Thème : « La modernisation
des parlements des Caraïbes : forger notre identité »
La République de Trinité-et-Tobago
était bien heureuse d’accueillir la 35e Conférence régionale des
Caraïbes, des Amériques et de l’Atlantique de l’Association parlementaire du
Commonwealth (APC). Étaient présents quatre-vingt-dix-huit (98) délégués,
femmes parlementaires, jeunes parlementaires, observateurs et conjoints provenant
de treize (13) des dix‑huit (18) sections de l’APC, à savoir Anguilla,
Antigua-et-Barbuda, la Barbade, les Bermudes, les îles Caïmans, la
Dominique, la Grenade, le Guyana, la Jamaïque, le Montserrat, Sainte‑Lucie,
Trinité-et-Tobago et les îles Vierges britanniques. Les assemblées législatives
de la Barbade, des îles Britanniques, de la région de la Méditerranée, du
Canada, de la Dominique et de Tobago ont délégué des observateurs à la
Conférence.
La 35e Conférence régionale
a marqué le retour du Parlement jeunesse régional et la tenue de la 3e Conférence
des femmes parlementaires. Des rapports distincts ont été produits pour ces
deux événements.
Le président par intérim de la
République, Son Excellence M. Timothy Hamel-Smith, a inauguré
la Conférence.
Le thème, « La modernisation
des parlements des Caraïbes : forger notre identité », a suscité
de vives discussions sur les sujets suivants :
·Le Parlement, un organisme indépendant –
séparation du pouvoir exécutif du gouvernement.
·L’amélioration de nos démocraties par une
réforme constitutionnelle : un mandat à durée déterminée pour le premier
ministre.
·Que faire pour rendre les parlements plus
accessibles et interactifs pour les citoyens?
·Paver la voie au leadership innovateur au sein
du régime parlementaire.
·Mesures efficaces pour assurer la
responsabilisation et la transparence des gouvernements : des pratiques
exemplaires dans les petits parlements.
·Les parlements régionaux peuvent-ils contribuer
à régler notre problème commun de criminalité et de violence chez les jeunes?
·L’optimisation des comités dans les petits
parlements : est-ce possible?
Ces sujets ont été jugés pertinents
pour favoriser l’avancement de la démocratie parlementaire et le développement
des parlements dans toute la région. Au cours des séances plénières, les
délégués ont dressé une liste de recommandations à l’intention des parlements.
Après chaque journée de discussions,
les participants étaient conviés à des réceptions et à des dîners. La
Conférence s’est terminée par une visite bucolique de l’île voisine, Tobago,
organisée par l’assemblée législative de Tobago.
Le présent rapport contient le texte
des discours prononcés lors de la cérémonie d’ouverture ainsi que les
recommandations et suggestions formulées lors des séances plénières.
Mot de bienvenue de
L’honorable Wade Mark, député
Président de la Chambre des représentants
Son Excellence Monsieur Timothy
Hamel-Smith, Président par intérim de la République de Trinité‑et‑Tobago;
Monsieur le juge en chef Ivor Archie et Madame Archie; Mesdames et Messieurs
les ministres du Cabinet; distingués membres du corps diplomatique; Madame la
sénatrice Lyndira Oudit, vice-présidente du Sénat; Mesdames et Messieurs les
représentants régionaux des Caraïbes, des Amériques et de la région de
l’Atlantique; honorable Dancia Penn, présidente de la Section régionale des
Femmes parlementaires du Commonwealth; distingués membres des parlements des
Caraïbes, des Amériques et de la région de l’Atlantique; Mesdames et Messieurs
les délégués, les observateurs et les invités de marque; Mesdames et Messieurs,
BONJOUR.
Je suis très heureux de vous accueillir
à l’ouverture de la 35e Conférence régionale des Caraïbes, des
Amériques et de l’Atlantique de l’Association parlementaire du Commonwealth.
C’est en effet un honneur pour Trinité-et-Tobago d’accueillir le secrétariat
régional de l’APC et de pouvoir ainsi faciliter au cours des prochains jours
les discussions sur des sujets d’extrême importance pour les parlementaires des
Caraïbes. Je suis également heureux de constater l’intérêt que manifestent les
observateurs internationaux venus assister à la Conférence.
