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Section canadienne de ParlAmericas

Rapport

INTRODUCTION

La Section canadienne de ParlAmericas a assisté à la Réunion annuelle sur le changement climatique organisée par ParlAmericas, intitulée « Action parlementaire pour arrêter le changement climatique » et tenue à Panama, au Panama, du 3 au 5 août 2016. La délégation parlementaire canadienne était composée du sénateur Tobias C. Enverga fils, et de Mme Julie Dzerowicz, députée. M. Cédric Taquet a accompagné la délégation à titre de secrétaire. Il s’agissait de la première Réunion annuelle de ParlAmericas sur les changements climatiques; elle souligne l’importance de renforcer le dialogue et la coopération entre les membres de ParlAmericas pour agir sur le changement climatique.

Réunion à l’ambassade du Canada au Panama

Avant d’assister à l’inauguration officielle de la Réunion annuelle sur le changement climatique, les membres de la délégation parlementaire canadienne se sont entretenus avec M. Michael Redenbach, délégué commercial principal, et Mme Teresita Chavez, analyste de politique. L’ambassadrice Karine Asselin était absente. Les parlementaires ont été informés de l’état des relations entre le Canada et le Panama, des améliorations sociales et économiques récentes au Panama et des relations commerciales entre les deux pays.


LA RÉUNION

Cérémonie d’ouverture

L’assemblée s’est ouverte sur une allocution de bienvenue de M. Elías Castillo, député (Panama) et secrétaire général du Parlement latino-américain et caribéen, qui a remercié les parlementaires de leur présence à cette importante conférence sur le changement climatique. M. Javier Ortega, représentant de l’Assemblée nationale du Panama et membre du conseil d’administration de ParlAmericas, a également souhaité la bienvenue aux délégués. La sénatrice Marcela Guerra (Mexique), présidente de ParlAmericas, a accueilli les délégués à la première Réunion annuelle sur le changement climatique de ParlAmericas. Elle a ensuite présenté l’ambassadrice Patricia Espinosa Cantellano, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a fait ses remarques par message vidéo, et l’honorable Mirei Endara, ministre de l’Environnement du Panama.

La ministre Endara a mentionné que le changement climatique est une réalité au Panama : il modifie son écosystème, malgré le fait que le Panama ne soit responsable que d’un infime pourcentage des émissions mondiales. La ministre a appelé tous les pays à signer l’accord de la COP21 et les plus grandes économies du monde à démontrer comment elles entendent réduire concrètement les émissions de CO2. En conclusion, la ministre a souligné que les pays côtiers comme le Panama seront les premiers à être touchés par le changement climatique et le réchauffement planétaire.

Séances en comité

Après l’inauguration de la première Réunion annuelle sur le changement climatique de ParlAmericas, les délégués ont participé à des séances en comité, qui ont porté sur trois thèmes principaux : (1) Pratiques législatives exemplaires : mesures d’atténuation et d’adaptation relatives au changement climatique; (2) Participation citoyenne : élaboration en commun de stratégies et de ressources éducatives en matière d’environnement; et (3) Perspectives innovantes : mesures scientifiques et réformes politiques visant à freiner le changement climatique.

Séance 1 — Pratiques législatives exemplaires : Mesures d’atténuation et d’adaptation relatives au changement climatique

Animée par M. Harley James Mitchell Morán, expert en droit de l’environnement, la séance a porté sur les nouvelles lois adoptées à Sainte-Lucie et en Argentine, ainsi que sur la mission et les objectifs du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

La ministre de l’Éducation, des Rapports de genre et du Développement durable (Sainte-Lucie), l’honorable Gale Rigobert, a commencé son exposé en affirmant que même si les petites économies insulaires comme Sainte-Lucie ne sont pas aussi coupables que d’autres grands pays, ce sont elles qui seront les plus touchées par les dangers inhérents au changement climatique. Sainte-Lucie soulève cette notion d’inégalité afférente au changement climatique à chaque forum international sur le changement climatique, a souligné la ministre Rigobert.

M. Juan Carlos Villalonga, député (Argentine) et vice-président de la Commission des ressources naturelles et de la conservation de l’environnement humain de la Chambre des députés, a exposé les défis que représente le changement climatique pour les pays en développement et pour l’Argentine. Il a également décrit les mesures législatives adoptées par le parlement argentin à l’égard des objectifs de la COP21.

