Dirigée par l’honorable David Smith,
sénateur, ancien président de l’Association interparlementaire
Canada–Royaume-Uni, la délégation était composée des membres suivants :
l’honorable Mike Duffy, sénateur; l’honorable Geoff Regan, cp, député; Raynald
Blais, député; Dean Del Mastro, député, Pat Martin, député, et Stephanie Bond,
secrétaire administrative par intérim de l’Association.
Les objectifs de la visite étaient les
suivants :
·échanger à propos de questions d’intérêt
découlant de l’appartenance commune à des organisations multilatérales comme
l’Association parlementaire du Commonwealth;
·discuter de la dynamique politique actuelle en
Irlande du Nord, en Écosse et au Canada;
·comparer les régimes parlementaires;
·examiner plus à fond le fonctionnement des
parlements en situation de gouvernement minoritaire;
·discuter des relations entre le gouvernement
fédéral et les gouvernements provinciaux au Canada et des pouvoirs de
l’Assemblée d’Irlande du Nord, du Parlement d’Écosse et du Parlement du
Royaume-Uni (Westminster);
·discuter du rôle de la politique partisane et de
l’approbation du budget;
·discuter de la dévolution des pouvoirs et de
toute dévolution future dans les domaines de l’éducation, des langues et des
impôts;
·discuter de l’amélioration de l’infrastructure
parlementaire.
Irlande du Nord
La visite a commencé à Belfast, au
Parlement de Stormont où siège l’Assemblée d’Irlande du Nord, le jour des
festivités de la Saint-Patrick. La soirée organisée par M. William Hay,
député et Président de l’Assemblée d’Irlande du Nord, a permis de souligner les
intérêts communs des citoyens de l’Irlande du Nord. Étaient présents des
invités de marque comme M. Alex Fergusson, député et Président du
Parlement d’Écosse, lord Dafydd Elis Thomas, Président de l’Assemblée galloise
(Welsh Assembly), des députés de l’Irlande du Nord et des dirigeants des
communautés minoritaires ethniques et des organismes qui viennent en aide aux
nouveaux immigrants.
Le thème dominant de la soirée était
l’importance de la diversité et de l’unité dans le pays. Dans son allocution de
clôture, le Président a remercié le Canada de son soutien assidu à l’Assemblée.
On a souligné la contribution du Canada, qui a activement participé à la
formation du personnel de l’Assemblée et fourni des conseils sur la procédure,
l’infrastructure et les programmes. Le Canada a également fait beaucoup pour le
processus de paix. Parmi les Canadiens qui ont joué un rôle de premier plan
dans les efforts de réconciliation figurent le juge William Hoyt, qui siège à
la commission d’enquête sur les événements du Bloody Sunday; le juge à la
retraite de la Cour suprême du Canada Peter Cory, qui a enquêté sur
l’implication des forces de sécurité dans des meurtres sectaires; l’ancien
commissaire adjoint de la GRC Al Hutchinson, qui a occupé le poste de
commissaire à la surveillance de la police et qui est actuellement ombudsman de
la police pour l’Irlande du Nord; et l’ancien chef d’état-major des Forces
armées canadiennes, le général John de Chastelain, qui préside la Commission internationale
sur la démilitarisation depuis 1997. De plus, le Canada a joué un rôle
important dans la formation des agents de la nouvelle force policière de
l’Irlande du Nord et a aussi contribué au Fonds international pour l’Irlande.
La délégation a été accueillie à
Stormont par le Vice-Président de l’Assemblée et député du Sinn Fein, Francie
Molloy. Par la suite, John Stewart, directeur du greffe et des rapports, a
présenté un aperçu des origines et du fonctionnement de l’Assemblée. Il a donné
des précisions sur l’Accord du Vendredi saint, ou Accord de Belfast, d’avril
1998 et sur la première élection de juin 1998. Il a expliqué que l’Assemblée a
siégé de 1999 à 2002 avant d’être suspendue et qu’une deuxième élection a eu
lieu en novembre 2004. L’Accord de St. Andrews a été conclu en octobre 2006. La
troisième élection s’est tenue en mars 2007, et les pouvoirs de l’Assemblée lui
ont été restitués en mai 2007. M. Stewart a salué le Parlement du Canada pour
l’aide fournie à l’Assemblée pendant toutes ces années en matière de formation
et de pratiques exemplaires.
