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Annexe

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Atelier parlementaire sur le VIH/sida et les soignants non rémunérés

Organisé par le Parlement de la Barbade

Bridgetown, 4-5 juin 2010

Déclaration à l'occasion de la 9e réunion des ministres des Affaires féminines du Commonwealth

Bridgetown (Barbade), 7-9 juin 2010

Déclaration de Bridgetown

 

Nous, députés du Commonwealth, réunis à Bridgetown pour un atelier parlementaire sur le VIH/sida et les soignants non rémunérés, les 4 et 5 juin 2010, reconnaissons que :

 

Le sida est une maladie dont les répercussions se font le plus cruellement sentir à l’échelle de la vie familiale. À la fin 2008, 33,4 millions de personnes vivaient avec le VIH : près des deux tiers sont des citoyens du Commonwealth et 56 % sont des femmes. Au cœur de la lutte contre le sida se trouvent les 12 millions de personnes ayant un urgent besoin de traitement, de soins et de soutien. Huit millions de personnes ayant besoin de traitement mais n'y ayant pas accès sont soignées à la maison, la plupart du temps par des femmes et des enfants, surtout des filles. Ces aidants naturels sont le facteur manquant de toute recherche de solutions.

 

Nous insistons sur l'urgence de reconnaître le rôle crucial des soignants non rémunérés du VIH au sein des ménages, chaînon indispensable dans le traitement et les soins du VIH dont la contribution invisible demeure non évaluée. Refuser de reconnaître le rôle des soignants non rémunérés entraîne une régression systématique de la qualité de vie des familles.

 

Nous reconnaissons que la crise internationale de la dette publique aura de lourdes conséquences sur les soins et le traitement du VIH. Les restrictions budgétaires hypothéqueront gravement les aspects institutionnels et intersectoriels des soins de santé. C'est pourquoi il sera d'autant plus essentiel de défendre et de protéger les droits de la personne des soignants non rémunérés du VIH. Nous devons impérativement mettre les aidants naturels au cœur de la lutte contre le VIH.

 

Nous reconnaissons en outre que les politiques et les programmes de lutte tiennent rarement compte de l'impact secondaire du VIH et du sida sur les ménages : la transmission mère-enfant du VIH. Les mères séropositives qui n'ont pas accès à des médicaments antirétroviraux sont trop souvent soignées par leurs propres enfants, qui sont ainsi privés de leur chance d'aller à l'école et de mener une vie saine, sur le plan mental et physique. La question est d'autant plus urgente si nous voulons concrétiser les objectifs de développement du millénaire, malheureusement compromis par l'épidémie croissante de sida et la crise de la dette publique.

 

Nous faisons valoir que l'impact du VIH/sida sur les ménages affecte le bien-être de tous les membres du ménage pour les raisons suivantes :

·         il n'existe aucune structure pour tenir compte adéquatement des soignants non rémunérés;

·         nous ne tenons pas compte de leur travail et émettons des hypothèses non fondées sur ce qui constitue ce travail;

·         les systèmes officiels ne pourraient jamais fonctionner sans l’aide des soignants non rémunérés, adultes et enfants, le plus souvent des femmes et des filles;

·         ces soignants sont structurellement et systématiquement exclus des programmes et dispositions budgétaires sur le VIH,

·         à cause de la crise de la dette publique, les pays en développement se voient forcés de réduire la durée des séjours à l’hôpital alors qu'ils sont confrontés à une pénurie de médecins, d'infirmières, de travailleurs de la santé et de soignants, situation exacerbée par le maraudage de main-d'œuvre formée auquel se livrent les pays développés.

 

C’est sous l’angle des droits de la personne qu’il nous faut aborder la question des personnes souffrant de maladies liées au sida et des aidants naturels vivant avec elles. Nous exhortons les pays du Commonwealth à :

1.      élaborer des structures stratégiques pour tenir compte des soignants non rémunérés dans le contexte familial;

2.    élaborer, à l’intention des soignants non rémunérés, des plans d’action exhaustifs appuyés par des lois et s’inscrivant dans des plans holistiques de prévention et de traitement fondés sur des analyses comparatives entre les sexes.

 

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