Le thème de la conférence est « La
modernisation des parlements des Caraïbes : forger notre identité ».
La modernisation est devenue l’un des
mots à la mode du siècle dernier, au moment où les pays cherchaient à se
tenir au courant des dernières percées technologiques et scientifiques et
révolutionnaient les méthodes permettant de faciliter la croissance et le
développement. Souvent, pour des institutions comme les parlements, les
changements sont plus lents, mais ils finissent par se produire. Toutefois,
comme le montre le thème de la Conférence régionale de cette année, il est
temps d’étudier sérieusement les changements à apporter à nos parlements.
La mondialisation et la promotion de la
bonne gouvernance ont incité de nombreux parlements à se lancer dans la
modernisation. Ce virage peut prendre de nombreuses formes et il ne se limite
pas au simple développement des technologies de l’information et des communications.
Il comprend également d’autres méthodes pour améliorer et renforcer le
fonctionnement du parlement. De plus, la modernisation englobe l’amélioration
de l’administration, de l’institution, des procédures et même des édifices.
Toutes ces mesures ont pour but d’améliorer les interactions avec les citoyens
et la façon dont les membres des parlements les représentent.
Pour que les parlements conservent un
rôle pertinent dans un monde en constante évolution, il faut trouver des moyens
innovateurs de continuer à répondre aux attentes de la population. À la Chambre
et dans les comités de Trinité-et-Tobago, l’utilisation massive du multimédia
et des technologies de radiodiffusion et de l’information permet d’améliorer
les communications entre le Parlement et le peuple.
Au cours des prochains jours, les
délégués engageront des discussions sur différents aspects de la modernisation
du Parlement, notamment sur les questions suivantes :
§Le Parlement, un organisme indépendant
§Un Parlement plus accessible et plus interactif
pour les électeurs
§L’amélioration de nos démocraties par une
réforme constitutionnelle
§L’amélioration de la transparence et de la
responsabilisation
De plus, le Parlement jeunesse régional
tiendra un débat le mercredi 28 juillet 2010 dans la Chambre rouge du
Parlement. Ce débat portera sur « l’établissement de services nationaux
spécialisés dans la criminalité chez les jeunes au sein des divers ministères
responsables de la sécurité nationale dans la région ». Je suis persuadé
que les jeunes de notre région sauront faire entendre leur voix et défendre
leurs opinions.
Cette Conférence régionale constitue
une autre occasion de rencontrer des parlementaires et d’autres personnes
d’expérience qui, ensemble, sont tout à fait en mesure de nous aider à trouver
des solutions viables aux nombreux problèmes auxquels se heurtent les petits
parlements.
J’invite donc tous les délégués et les
autres personnes présentes à participer pleinement aux discussions et à
contribuer significativement au développement de notre région.
Merci et que Dieu nous bénisse toutes
et tous.
Discours de l’honorable Kamla
Persad-Bissessar, députée
prononcé par l’honorable Nan Rudrawatee Gosein-Ramgoolam, sénatrice
ministre de l’Administration publique
Son Excellence Monsieur Timothy Hamel
Smith, Président par intérim de la République de Trinité-et-Tobago,
Monsieur le juge Ivor Archie, juge en
chef de Trinité-et-Tobago,
Honorable Wade Mark, député, Président
de la Chambre et président de la Conférence,
Mesdames et Messieurs les ministres du
Cabinet,
Distingués membres du corps
diplomatique,
Honorable sénatrice Lyndira Oudit,
vice-présidente du Sénat et coprésidente de la Section trinidadienne de
l’Association parlementaire du Commonwealth,
Monsieur le chef de l’opposition,
Distingués membres du Sénat et membres
de la Chambre des représentants,
Mesdames et Messieurs les membres de
l’Assemblée législative de Tobago,
Distingués représentants régionaux,
Honorable Dancia Penn, présidente de la
section régionale des Femmes parlementaires du Commonwealth,
Distingués délégués et observateurs,
Président de l’Inter Religious
Organisation et Madame Mohammed,
Madame la secrétaire régionale,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs les membres des
médias,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour. Au nom du gouvernement et du
peuple de Trinité‑et‑Tobago, je suis très heureuse de vous
souhaiter la plus cordiale bienvenue sur notre île, vous, distingués
participants à la 35e Conférence régionale des Caraïbes, des
Amériques et de l’Atlantique de l’Association parlementaire du Commonwealth. Je
suis particulièrement fière de vous accueillir ce matin à titre de collègue
parlementaire et de première ministre de Trinité-et-Tobago. Je suis également
extrêmement heureuse de voir qu’après 18 ans, Trinité-et-Tobago
accueille encore une fois la Conférence, à une époque où les femmes et les
jeunes apportent une contribution inestimable à l’évolution de la démocratie
dans notre région.