Une discussion a suivi sur le découpage
des circonscriptions ainsi que sur les avantages de la représentation
proportionnelle et des systèmes uninominaux majoritaires à un tour. L’Irlande
du Nord a un système électoral basé sur la représentation proportionnelle,
tandis que le Royaume-Uni fonctionne d’après le système uninominal majoritaire
à un tour. Il a aussi été question du calendrier, des délibérations, du
règlement, de la période des questions et de l’administration de l’Assemblée.
La délégation a rencontré les députés
Simon Hamilton, David McClarty, Nelson McCausland, Stephen Moutray, Sean
Neeson et Robert Coulter à l’occasion d’un déjeuner offert par le Comité
exécutif de la section nord-irlandaise de l’Association parlementaire du
Commonwealth (APC). Après le déjeuner, la délégation a assisté au déroulement
d’une séance plénière de l’Assemblée depuis les tribunes. Les questions orales
du lundi 16 mars étaient adressées à la ministre de l’Éducation.
M. Gareth McGrath, directeur de
l’engagement pour l’Assemblée, a présenté la stratégie d’engagement de
l’Assemblée d’Irlande du Nord. L’Assemblée désire renforcer ses relations avec
la population et définit l’engagement comme le fait de donner une voix à la
population et de lui offrir des moyens de participer au processus démocratique.
Le taux de participation électorale a beaucoup diminué depuis l’élection
précédente, passant de 80 % à 59 %.
Selon M. McGrath, le concept de
l’engagement parlementaire est relativement nouveau en Irlande du Nord en
raison du legs de l’autorité directe, si bien que l’on observe un décalage
entre la politique, la démocratie et la population. Le défi consiste à
instaurer une nouvelle culture démocratique et politique et à la consolider. La
stratégie adoptée à cette fin repose sur quatre principes qui font intervenir
les députés, les comités, les médias, les jeunes et la population en général
par diverses activités de sensibilisation et stratégies de communication. La
délégation canadienne a fait part de son expérience des parlements étudiants et
de l’action auprès des jeunes.
La délégation a eu une discussion
franche et instructive avec des membres des principaux partis politiques de
l’Irlande du Nord. M. David McClarty, député, Parti unioniste d’Ulster; M. Sean
Neeson, député (Alliance); M. Alban Maginess, député (Parti social-démocrate et
travailliste) et M. Mitchel McLaughlin, député (Sinn Fein), ont expliqué en
détail la dynamique politique actuelle de l’Irlande du Nord. Comme on pouvait
s’y attendre, la discussion a surtout porté sur le meurtre scandaleux de deux
soldats et d’un policier commis la semaine précédente par des groupes
dissidents, IRA-continuité et IRA-véritable, et sur la réaction de l’Assemblée.
Chaque député a décrit son parti, son
électorat et la réalité politique au sein de sa circonscription. M. Maginess,
du Parti social-démocrate et travailliste, a parlé de la violence qui sévissait
autrefois dans sa circonscription de Belfast-Nord. Il a ensuite raconté la
renaissance de l’Assemblée en mai 2007, par suite de la conclusion d’un accord
entre le Parti unioniste démocrate et le Sinn Fein, qui assure une plus grande
stabilité à l’Assemblée.
M. McClarty, député du Parti unioniste
d’Ulster, a dit que sa circonscription avait heureusement échappé au pire des
troubles. Il a fait état du caractère multicommunautaire de sa circonscription,
qui jouit d’une importante source de revenu grâce au tourisme qu’attire la
Chaussée des géants. M. McClarty, qui est député depuis 1998, se dit optimiste
quant à l’avenir politique et perçoit chez les partis une volonté d’aller de
l’avant.
