Jacques Saada (Brossard—La Prairie, Lib.): Bien sûr, et c'est dans le même sens.
[Français]
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett):
Ce sont les mêmes questions, je pense.
M. Jacques Saada: Ce ne sont pas les mêmes questions exactement, mais cela se ressemble beaucoup.
M. Benoît Sauvageau: Donc, on a peut-être, encore une fois—on sait qu'on a des problèmes dans l'ensemble de la fonction publique quant aux postes désignés bilingues—enfreint cette règle-là dans votre cas.
Est-ce que vous suggéreriez que le prochain poète officiel, puisque vous êtes nommés pour deux ans, puisse être un unilingue francophone?
¿ (0945)
[Traduction]
M. George Bowering: D'après moi, le prochain poète officiel devrait être un francophone, qu'il soit bilingue ou unilingue.
[Français]
Le sénateur Jean Lapointe (Saurel, Lib.):
Est-ce que je peux faire une remarque à ce sujet, madame la présidente, ou faut-il que j'attende mon tour?
M. Benoît Sauvageau: J'ai terminé.
Le sénateur Jean Lapointe:
C'est seulement une remarque. M. le poète est sans doute très au courant, comme tous ceux qui oeuvrent dans le domaine artistique, que dans l'adaptation du français à l'anglais, l'oeuvre perd énormément de sa saveur, et vice versa. Quand on traduit un poème de l'anglais au français, cela n'a pas du tout le même sens et c'est vraiment une perte de temps. Alors, je pense que c'est très difficile. Je connais un seul poète qui a adapté des chansons de Jacques Brel, il s'appelle Rod McKuen. Il a fait des adaptations, mais il n'a pas traduit les poèmes.
C'est la remarque, madame la présidente, que je voulais faire sur ce sujet. Quand mon tour viendra, j'aurai des questions à poser.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Merci.
Monsieur Saada.
M. Jacques Saada: Je voudrais remercier le poète et les gens qui travaillent avec lui d'être parmi nous. Ma question allait un petit peu dans le même sens. De mémoire--et là, je retourne très, très loin en arrière--, je me souviens, par exemple, qu'un poète comme Baudelaire a été traduit par Mallarmé et que cela était extrêmement compliqué. Mallarmé était lui-même poète et maîtrisait parfaitement l'anglais, mais c'était extrêmement compliqué. Je ne m'attends donc pas à ce qu'on puisse traduire vos poèmes. Je crois que cela serait une aberration. Comme linguiste, je ne vois pas comment cela peut se faire.
Ma question a déjà été posée à plusieurs reprises, mais j'aimerais quand même souligner une chose. À mon avis--et c'est une recommandation que je ferai autour de cette table--, si on veut respecter l'esprit de la Loi sur les langues officielles, si on veut respecter le bilinguisme qui fait la structure de notre pays, je ne peux pas croire qu'on pourrait nommer, comme deuxième poète lauréat, quelqu'un qui ne serait pas francophone. Je ne m'attends pas à ce que la loi ou l'esprit de la loi soient respectés par la traduction des poèmes qui sont produits actuellement, mais je m'attends à ce que la loi soit respectée, ou du moins l'esprit de la loi, en faisant en sorte que le prochain soit effectivement francophone.
[Traduction]
J'ai maintenant une question pour vous. Tout d'abord, c'est très rafraîchissant de vous entendre, car nous sommes habitués à tellement de pragmatisme autour de cette table. C'est rafraîchissant, agréable, beau, plaisant. Je vous remercie de votre rire, ainsi que de votre sens de l'humour.
S'agissant du sens de l'humour, j'essaie de trouver une façon d'interpréter ce que j'entends sur votre site Web au sujet des jeux olympiques haïku. Il y a une phrase à la fin—une citation, un thème, ou quelque chose—qui veut que nous devrions tous faire l'amour avec des poulets. Est-ce qu'on pourrait m'expliquer cela? En passant, je tiens à vous rassurer que je ne suis pas un coq, donc je n'ai pas de problème.