Hier, j’ai eu l’honneur de m’adresser à
mes collègues, les Femmes parlementaires du Commonwealth, lors de leur
troisième conférence régionale. Comme je leur disais, chacun d’entre nous, à
titre de représentant de la population, a accepté une grande responsabilité.
Nos électeurs nous ont accordé un mandat, celui de mener nos États vers la
prospérité économique, de gouverner nos pays avec transparence et
responsabilité, et de favoriser le développement humain et social. De plus en
plus, Mesdames et Messieurs, nos citoyens exigent également, et avec raison, de
profiter de la liberté d’expression et de participer davantage au processus
démocratique.
Aujourd’hui, les électeurs de
Trinidad-et-Tobago se rendent aux urnes afin de choisir leurs représentants
municipaux pour les trois prochaines années. Ces représentants, qui œuvrent au
cœur de nos communautés, sont bien placés pour évaluer les besoins du peuple et
nous en faire part, à nous les parlementaires, qui sommes investis de la
confiance de la population.
En effet, ce sont nous, les
parlementaires, qui ensemble établissons des lois, surveillons l’État et
représentons le peuple; nous devons veiller à ce que le parlement devienne plus
accessible aux citoyens. Il revient à chaque parlement et à chaque
parlementaire de trouver des stratégies créatives pour renforcer le régime
parlementaire afin de garantir une bonne gouvernance pour le bien-être de tous
les citoyens. Mesdames et Messieurs, on ne saurait trop insister sur le fait
que nous devrions être tenus responsables de nos actions et encore plus de
notre inaction.
Nos gouvernements doivent faire face à
un ralentissement économique mondial, aux changements climatiques et à une
hausse de la criminalité, éradiquer la pauvreté, fournir des logements et des
soins de santé convenables et adapter l’éducation aux réalités du XXIe
siècle. Nous ne devons jamais oublier que les gens nous ont fait confiance. Ils
veulent des solutions, pas des excuses. Ils veulent des résultats rapides et
ils veulent pouvoir donner leur opinion sur les décisions qui les toucheront.
À titre de parlementaires, nous devons
élaborer et mettre en œuvre des politiques et des lois efficaces pour résoudre
ces problèmes et d’autres, et ainsi améliorer le sort de toute la population.
Nous comprenons que les parlements ne gouvernent pas. Toutefois, ce sont eux
qui surveillent le gouvernement, qui est lui-même formé à partir du
Parlement. Ainsi, Mesdames et Messieurs, alors que nous nous apprêtons à
« moderniser les parlements des Caraïbes », j’espère que nous
acceptons tous qu’il nous faut faire de nos parlements les meilleurs
instruments possible pour garantir une gouvernance attentive, responsable et
transparente et un processus législatif fondé sur la représentation.
Toutefois, alors que nous cherchons à
moderniser et à renforcer les parlements, il ne faut pas oublier de reconnaître
et de respecter la séparation des pouvoirs. Selon les Principes de Latimer
House, auxquels nous souscrivons tous, le parlement, l’exécutif et le
judiciaire remplissent des rôles distincts pour garantir la primauté du droit,
la promotion et la protection des droits fondamentaux et l’établissement d’une
bonne gouvernance fondée sur les critères les plus rigoureux en matière
d’honnêteté, de probité et de responsabilité.