M. Sean Neeson, député et ancien chef
de l’Alliance, a parlé de sa longue carrière parlementaire, qui a commencé en
1977. Il a expliqué l’importance de la signature de l’Accord du Vendredi saint.
Il a aussi dit que l’élection d’Anna Lo témoignait de la progression du
multiculturalisme en Irlande du Nord. Mme Lo est la première
parlementaire née en Chine à avoir été élue en Europe. M. Neeson a donné des
précisions sur le vote transculturel, courant dans le système parlementaire de
l’Irlande du Nord, et sur le fait que les petits partis sont exclus de ces
votes. Il a ensuite évoqué les meurtres tragiques des soldats et du policier en
disant que l’important est que les communautés aient protesté à l’unisson
contre ces attentats. Il partage l’optimisme de M. McClarty quant aux
progrès futurs de l’Assemblée.
M. Mitchel Mclaughlin, député et ancien
président du Sinn Fein, a exposé la situation dans sa circonscription, à
prédominance nationaliste, précisant que c’est là qu’a eu lieu le récent
meurtre des soldats. Il a dit envisager avec optimisme, lui aussi, l’avenir de
l’Assemblée et trouver admirables la réaction des dirigeants politiques et le
soutien massif de la population à la cause de la paix. Il a indiqué qu’il n’y a
pas si longtemps, les meurtres auraient entraîné la dissolution de l’Assemblée.
Selon lui, tous les citoyens doivent garder confiance.
Le sénateur Smith s’est réjoui de
l’unité manifestée par les citoyens et les dirigeants politiques, qui ont fait
cause commune avec une ferme conviction. Il a demandé où en était la rédaction
du rapport sur le Bloody Sunday et comment la population allait réagir à la
publication du rapport. Le coût élevé de l’enquête est une question
préoccupante, et il a été question des critiques sur la collecte des éléments
de preuve. On a convenu pour bien des gens, les conclusions du rapport risquent
d’être insatisfaisantes. Le rapport Eames-Bradley a aussi été abordé. La
recommandation visant à dédommager financièrement les familles pour les proches
tués pendant les troubles est très controversée, car un dédommagement est aussi
prévu pour les familles des auteurs des attentats.
Le député Dean Del Mastro a félicité les
politiciens de tous les partis pour leur détermination et pour les progrès
évidents de la démocratie en Irlande du Nord. Il a ensuite fait mention des
murs de la paix et demandé comment la population perçoit ces murs, qui séparent
les communautés à Belfast. Le député Maginness a répondu que ce sont les
dirigeants politiques qui doivent faire abattre les murs et qu’il faut d’abord
chercher à améliorer les services de police communautaire pour gagner la
confiance des citoyens. Le député Sean Neeson s’est dit d’avis qu’un système
scolaire intégré atténuerait l’esprit de ségrégation, estimant que la situation
est en train de changer pour le mieux. Le député McClarty a, à son tour, fait
remarquer que la ségrégation est plus courante dans les centres urbains et moins
répandue dans les circonscriptions comme la sienne, où les élèves sont
regroupés. Le sénateur Mike Duffy a parlé de la technologie qu’utilisent les
jeunes pour établir des liens entre eux. Le député McIaughlin a indiqué que
beaucoup de citoyens s’accrochent à l’idée que les murs offrent une protection,
mais selon lui ils renforcent aussi les divisions. À son avis, la disparition
des murs doit être demandée par les communautés, et non décidée par la classe
politique.
Il a aussi été question du rôle de la
religion à l’école. Le sénateur Smith a présenté un bref historique de la
religion dans le système scolaire des provinces de l’Ontario et du Québec. Tous
se sont entendus sur l’importance d’enseigner toutes les religions.