Mme Mara Angélica Murillo Correa, directrice régionale adjointe du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a expliqué les objectifs et la mission de l’autorité mondiale en matière environnementale, à savoir de fixer l’ordre du jour environnemental mondial, de promouvoir une mise en œuvre cohérente du volet environnement de l’Organisation des Nations Unies, et de favoriser les partenariats entre les pays pour lutter contre le changement climatique.

Séance 2 — Participation citoyenne : élaboration en commun de stratégies et de ressources éducatives en matière d’environnement

Animée par Mme Sandra Lombardo, spécialiste de programme (ONU Femmes), la séance a porté sur la coopération dans l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, sur le caractère essentiel de la participation citoyenne en vue d’adopter des changements de comportements collectifs pour lutter contre le changement climatique, et sur les moyens d’inclure les groupes vulnérables, nettement concernés par le changement climatique, dans la prise de décisions.

Les membres du groupe comprenaient la sénatrice et présidente de la Commission sénatoriale sur l’environnement de Bolivie, Mme Plácida Espinoza Mamani, le député (Colombie) et membre de la Sixième commission (Services publics, Travaux publics et Transport), M. Carlos Eduardo Guevara Villabón, et le député (Équateur) et président de la Commission sur la biodiversité et les ressources naturelles, M. Carlos Eloy Viteri Gualinga.

Mme Mamani a décrit le contraste entre la réalité au quotidien des régions rurales et celle des grandes villes colombiennes, comme Bogota, dans la mise en œuvre de mesures visant à freiner le changement climatique. Elle a discuté de l’initiative dans les grandes villes de la Colombie qui consiste à mettre en œuvre et à favoriser une « culture du vélo », ainsi qu’à encourager activement les citoyens à utiliser le vélo dans leurs activités quotidiennes.

M. Gualinga a expliqué les récentes initiatives législatives de l’Équateur, l’importance du processus de consultation parlementaire pour inclure tous les Équatoriens dans la lutte contre le changement climatique, et l’objectif que s’est fixé son pays de compter de plus en plus sur les énergies renouvelables pour soutenir la demande croissante d’énergie en Équateur.

Séance 3 — Perspectives innovantes : mesures scientifiques et réformes politiques visant à freiner le changement climatique

La troisième et dernière séance de travail a été ouverte par M. Carlos Vargas Lombardo, ingénieur et expert en ressources naturelles et en gestion de l’environnement, qui a présenté les membres du groupe : M. Arnaldo Euclides Giuzzio Benítez, sénateur (Paraguay) et membre de la Commission de l’énergie, des ressources naturelles, de la population, de l’environnement, de la production et du développement durable; Mme Monica Araya, fondatrice et directrice exécutive de Nivela et de Costa Rica Limpia; et M. Amin Asadollahi, chef de l’Atténuation des changements climatiques pour l’Amérique du Nord, à l’Institut international du développement durable.

Mme Monica Araya a commencé son exposé en soulignant que la quasi-totalité de l’électricité au Costa Rica provient de sources d’énergie renouvelables. Les centrales et les barrages hydroélectriques représentent 80 % de l’électricité produite au Costa Rica. Mme Araya a ensuite mis l’accent sur le prochain défi environnemental du Costa Rica : éliminer le pétrole dans les transports. Trente-deux pour cent (32 %) de tous les déplacements au pays sont effectués par des voitures utilisant de l’énergie dérivée des combustibles fossiles. Selon elle, si le Costa Rica a pu investir dans les énergies renouvelables pour sa consommation d’électricité, il pourrait faire la transition du mazout vers une énergie durable et renouvelable dans les transports. Elle a conclu en mentionnant que les combustibles fossiles ne sont plus une option pour le Costa Rica. Il faudra de nouvelles mesures incitatives du gouvernement pour rendre les énergies renouvelables plus efficaces et plus concurrentielles dans le secteur des transports. Mme Araya a également affirmé qu’il incombe à la génération actuelle de relever ce défi environnemental.