M. George Bowering: Ce n'est pas un élément du site Web. C'est un lien à une émission de télévision. Cette émission, diffusée par Citytv à Vancouver, est pas mal débridée. Elle donne beaucoup dans le comique, d'après ce que je peux voir.
¿ (0950)
Le sénateur Jean Lapointe: Je suis heureux de l'entendre.
M. George Bowering: L'agriculture en fait partie également. Mon intention était de... Chaque fois qu'il est question de poésie et que les gens des médias commencent à parler de la poésie, que ce soit à Radio-Canada, dans les journaux ou ailleurs, les gens se mettent à faire des plaisanteries. Ils y voient quelque chose de drôle.
Nous l'avons entendu tout récemment, lorsque quelqu'un a pris la parole à CBC Toronto un après-midi. Il a été question de poésie et tout de suite ils ont commencé à... Avril, comment s'appelait-elle...
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Benoit.
M. George Bowering: Oui. Elle et son invité se sont mis à plaisanter. Dès que l'on commence à parler de poètes ou de la poésie, c'est censé être drôle.
M. Jacques Saada: Pardonnez-moi si je vous interromps, mais tout cela m'inquiète un peu et je veux être sérieux. Entre adultes, nous pouvons nous dire des choses avec une pointe d'ironie, par exemple. Ma source n'était peut-être pas bonne et je m'en excuse, mais je m'inquiétais de voir qu'il pouvait y avoir un lien entre cette sorte de thème et votre but avoué d'ouvrir les jeunes et la sensibilité à la poésie.
M. George Bowering: Oui. C'est une émission de télévision qui vise justement à scandaliser. Elle est diffusée à une heure du matin. Vous savez bien que...
[Français]
M. Benoît Sauvageau: Il a été cité hors contexte.
[Traduction]
M. Jacques Saada: Je tenais simplement à être rassuré. Je vous remercie.
M. George Bowering: Il n'y a certainement pas eu d'émission agricole où on en a parlé.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est un contexte différent.
Monsieur Pickard, vous avez la parole.
M. Jerry Pickard (Chatham—Kent Essex, Lib.): Je vous remercie, madame la présidente.
Toutes mes félicitations, monsieur Bowering. La mission qui est la vôtre sera certainement utile pour le Canada et pour les générations à venir.
Étant un ancien enseignant, je suis convaincu que la poésie est utile à tout le monde. Je vois de nombreuses situations où les jeunes atteignent à la poésie dans leur vie. La promotion des poètes et de leurs oeuvres dans nos écoles peut contribuer énormément à la prise de conscience, à la compassion et à l'émergence de toutes les qualités dont nous parlons.
Selon moi, la poésie n'appartient pas aux hautes sphères, mais est un élément bien ordinaire qui unit les gens, leurs émotions et leurs expériences. Je dirais que vous qui êtes le premier poète officiel, vous avez un très grand rôle à jouer, et ce rôle doit consister à définir les forces, les besoins et les aspirations qu'il conviendrait d'affirmer dans le cadre de votre mission. Il serait sans doute préférable d'avoir deux poètes officiels, un francophone et l'autre anglophone.
Il doit cependant y avoir un continuum où s'étalent nos aspirations et nos réalisations. Et ceci ne se mesure pas à l'aune d'une poignée de dollars mais à l'aune de notre ambition même. Comme vous l'avez dit, il ne suffit pas pour les mesurer de quatre poèmes que vous auriez écrits; pour les mesurer, il s'agit de savoir combien ont réussi à tendre la main à la société et à faire une différence. Et à mon avis, il faut avoir des mécanismes, des moyens financiers et autres soutiens pour y parvenir.