Le député Raynald Blais a dit que le
défi de l’avenir pour toutes les assemblées est d’affronter la crise
économique. Le député Neeson a convenu que le taux de chômage élevé est un défi
de taille et a dit craindre que la situation ne se détériore encore plus avant
de s’améliorer. Il a aussi indiqué que l’Irlande du Nord devait avoir une
responsabilité fiscale et être stable sur le plan politique pour attirer des
investisseurs. Selon le député McIaughlin, l’Assemblée n’a pas assez
d’autonomie en ce qui concerne la politique budgétaire. L’économie de l’Irlande
du Nord est dominée par les petites et moyennes entreprises, qui souffriront du
ralentissement économique et du transfert du secteur manufacturier vers les
pays en développement.
Le député Pat Martin a félicité les
parlementaires de leur courage face aux défis passés et présents. Il a demandé
s’il y a un désir d’accroître les pouvoirs de l’Assemblée par suite de la
dévolution. Le député McClarty a dit que l’Irlande du Nord devait contrôler les
services de police et le système judiciaire. Ce transfert de pouvoirs devrait
s’opérer sous peu. Le sénateur David Smith a parlé de ses visites antérieures à
Belfast et des améliorations qu’il a observées. Il a été entendu que le climat
actuel au sein de l’Assemblée et de la population de l’Irlande du Nord est très
positif.
La délégation a participé à un dîner
offert par la Commission de l’Assemblée. Étaient présents les députés Robert
Coulter, Paul Butler, Alban Maginness et Stephen Moutray, ainsi que M. Trevor
Reaney, directeur général de l’Assemblée, M. Tony Logue, greffier de la
Commission de l’Assemblée, et M. Stephen Graham, greffier de comité.
La délégation a rencontré M. Tim
Campbell, directeur du Saint Patrick Centre de Downpatrick dans le comté de
Down. Cet organisme sans but lucratif offre chaque année des programmes
d’éducation en matière de réconciliation à des milliers d’enfants
nord-irlandais et administre des programmes pour les jeunes à l’extérieur de
l’Irlande du Nord. L’organisme d’entraide Friends of Saint Patrick s’implante à
l’étranger pour faire connaître les travaux du Centre et la nouvelle Irlande du
Nord.
Écosse
Le programme de la visite a débuté à
Édimbourg par un exposé d’information de M. John Rafferty, consul
honoraire du Canada en Écosse. Celui-ci a parlé de l’évolution récente du
Parlement d’Écosse, notamment de l’abolition des frais de scolarité pour les
étudiants écossais et de la gratuité des soins pour les aînés, deux mesures
extrêmement populaires adoptées depuis la dévolution. M. Rafferty a donné des
explications sur le système électoral et fait état de la complexité du bulletin
de vote dans la dernière élection. Le Parti national écossais, qui est
actuellement au pouvoir, compte tenir un référendum en 2010 sur l’indépendance
de l’Écosse. Il a aussi été question des réserves de pétrole en mer et des
projets d’énergie renouvelable. M. Rafferty a résumé la situation économique de
l’Écosse et les récentes difficultés de la Banque royale d’Écosse. Les systèmes
juridiques de l’Écosse et du Canada ont été confrontés. M. Rafferty a
également précisé que la participation militaire britannique en Iraq et en
Afghanistan n’était pas populaire auprès de la population écossaise. La
délégation a discuté des pêches en Écosse et du projet visant à interdire la
commercialisation des produits dérivés du phoque. On a aussi souligné que la
surpêche pratiquée par des bateaux étrangers continue de poser problème.
Mme Margaret Neal,
secrétaire de la section écossaise de l’Association parlementaire du
Commonwealth (APC), a accueilli la délégation au Parlement d’Écosse. Elle a
fait une présentation exhaustive sur la dévolution, le Parlement d’Écosse et le
gouvernement écossais. Les pouvoirs législatifs et ministériels ont été
transférés en 1999; il s’agissait de confier les pouvoirs législatifs de base
au Parlement d’Écosse et de créer l’exécutif, à savoir le premier ministre et
le Cabinet.
