L’Association était représentée par
l’honorable Raynell Andreychuk, sénatrice, co‑présidente de
l’Association; l’honorable Mauril Bélanger, C.P., député, co‑président de
l’Association; l’honorable Mobina Jaffer, sénatrice, vice‑présidente; Mme Yasmin
Ratansi, députée, directrice; M. James Bezan, député; et M. David
Christopherson, député. La délégation bénéficiait de l’aide de M. Rémi
Bourgault, secrétaire administratif de l’Association, et de Mme Allison
Goody, conseillère auprès de l’Association.
OBJECTIFS
L’Association parlementaire Canada‑Afrique
a effectué une visite bilatérale dans la République arabe d’Égypte du 4 au
6 mars 2007. Cette visite avait pour but de nouer des liens avec
l’Afrique. Elle avait en outre pour objectif d’engager un dialogue avec des
députés du parlement égyptien, de renforcer la relation entre les
parlementaires canadiens et égyptiens, de promouvoir la connaissance des
membres de l’Association sur un éventail de sujets, dont la politique et les
relations internationales de l’Égypte, les enjeux régionaux et les droits de la
personne, le rôle de l’Égypte au sein de l’Afrique et les positions de l’Égypte
sur les questions africaines, les conflits au Soudan et en Somalie qui sont des
pays voisins, le rôle des institutions régionales comme la Ligue arabe et le
Parlement panafricain et l’impact de ces organismes sur les affaires
africaines, ainsi que le rôle des groupes de la société civile dans le
développement économique et social de l’Égypte. La visite de l’Association en
Égypte était destinée à favoriser la compréhension mutuelle des enjeux
bilatéraux et à collaborer au renforcement et à une meilleure compréhension du
rôle des parlements nationaux pour assurer une gouvernance, une saine gestion
publique, une surveillance et une imputabilité démocratique au Canada et en
Afrique.
Durant leurs rencontres et leurs
sessions d’information, les membres de la délégation se sont intéressés aux
discussions portant sur la relation entre l’Égypte et les pays africains
voisins, son rôle dans le façonnage des affaires africaines et son engagement
auprès des institutions africaines, notamment l’Union africaine (UA) et le
Parlement panafricain (PPA). À leur tour, les membres de la délégation ont
brossé un tableau de l’histoire et du développement de l’Association
parlementaire Canada‑Afrique, ainsi que du travail des réseaux
parlementaires en Afrique et des mécanismes permettant de mobiliser les
parlementaires africains. Ils ont souligné l’implication de l’Association avec
le Parlement panafricain en Afrique du Sud, le développement de ce nouvel
organe parlementaire continental et l’importance de continuer à favoriser les
échanges parlementaires entre le Canada et les pays africains. Les membres de
la délégation ont également souligné l’importance d’accroître la surveillance
parlementaire de l’exécutif, objectif clé de l’Association et créneau favorable
dans ses échanges avec les parlementaires africains.
LA RÉPUBLIQUE ARABE D’ÉGYPTE :
LES PRINCIPAUX ENJEUX
Dans ses relations internationales et
régionales, l’Égypte est à la fois un État de l’Afrique et du Moyen‑Orient.
Pour ce qui est de ses relations avec les États du Moyen‑Orient, l’Égypte
a de tout temps été un joueur clé dans les pourparlers destinés à se pencher
sur le conflit israélo-palestinien, dans le processus de paix au Moyen‑Orient
et dans la gestion des tensions régionales. On considère que l’Égypte a une
influence importante dans les territoires palestiniens et, comme elle a signé
un traité de paix avec Israël en 1979, elle occupe une position unique à titre
d’État arabe dans les négociations régionales.
Au sein du continent africain, l’Égypte
a traditionnellement joué un rôle prépondérant et demeure un joueur régional
important dans l’Est et le Nord de l’Afrique et au sein de l’Union africaine.
Cependant, le rôle de l’Égypte en Afrique a toujours été très complexe.
L’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser définissait sa vision
stratégique de la politique étrangère égyptienne et des intérêts nationaux de
l’Égypte dans les années 1950 et 1960 sous la forme de trois cercles, dont l’un
était centré sur l’Afrique. Au cours de sa visite bilatérale en Égypte, la
délégation a entendu des évaluations laissant supposer que l’influence et
l’intérêt de l’Égypte sur le continent africain et dans les enjeux africains
avaient décliné et(ou) changé comparativement à l’époque du président Nasser.
L’Égypte a des intérêts stratégiques
clés en Afrique et est impliquée politiquement dans certains enjeux, en
particulier ceux qui se rapportent au Soudan voisin, au conflit interne et aux
tentatives de réconciliation politique en Somalie et, élément très important,
l’Égypte a des intérêts cruciaux dans la région du Bassin du Nil, ce qui la
conduit à promouvoir la stabilité dans les pays en bordure du Nil. L’Égypte a
appuyé l’Initiative du Bassin du Nil, qui cherche à favoriser le développement
économique et la sécurité d’approvisionnement en eau dans les pays qui se
partagent le Nil. L’Égypte est un membre actif de l’Union africaine, en
contribuant à la Mission de l’Union africaine au Soudan (Darfour). Sur cette
question, l’Égypte a progressivement exercé une pression de plus en plus forte
sur le gouvernement soudanais en vue de résoudre la crise humanitaire au
Darfour. Cependant, l’Égypte a été critiquée par certains membres de la
communauté internationale pour son laxisme. L’Égypte est l’un des cinq pays
fondateurs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NPDA),
qui a été créé en 2002. En 1980, l’Égypte a mis sur pied un fonds pour la
coopération technique avec l’Afrique. Enfin, l’Égypte est le siège de la Ligue
arabe, organisation régionale qui a été impliquée dans la résolution du conflit
dans la crise du Darfour et dans le conflit interne qui sévit en Somalie.