Si nous ne créons ce poste que pour pouvoir dire que nous avons un poète officiel, nous n'allons nulle part. Vous avez dit que vous aviez un mandat de deux ans et que vous aviez déjà un an de fait. J'espère qu'au cours de l'année qui vient, vous vous emploierez, entre autres choses, à poser des jalons qui permettront d'orienter l'action de vos successeurs et de parvenir à certaines fins que nous nous fixons. Grâce à ce bagage de connaissances et à cette définition des objectifs qu'il nous faut atteindre, nous pouvons faire, à notre avis, une énorme différence dans notre système d'éducation et notre système culturel, et parvenir à concilier les deux à merveille.
Compte tenu du peu de temps et des ressources à votre disposition, pensez-vous que c'est quelque chose que vous pourriez faire? Si ce n'est pas possible, que comptez-vous faire au cours de l'année à venir pour laisser votre marque et passer le flambeau?
M. George Bowering: Je me suis dit assez tôt au début qu'étant la première personne à occuper ce poste, j'aurai à préparer un rapport quelconque et à le remettre à mes supérieurs à la Bibliothèque du Parlement, en leur rappelant les choses qui auraient pu être faites ou les mesures que nous pourrions prendre pour mon successeur. Il se peut bien que toutes les choses que j'ai dû faire pour trouver des fonds ou pour parvenir à mettre une structure en place puissent servir à fourbir les armes de mon successeur ou à bâtir ses ressources.
La continuité dont vous avez parlé est possible et ce matérialisera. Par exemple, les gens qui ont organisé la cérémonie pour moi à Oliver, la localité où j'ai grandi dans le sud de l'Okanagan, ont dit qu'ils voudraient organiser un événement semblable pour le prochain poète officiel. Quelle que soit la localité d'où il viendra, le prochain poète officiel sera invité à la cérémonie et sera honoré par la population du sud de l'Okanagan. À mon avis, c'est une activité qui peut se répéter sans cesse avec les éditeurs et ainsi de suite.
Voici ce que l'on a fait à Oliver, entre autres choses : on a créé un bourse universitaire pour un jeune du secondaire de la région—une bourse qui porte mon nom, heureusement ou malheureusement. Un des critères dont nous sommes convenus eux et moi pour accorder la bourse était non pas les notes du jeune au secondaire, comme c'est normalement le cas, mais plutôt ce qu'a fait le jeune pour montrer qu'il aspirait à devenir écrivain et que l'écriture était une vocation qu'un jeune du sud de la vallée de l'Okanagan pouvait poursuivre. Voilà ce que contiendra en partie mon message et voilà ce qui me pousse à créer cette anthologie.
Imaginez si vous étiez le père ou la mère d'un jeune de quinze ans dont le poème figure dans cette anthologie que l'on retrouverait dans la bibliothèque de l'école secondaire. L'attitude à l'égard de la poésie ne serait plus la même non seulement parmi ces jeunes et les enseignants dans ces écoles, mais aussi parmi les parents de ces jeunes, qui sauraient que c'est normal pour un jeune de vouloir rédiger des poèmes.
Vous savez, ils rédigent tous des poèmes. Ces dernières années, lorsqu'un jeune trouve la mort dans un accident de la route, ils lui érigent un petit monument à l'endroit de la tragédie et les jeunes qui étaient ses amis écrivent des poèmes pour essayer de comprendre la situation, tout comme on a constaté pendant la Première Guerre mondiale que la plupart des soldats canadiens avaient dans leur blouson un poème qu'ils avaient écrit. Ils écrivaient tous des poèmes.
Il y a des gens qui pensent que c'est quelque chose de rare, quelque chose d'inhabituelle; que la poésie est en quelque sorte hors de la portée du simple citoyen, mais ce n'est pas le cas. Tout le monde fait de la poésie. Lorsqu'un proche meurt, on rédige un poème. Lorsque quelqu'un se marie, quelqu'un de bien simple dans la famille rédige un poème.
L'une des choses qu'il y aurait peut-être moyen de faire, c'est de vous donner davantage de modèles pour cette poésie que vous allez créer, afin que vos poèmes soient encore plus beaux. On devient un meilleur citoyen en rédigeant de meilleurs poèmes. Voilà ce que je pense.