Le Parlement d’Écosse repose sur quatre
principes essentiels, à savoir :
·le Parlement de l’Écosse devrait être
l'incarnation et le reflet du partage des pouvoirs entre le peuple écossais, le
Parlement et l'exécutif d'Écosse;
·l'exécutif devrait être imputable au Parlement
et devrait aussi rendre compte de ses décisions au peuple écossais, tout comme
le Parlement, d'ailleurs;
·le Parlement devrait être accessible, ouvert et
sensible aux besoins du peuple; il devrait aussi concevoir des procédures qui
rendraient possible une approche participative pour l'élaboration, l'examen et
l'analyse des politiques et de la législation;
·dans son fonctionnement et ses nominations, le
Parlement devrait reconnaître la nécessité de favoriser l'égalité des chances
pour tous.
Les pouvoirs du Parlement du
Royaume-Uni (Westminster) en Écosse, appelés pouvoirs réservés, touchent
la Constitution du Royaume-Uni, la politique étrangère, la défense, la
politique économique et monétaire nationale (impôts, TVA, contrôle des
devises), l’immigration et l’asile, la sécurité sociale, le commerce,
l’industrie, le droit du travail, la radiodiffusion, l’énergie, la sécurité
nationale et certaines questions de justice (p. ex., lois sur les drogues;
armes à feu; terrorisme, etc.)
Les pouvoirs du Parlement d’Écosse, pouvoirs
transférés, englobent la santé, l’éducation, le soutien aux entreprises, la
justice et les tribunaux civils et criminels, le maintien de l’ordre,
l’agriculture, les pêches, le transport (de surface), les administrations
locales, le logement et l’aménagement, le tourisme, la culture, le sport, la
protection de l’environnement, le développement communautaire et social et le
pouvoir de modifier les impôts (marge de plus ou moins 3 % sur le taux
d’imposition de base du Royaume-Uni).
Leon Thomson, gestionnaire des affaires
corporatives d’EventScotland, a présenté un survol de Homecoming Scotland 2009,
série d’événements qui mettent en lumière la grande contribution de l’Écosse
dans le monde. Les objectifs sont de générer davantage de visites et de revenus
touristiques, d’intéresser et de mobiliser la diaspora écossaise, de souligner
la contribution remarquable de l’Écosse dans le monde et de susciter la fierté
des Écossais chez eux et à l’étranger. En 2009, l’Écosse accueillera les
visiteurs pour souligner le 250e anniversaire de la naissance de
Robert Burns, l’apport de l’Écosse au golf et au whisky, ses grands esprits,
ses innovations ainsi que sa riche culture et son patrimoine.
La délégation a été invitée à un
déjeuner offert par la section écossaise de l’APC. Étaient présents les députés
Jim Tolson, Nanette Milne, James Kelly et Dave Thomson.
Après le déjeuner, la délégation a rencontré les députés Irene Oldfather,
Charlie Gordon et Michael Matheson, tous membres du Parlement d’Écosse et du
Comité des relations avec l’Europe et l’étranger. Le député Charlie Gordon a
expliqué la structure et le rôle du Comité. Celui-ci a pour mandat d’étudier
les projets de loi des Communautés européennes et d’en faire rapport; de mettre
en œuvre les lois des Communautés européennes; d’étudier les dossiers des
Communautés européennes ou de l’Union européenne; d’amener l’administration
écossaise à établir et à entretenir des liens avec les territoires extérieurs à
l’Écosse, les Communautés européennes (et leurs institutions) et d’autres
organisations internationales; de coordonner les activités internationales de
l’administration écossaise.
Les parlementaires ont échangé leurs
vues sur les relations entre les assemblées provinciales canadiennes et le
parlement fédéral, d’une part, et entre Westminster et le Parlement d’Écosse,
d’autre part. Ils ont discuté des politiques du Parlement européen concernant
l’agriculture, les pêches, les changements climatiques et la chasse aux
phoques. La crise financière, les défis commerciaux et la hausse du chômage
sont les priorités de tous les parlements européens. Il a aussi été question de
la présence actuelle et future de l’OTAN en Afghanistan.