L’intervenant suivant, M. Amin Asadollahi, a exposé l’urgence de la situation. Il a mentionné que la situation actuelle est le fait des générations précédentes, qui ont pollué, et le fait que ces pollueurs n’ont pas de comptes à rendre. La génération actuelle et la prochaine génération doivent maintenant payer le prix de cette pollution. Il a ensuite expliqué la situation canadienne et les initiatives provinciales, comme la politique de tarification du carbone en Colombie-Britannique en Alberta, ainsi que le système de plafond d’émissions et le marché du carbone entre le Québec, l’Ontario et la Californie. Selon lui, depuis que la Colombie-Britannique a adopté une politique de tarification du carbone, l’économie de la province a connu une croissance plus rapide que dans le reste du Canada, même si le prix du carbone est en hausse et que les émissions sont en baisse. Il a ajouté que les expériences pratiques illustrent que mettre un prix sur le carbone est logique du point de vue économique. Le plafond d’émissions et le marché du carbone entre le Québec, l’Ontario et la Californie ont créé de toutes nouvelles occasions d’affaires, les entreprises californiennes venant au Québec et en Ontario pour acheter des crédits de carbone. Il a expliqué qu’il est important, pour les économies fortement dépendantes du pétrole, de conserver une longueur d’avance en matière réglementaire, de manière à atténuer les conséquences économiques de l’effondrement du prix du pétrole. Il a conclu en affirmant que le discours au Canada a rapidement évolué; les défis actuels et futurs en matière d’environnement créeront de l’emploi et favoriseront la croissance économique.

Le sénateur Euclides a informé les participants de l’ampleur de la déforestation au Paraguay et de l’importance de maintenir un corridor biologique entre les exploitations agricoles et les réserves protégées pour éviter le cloisonnement de la faune. Il a conclu en mentionnant l’importance de la participation des peuples autochtones au processus législatif du Paraguay pour veiller à ce que les défis environnementaux créent de l’emploi et favorisent la croissance économique dans son pays.

Séance de clôture et remarques finales

Mme Marcela Guerra, sénatrice (Mexique) et présidente de ParlAmericas, a fait des observations finales et a remercié les organisateurs de la réunion, les conférenciers et les participants. Elle a encouragé les parlementaires de ParlAmericas à continuer d’appuyer cet important forum de discussion et de dialogue sur le changement climatique.

À la suite de la troisième et dernière séance, une Déclaration d’engagement a été lue et adoptée par les délégués, en conclusion de la Réunion annuelle sur le changement climatique de ParlAmericas. Le texte de la déclaration se trouve à l’annexe A.

Réunion avec des groupes environnementaux nationaux et internationaux au Panama

La délégation canadienne a rencontré Mme Rita Spadafora, directrice générale de l’Association nationale pour la conservation de la nature au Panama, également nommée ANCON. Mme Spadafora, qui se spécialise dans le suivi et l’évaluation des programmes de développement durable, a expliqué à la délégation canadienne l’ampleur de la déforestation au Panama et son incidence sur le canal de Panama, la source la plus importante de revenus et de croissance économique du pays. L’Association nationale pour la conservation de la nature est la plus ancienne et la plus importante organisation non gouvernementale (ONG) du Panama en matière d’environnement; elle met l’accent sur la promotion de l’éducation en matière d’environnement, en soutenant des projets durables dans les communautés rurales, ainsi que la protection des forêts et de la biodiversité du Panama.

La délégation canadienne s’est également entretenue avec M. Matthew Larsen, directeur, M. W. Owen McMillan, doyen des programmes d’études, et M. Javier Mateo-Vega, doctorant à l’Université McGill et chercheur au Smithsonian Tropical Research Institute (l’institut), à Panama. M. Larson a donné un aperçu du mandat de l’institut, soit d’offrir une plate-forme mondiale pour la recherche tropicale, de former la prochaine génération de scientifiques des tropiques, et d’aider les collectivités locales à protéger les forêts tropicales et la biodiversité du Panama. M. Mateo-Vega a expliqué aux délégués la coopération entre l’Université McGill et l’institut; des doctorants de toutes les régions des Amériques viennent au Panama pour étudier la forêt tropicale. M. Owen McMillan a conclu en exposant la déforestation à large échelle qui a cours au Panama et ses incidences sur les communautés rurales et l’économie.


CONCLUSION

Cette conférence internationale a été une excellente occasion pour la Section canadienne de ParlAmericas de participer activement aux discussions sur le changement climatique et sur l’action parlementaire visant à réduire les émissions mondiales. La délégation tient à remercier le Secrétariat international de ParlAmericas et le siège du Parlement latino-américain et caribéen de leur contribution au succès de l’événement. La délégation remercie également l’ambassade du Canada à Panama pour son soutien et sa participation à cette importante conférence interparlementaire.

Le tout respectueusement soumis,



L’honorable Robert D. Nault, c.p., député
Président
Section canadienne de ParlAmericas