¿ (0955)
M. Jerry Pickard: Il faut parvenir à le faire comprendre à la société. Je crois que vous avez parfaitement raison. Tous ici, nous nous souvenons de poèmes que nous avons appris au primaire et au secondaire. Tous ici, nous avons fréquenté des lieux où la poésie a laissé une marque indélébile.
Selon moi, il incombe au poète officiel d'examiner nos institutions pour voir ce qu'il faut faire pour assurer l'épanouissement de cette culture, la transmission de ce message dans notre société—et je dirais que la poésie fait autant partie de ce message que toute autre chose—, et pour en faire un outil que nous pouvons tous utiliser dans la vie quotidienne.
M. George Bowering: Il faut montrer qu'elle fait partie de la vie.
À propos, Mme Baird a rédigé un rapport de 80 pages pour le Conseil des Arts du Canada il y a deux ans pour faire le point sur la littérature canadienne, surtout dans le contexte des écoles secondaires et des collèges dans toutes les régions du pays. Elle a constaté que le programme d'études dans les écoles secondaires du Canada s'était dégradé au cours des 17 dernières années sur le plan de la littérature canadienne, et c'est là une situation alarmante. Elle a réussi ensuite à trouver certaines des raisons de cette situation.
C'est ce qui explique tout mon enthousiasme à préparer l'anthologie. Elle servira de pont entre ces jeunes dans les écoles et les poètes qui créent leurs oeuvres. Si l'on prend le nombre d'excellents poètes que nous avons par rapport au nombre d'habitants dans notre pays, il n'y a personne à ma connaissance qui nous égale, pas même les Irlandais, à mon avis. Si je parviens à mettre cette anthologie en place et à en assurer la réalisation tous les ans ou tous les deux ans, pour qu'il y ait une anthologie du poète officiel tous les deux ans, une pour chaque poète officiel, je pense que nous pourrons aider ces enseignants qui affirment ne pas savoir comment faire avec cette littérature.
Nous pourrons leur dire, écoutez, voici un livre et voici les rapports qui existent. Jean a entendu les enseignants dire ceci: «La poésie n'est pas quelque chose qui intéresse beaucoup les jeunes. Ils lisent très peu de poèmes.» Ensuite ils ont distribué un questionnaire aux jeunes où ces derniers ont pu indiquer ce qu'ils lisaient et ce qu'ils écrivaient au juste. Les enseignants l'ignoraient totalement.
C'est ainsi que si nous parvenons enfin à concilier ces deux groupes et à faire comprendre que le poète officiel du Canada et le Parlement qui soutient le poète officiel du Canada sont intéressés par la poésie, un jeune de 14 ans à Campbell River en Colombie-Britannique ne serait plus obligé de cacher les poèmes qu'il écrits. Il pourrait dire: «La semaine dernière pendant que je jouais au ballon-panier, il m'est venu cette idée pour un poème.» C'est là le rêve que je nourris.
À (1000)
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Monsieur Bowering, l'intervenante suivante est Mme Lill, grande dramaturge canadienne.
Mme Wendy Lill (Dartmouth, NPD): Merci infiniment, Carolyn.
Je suis ravie d'être en votre compagnie. Nous pouvons nous féliciter, la Chambre des communes et le Sénat, de la mesure que nous avons prise. Enfin, nous avons fait ce qu'il faut sur le plan de la littérature. La création de ce poste est une chose formidable, et c'est formidable que vous en soyez titulaire.
Je vous entends parler de toutes les activités qui ont eu lieu—l'anthologie avec les jeunes poètes, le programme POW, le vin et la poésie, et aussi les timbres—et ce sont là toutes d'excellentes idées démontrant un grand dynamisme. C'est ce qu'il nous faut aujourd'hui. Je me réjouis de vous avoir vu passer à l'action de la façon que tout le monde l'espérait.
Il faut comprendre que ce poste est nouveau et nous devons mettre en place la structure qu'il lui faut. Nous devons suivre la situation de près pendant un an ou deux pour voir si l'infrastructure est suffisante.