La délégation a rencontré le député
Alex Fergusson, Président du Parlement d’Écosse. Celui-ci a souhaité la
bienvenue à la délégation et parlé de la soirée donnée par le Président Hay à
l’occasion de la Saint-Patrick à Belfast au début de la semaine.
M. Fergusson a loué les efforts de M. Hay pour rapprocher toutes les
communautés de l’Irlande du Nord. Il a également souligné les aimables
remerciements de M. Hay à l’endroit du Canada pour le rôle que le pays a joué
dans la mise sur pied de l’Assemblée d’Irlande du Nord. Il a indiqué qu’en
dépit des récents événements tragiques, les citoyens et les parlementaires de
l’Irlande du Nord sont unis par un désir de paix. La réaction des dirigeants
politiques et des communautés, qui ont refusé l’asile aux criminels, augure
très bien pour la stabilité de l’Irlande du Nord.
M. Fergusson a parlé du climat
intéressant qui régnait en chambre pendant la première moitié de la législature
dans le contexte d’un gouvernement minoritaire. La forte adhésion de la
population à des mesures telles que l’abolition des frais de péage et des frais
de scolarité a fait place à une certaine opposition à l’égard d’autres
politiques gouvernementales. La possibilité d’un référendum sur l’indépendance
a été abordée; selon de récents sondages, beaucoup de citoyens ne semblent pas
tenir l’indépendance pour une priorité en période de difficultés économiques.
Le gouvernement a amorcé une vaste Conversation nationale pour encourager la
population écossaise à prendre une décision éclairée sur son avenir. Il propose
trois grands choix : conserver le régime constitutionnel existant, sans
changement ou presque; élargir les pouvoirs transférés à l’Écosse dans des
secteurs définis au cours de la Conversation nationale; faire le nécessaire
pour que l’Écosse devienne un pays tout à fait indépendant. La Conversation
nationale vise à favoriser le débat sur l’avenir de l’Écosse. En outre, une
commission constitutionnelle dirigée par les partis d’opposition étudie
actuellement toutes les possibilités pour l’avenir constitutionnel de l’Écosse,
sauf l’entière indépendance.
Le sénateur Smith a demandé comment
étaient perçus les députés qui exercent un double mandat, à Westminster et au
Parlement d’Écosse. On lui a répondu d’un commun accord que le double mandat
n’est pas vu d’un bon œil par la population. La délégation a discuté du
programme et de sa présence à la période des questions. Des comparaisons ont
été établies entre le Canada et l’Écosse quant à la structure de la période des
questions et au décorum.
La délégation a participé à un dîner
offert par le Président, Alex Fergusson. Étaient présents les députés Sandra
White, Jamie Stone, David McLetchie, Bill Butler, Frank McAveety et Linda
Fabiani.
À l’occasion d’une rencontre avec les
membres de la Section écossaise de l’APC, le sénateur David Smith a présenté un
exposé sur l’expérience canadienne des parlements en situation de gouvernement
minoritaire. Étaient présents les députés Tricia Marwick, Sandra White, Sarah
Boyack, Pauline McNeill, David Whitton et Murdo Fraser et des fonctionnaires de
l’Assemblée. Il a donné un aperçu des quatre dernières élections, du récent
budget et du projet de coalition. L’Écosse fait l’expérience de son premier
gouvernement de coalition. Au cours des discussions, on a souligné que dans le
contexte d’un gouvernement minoritaire, il convient de se demander si une
élection doit être déclenchée chaque fois que le gouvernement est renversé. En
guise de solution à la menace constante d’élections, on a proposé de limiter
les questions qui font l’objet de votes de confiance. Il a été convenu que les
partis d’opposition jouent un rôle beaucoup plus important lorsque le
gouvernement est minoritaire. Le député Geoff Regan a expliqué le rôle du
gouverneur général dans le déclenchement des élections et la nécessité de
modifier la Constitution pour faire approuver la tenue d’élections à date fixe.
Le député Raynald Blais a parlé du rôle du Bloc québécois dans la défense des
intérêts du Québec. Il a indiqué que la succession de gouvernements
minoritaires dénote l’échec du système fédéral, qui doit être modifié pour se
prêter davantage à la coopération.