Ces Principes prévoient également une
conduite transparente de toutes les affaires publiques, l’indépendance et la
responsabilité de l’appareil judiciaire, une réelle surveillance du
gouvernement par le truchement de divers organismes, la participation de la
société civile et, probablement l’élément le plus important pour nous
aujourd’hui, la nécessité de mettre en place des procédures parlementaires qui
permettent vraiment de veiller à ce que l’exécutif rende des comptes au
Parlement.
Mesdames et Messieurs, le gouvernement
de Trinité-et-Tobago comprend bien qu’il faut établir des mécanismes solides
pour surveiller les gouvernements, car c’est ainsi qu’on augmentera la
confiance du public, qui sera alors plus enclin à accepter les décisions de
leurs représentants. Mesdames et Messieurs, je voudrais promouvoir ici le
renforcement de comités parlementaires. Nous sommes tous conscients que ces
comités se butent actuellement à certains obstacles, plus particulièrement dans
les petits parlements, mais il ne fait aucun doute à mes yeux que les comités
pourraient permettre aux parlements de mieux organiser leurs travaux et d’en
déléguer certains efficacement afin de remplir le mandat que la population leur
a confié.
Au cours des deux prochains jours,
pendant les séances plénières où vous discuterez de mécanismes propres à créer
des parlements dynamiques qui reflètent les lois et les mœurs de nos pays
respectifs, je vous demande de vous rappeler du grand principe de l’Association
parlementaire du Commonwealth : créer une communauté parlementaire
informée, capable d’approfondir l’engagement démocratique et d’encourager la
coopération entre ses assemblées législatives.
C’est en répondant à cet appel
d’engagement démocratique, Mesdames et Messieurs, que nous servirons au mieux
les personnes qui nous ont confié la responsabilité d’améliorer leur qualité de
vie. Il y a tant à faire pour atteindre les objectifs de nos démocraties. Je
vous invite tous à coopérer, à faire part de vos expériences et à étudier le
fonctionnement des autres parlements afin d’influencer vos propres procédures
parlementaires de manière à constamment améliorer les mécanismes démocratiques.
Merci, Mesdames et Messieurs. Je vous
souhaite des discussions intéressantes et fructueuses
Discours de Son Excellence Monsieur
Timothy Hamel-Smith, Président par intérim de la République de
Trinité-et-Tobago lors de l’ouverture de la 35e Conférence régionale
des Caraïbes, des Amériques et de l’Atlantique de l’Association parlementaire
du Commonwealth, tenue au Hyatt Regency, à 9 h le
lundi 26 juillet 2010
Merci, Monsieur le président Jason
Elcock.
Honorable Kamla Persad-Bissessar,
Première Ministre de la République de Trinité‑et‑Tobago, et
Monsieur Gregory Bissessar,
Monsieur le juge en chef Ivor Archie,
et Mme Archie,
Honorable Wade Mark, Président de la
Chambre et président de la Conférence,
Distingués ministres du Cabinet,
Distingués membres du corps
diplomatique,
Madame la sénatrice Lyndira Oudit,
vice-présidente du Sénat,
Distingués membres de l’exécutif des
Caraïbes, des Amériques et de la région de l’Atlantique,
Mesdames et Messieurs les délégués et
observateurs,
Mesdames et Messieurs les membres des
médias,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d’être ici aujourd’hui
et d’avoir été invité à prendre la parole devant un groupe aussi distingué de
représentants régionaux.
La 35e Conférence régionale
de la Section trinidadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth se
tient après que la force de nos démocraties eut été mise à l’épreuve par des
élections nationales tenues récemment. Or, la force de la démocratie
parlementaire dans notre région est grandement attribuable aux travaux de
l’APC. Au fil des ans, l’APC a en effet contribué de bien des manières à créer
une solide communauté parlementaire ici et dans d’autres régions, et à jeter
des ponts entre les différents peuples. Les conférences de l’Association ont
été utilisées avec brio pour atteindre ces objectifs.