Jean, je suis ravie de vous voir là, mais une fois que vous serez partie, nous devrons veiller à ce qu'il y ait une structure permettant de poursuivre toutes ces merveilleuses activités. Il ne faut pas qu'elles disparaissent à cause d'un manque d'attention.
M. George Bowering: Voilà le danger, en effet.
Mme Wendy Lill: J'espère donc qu'au cours de l'année qui vient vous nous donnerez une idée précise de ce qu'il nous faut, pour que tout cela ne disparaisse pas, pour qu'il y ait le soutien pouvant en permettre la croissance et le rayonnement continu.
Il y a aujourd'hui Roch Carrier à la tête de la Bibliothèque du Parlement. C'est là une autre personne qui réclame encore plus de livres, encore plus de littérature et encore plus d'aide pour les arts dans nos écoles. Nous avons donc là un grand duo en quelque sorte et c'est très excitant. Ça c'est certain.
Je tiens simplement à vous souhaiter la bienvenue. Si vous souhaitez nous dire quelques mots du fond du coeur à propos de l'importance de ce rôle, je vous invite à le faire maintenant avant que nous allions voter.
M. George Bowering: Comment allez-vous voter?
Mme Wendy Lill: Je ne sais pas au juste sur quoi nous votons.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): il semblerait que le timbre ne retentisse que pour l'ouverture de la Chambre. Il y aura une autre sonnerie de 15 minutes avant le vote, n'est-ce pas?
Mme Jean Baird: On a parlé de questions monétaires. Tout comme vous, je suis emballée que George soit ici et qu'il soit présent dans ma vie. Ça a été une époque bon augure, parce que j'ai travaillé à Patrimoine—George a parlé du contrat que j'ai fait avec le Conseil des Arts du Canada. J'ai travaillé avec le Writers' Trust. J'ai des antécédents dans le monde universitaire.
Il y a quelques années, j'ai publié un magazine national où nous avons fait une fois le portrait d'un enfant... et puis fait un portrait avec vous. J'ai donc la chance de connaître certaines des ficelles nécessaires pour le poste. Mais je travaille 30 ou 40 heures par semaine—parfois plus, parfois moins—non pas pour le salaire mais en raison de l'importance du poste.
Comme vous, je suis emballée qu'on ait choisi George. C'est un excellent choix. Je crois que l'une des raisons pour lesquelles les journalistes se sont montrés si enthousiastes a été cet excellent choix. Ils pensaient vraiment que vous alliez choisir quelque poète lèche-bottes qui n'aurait pas grand-chose à dire ou à faire, mais compte tenu de la connaissance qu'a George de l'histoire, de ses liens avec la poésie et du fait qu'il soit un romancier du même calibre, le poste a pris cette ampleur.
Ce poste a également besoin de cet appui et il est excitant de voir les discussions menées entre le Conseil des Arts du Canada, la Bibliothèque et Patrimoine sur les structures qui pourraient maintenant être mises en place. Il est question d'une structure sur les « Amis du poète officiel » qui remplacerait le travail que je faisais. Les structures existent; ils n'ont besoin que de s'entendre entre eux. C'est nouveau, n'est-ce pas?
À (1005)
Mme Wendy Lill: Vous pourriez peut-être justement nous parler un plus de cette structure des « Amis du poète officiel. » Et de la façon qu'elle s'insère dans cet endroit appelé Ottawa. Nous tenons à nous assurer qu'elle ne va pas disparaître; qu'elle a une sorte de pouvoir d'attraction.
M. George Bowering: D'après la petite réflexion à laquelle nous nous sommes livrés jusqu'ici, elle devrait mettre à contribution les ressources du gouvernement et de la région de la capitale, de même que les ressources de l'industrie privée dans la région. Je crois comprendre qu'il y a ici, par exemple, une importante industrie pharmaceutique. Nous voulons en quelque sorte établir un partenariat entre l'administration municipale, le gouvernement national, l'industrie locale et, par extension, l'industrie nationale.