Sur le plan intérieur, l’Égypte connaît
des défis économiques et politiques ainsi que des problèmes de gouvernance.
L’Égypte est classée au 111e rang
de l’Indice de développement humain des Nations Unies pour 2006. Le PIB du pays
a connu une croissance proche de 5 p. 100 en 2005, mais le revenu per
capita est encore proche de 1 500 $CDN. Officiellement, le taux de
chômage se situe entre 10 et 12 p. 100 de la population, mais les
estimations officieuses sont plus élevées.
L’Égypte compte au total entre 70 et
79 millions d’habitants, dont la majorité ont moins de 25 ans.
L’économie du pays subit la pression de cette population nombreuse et
relativement jeune, surtout en termes d’emploi, d’éducation et de prestation de
services sociaux. Les taux d’inscription dans les établissements d’enseignement
de l’Égypte sont très élevés; cependant, le pays fait face à plusieurs défis en
termes de perfectionnement des compétences, d’emploi des diplômés
universitaires et de correspondance des compétences des diplômés avec les
besoins des secteurs économiques du pays. L’Égypte traverse un processus de
transition à partir d’une économie hautement centralisée et réévalue les fortes
subventions de l’État dans divers secteurs, dont l’alimentation et le vêtement.
Il y a des mesures destinées à privatiser l’économie et à entreprendre des
réformes économiques, mais la diversification demeure un problème. L’Égypte
n’est pas une destination importante pour les investissements étrangers
directs. Toutefois, le secteur du tourisme demeure fort au pays.
L’Égypte a vécu plusieurs événements
politiques importants au cours des dernières années et elle est arrivée à une
importante croisée des chemins. En septembre 2005, le pays a tenu sa première
élection présidentielle avec plusieurs candidats. Le président sortant, Hosni
Mubarak, a été élu pour un cinquième mandat. Même si la tenue d’une élection
présidentielle avec plusieurs candidats a été annoncée comme un progrès
important par de nombreux observateurs étrangers, en termes de démocratisation
de l’Égypte, l’élection a aussi été critiquée pour son manque perçu d’équité.
L’Égypte a également tenu des élections parlementaires en novembre 2005. Fait
notable, au cours de ces élections 88 députés de la Fraternité musulmane, qui
sont reconnus comme des «indépendants», ont remporté des sièges, tandis que le
Parti national démocratique (PND) continue à dominer l’Assemblée populaire
(chambre basse) avec une majorité de 311 sièges. Les observateurs
internationaux n’ont pas été autorisés à surveiller les élections. Lors des élections
parlementaires et présidentielles, le taux de participation a été faible. Par
la suite, les observateurs de l’extérieur ont exprimé des inquiétudes au sujet
de la démobilisation des citoyens en Égypte et du début d’une apathie politique
due à la lenteur des réformes politiques et économiques dans le pays.
L’Égypte continue d’être critiquée par
les organisations non gouvernementales internationales pour son dossier et ses
pratiques en matière de droits humains. Des allégations de détentions arbitraires
et de mauvais traitements de la part des forces de sécurité égyptiennes ont été
faites ainsi que de violation des libertés politiques et civiles Les médias et
le pouvoir judiciaire semblent relativement indépendants. Dans l’ensemble, les
forces nationales militaires et de sécurité de l’Égypte jouent un rôle
important dans le pays. La question qui se pose concerne la succession de
l’actuel président Hosni Mubarak et on se demande s’il y aura une véritable
démocratisation en Égypte, questions qui font l’objet de débats au sein de ce
pays.
La perception du Canada est positive en
Égypte à cause de son passé non colonialiste, de son approche multilatérale des
relations internationales et de son appui au développement économique et social
en Égypte et sur le continent africain. On a également constaté une
augmentation des échanges commerciaux bilatéraux au cours des deux dernières
années.
VISITE ET RENCONTRES
Visite à Ismaïlia et au Canal de
Suez pour voir des projets de développement communautaire – le programme CENACT
(Community Environment Action Project) – appuyé par l’Agence canadienne de
développement international (ACDI)
Les projets du programme CENACT
Le 4 mars, la délégation a fait
une visite extrêmement positive d’une journée dans les régions d’Ismaïlia et du
Canal de Suez, dans un gouvernorat à l’est du Caire, pour voir directement un
développement rural en cours, qui est facilité par l’appui de l’Agence
canadienne de développement international (ACDI) et de ses partenaires
d’exécution. La délégation a eu tout le temps d’observer des exemples
importants du soutien de l’ACDI au développement en Égypte et de prendre
connaissance d’approches novatrices du développement rural qui sont explorées
par les Associations de développement communautaire (ADC) locales.