J’applaudis les efforts déployés par
l’APC pour que plus de femmes se joignent aux parlements. En effet, les
parlements représentatifs gagnent plus facilement le respect des citoyens que
ceux qui excluent certains groupes. La réunion annuelle de deux jours des
Femmes parlementaires de la région, qui vient tout juste de se conclure,
constitue un élément essentiel des efforts de modernisation de nos parlements.
Je suis convaincu que vos délibérations mèneront à des recommandations qui, si
elles sont adoptées, feront de nos parlements des institutions plus invitantes
et plus accessibles pour le grand public.
Je me joins à tous ceux qui ont
félicité la région d’avoir choisi le thème « La modernisation des
parlements des Caraïbes : forger notre identité ». La modernisation
est un terme vaste qui englobe le concept de progrès et qui sous-entend
l’adaptation aux nouveaux environnements. Je vous encourage donc tous à prendre
conscience du nouvel environnement dans lequel vous pouvez parfois vous trouver
et, malgré le peu de temps que vous avez, à vous concentrer sur les adaptations
essentielles qui nous sont nécessaires à titre de parlementaires et donc de
guides de la population.
Beaucoup reconnaîtront qu’il y a un
mécontentement croissant à l’égard du comportement des parlementaires, ce qui a
suscité, d’une législature à l’autre, de nombreuses critiques à l’endroit de la
politique en général. Les citoyens sont convaincus que les parlementaires sont
trop belliqueux et que cette approche les prive de débats intelligents.
De nos jours, plusieurs suivent les délibérations
des parlementaires dans le confort de leur maison. Il est donc triste de
constater qu’il arrive trop souvent qu’on leur présente surtout des chicanes
politiques, alors que le public, qui est plus averti et éduqué, préférerait des
débats de fond. Les parlementaires doivent toujours être conscients que le ton
qu’ils donnent à leurs délibérations se reflétera au bout du compte dans la
société. Vous avez donc l’énorme responsabilité de veiller à ce que vos paroles
et vos actions demeurent dans les limites de la civilité.
Par conséquent, on observe qu’un nombre
croissant de citoyens semblent se désintéresser des travaux des parlements. Ce
qui est plus inquiétant encore, c’est que la population semble respecter de
moins en moins le parlement. Il est particulièrement préoccupant de constater
que ce sont surtout les jeunes qui considèrent que le parlement est inutile;
nous devons régler ce problème si nous voulons regagner leur intérêt. Le temps
est venu de changer la façon dont nous travaillons, et votre assurance devrait
vous permettre de réfléchir à des moyens d’envisager les travaux parlementaires
d’une manière plus pratique.
J’étais heureux d’entendre les
commentaires de monsieur le Président à propos de l’utilité de vos
délibérations pour améliorer l’efficacité des comités dans les petits
parlements. Au cours de vos discussions sur cet instrument parlementaire
essentiel et les autres moyens de garantir la responsabilisation et la
transparence du gouvernement, vous vous pencherez sans doute sur les procédures
et les structures qui permettront à nos parlements de mieux s’acquitter de leur
rôle de surveillance, et ce, avec plus de professionnalisme.
Les parlementaires devraient faire de
la surveillance l’une de leurs priorités. Pas seulement les membres de
l’opposition, mais aussi les députés ministériels et les indépendants. L’examen
des projets de loi, par exemple, devrait avoir pour but d’améliorer les lois
étudiées par le parlement et non de bloquer leur étude dans le simple but de
faire obstruction. Ce devoir de surveillance doit toutefois être compris et
accepté de tous, des parlementaires eux-mêmes, évidemment, mais aussi du grand
public.
Dans ce contexte, je suis heureux de
noter que vous étudierez des manières d’améliorer l’accessibilité et le caractère
interactif de votre parlement pour les citoyens, qui vivent dans un monde plus
que jamais interconnecté. Nous nous trouvons sans doute à la traîne pour
l’utilisation des technologies de communication modernes, ce qui explique que
nous perdions le contact avec la population. De nos jours, il existe des
technologies de communication intéressantes nous permettant de communiquer avec
les citoyens et de les consulter, mais ces possibilités sont largement
sous-exploitées. J’estime donc qu’il nous faut tirer profit de l’énorme
potentiel des communications électroniques afin de développer la consultation
interactive sur les politiques et les lois avant leur adoption finale. En fait,
je considère que dans les chambres mêmes, l’utilisation des technologies aiderait
grandement à améliorer le texte des projets de loi dont vous êtes saisis.