On pourrait même aller jusqu'à dire que vous ne devriez pas nécessairement être un universitaire ou un fonctionnaire pour proposer votre aide. Pensez à Peter Gzowski et au golf; il est facile de comprendre à quel point il est important de faire progresser la cause de l'alphabétisation. Ce fut un trait de génie de lier le golf et l'alphabétisation, parce qu'il semble que pratiquement tout le monde au pays s'intéresse au golf. C'est peut-être un peu plus difficile à faire pour ce qui est de la poésie, mais nous devons trouver le moyen d'y arriver.
À l'heure actuelle, je n'ai pas d'amis chez les informaticiens de la région. J'aimerais travailler au sein d'une organisation où quelqu'un de la haute technologie me demanderait ce qu'ils peuvent faire pour nous aider. Je serais tout à fait prêt à consacrer davantage de mes après-midi à dire à cette personne comment le faire.
Mme Jean Baird: Un des problèmes pratiques à l'heure actuelle avec l'idée d'une poésie par le vin, c'est que les viticulteurs adorent l'idée...
M. George Bowering: C'est moi qui ai trouvé ce nom de « poésie par le vin ».
Mme Jean Baird: Toutes sortes d'établissements vinicoles veulent le faire. Ils croient que c'est une idée fantastique. Si 12 établissements prenaient 1 500 caisses, il y aurait un quart de millions de poèmes tout d'un coup dans la communauté.
Le problème, à l'heure actuelle, c'est que la LCBO ne va pas laisser les établissements vinicoles de la Colombie-Britannique le faire. Il vous faut donc quelqu'un de l'industrie qui dispose de cette information pratique et qui dira : « Je serai un ami du poète officiel pour l'aider dans sa tâche ». Je pense donc que cette structure des amis permettra d'attirer des spécialistes qui feront débloquer les choses au besoin.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Sénateur Lapointe.
[Français]
Le sénateur Jean Lapointe: Monsieur Bowering, je vous remercie infiniment pour l'éclairage qui vous nous donnez, parce que la première fois que j'ai lu dans les journaux qu'il y aurait un poète du Parlement, je me suis demandé ce qu'un poète venait faire au Parlement. Or, l'explication que vous avez donnée ce matin apporte un éclairage formidable sur la nécessité d'avoir un poète au Parlement.
Les poèmes que l'on a publiés sur des bouteilles de vin sont-ils les vôtres?
[Traduction]
M. George Bowering: Non. Les bouteilles de vin faites à Oliver comportent une sélection de mes poèmes, mais l'idée, c'est d'apposer sur les bouteilles de vin des poèmes de divers autres poètes.
Le sénateur Jean Lapointe:
J'espère que ça arrivera un jour.
[Français]
Avez-vous touché des droits d'auteur pour cela?
À (1010)
[Traduction]
M. George Bowering: C'est un domaine très intéressant. Quand nous montions le site Web... On est en train de mettre au point un droit d'auteur pour les publications électroniques. C'est une situation très risquée jusqu'ici. Heureusement, nous avons pu prendre une longueur d'avance. Les contrats de la plupart des écrivains commencent tout juste à comporter un droit d'auteur pour l'éditeur.
Quoi faire dans le cas des bouteilles de vin? Je me rappelle que lorsqu'on m'a fêté à Oliver, ils avaient des livres et des bouteilles de vin avec ma photo dessus, pour la bourse d'études. Le viticulteur a dit qu'il donnerait ce vin pour cette bourse d'études.
Mais c'était si particulier. Les gens voulaient que je signe les livres et ils voulaient que je signe les bouteilles de vin. C'est ce que j'ai fait. J'ai commencé à envisager exactement ce à quoi vous pensez. Je ne crois pas qu'il y ait encore de disposition dans les contrats des éditeurs canadiens. Je suis certain qu'il n'y aurait aucun problème avec le...
Le sénateur Jean Lapointe: Vous avez parlé—et c'était un peu trop vite pour moi en anglais—de quelque chose qui avait trait aux timbres. Je m'intéresse beaucoup aux timbres.