Le programme CENACT constitue une
approche efficace du développement et de la mobilisation communautaire qui
donne des résultats concrets sur le terrain dans maintes régions, y compris les
régions visitées par la délégation à Abou Halifa et à Abou Attwa dans le
gouvernorat d’Ismaïlia. CENACT est un programme quadriennal (2004‑2008)
conjoint entre l’ACDI et le gouvernement égyptien, plus précisément le
ministère d’État pour les Affaires environnementales. Il est mis en œuvre par
COWATER International Inc., compagnie canadienne de développement qui travaille
en partenariat avec la section des ONG du ministère des Affaires
environnementales. L’ACDI fournit un financement de 5 millions de dollars
durant les quatre années du programme, tandis que le gouvernement égyptien
fournit 5 millions LE [livres égyptiennes] en nature. Le programme CENACT
est destiné à renforcer et à accroître la participation des ONG dans la gestion
environnementale et la viabilité communautaire.
Le programme CENACT vise à atteindre
des résultats dans cinq domaines : l’action communautaire, le
développement de la capacité des ONG, le développement de la capacité des
systèmes de soutien régionaux, le développement de la capacité de la section
des ONG de l’Égypte et l’égalité des sexes. Il appuie des initiatives de
gestion communautaire des déchets, en fournissant aux associations de
développement communautaire des subventions et de l’aide pour entreprendre des
initiatives, en particulier celles qui sont rentables et autosuffisantes,
celles qui génèrent de l’emploi et celles qui facilitent un rôle accru pour les
femmes. En outre, le programme vise à accroître la participation des
gouvernements dans les projets communautaires au niveau des régions et des
gouvernorats, en visant à améliorer les réseaux de soutien régionaux pour de
telles initiatives locales et les ONG locales. Ce programme englobe le
renforcement de la capacité de la section des ONG du Ministère afin qu’elle
puisse prendre les devants pour étendre les projets à d’autres gouvernorats, en
répétant ce programme et en générant d’autres initiatives. On espère que le
programme CENACT pourra constituer un modèle pour élaborer un programme
national. Il a été porté à l’attention des membres de la délégation que le
succès du programme dépendra de l’appui continu du gouvernement.
La délégation a été témoin des progrès
du programme CENACT en vue d’atteindre les buts des projets et elle a pu avoir
des discussions fructueuses avec des intervenants locaux, des agents de
développement et des membres de la collectivité. La délégation a examiné deux
projets communautaires : un projet de gestion des déchets municipaux et un
projet de gestion des déchets agricoles.
·Gestion des déchets municipaux. La délégation a visité un projet de gestion
des déchets solides à Abou Attwa. Ce projet s’occupe du nettoyage des
accumulations insalubres de déchets, fournit des services réguliers de collecte
des déchets aux ménages locaux et génère des emplois et des revenus locaux. Il
s’efforce également de faire prendre davantage conscience du rôle des femmes
dans la prise de décisions et les initiatives communautaires. La délégation a
été en mesure d’observer que cette Association de développement communautaire
(ADC) fournit un éventail de services sociaux, notamment des services de
formation et de perfectionnement des compétences pour les membres de la
collectivité et des services d’enseignement primaire (en maternelle).
·Gestion des déchets agricoles. Habituellement, les déchets agricoles sont brûlés dans les champs,
ce qui contribue aux niveaux élevés de pollution atmosphérique. La
surutilisation d’engrais chimiques et l’élimination des produits agricoles sont
également préjudiciables pour les eaux souterraines et les cultures. Par
conséquent, ces projets de gestion des déchets se concentrent fortement sur le
compostage des déchets agricoles. La délégation a appris que la pollution
atmosphérique a diminué de 50 p. 100 dans la région locale. Au‑delà
des ramifications positives du projet en matière d’environnement, il a
également des résultats économiques positifs. Les produits tirés des déchets
agricoles sont convertis en produits commercialisables, notamment du compost,
de la paille enrichie de nutriments, des produits organiques et même du charbon
de bois qui émet moins de polluants atmosphériques que les méthodes
traditionnelles. Ces initiatives ont généré plus d’emplois, un perfectionnement
des compétences et une prise de décisions à l’échelle locale.
Les membres de la délégation ont été
particulièrement intéressés par l’implication des femmes dans les Associations
de développement communautaire et par la mise en œuvre de ces projets de
gestion des déchets. Les dirigeants du CENACT ont fait remarquer que la
promotion de l’égalité des sexes est l’une des priorités du programme, en plus
de la viabilité économique et de la durabilité environnementale. Ils ont fait
remarquer que les femmes jouent des rôles importants dans l’approche
communautaire.
Dans l’ensemble, les membres de la
délégation ont été impressionnés par les projets du programme CENACT, parce
qu’ils aboutissent à des améliorations tangibles pour la collectivité locale,
reposent sur les principes de la viabilité économique (en mettant sur pied de
petites entreprises) et renforcent la capacité dans la société civile au niveau
local. Les membres de la délégation ont également pris connaissance des défis
auxquels le projet est confronté, notamment la nécessité de surmonter la
résistance à l’égard du rôle des femmes dans la mise en œuvre des projets, la prise
centralisée des décisions dans la région et la capacité limitée des ONG locales
au sein d’un gouvernorat qui est relativement inexpérimenté dans ses relations
de travail avec les ONG.