Vos discussions porteront sur un autre
sujet important, soit les relations entre le parlement et le pouvoir exécutif.
Notre région doit se pencher de toute urgence sur cette question. Les
Principes de Latimer House, élaborés en 1998 et adoptés par plusieurs
parlements dans le monde, constituent un bon point de départ pour ces
discussions. Il est impératif que les parlementaires soient en mesure de
s’acquitter de leurs fonctions législatives et constitutionnelles, sans
entraves illégales et sans être gênés par une trop grande domination du pouvoir
exécutif.
De plus, le Parlement jeunesse
régional, tenu en marge de la Conférence et rassemblant des représentants de
partout dans les Caraïbes, est un événement très prometteur. Les jeunes leaders
de la région y discuteront des mesures que pourraient prendre les gouvernements
des Caraïbes pour s’attaquer au problème de la criminalité chez les jeunes.
Plusieurs personnes participeront de
nouveau au Parlement jeunesse, qui en est à sa septième édition. J’applaudis
cette louable initiative qui vise à faire participer les jeunes à la politique,
de même que les efforts que déploient de nombreux parlements de la région pour
organiser chaque année ces parlements jeunesse.
Nous devons être conscients des
conséquences graves qui surviendront à long terme si nous refusons d’étudier et
de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Nous devons préserver l’utilité
des parlements et veiller à ce que les jeunes ne se désintéressent pas de la
politique. Nous travaillons dans le domaine public : nous ne sommes pas à
l’abri de l’évolution sociale.
En terminant, j’aimerais souhaiter la
plus cordiale des bienvenues à nos visiteurs. Nous sommes heureux de vous accueillir
et j’espère que votre séjour parmi nous sera fructueux.
J’ai maintenant l’honneur de déclarer
ouverte la 35e Conférence régionale des Caraïbes, des Amériques et
de l’Atlantique de l’Association parlementaire du Commonwealth.
Message de remerciement de
l’honorable Lyndira Oudit,
vice-présidente du Sénat et coprésidente de la Section trinidadienne de l’APC
Son Excellence Monsieur Timothy
Hamel-Smith, président par intérim de la République de Trinité‑et‑Tobago;
honorable Kamla Persad-Bissessar, députée et Première Ministre de
Trinité-et-Tobago; Monsieur le juge en chef Ivor Archie; honorable
Wade Mark, député et Président de la Chambre; distingués ministres du
Cabinet; distingués membres du corps diplomatique; Mesdames et Messieurs les
membres du Sénat et les membres de la Chambre des représentants; distingués
membres de l’Assemblée législative de Tobago; Mesdames et Messieurs les
représentants régionaux; honorable Dancia Penn, présidente de la Section
régionale des Femmes parlementaires du Commonwealth; Mesdames et Messieurs les
observateurs et les délégués; Madame la Secrétaire régionale; distingués
invités, visiteurs et membres des médias; Mesdames et Messieurs, BONJOUR.
C’est pour moi un honneur et un grand
plaisir de tout d’abord remercier Son Excellence
Monsieur Timothy Hamel-Smith d’avoir donné le coup d’envoi à cette 35e
Conférence régionale des Caraïbes, des Amériques et de l’Atlantique de
l’Association parlementaire du Commonwealth. Votre présence ici montre bien que
vous vous intéressez toujours au parlement et aux rouages de notre démocratie.
Votre Excellence, nous apprécions
énormément vos brillantes remarques sur les sujets qui seront discutés sous le
thème « La modernisation des parlements des Caraïbes : forger notre
identité ». Nous reconnaissons sans hésitation que la Conférence constitue
pour les représentants ici présents une occasion en or d’influer de manière
significative sur l’évolution de la démocratie dans notre région. Nous avons
entendu ce matin votre appel à la réforme de nos méthodes de travail et je suis
convaincue que vos paroles ont fait réfléchir les délégués et stimulé leur
désir d’engager des discussions sérieuses et constructives. Je vous remercie.