M. George Bowering: C'est un de mes projets. Nous n'y avons pas travaillé beaucoup dernièrement, mais nous y avons travaillé.
Je tiens à célébrer certains poètes qui sont maintenant morts—parce que, bien entendu, ils doivent être morts. Avez-vous vu les timbres que la Bibliothèque nationale vient tout juste d'émettre? Il y en a un d'Anne Hébert et de trois autres personnes... J'oublie qui. Ils sont magnifiques. Ils représentent exactement l'idée que j'avais en tête. J'ai reçu tout un choc quand nous sommes allés rencontrer Roch Carrier. Il a dit de ne rien dire à personne et m'a montré les dessins avant qu'ils soient rendus publics. J'ai pensé que c'était magnifique. J'ai encore le désir...
J'espère qu'il y aura peut-être quatre poètes sur des timbres chaque année.
Le sénateur Jean Lapointe: Vous pourriez peut-être m'envoyer une lettre, monsieur. Je siège au Comité consultatif sur les timbres-poste.
M. George Bowering: Je m'en souviendrai.
Le sénateur Jean Lapointe: Nous en ferons ensuite une recommandation.
J'aimerais aborder un sujet qui me tient à coeur. Si nous vous avions offert un contrat de cinq ans, l'auriez-vous accepté?
M. George Bowering: Sachant ce que je sais maintenant, oui.
Le sénateur Jean Lapointe: En ce qui me concerne, deux ans, ce n'est pas assez. Vous commencez à vous habituer et vous devez partir.
[Français]
Je ne sais pas qui a pensé à des contrats de deux ans pour des poètes, mais vous n'avez pas le temps de faire quoi que ce soit. Pour moi, c'est aberrant. Je ne sais pas qui sont les gens qui ont décidé de cela, mais à mon avis, ils font fausse route.
De plus, je n'aime pas l'idée de l'alternance. Compte tenu de ce que cela coûte et de l'importance de cela dans notre pays, tant chez les francophones que chez les anglophones, je pense qu'il n'y a pas lieu d'avoir une alternance entre le français et l'anglais, à tous les deux ans. C'est ridicule. Si vous voulez mon avis, je crois qu'il serait possible--et je reviens encore à ce que cela coûte, au budget, etc.--d'avoir deux poètes, un francophone et un anglophone, qui pourraient travailler dans l'harmonie et échanger entre eux, et ce, sur une base de cinq ans.
Madame la présidente, je vais peut-être passer pour un imbécile, mais j'aime mieux passer pour un imbécile que de passer nulle part. Alors, c'est ma recommandation.
Je ne sais pas si vous connaissez cette merveilleuse chanson de Gilbert Bécaud--vous ne la connaissez probablement pas parce que c'est très français--:
Quand il est mort le poète, tous ses amis, tous ses amis, tous ses amis pleuraient. |
Quand il est mort le poète... |
Eh bien, si on avait mieux traité le poète de son vivant, il serait mort plus vieux. Voilà ma conclusion.
[Traduction]
M. George Bowering: Oui—et moins de poèmes.
Ce pourrait très bien être une des choses dont je parlerai dans mes recommandations. J'avais entendu parler de l'idée de deux poètes auparavant, et j'avais entendu parler de l'idée de cinq ans auparavant, mais je n'avais jamais encore entendu parler de l'idée de deux poètes pour cinq ans. C'est une idée brillante. C'est une idée fantastique.
Le sénateur Jean Lapointe: Je suis brillant.
M. George Bowering: Je connais deux grands poètes qui vont être les poètes de la semaine. Le nom de l'un d'entre eux est Lapointe.
Des voix : Ah, ah!
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Vous pourriez donc rester, et nous pourrions nommer un francophone au bout de deux ans et demi, et puis nous pourrions changer les deux au bout des cinq ans. Est-ce ce que vous dites? Je pense qu'il nous faudrait cependant modifier la loi.
