Logo-China-Japan-Joint

ANNEXE A

Notes d’allocution préparées par la Bibliothèque du Parlement pour l’honorable Joseph A. Day, sénateur codirigeant de la délégation canadienne

Coopération économique et commerciale dans un contexte de relance économique pour un développement durable

·        Le développement durable désigne, en général, l'intégration des objectifs environnementaux, économiques et sociaux en regard des besoins actuels et futurs. La prospérité économique est un élément clé du développement durable.

·        La crise financière et économique qui a commencé en 2008 a révélé au jour les faiblesses du monde de la finance et de sa réglementation dans bon nombre de pays. Elle a replongé de nombreux gouvernements dans le déficit (ou les y a enfoncés encore plus), ce qui a provoqué des pertes d’emploi massives, de telle sorte que des millions de personnes risquent de retomber dans la pauvreté.

·        À cause de la crise économique, le commerce mondial a reculé de 12 % en 2009. Par contre, on s’attend à ce qu’il augmente, en volume, de 9,5 % en 2010. L’effondrement du commerce a eu des conséquences désastreuses pour beaucoup de pays les moins avancés (PMA), puisqu’ils dépendent seulement de quelques marchés et produits d’exportation.

·        Ces deux dernières années, la coopération internationale dans l’optique de la relance économique a constitué le thème de diverses rencontres entre pays, notamment celles du G8 et du G20. On a certes proposé beaucoup de solutions, comme l’amélioration de la réglementation, le renforcement de la gouvernance d’entreprise et la promotion de l’innovation à l’échelon national, mais il y a de la place pour une coopération internationale accrue dans le commerce multilatéral.

·        Bien des observateurs ont signalé l’importance du système mis sur pied par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de contribuer à la relance économique mondiale. Les analyses montrent que, chez les PMA, ceux qui sont membres de l’OMC se remettent plus rapidement de la crise.

·        Parce que l’OMC a mis en place des disciplines, ses membres ont su quelles mesures ils étaient autorisés à prendre afin de favoriser leur reprise économique. De plus, ses rapports de suivi leur ont permis de connaître les mesures adoptées ailleurs et ont aussi souligné différentes mesures économiques. L’OMC a laissé entendre qu’il fallait diminuer le recours aux mesures protectionnistes et favoriser le financement du commerce pour que cet élan économique se poursuive.


 

·        L’initiative Aide pour le commerce a été lancée à la Conférence ministérielle de l’OMC à Hong Kong en décembre 2005. Elle vise à aider les pays en développement, surtout les moins avancés, à développer les compétences et l’infrastructure liées au commerce dont ils ont besoin pour tirer avantage de l’ouverture commerciale. Cette initiative est reconnue comme un complément au Programme de Doha pour le développement, qui offre une structure à l’actuelle ronde de négociations relatives au commerce multilatéral.

·        D’après les données de l’OCDE, depuis 2005, les ressources de l’Aide pour le commerce ont augmenté tous les ans d’environ 10 %. En 2008, les engagements pris pour l’aide publique au développement (APD) en matière de commerce se sont chiffrés à 41,7 milliards de dollars américains. Les sommes promises dans le cadre de l’Aide pour le commerce n’ont pas été réduites du fait de la crise économique; elles ont même augmenté plus rapidement que les autres types d’aide au développement. L’OMC a confirmé que 90 % des sommes promises en 2007 ont été versées.

·        Le Canada participe activement à l’initiative Aide pour le commerce à l’échelle bilatérale, régionale et multilatérale. Ses dépenses à ce titre s’élevaient à 500 millions de dollars canadiens durant l’exercice 2007-2008, contre 465 millions en 2006–2007, soit environ 17 % de l’aide totale octroyée par l’Agence canadienne de développement international.

Environnement, pandémies et catastrophes naturelles

·        À mesure que les économies et la population croissent, la capacité de charge environnementale de l’Asie-Pacifique est poussée à sa limite.