Les avantages de la représentation
proportionnelle ont été débattus. Le député Dean Del Mastro a fait état de la
nécessité d’une réforme électorale au Canada et d’une redistribution des
sièges. Une discussion a suivi sur la réforme du Sénat, les élections à date
fixe et la partisanerie accrue au sein des comités. Il a aussi été question de
l’idée de l’indépendance pour l’Écosse et le Québec.
La délégation a assisté à la période
des questions adressées au premier ministre en Chambre.
Un déjeuner de travail a été offert par
le Vice-Président Alasdair Morgan, député. Étaient présents les députés Frank
McAveety, Ted Brocklebank, Linda Fabiani et Jamie Stone. Les délégués ont ainsi
pu continuer d’échanger sur les similitudes et les différences entre les
parlements canadien et écossais. Après le déjeuner, la délégation a rencontré
les députés Gil Paterson, Dave Thompson et Nanette Milne, membres du Comité des
normes, de la procédure et des nominations publiques. Elle a examiné les
nominations parlementaires, le rôle du commissaire à l’éthique et la
déclaration de conflits d’intérêts potentiels. Le Comité oblige les députés à
consigner et à déclarer leurs intérêts à des fins d’ouverture et de
transparence. Les membres du Comité ont expliqué le code d’usages applicables
aux nominations ministérielles. La rencontre a été suivie d’un dîner offert par
des membres de la Section écossaise de l’APC, les députés Christine Grahame, Jamie
McGrigor et Tavish Scott, au cours duquel les participants en ont profité pour
discuter de l’orientation future de l’Association parlementaire du
Commonwealth.
Le dernier jour de la visite, la
délégation a rencontré des représentants de la Bibliothèque nationale de
l’Écosse, qui ont donné un bref exposé sur les liens entre le Canada et
l’Écosse. Un déjeuner a eu lieu avec le Scottish North American Business
Council. M. Brian Taylor, commentateur politique aux Actualités de la BBC, a
fait une présentation sur la situation politique en Écosse. Étaient présents
des membres du Scottish North American Business Council qui travaillent pour
CBI Scotland, BDO Stoy Hayward, Scottish Enterprise, Burness, Metis Partners, Marsh
Ltd, BBC et IOD Scotland.
Après le déjeuner, la délégation a
rencontré MM. James Kennedy, Michael Rosie et Paddy Bort ainsi que des
étudiants du Centre d’études canadiennes de l’Université d’Édimbourg. Paddy
Bort a fait une présentation exhaustive sur l’historique de la dévolution des
pouvoirs. Il a parlé du projet de Conversation nationale et de la mise sur pied
de la Commission constitutionnelle chargée d’examiner les pouvoirs du Parlement
d’Écosse. Michael Rosie a présenté un exposé sur l’identité nationale en
Écosse. L’importance du multiculturalisme au Canada et les liens étroits entre
l’Écosse et le Canada ont été mis en évidence.
En conclusion, la délégation désire
exprimer sa gratitude à M. William Hay, Président de l’Assemblée d’Irlande du Nord,
à M. Alex Fergusson, Président du Parlement d’Écosse, au personnel
parlementaire et aux citoyens pour leur accueil chaleureux tout au long de la
visite officielle. Elle tient aussi à remercier le consul honoraire du Canada
en Écosse, M. John Rafferty, qui a accompagné les membres en leur donnant de
sages et précieux conseils. Elle remercie également Mme Stephanie
Bond, secrétaire administrative par intérim de l’Association interparlementaire
Canada–Royaume-Uni, qui l’a soutenu et aidé dans l’organisation de la visite et
qui l’a aussi accompagné tout au long de son séjour en Irlande du Nord et en
Écosse.
Respectueusement soumis,
M. Dick Harris, député,
président pour
l’hon. David Smith, sénateur,
Chef de la délégation
Association interparlementaire
Canada–Royaume-Uni