Rencontre avec le général Abd El
Galil Al Fakharany, gouverneur d’Ismaïlia
Les membres de la délégation ont pu
rencontrer le gouverneur d’Ismaïlia. Ils ont insisté sur l’importance des
projets axés sur la société civile et la collectivité en matière de
développement régional, en utilisant l’exemple du programme CENACT dont le
groupe avait été témoin dans la matinée. La délégation a parlé du projet de
gestion des déchets agricoles, de l’implication positive de la collectivité et
des femmes et de ses applications potentielles au reste du gouvernorat et du
pays. Cependant, ils ont également insisté sur la nécessité d’une implication
gouvernementale de haut niveau pour soutenir et encourager de tels projets et
pour appuyer le renforcement de la capacité des ONG locales. Le gouverneur a
répliqué que les projets soutenus par l’ACDI étaient un modèle pour la
population et que le gouvernorat considère maintenant que les ONG et la société
civile sont des éléments importants du développement local.
Rencontre avec M. Mohamed
Bassiouni, chef du Comité des relations internationales du Conseil Shoura
Au cours de la matinée, la délégation a
rencontré des représentants du Conseil Shoura, la chambre haute du parlement
égyptien. Les représentants du Conseil Shoura avaient à leur tête
M. Mohamed Bassiouni, chef du Comité des relations internationales. Ce
dernier a décrit le travail du comité, qui englobe la sécurité nationale, les
affaires étrangères et les affaires arabes. Des membres du Parlement
panafricain ont également participé aux discussions.
Les membres de la délégation se sont
entretenus avec des membres du Conseil Shoura sur la façon dont le Canada
pourrait aider l’Égypte et le continent africain élargi, y compris l’engagement
auprès de l’Union africaine et du Parlement panafricain et au niveau de la mise
en œuvre du NPDA. Les représentants du Conseil Shoura ont affirmé que l’Égypte
joue un rôle essentiel en Afrique, que l’Égypte est un membre fondateur du NPDA
et que les membres du Conseil Shoura et de l’Assemblée populaire (chambre
basse) de l’Égypte sont membres du Parlement africain. Les membres du Conseil
Shoura ont fait remarquer que les relations internationales de l’Égypte se
concentrent sur les États de l’Afrique de l’Est, en raison de l’importance
prépondérante des ressources hydriques du Nil pour les intérêts de l’Égypte. En
conséquence, l’Égypte est engagée dans plusieurs projets de développement
économique dans la vallée du Nil.
Une discussion a eu lieu à propos de la
crise humanitaire au Darfour. Les membres de la délégation canadienne se sont
dit très inquiets de la persistance de la violence dans la région du Darfour,
de l’accès limité à cette région par les opérations de secours humanitaire et
de la réponse tardive du gouvernement soudanais en vue d’améliorer la crise ou
de permettre une présence accrue des Nations Unies dans la région, plus
précisément sous la forme d’une force de maintien de la paix. L’accent a été
mis sur la nécessité de mettre fin immédiatement à la violence au Darfour et on
a souligné le fait qu’un plan avait déjà été accepté pour faire la transition de
la force initiale de maintien de la paix de l’Union africaine à une mission
plus étendue des Nations Unies, dont la mise en œuvre a été retardée par le
gouvernement du Soudan. La position de l’Égypte vise à renforcer et à accroître
le rôle de l’Union africaine et de la Mission de l’Union africaine au Soudan
(MUAS). Les membres du Conseil Shoura ont affirmé que toute aide ou
intervention extérieure au Darfour doit obtenir l’approbation du gouvernement
soudanais. Le Soudan est très important pour l’Égypte sur le plan stratégique,
en particulier parce que le Nil traverse le Soudan avant d’atteindre l’Égypte.
Une question a été posée sur l’Union africaine et sa mission au Soudan et sur
la façon dont le Canada pourrait venir en aide. En réponse, les représentants
du Conseil Shoura ont fait remarquer que l’UA a besoin de l’aide financière des
pays occidentaux.
Un échange a suivi sur le rôle crucial
du commerce international dans le développement de l’Afrique et de la nécessité
d’implanter le développement économique sur le continent africain. Au cours de
cette discussion, les membres du Conseil Shoura ont fait part de la nécessité
d’encourager des investissements étrangers directs plus nombreux en Égypte et
sur le continent africain et de leur désir de voir le Canada jouer un rôle
encore plus large dans le développement de l’Afrique. À cet égard, ils ont
souligné l’importance de la réputation du Canada comme puissance moyenne et
comme médiateur dans les relations internationales. Enfin, les membres de la
délégation ont parlé de l’instauration essentielle du NPDA et de ses mécanismes
pour accroître l’imputabilité, en particulier le mécanisme d’examen par les
pairs africains. Les membres du Conseil Shoura ont déclaré que le Parlement
panafricain est l’assise du développement en Afrique et qu’il faut accroître le
rôle des parlements en Afrique.
Rencontre avec le Dr Fathi
Sorour, président de l’Assemblée populaire
Les membres de la délégation ont
rencontré le Dr Fathi Sorour, président de l’Assemblée
populaire, chambre basse du parlement égyptien. Il était accompagné de
plusieurs députés de l’Assemblée populaire, dont ceux qui sont membres du
Parlement panafricain.
Les membres de la délégation ont
discuté de la façon dont l’Égypte pourrait jouer un rôle dans le développement
économique de l’Afrique. Le Dr Sorour s’est efforcé de
contrecarrer les perceptions à l’effet que la présence de l’Égypte a régressé
en Afrique, en affirmant qu’elle fait partie de l’Afrique et en décrivant son
rôle historique dans la politique et le développement économique de l’Afrique,
et aussi en faisant remarquer que l’Égypte a appuyé l’instauration du Parlement
panafricain. Des membres de la délégation ont fait remarquer que le Canada a
toujours été engagé sur le continent africain et que la moitié du budget annuel
de l’Agence canadienne de développement international est affecté à l’Afrique.