·        Lorsqu’on atteint le seuil de catastrophe, les niveaux élevés de pauvreté rendent les habitants de ces régions très vulnérables en cas de catastrophes naturelles et affaiblissent leur résilience.

·        Les changements climatiques augmenteront les risques de catastrophes météorologiques naturelles.

·        Cet été, nous avons déjà constaté la vulnérabilité des sources alimentaires lorsqu’il y a sécheresse et celle des gens appauvris en cas d’inondations. Comme nous l’a toutefois montré l’ouragan Katrina, même les pays et régions riches demeurent vulnérables en cas de catastrophes majeures.

·        Les événements météorologiques de cette ampleur se reproduiront de plus en plus souvent sur notre planète en proie au réchauffement climatique.

·        Les changements climatiques peuvent aussi favoriser la prolifération de maladies infectieuses, même s’il y a encore controverse à ce sujet dans le monde scientifique.

·        On doit réduire les émissions de gaz à effet de serre; il est cependant clair que les négociations internationales avancent lentement, que les objectifs de réduction d’émissions sont inadaptés et que le réchauffement se produira dans une certaine mesure. L’adaptation aux changements climatiques devra donc se faire. Il faut néanmoins s’occuper davantage et plus rapidement de la réduction des émissions.

·        À la Conférence internationale sur les risques de catastrophes qui a eu lieu à Davos en 2010, on a déclaré ce qui suit :

« Le tsunami survenu dans l’océan Indien, l’ouragan Katrina, les récents séismes en Haïti, au Chili et en Chine ou encore les derniers glissements de terrain en Ouganda, voilà autant d’exemples de catastrophes naturelles à grande échelle qui révèlent les disparités à l’échelle mondiale sur le plan de la préparation aux catastrophes ainsi que de l’intervention et de reprise des activités dans ces cas-là[1] ». [traduction]

À cette liste, nous pouvons ajouter les horribles inondations au Pakistan.

·        D’après les données présentées à la Conférence de Davos en 2010, la pauvreté, la famine, les maladies, l’absence d’éducation, la migration forcée et le sous-développement mettent clairement en péril la société et en affaiblissent la résilience[2].

·        Il est impossible d’évaluer et de gérer séparément les multiples risques, car ils sont interreliés. Il faut donc adopter une méthode intégrée de gestion du risque.

·        Il est largement reconnu qu’il faut adopter une telle méthode, mais il est difficile de la mettre en œuvre. Des efforts doivent être faits de toute urgence pour passer de la théorie à la pratique.

Coopération parlementaire entre les membres de l’AIPA et les observateurs

·        Le Canada accorde beaucoup d’importance à la coopération parlementaire, dans le cadre de ses relations internationales. Nous avons un système bien établi d’associations parlementaires et de groupes interparlementaires, et nous sommes très fiers de notre participation à l’AIPA en qualité d’observateur.

·        Même si le Canada a le rôle d’observateur à l’AIPA, nous ne croyons pas que notre participation soit de moindre importance. Grâce à son statut, le Canada peut acquérir des connaissances précieuses sur la région et, en contrepartie, il fait part de son expérience dans les dossiers d’intérêt commun.

·        Mes collègues et moi-même nous réjouissons à l’idée de rencontrer nos homologues de l’Asie du Sud-Est. Ces rencontres annuelles constituent l’occasion idéale de se tenir au courant des événements de la région et d’entretenir nos liens avec nos collègues de cette partie du monde. Ces derniers sont primordiaux pour le maintien de relations saines entre nos pays respectifs.

·        Les visites parlementaires sont essentielles pour ce qui est d’encourager la coopération entre nos pays. Les rencontres avec nos homologues étrangers aident toujours les parlementaires canadiens à comprendre les enjeux et à influencer les politiques gouvernementales. Elles nous permettent de compléter et de renforcer les initiatives diplomatiques du gouvernement et de resserrer nos liens dans la région.

·        L’Asie du Sud-Est gagne en importance aux yeux du Canada. En plus d’être une source croissante d’immigrants au Canada, la région est devenue un partenaire commercial prépondérant.

