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ANNEXE A

Allocution de M. Bryon Wilfert à la première séance plénière de la

XXXe Assemblée générale de l’Assemblée
interparlementaire de l’ANASE (AIPA)

4 août 2009

 

Monsieur le Président, Excellences, mesdames et messieurs le délégués, mesdames et messieurs. C’est un immense plaisir de prendre aujourd’hui la parole devant cette l’Assemblée interparlementaire de l’ANASE qui fête son 30e anniversaire. L’heure est à la célébration autant qu’à la réflexion et au renforcement du rôle des parlementaires dans l’ensemble de l’ANASE.  Nous ne représentons pas les gouvernements, mais les peuples. Des populations sans abri, sans eau, sans emploi et, surtout, sans espoir. Tel est le rôle des parlementaires, et cette organisation a une occasion de s’attaquer à ces questions et, en tout cas, de s’appuyer pour cela sur la Charte.

Nous sommes ravis, mon collègue, M. Joe Day, et moi-même d’être de nouveau des vôtres en qualité d’observateurs. Monsieur le Président, observer ne signifie pas que nous allons nous contenter de rester assis à écouter. Nous voulons être de l’action. Le Canada a des liens très, très solides avec cette région, et il les entretient. Il est très important pour les Canadiens de partager l’information et d’examiner les pratiques exemplaires, en particulier en ce qui concerne les questions environnementales, les questions de sécurité, la traite des personnes et, bien entendu, la question des droits de l’homme. Nous voulons, en outre, féliciter le Brunei Darussalam de son accession au statut de membre à part entière de cet organisme. 

J’attends avec impatience le jour où mes amis birmans, où le Myanmar, pourront légitimement prendre leur place dans cette Assemblée, mais il faudra attendre pour cela que les questions de droits de la personne soient réglées et qu’il ait été mis fin à l’incarcération continue d’Aung San Suu Kyi, situation qui, évidemment, nous préoccupe vivement. Nous ne pouvons dire que nous soutenons les droits de la personne et ajouter dans le même souffle que les droits de la personne sont différents ici. C’est pourquoi il existe d’ailleurs à présent une Charte de l’ANASE ayant force obligatoire, et nous devons avancer et aider. Nous devons poursuivre le dialogue, et le Canada a toujours été une autre voix sur le continent nord-américain. 

Nous ne sommes pas les États-Unis. Nous avons un régime parlementaire britannique. Notre approche est différente et nous sommes convaincus qu’il est essentiel de dialoguer pour progresser dans bien des dossiers clés sur lesquels vous vous penchez. Au cours des tout prochains jours et plus particulièrement au cours des discussions multilatérales avec nos collègues sur des questions telles que l’environnement, l’investissement, le commerce et ainsi de suite, nous voulons non seulement vous exposer ce que fait le Canada, mais aussi vous expliquer en quoi nous pouvons vous aider. Nous ne saurions trop vous le dire, nous souhaitons travailler en collaboration avec vous, car nous voulons voir une ANASE vigoureuse et dynamique. 

Il est bon pour le Canada et pour tous les pays du monde que l’ANASE soit dynamique et vigoureuse, et nous avons beaucoup de chance. C’est la huit ou neuvième fois que j’assiste à ces assemblées et je puis vous dire qu’il y a toujours quelque chose de nouveau en ce qui concerne les amitiés que nous nouons, ce que nous ramenons chez nous et cette communication absolument essentielle de l’information. Le Canada a toujours été fermement convaincu que, pour avancer sur le front économique comme sur le front environnemental, nous devons nous communiquer les renseignements. Nous avons vu des problèmes comme celui de l’agent orange au Vietnam, dont nous nous sommes occupés, et nous voulons en parler avec nos amis vietnamiens. Le tsunami – nous avons vécu des situations à propos desquelles nous pouvons fournir des informations sur les alertes rapides. Il est capital que nous le fassions, mais nous sommes des parlementaires, répétons-le, pas des gouvernements. Nous avons donc une occasion unique de nous faire part de données et de promouvoir des lois qui serviront, en fait, cette région. 

Tous les ans, plus de 300 000 personnes originaires de cette région viennent au Canada, ainsi que 2 000 étudiants. Le Canada aimerait accueillir davantage d’étudiants de la région de l’ANASE, de niveau universitaire comme des assemblées nationales et des parlements, qui souhaitent venir y apprendre. Nous pensons posséder les technologies qui feront avancer dans plusieurs domaines de coopération, dans l’agriculture et l’alimentation, les technologies de l’information et des communications, le secteur des services, l’équipement pétrolier et gazier, l’exploitation minière et les métaux.

L’adoption de la Charte de l’ANASE, en décembre 2008, a manifestement doté cette dernière d’un cadre institutionnel propre à faciliter et à renforcer l’intégration régionale.  Plus important encore, nous sommes enchantés de féliciter la toute nouvelle Commission des droits de l’homme de l’ANASE, qui fournit un cadre solide pour la consécration des principes démocratiques ainsi que pour une meilleure protection et une meilleure promotion des droits de la personne, ce qui est tout à fait fondamental dans toute société. 

Les parlementaires canadiens savent qu’en cette ère d’intégration mondiale, les problèmes de sécurité de cette région nous touchent tous, par ricochet, comme sont touchés les habitants des pays concernés, et nous avons vu ce qui s’est regrettablement passé en Indonésie il y a quelques semaines. Nous sommes également concernés. La communication de renseignements sur les organisations terroristes internationales, les menaces contre la sécurité énergétique, le financement du terrorisme, les pandémies, le trafic d’armement et le trafic de stupéfiants – le monde est tout petit.  J’ai pris un vol qui m’a mené de Toronto à Hong Kong en 15 heures, puis un autre qui m’a mené à Bangkok en deux heures et demie. Certains d’entre vous seront sans doute assommés à l’idée de passer dix-sept heures et demie dans des avions, sans compter l’attente entre les vols, mais ce n’est pas vraiment parce que le monde est beaucoup plus petit et ces problèmes sont autant les nôtres que les vôtres. 

Donc, Monsieur le Président, nous sommes très intéressés par le dialogue. Nous aimerions voir recommander, comme je l’ai laissé entendre au Secrétaire général au dîner d’hier soir, de commencer à examiner des thèmes particuliers qui donneraient lieu à des discussions auxquelles les pays observateurs puissent participer. En effet, certains d’entre nous viennent de loin et nous aimerions collaborer plus activement avec vous, dans le cadre d’un véritable partenariat, pour renforcer cette région très importante. Nous vous remercions encore, Monsieur le Président, de la généreuse et chaleureuse hospitalité du peuple thaïlandais. Nous tenons à souligner que les parlementaires canadiens attachent une grande importance à l’ANASE, que nous sommes heureux de faire partie intégrante de l’ANASE et de l’AIPA depuis des années, et que nous continuerons de travailler en collaboration avec ces deux instances afin d’être certains de prêter assistance sur ces questions, dans toute la mesure du possible. Qu’il s’agisse de l’aide apportée par l’intermédiaire de l’Agence canadienne de développement international, de la question de réforme judiciaire ou du renforcement de la région, ce que nous aimerions bien sûr voir, c’est un accord de libre-échange avec les pays de l’ANASE, et nous serons là. Donc, Monsieur le Président, mesdames et messieurs les délégués, je vous remercie de votre attention.

 

 

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