Ils ont également indiqué que le Canada a instauré en 2002, à la suite du
Sommet du G8 à Kananaskis, le Fonds canadien pour l’Afrique doté de
500 millions de dollars pour appuyer le NPDA. Les parlementaires égyptiens
ont précisé que la présence du Canada en Afrique était la bienvenue et ont
parlé de la nécessité pour les deux pays de collaborer sur un plan plus
bilatéral en Afrique.
Enfin, les parlementaires ont soulevé
la question du statut du citoyen binational canado‑égyptien, M. El‑Attar,
qui est en prison. Les membres de la délégation ont souligné la collaboration
des autorités égyptiennes en vue de permettre aux autorités canadiennes de
rencontrer M. El‑Attar et pour tous les efforts qui ont été
déployés. Ils ont également fait mention de la justice internationale et des
traités humanitaires et ont fait remarquer que c’est dans le meilleur intérêt
des deux pays que le prisonnier soit traité de la manière et selon la justice
accordées à un être humain. Les parlementaires ont poursuivi leurs discussions
au cours d’un déjeuner de travail et les membres de l’Assemblée populaire ont
précisé les amendements proposés à la Constitution de l’Égypte, qui font l’objet
de délibérations au sein du parlement égyptien.
Rencontre avec le Dr Mostafa
El‑Feki, chef du Comité des relations internationales de l’Assemblée
populaire
La délégation a eu une rencontre
productive avec des membres du Comité des relations internationales de
l’Assemblée populaire, centrée sur le rôle de l’Égypte en Afrique et sur les
événements récents en Somalie et au Soudan. Le Dr El‑Feki
et ses collègues ont précisé que l’Égypte appuie le développement économique et
politique de l’Afrique par le biais de l’Union africaine et du Parlement
panafricain. Ils ont décrit l’engagement ferme de l’Égypte avec les dix pays
qui bordent le Bassin du Nil et ont mentionné une réunion récente pour parler
du développement d’un cadre institutionnel en vue de gérer le Nil et de
garantir la sécurité d’approvisionnement en eau pour tous les pays concernés.
Dans le Bassin du Nil, les projets sont financés par la Banque mondiale et
l’ACDI, entre autres donateurs, et le Dr El‑Feki a dit
espérer que ce soutien se poursuivra.
Par la suite, la discussion a porté sur
l’appui du Canada pour les programmes de formation pratique destinés aux
employés du Parlement panafricain et l’engagement constant du Canada à l’égard
du continent africain, qui a été illustré très récemment par la visite du
président de la Chambre dans des pays de l’Afrique de l’Ouest. Enfin, les deux
parties ont convenu que le Canada est un défenseur traditionnel des droits
humains, de la primauté du droit et du multiculturalisme, et qu’il serait
souhaitable d’intensifier la coopération canadienne en Égypte et en Afrique.
Rencontre avec M. Samir Hosni,
directeur du Département de coopération africaine et afro‑arabe, Ligue
arabe (Ligue des États arabes)
La délégation a eu un échange d’idées
extrêmement productif et intéressant avec des représentants égyptiens de la
Ligue arabe. Les discussions ont porté principalement sur la crise humanitaire
au Darfour et sur les événements en Somalie. La Ligue arabe, qui a été fondée
en 1945, est une association régionale de 22 États membres du Nord et de l’Est
de l’Afrique et aussi du Moyen‑Orient. L’Égypte est un joueur influent
dans la Ligue arabe, dont le siège social est au Caire. La Ligue délibère et
adopte des résolutions sur tout un éventail de questions touchant les États membres,
dont l’éducation et les affaires culturelles, les relations internationales et
les conflits internationaux, ainsi que la politique étrangère et la politique
de défense.
M. Hosni a souligné que le Darfour
et la Somalie figurent parmi les priorités à l’ordre du jour de la Ligue arabe.
Il a expliqué pourquoi on n’a pas trouvé jusqu’à maintenant de solution
politique viable à la crise au Darfour. La division entre les groupes au
Darfour constitue un problème, car l’Accord de paix du Darfour n’a pas été signé
par les deux principaux groupes rebelles. Il est extrêmement important de
relancer les pourparlers de paix. Il a souligné qu’il faut accorder un soutien
réel à l’Union africaine pour garantir la sécurité au Darfour et que la Ligue
n’est pas contre le fait d’exercer des pressions sur le gouvernement du Soudan
en vue d’améliorer la situation. Cependant, il a fait remarquer que toute
pression doit être bien pesée afin de contribuer à atteindre un accord de paix
durable pour le Darfour. Le conflit a des dimensions régionales, car il a
débordé vers le Tchad voisin.
Les représentants de la Ligue arabe ont
exposé les grandes lignes de l’Accord d’Addis‑Abeba sur le Darfour, qui a
été signé par le Conseil de sécurité des Nations Unies et par le Conseil de
paix et de sécurité de l’Union africaine. Le plan doit être mis en œuvre en
trois étapes. Aucun échéancier n’est rattaché à l’une
des phases.
1.Un ensemble de mesures d’aide à court terme des
Nations Unies à la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS), impliquant
200 membres du personnel des Nations Unies et un soutien logistique.