Je souhaite également remercier le
Président de la Chambre, l’honorable Wade Mark, qui a si chaleureusement
accueilli nos invités et sincèrement encouragé les délégués. Il nous a montré
que nous sommes confrontés à une évolution effrénée de la société moderne et
qu’il nous est impossible de continuer sans songer à des réformes. Nous sommes
maintenant bien conscients de la nécessité d’agir.
Je remercie toutes les autres personnes
qui ont pris la parole de leurs discours inspirants. Votre engagement et votre
dévouement contribuent à faire avancer la démocratie.
Au nom du comité exécutif de la Section
trinidadienne de l’APC, je remercie les délégués de tous les pays de s’être
déplacés jusqu’à Port of Spain pour venir discuter de sujets qui sont si
pertinents à cette étape-ci de l’évolution de notre démocratie. Je suis convaincue
que vos délibérations sur des questions d’intérêt commun nous permettront
d’approfondir les valeurs démocratiques et de mieux nous comprendre au sein de
la région.
Nous occuperons les prochains jours à
étudier des façons de moderniser nos parlements. C’est ce que nous demande le
public, qui exige une gouvernance responsable, transparente et coopérative.
C’est ainsi que fonctionne le monde d’aujourd’hui, un monde porté par la
technologie et plus exigeant en ce qui a trait aux résultats et aux
échéanciers.
Il est néanmoins important, alors que
nous tentons d’aller de l’avant, de ne pas perdre de vue notre identité
nationale et régionale. Chers amis, notre région occupe une place unique et
distincte au sein du Commonwealth. De nombreux groupes ethniques, religieux et
culturels y vivent en harmonie; la région est peut-être petite, mais nous
sommes nombreux. Nous pouvons, tant individuellement que collectivement,
montrer au reste du monde le vrai sens de la démocratie pacifique et des
principes communs de la gouvernance durable.
Dans la même veine, j’aimerais aussi
remercier l’honorable Dancia Penn, présidente des Femmes parlementaires du
Commonwealth. Ce groupe a pour mandat d’explorer des stratégies pour augmenter
la présence des femmes dans les parlements et pour qu’on tienne compte de la
problématique des femmes dans toutes les activités et les programmes de l’APC.
Sous la présidence de l’honorable Dancia Penn, les Femmes parlementaires
du Commonwealth se sont déjà rencontrées, et je suis convaincue qu’elles ont eu
des séances de travail très productives et enrichissantes.
Tout le monde est content de la
décision de relancer les rencontres du Parlement jeunesse régional qui a été
prise l’an dernier lors de la Conférence tenue au Guyana. Nous avons hâte
d’accueillir les jeunes participants de la région demain. Le maintien de la démocratie
dans la région dépend de la participation des jeunes puisqu’ils représentent
notre avenir.
Le spectacle de ce matin était
rafraîchissant et charmant. Applaudissons ces jeunes qui ont si bien chanté et
magnifiquement dansé pour nous (applaudissements).
Je m’en voudrais de ne pas souligner
les efforts de ceux qui ont organisé la Conférence. À notre secrétaire
régionale, je dis merci pour vos conseils. Je veux en particulier applaudir et
remercier la coordonnatrice de la Conférence, Madame Lynette Joseph‑Guevara,
ainsi que son équipe dévouée formée d’employés du secrétariat régional et du
Parlement de Trinité-et-Tobago. Merci de votre excellent travail.
Comme vous le savez peut-être, des
élections municipales ont lieu aujourd’hui à Trinité‑et‑Tobago.
Nous sommes extrêmement heureux que tant de monde ait pris le temps de se
joindre à nous pour la cérémonie d’ouverture de ce matin. Nous remercions tous
les dignitaires, parlementaires et représentants des médias présents
aujourd’hui.