·        L’augmentation des échanges de personnes, de biens et de services entre le Canada et les pays de l’Asie du Sud-Est a entraîné une coopération accrue dans un grand éventail de domaines.

·        Nous continuons à collaborer aux dossiers d’intérêt commun, notamment ceux sur lesquels ont porté plus particulièrement les réunions de dialogue de cette conférence, à savoir la sécurité régionale et mondiale, le commerce et la coopération économique comme moyens de stimuler la relance économique en vue d’un développement durable ainsi que l’environnement, les pandémies et les catastrophes naturelles.

·        En tant que parlementaires, nous jouons toujours un rôle clé pour ce qui est de faire avancer nos intérêts communs à l’échelle nationale et internationale. Au moyen de rencontres parlementaires comme celle-ci, nous sommes en mesure de comprendre par nous-mêmes les problèmes des pays concernés, et comme représentants directement liés aux personnes touchées par ces défis (nos électeurs), nous occupons une position unique pour proposer des solutions à ces problèmes.

·        Ce fut un plaisir de participer à cette rencontre, et mes collègues et moi-même nous réjouissons à la perspective d’une future collaboration.

Sécurité régionale et mondiale

·        Le Canada se considère de plus en plus comme un pays du Pacifique.

·        Le commerce avec l’Asie-Pacifique est devenu un facteur important de la prospérité économique du pays.

·        De même, l’Asie est devenue une grande source d’immigrants au Canada à la place des pays d’Europe.

·        Le Canada a donc tout intérêt à ce que l’Asie-Pacifique soit stable et prospère.

·        De nos jours, la sécurité régionale devient rapidement un enjeu d’envergure mondiale.

·        Parmi les sujets de préoccupation, on trouve aussi les réfugiés économiques désireux d’améliorer leurs conditions de vie, le terrorisme, la perte des ressources intellectuelles subie par les pays en développement, le déclin et le marasme économique, les luttes intestines, etc.

·        Dans un « village planétaire », les conséquences de ces problèmes ne se font pas juste sentir à l’échelle régionale.

·        Comme l’a fait récemment observer le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, lors du dialogue de Shangri-La :

«[I]l faut se souvenir que la prospérité qu’a connue la région ces dernières décennies – une croissance économique et un développement politique sans précédent – ne va pas de soi. Elle a été possible parce qu’on a clairement choisi de se conformer à des principes que nous croyons essentiels pour maintenir la paix, la prospérité et la stabilité. Il s’agit de notre engagement envers l’ouverture du commerce, un ordre international équitable misant sur les droits et responsabilités des États et la fidélité à la primauté du droit, l’accès libre et universel au patrimoine mondial des océans, de l’air, de l’espace et, maintenant, du cyberespace ainsi que la résolution pacifique des différends.

·        Parce que nous croyons en ces principes, nous avons adopté une ligne de pensée éclairée par des concepts plus étendus et plus subtils qu’il n’était possible par le passé.

·        Aujourd’hui, nous parlons de sécurité humaine, de renforcement des capacités, de caractère sacré de la personne, de multilatéralisme et de la nécessité de tenir les États comptables de leurs actes.

·        La poursuite d’objectifs communs a augmenté et augmente toujours notre sécurité commune.

·        L’Asie-Pacifique connaît encore de grandes difficultés.

·        Parmi celles-ci, on trouve l’émergence de nouvelles puissances et d’États en déroute, la prolifération d’armes de destruction massive et la violence extrémiste.

·        Nous pouvons résoudre ces difficultés si nous collaborons.

Un échec signifierait que nous devrons tous en subir les conséquences, et une réussite signifierait, quant à elle, que nous en profiterons tous.

 



[1]          Global Risk Forum, Conférence internationale sur les risques de catastrophes à Davos en 2010 : Principales conclusions de la conférence, en anglais seulement http://www.idrc.info/userfiles/file/IDRC_Davos_2010_Outcomes_final_ 10082010.pdf

[2]          Ibid.

Haut de page