2.Un ensemble de mesures d’aide renforcées des
Nations Unies impliquant 17 000 soldats des Nations Unies provenant de
pays africains (si l’Afrique ne peut pas rassembler suffisamment de soldats,
ils viendront d’autres pays membres des Nations Unies).
3.Une opération hybride ou mixte de sécurité
Nations Unies—Union africaine. Un représentant conjoint de l’UA et de l’ONU
relèvera de chaque organisme respectif, la chaîne de commandement relevant en
fin de compte des Nations Unies.
Les représentants de la Ligue arabe ont
fait remarquer que l’Égypte appuie la force hybride, mais qu’il y a des
désaccords techniques entre le gouvernement du Soudan et les Nations Unies à
propos de la provenance et de l’effectif des troupes et du séquencement des
éventuels déploiements. Dans l’ensemble, on désire fortement que les troupes
proposées (des Nations Unies) viennent de pays africains. La conclusion de ces
désaccords semble être que le financement, l’organisation, le soutien technique
et la logistique seront fournis par les Nations Unies, tandis que les soldats
seront fournis par les pays africains.
On a également assisté à une discussion
très fructueuse sur le rôle du Canada en vue de contribuer à résoudre la crise
du Darfour. Le Canada a accordé un soutien financier considérable à la MUAS.
Les représentants égyptiens ont encouragé le Canada à jouer un rôle primordial
dans tous les futurs pourparlers de paix au Darfour et à maintenir son appui
financier et logistique à la MUAS. Ils ont également insisté sur le fait que le
Canada doit exercer des pressions sur les parties au conflit pour finaliser les
pourparlers de paix et devrait être présent lors des discussions futures.
La délégation a demandé des précisions
concernant le statut de l’Accord de paix global qui a été signé entre le
gouvernement du Soudan et l’Armée populaire soudanaise en janvier 2005 dans le
sud du Soudan. On a laissé entendre que cet accord avait été oublié par la
communauté internationale. M. Hosni a rétorqué que la Ligue avait fourni
200 millions de dollars à l’appui de cet accord. Il a également encouragé
fortement une participation canadienne accrue aux efforts de consolidation de
la paix dans le sud du Soudan et a fait remarquer qu’il existe de fortes
possibilités de coopération entre les pays arabes et le Canada dans le sud du
Soudan. D’ici deux ans, le sud du Soudan tiendra un référendum pour déterminer
son avenir politique – à savoir pour devenir ou non un pays indépendant.
La délégation a également engagé les
représentants de la Ligue arabe dans une vaste discussion concernant les
événements survenus récemment en Somalie et les deux parties ont exprimé le
désir sérieux de résoudre le conflit interne en Somalie et d’amorcer le processus
de consolidation de la paix. Elles ont fait remarquer que la Somalie n’a plus
de gouvernement depuis 16 ans, qu’elle a été morcelée par les seigneurs de
guerre et que la formation d’un gouvernement reconnu, le Gouvernement fédéral
transitoire (GFT), à Nairobi en 2004 a été un tournant décisif. Les
représentants de la Ligue arabe ont déclaré que la Ligue soutient complètement
le GFT. Ce dernier, qui a été appuyé par une importante intervention militaire
des troupes éthiopiennes, tente maintenant d’établir son autorité sur les
diverses régions du pays. Les représentants de la Ligue arabe ont également
parlé un peu de la complexité de la situation politique et de la sécurité en
Somalie, mais ont appuyé catégoriquement la nécessité de reconstruire le pays.
À propos du rôle du Canada en Somalie,
les représentants de la Ligue arabe ont exprimé le désir que le Canada devienne
membre du Groupe de contact international (GCI), groupe de pays clés appuyant
la paix et la réconciliation en Somalie. Élément important, il y aura le
16 avril un Congrès national de réconciliation en Somalie, avec des
participants provenant d’un large éventail de la société somali. La Ligue
demande instamment un soutien financier de la communauté internationale pour ce
congrès. Enfin, le groupe a parlé de l’annonce récente à l’effet que l’Union
africaine déploierait une mission de maintien de la paix en Somalie. La mission
exige l’appui financier de la communauté internationale.
Rencontre avec M. Hisham
Kassem, journaliste/éditeur au Caire
La délégation a eu une discussion très
encourageante avec M. Kassem au sujet de l’état des droits humains et des
libertés civiles en Égypte. M. Kassem a dirigé le journal Cairo Times
pendant sept ans et a mis sur pied le premier quotidien indépendant en Égypte
en 50 ans. Il a donné un aperçu détaillé de l’histoire de la politique
égyptienne pendant les régimes des présidents Nasser et Sadate et sous le
mandat de l’actuel président, Hosni Mubarak. Il a souligné le rôle des
militaires dans la société égyptienne et parlé des développements politiques
qui ont affecté le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif, le pouvoir
exécutif et les médias en Égypte au cours des 25 dernières années.
Pour ce qui est de la situation
actuelle en Égypte, M. Kassem a mentionné les défis économiques de
l’Égypte, y compris la nécessité de faire avancer la privatisation des services
étatisés. Le groupe s’est également lancé dans une discussion approfondie des
progrès de la démocratisation en Égypte et des changements intervenus dans la
sphère politique depuis 2001. La délégation a posé des questions sur l’équité
des plus récentes élections parlementaires et présidentielles en Égypte. Enfin,
la délégation a parlé avec M. Kassem des relations internationales de
l’Égypte et de ses liens avec les autres pays africains.