Encore une fois, j’encourage tous les
délégués et observateurs à profiter au maximum des discussions qui seront
tenues au cours des prochains jours. J’espère sincèrement que cette Conférence
aboutira à des changements significatifs dans nos parlements respectifs. Je
vous souhaite une conférence des plus fructueuses.
RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
FORMULÉES LORS DE LA 35e CONFÉRENCE DE L’ASSOCIATION
PARLEMENTAIRE DU COMMONWEALTH
Première séance : Le Parlement,
un organisme indépendant
ØIl faut mettre en place des freins et
contrepoids au sein du système de Westminster puisque la « séparation des
pouvoirs » n’est peut-être pas une réalité.
ØLes parlements doivent être indépendants pour
pouvoir fonctionner sans entraves.
ØLa modernisation des parlements des Caraïbes ne
peut être accomplie sans l’indépendance des gouvernements de la région.
ØLes parlements devraient ainsi chercher à
atteindre l’indépendance administrative, l’indépendance institutionnelle et
politique, et l’indépendance financière.
ØUn parlement faible, servile et fragile
constitue une menace pour la démocratie.
Deuxième séance :
L’amélioration de nos démocraties par une réforme constitutionnelle
ØLes parlements évoluent et une réforme
constitutionnelle devient incontournable.
ØUne réforme constitutionnelle devrait forcer le
gouvernement à rendre des comptes, ce qui favoriserait une bonne gouvernance.
ØLes mandats à durée déterminée et les
référendums devraient être considérés comme des éléments cruciaux de la réforme
constitutionnelle.
ØLe processus électoral devrait également être
visé par la réforme étant donné le nombre d’affaires portées devant les
tribunaux.
ØLe système électoral doit être adapté aux
caractéristiques de chaque région.
Troisième séance : Améliorer
l’accessibilité des parlements
ØPermettre aux citoyens d’interagir avec les
parlementaires grâce à la technologie (sites Web, télévision et radio) et aux
forums pour les jeunes, comme le Parlement jeunesse.
ØInformer la population par l’entremise des
écoles, des concours et des médias.
Quatrième séance : Paver la
voie au leadership innovateur
ØL’innovation est nécessaire puisqu’elle est le
moteur de toute expérience et qu’elle provoque le changement.
ØIl faut innover pour améliorer la qualité des
débats, changer le rôle des partis politiques, favoriser l’utilisation de la
technologie, défendre les principes démocratiques et accroître le rôle des
citoyens.
ØIl faut fournir aux parlementaires des
recherchistes attitrés.
ØIl faut modifier les règlements des chambres
pour éliminer certains des obstacles auxquels se heurtent les présidents.
Cinquième séance : Des mesures
efficaces pour assurer la reddition de comptes
ØIl faut établir des systèmes pour lutter contre
la corruption et promouvoir l’honnêteté.
ØIl faut adopter des lois pour renforcer le
commissariat à l’intégrité.
ØIl faut combler les lacunes du modèle de
Westminster pour régler les problèmes liés à l’honnêteté, à la reddition de
comptes et à la transparence.
Sixième séance : Les parlements
de la région peuvent-ils contribuer à régler notre problème de criminalité et
de violence chez les jeunes?
ØRevoir le système d’éducation.
ØÉtablir des programmes au moyen de lois adaptées
aux jeunes.
ØLes parlementaires doivent donner l’exemple par
leur comportement.
ØLes parlementaires devraient s’intéresser de
près aux dossiers des jeunes.
ØIl faut aussi étudier le rôle que joue la
famille dans la criminalité et la violence.
ØIl faut revoir le droit du travail.
ØL’adoption d’une loi antigang peut également
constituer une solution.
Septième séance :
L’optimisation des comités
ØComme les parlements démocratiques dépendent des
comités, il faut les moderniser pour répondre aux besoins de la région.
ØPrévoir des prolongations de mandat.
ØLa présence aux réunions des comités devrait
être obligatoire.
ØIl faut se pencher sur l’état des établissements
de recherche.
Respectueusement
soumis,
M.
Russ Hiebert, député
Président pour M. Joe Preston, député
Section canadienne de
l’Association parlementaire du Commonwealth (APC)