Rencontre
annuelle du Groupe des femmes parlementaires (2012)
« La
sécurité citoyenne pour les femmes, une fonction parlementaire »
Valparaíso, les
9 et 10 mai 2012
CONSIDÉRANT que les délégués représentant les
quatre régions des Amériques, à savoir l’Amérique du Nord, l’Amérique
centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes, se sont réunis dans le cadre de la
rencontre de 2012 du Groupe des femmes parlementaires de ParlAmericas, les
9 et 10 mai 2012, à Valparaíso, au Chili,
CONSIDÉRANT que cette rencontre avait pour objet de
discuter de la question de la sécurité citoyenne pour les femmes, qui englobe
le phénomène du féminicide, la traite des femmes et des filles et la crise mondiale
des droits de la femme,
CONSIDÉRANT que les participants, femmes et hommes,
ont délibéré sur les causes de la traite des personnes, de la violence fondée
sur le sexe, de la violence au travail, de la violence sexuelle systémique
contre les femmes, de la pauvreté, des politiques et pratiques discriminatoires
(en fonction du sexe, de l’ethnie, du statut de porteur du VIH, de conditions
migratoires, du statut de réfugié ou de personne déplacée, de la grossesse, d’un
handicap, de l’âge (enfants ou aînés), de conditions économiques défavorables, d’un
conflit armé ou de la privation de liberté, de même que de l’accès limité à l’éducation),
CONSIDÉRANT que les participants ont convenu que la
violence fondée sur le sexe, qui touche tant les filles que les femmes sans
distinction d’âge, d’origine ethnique ou de classe économique ou sociale, est
une problématique nécessitant un débat multisectoriel et transnational,
CONSIDÉRANT que les lois actuelles visant à protéger
les femmes et les filles en particulier doivent être appliquées plus
efficacement, et que de nouvelles mesures législatives doivent être adoptées
pour renforcer la capacité législative des États membres,
CONSIDÉRANT qu’il est impératif d’uniformiser les
critères de collecte de données et les protocoles de recherche pour compiler
les statistiques nationales,
CONSIDÉRANT que les participants ont convenu que les
budgets nationaux doivent cadrer avec les priorités gouvernementales,
EN CONSÉQUENCE,
NOUS RECOMMANDONS
1. De réaffirmer les
conventions internationales relatives aux droits de la femme, dont la
Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration de Beijing et le
Programme d’action adoptés par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes,
la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes, la Convention de Belém do Pará, la Convention relative aux droits
de l’enfant, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels, la Conférence internationale sur la population et le développement
(CIPD) et, en particulier, le Protocole additionnel à la Convention des Nations
Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir,
réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des
enfants.
2. De créer un
système pour échanger les expériences positives concrètes. Il est essentiel de
légiférer de manière interactive en faisant intervenir les pouvoirs exécutifs
et législatifs pour approuver des budgets qui vont dans le sens des objectifs
visés. Il faut de plus assurer en permanence la surveillance et l’évaluation
des politiques publiques.
3. De promouvoir,
par le truchement des parlements, l’éducation et les mécanismes de
sensibilisation permettant de prévenir la violence dès le plus jeune âge. Pour
ce faire, il faut définir clairement tous les éléments inhérents à la traite des
personnes et au féminicide afin de favoriser la détection, la prévention et la
poursuite des auteurs de tels crimes.
4. De sensibiliser
les populations à la traite des personnes et à ses causes pour respecter les
lois en vigueur et encourager l’adoption de nouvelles mesures législatives
visant à prévenir la traite des personnes, à poursuivre les trafiquants et à
protéger les droits des victimes et des personnes vulnérables à la traite.
5. D’exercer une
surveillance parlementaire pour que les budgets nationaux soient plus cohérents
en ce qui concerne l’affectation de ressources aux organismes chargés de
prévenir, de détecter et de traiter les cas de violence en fonction du sexe, d’exploitation
au travail et de traite des personnes.
6. En ce qui
concerne les États membres, de redéfinir leurs modèles économiques pour tenir
compte des populations exclues et des personnes plus vulnérables à la traite,
et ce, en considérant les incitatifs économiques qui sous-tendent la traite des
personnes. Pour ce faire, ils devront porter une plus grande attention à la
demande qui alimente le marché de la traite, aux personnes qui sont soupçonnées
de se livrer au trafic d’armes et de stupéfiants, et aux pratiques commerciales
illégales.
Nous tenons à
remercier l’ensemble des participantes et des participants à la rencontre
de 2012 du Groupe des femmes parlementaires pour leur précieuse
contribution à la rédaction de ce document, et nous sommes particulièrement
reconnaissants à la sénatrice Lyndira Oudit, représentante de Trinité‑et‑Tobago,
et à la députée Lucía Alba, représentante de la République
dominicaine, de leurs suggestions.