Rencontre avec M. Mohamed
Fayek, secrétaire général, Organisation arabe des droits de l’homme
La délégation a tenu une réunion avec
M. Fayek, secrétaire général de l’Organisation arabe des droits de l’homme.
Les discussions ont surtout porté sur la situation des droits humains en Égypte
et sur le continent africain, sur les événements politiques en Égypte et sur la
crise humanitaire au Darfour.
Le groupe a eu une discussion très
intéressante concernant la situation actuelle au Soudan, à la fois la crise au
Darfour et la guerre civile Nord‑Sud qui dure depuis longtemps.
M. Fayek a fait l’observation intéressante que, en ce qui concerne les
conflits internes et les doléances, le gouvernement du Soudan ne négocie
qu’avec des groupes armés, position qui exclut les autres membres non armés de
la société. Au Darfour, les groupes rebelles ne représentent pas un véritable
mouvement politique ou sociétal. En outre, l’accord entre Khartoum et le sud du
Soudan, par exemple, existe avec l’Armée populaire du Sud Soudan (APS). Le
gouvernement doit se réconcilier avec les autres, pas seulement ceux qui
portent des armes, en particulier avec les partis politiques et les groupes
communautaires. En ce qui concerne le Darfour, le groupe a abordé la décision
récente prise par la Cour criminelle internationale (CCI) d’accuser deux
personnes clés et on a reconnu que la proposition de déployer des troupes des
Nations Unies dans la région du Darfour avait entraîné l’opposition partielle
du gouvernement du Soudan en raison de sa crainte de voir les troupes des
Nations Unies arrêter ces personnes accusées et les transférer à la CCI.
Le groupe a abordé les questions de
consolidation de la paix à long terme au Darfour. Le conflit a débordé sur le
Tchad voisin, alimenté par les problèmes de rareté de l’eau et de droits
fonciers qu’il faut régler. Actuellement, les gens qui se trouvent dans les
camps de réfugiés ont souvent plus de ressources à leur disposition que dans
leurs villages, qui ont été détruits, ce qui pose des problèmes potentiels de
réinstallation.
Séance d’information avec le Conseil
égyptien des affaires étrangères
La délégation a conclu sa visite par
une séance d’information avec le Conseil égyptien des affaires étrangères. En
réponse aux questions du Conseil concernant les politiques du Canada en
Afrique, les membres de la délégation ont parlé de l’engagement du Canada en
Afrique, y compris le Fonds canadien pour l’Afrique doté de 500 millions
de dollars qui a été instauré en 2002 au Sommet du G8 à Kananaskis, et les
hausses annuelles de 8 p. 100 de l’aide publique au développement
(APD) du Canada, dont la moitié est réservée à l’Afrique. Ils ont également
fait remarquer que le Canada essayait de coordonner davantage avec les autres donateurs
en Afrique pour améliorer l’harmonisation et se concentrait sur le soutien aux
ONG.
Une discussion approfondie a porté sur
le rôle de l’Égypte en Afrique. Les membres du Conseil ont abordé les
perceptions à l’effet que le rôle de l’Égypte avait diminué en Afrique depuis
les années 1950 et 1960, en suggérant que, dans bien des cas, l’implication de
l’Égypte dans les affaires africaines est diluée par toute l’attention accordée
au vaste appareil des relations étrangères de l’Égypte avec d’autres pays, en
particulier les États‑Unis et les États du Moyen‑Orient. Élément
très important, le Conseil a mis l’accent sur le Nil, source de la richesse et
de la prospérité de l’Égypte, qui coule et traverse des pays voisins en Afrique
de l’Est, notamment l’Éthiopie et le Soudan. Une proportion importante des
habitants de l’Égypte réside dans des collectivités et des villes situées le
long de la vallée du Nil. Il y a 10 pays dans le Bassin du Nil et les membres
du Conseil ont fait mention du potentiel de coopération institutionnalisée
accrue entre ces pays à propos de la gestion du Nil. L’Égypte commence à mettre
davantage l’accent sur la gestion environnementale du Nil en abordant les
problèmes d’assainissement et de pollution, tout particulièrement en ce qui
concerne l’urbanisation accrue de l’Égypte, et elle espère que ces efforts
pourront servir de modèle régional.
Les membres de la délégation
souhaitaient s’informer sur le Fonds égyptien pour la coopération avec
l’Afrique et les membres du Conseil ont insisté pour dire que c’est la pierre
angulaire de l’engagement de l’Égypte avec le continent. Le Fonds est appuyé
par le ministère égyptien des Affaires étrangères avec un crédit de
12 millions de livres égyptiennes. Le Fonds est destiné à fournir une
assistance technique et à améliorer la coopération bilatérale de l’Égypte avec
les pays africains individuels et avec les régions en Afrique. Par exemple, le
Fonds a contribué à la formation des sages‑femmes du Darfour au Caire.
Les membres du Conseil ont exprimé le désir d’obtenir davantage de ressources
financières pour le Fonds et ont fait remarquer que l’Égypte a un partenariat
avec le Japon et la Norvège à l’intérieur du Fonds. D’autres exemples
d’initiatives prises par le Fonds englobent l’aide alimentaire au Niger pour surmonter
les récentes catastrophes naturelles et les périodes de sécheresse,
l’organisation en 2006 d’un cours de formation sur la désertification et les
technologies agricoles modernes en vue d’améliorer la production agricole, des
bourses destinées à des étudiants africains en vue d’étudier dans des
universités égyptiennes et l’organisation d’un cours de formation pour la force
policière du Liberia.