À (1015)
M. George Bowering: C'est cela le problème. Il vous faudrait aller devant les deux chambres et modifier la loi.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): Mais vous ne pensez pas que ce serait impossible. Le site Web et tout le reste pourraient-ils être partagés? Il n'y aurait pas deux poètes en compétition.
M. George Bowering: Qu'ils appartiennent à la même communauté linguistique ou non, les poètes s'affrontent tout le temps, mais il est étonnant de voir tout ce que nous avons accompli en collaboration. J'aurais adoré passer cinq ans avec Nicole Brossard. J'aurais adoré travailler avec elle dans ce genre de situation. Cela aurait été vraiment bien.
C'est une nouvelle idée. Il y a déjà eu des poètes officiels avant, mais il n'y a jamais eu de copoètes officiels. Le Canada pourrait avoir une grande idée, une notion toute nouvelle. En Belgique, on se dirait peut-être que c'est une bonne idée, et peut-être que la Suisse dirait de même.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est fantastique.
Monsieur Gagnon.
[Français]
M. Marcel Gagnon: Merci, madame la présidente.
Après avoir entendu le sénateur Lapointe, qui est un artiste alors que je n'en suis pas un, je me sens plus à l'aise de vous dire que lorsqu'on m'a parlé du poète du Parlement, moi aussi, je me suis demandé ce qu'il venait faire ici. Toutefois, je peux vous dire que le témoignage de ce matin m'éclaire énormément. Je trouve que vous avez un rôle très intéressant et très utile afin de mettre de la couleur dans la vie en général. Vous parlez du vin; ça pourrait être autre chose. Je comprends que la poésie peut adoucir notre vie et la rendre plus agréable et je vous félicite pour ce travail.
J'endosse, moi aussi, les propos à l'effet que la traduction ne peut pas rendre adéquatement la richesse d'un poème. Il serait probablement préférable d'avoir deux poètes, qui pourraient se compléter: un qui pense en français et un autre qui pense en anglais.
Alors, je vous remercie pour votre travail et pour l'éclairage que vous nous avez donné ce matin. Je n'ai pas d'autres questions à poser car il faut aller voter, mais je vous remercie infiniment pour votre visite et je me félicite d'avoir insisté pour vous rencontrer à ce comité. Je pense qu'on devrait le faire plus régulièrement.
Le sénateur Jean Lapointe: J'ai une dernière remarque très brève, madame la présidente. Je pense qu'il y a des dépenses qui sont faites par le gouvernement actuellement qui sont drôlement plus futiles et moins utiles que ce que vous pouvez apporter, et que les frais associés à votre contribution sont très minimes. Si vous avez besoin d'appuis, je serai là pour vous aider. Je n'ai pas d'argent pour vous aider, mais il y en a peut-être. Je pense que pour la jeunesse de chez nous, tant anglophone que francophone, il y a un avenir merveilleux en poésie et sur le plan culturel, parce que cela apporte énormément. Je crois que d'ici quelques années, si votre travail se poursuit, les poètes auront eu un porte-parole et qu'ils apporteront dans l'avenir beaucoup plus de poésie dans nos vies, ce qui, à mon sens, est nécessaire.
Merci, monsieur.
[Traduction]
M. George Bowering: Je l'espère. Merci.
[Français]
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): C'est une bénédiction parfaite.
[Traduction]
Nous voulons seulement vous remercier de votre vision et de votre leadership comme poète officiel. Personne n'aurait pu penser qu'avec ce tout petit projet de loi il y aurait des sites Web, des anthologies et des tournées de conférences. Vous avez déjà accompli ce qu'à mon avis une décennie de poètes officiels auraient pu espérer.
Merci beaucoup. Nous sommes très heureux de votre comparution devant notre comité. Nous espérons que même venir ici sur la Colline aide un petit peu, pour ce qui est de braquer les spots sur les bonnes choses que le Parlement fait occasionnellement. Je vous remercie donc beaucoup.
M. George Bowering: Merci.
La coprésidente (Mme Carolyn Bennett): La séance est levée.