Enfin, en discutant avec la délégation
de la situation récente en Somalie, les membres du Conseil ont fait remarquer
que l’Égypte appuyait la charte transitoire et le gouvernement reconnu en
Somalie et ont exprimé le désir que toutes les puissances et tous les acteurs
politiques soient invités au prochain Congrès national de réconciliation.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES
Le premier jour de la visite, la
délégation a assisté à une séance d’information avec M. Philip MacKinnon,
ambassadeur du Canada en Égypte, à la résidence officielle. Cette réunion a
couvert la situation intérieure de l’Égypte et ses relations avec le continent
africain et a permis de souligner les faits saillants de l’engagement
historique et actuel du Canada avec l’Égypte et de la situation des relations
bilatérales.
Une discussion a porté sur l’importance
de la durabilité environnementale en Égypte et dans la région voisine du Nord
et de l’Est de l’Afrique, ainsi que sur l’importance du Nil. La délégation a
posé de nombreuses questions concernant la situation politique et la qualité de
vie en Égypte. L’importance croissante de la religion en Égypte a été abordée,
tout comme la crise au Darfour (ouest du Soudan).
Enfin, les membres de la délégation ont
obtenu de l’Ambassadeur une mise à jour sur la situation de M. El‑Attar
— citoyen binational canado‑égyptien qui est actuellement emprisonné et
fait face à des accusations en Égypte —, sur son procès récent et imminent, sur
l’accès de l’Ambassade à ce prisonnier et sur les réponses aux inquiétudes des
membres de la délégation à propos de la procédure établie et du traitement
raisonnable en vertu de la loi.
À la fin de leur visite dans les
régions d’Ismaïlia et du Canal de Suez, les membres de la délégation ont
participé à un déjeuner de travail avec des interlocuteurs locaux. Le groupe a
parlé des liens bilatéraux entre le Canada et l’Égypte et des questions
concernant les entreprises locales et le développement local.
Durant son séjour au Caire, la
délégation a eu un échange productif sur les relations bilatérales et
commerciales entre le Canada et l’Égypte lors d’un dîner avec le Conseil
d’affaires Canada‑Égypte et avec le ministre égyptien des Affaires
juridiques.
CONCLUSION
Dans l’ensemble, la visite bilatérale
en Égypte de la délégation a été un succès pour ce qui est de promouvoir les
objectifs déclarés de l’Association parlementaire Canada‑Afrique :
améliorer les relations et les échanges entre les parlementaires canadiens et
africains, contribuer à renforcer les parlements en Afrique et le rôle
parlementaire de surveillance de l’exécutif, favoriser des relations
bilatérales solides entre le Canada et les pays africains, promouvoir la
démocratie et la bonne gouvernance en Afrique et favoriser, chez les
parlementaires canadiens, une meilleure connaissance et une meilleure
compréhension des développements importants en matière de politique, d’économie
et de sécurité sur le continent africain.
Pour promouvoir les objectifs de
l’Association visant à renforcer les relations parlementaires aux niveaux
national, régional et bilatéral, et aussi avec le Parlement panafricain et les
assemblées régionales de l’Union africaine, l’Association effectue des visites
bilatérales dans des pays clés de l’Afrique. En tant que membre fondateur du
NPDA et en tant que pays très peuplé ayant d’importants intérêts politiques et
économiques dans le développement de l’Afrique, l’Égypte offre une occasion
importante aux membres de l’Association de s’informer sur l’environnement
politique interne complexe de l’Égypte, l’histoire de l’implication de l’Égypte
en Afrique, l’implication de l’Égypte au sein de l’Union africaine, du Parlement
panafricain et de la Ligue arabe, ses relations importantes avec les pays
africains dans la région du Bassin du Nil, son appui financier au développement
en Afrique et sur les événements en Somalie et au Soudan.
La visite a permis aux parlementaires
canadiens de tisser des liens précieux avec des parlementaires égyptiens et des
membres de la société civile égyptienne. Elle a également permis de souligner
le rôle important que joue le Canada en Égypte en matière de développement, par
le biais de l’Agence canadienne de développement international, et la nécessité
pour le Canada de continuer à appuyer des projets mettant l’accent sur la
durabilité environnementale, le développement économique et l’égalité des sexes
en Égypte. Enfin, la visite de l’Association a mis en lumière d’importants
enjeux concernant la situation incertaine des droits humains et de la
démocratisation en Égypte qui, dans sa progression, peut être aidée par
d’autres échanges avec le Canada au niveau parlementaire.
REMERCIEMENTS
La délégation tient à exprimer sa
gratitude au personnel de l’Ambassade du Canada en Égypte pour son aide en vue
d’organiser la visite et les rencontres. La délégation tient à remercier
M. Philip MacKinnon, ambassadeur du Canada en Égypte, M. Christopher
Hull, conseiller (politique), Mme Eman Omran, chef de programme PME, et Mme Nevine
Osman, agente politique et économique, pour leur appui et leur disponibilité
pendant cette visite.
Respectueusement
soumis,
La coprésidente,
L’hon. Raynell Andreychuk, sénatrice
Association parlementaire
Canada-Afrique
Le coprésident¸
L’hon. Mauril Bélanger, C.P. député
Association parlementaire
Canada-Afrique