CONFÉRENCE
DES PARLEMENTAIRES DE LA RÉGION ARCTIQUE
COMITÉ PERMANENT DES PARLEMENTAIRES DE LA
RÉGION ARCTIQUE
RÉUNION À STOCKHOLM
Le 14 février 2012
Lieu : Riksdagen (le Parlement suédois)
Skandiasalen (entrée :
Mynttorget 1)
Ébauche
du procès-verbal
1.ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET DES POINTS PROPOSÉS À L’ORDRE DU JOUR
Décision
Le
Comité adopte l’ordre du jour et les points proposés à l’ordre du jour.
2.ADOPTION DE L’ÉBAUCHE DU PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION DU CPPRA
TENUE À SYKTYVKAR LE 27 SEPTEMBRE 2011
Décision
Le Comité approuve le procès-verbal de la réunion du CPPRA à
Syktyvkar le 27 septembre 2011.
3.GESTION ÉCOSYSTÉMIQUE DANS LA RÉGION ARCTIQUE
M. Alf Håkon Hoel, directeur régional, Institut de recherche marine, en Norvège,
présente la gestion écosystémique aux membres du Comité. L’intervention de
M. Hoel comprend deux parties : la définition de la gestion
écosystémique et le rôle du Conseil de l’Arctique dans la gestion
écosystémique.
La gestion écosystémique est en cours d’élaboration. Des pressions
croissantes s’exercent sur le milieu arctique. La gestion écosystémique permet
de concilier les diverses utilisations et préoccupations.
Dix-sept (17) Grands écosystèmes marins ont été recensés dans
l’Arctique. Dans le cadre de la gestion écosystémique, nous devons recenser et
surveiller des composantes importantes, allant du plancton aux mammifères
marins.
Nous devons comprendre et surveiller l’incidence des changements
climatiques, des activités économiques, des divers polluants et des nouvelles
espèces qui envahissent les eaux ainsi que les conséquences de tous ces
facteurs sur les écosystèmes. La gestion écosystémique s’apprête à calculer
l’effet global de la charge totale sur l’environnement découlant de tous les
divers facteurs recensés. Pour ce faire, il est nécessaire de tenir compte des
secteurs préoccupants, comme les frayères, et de les définir. Ce processus
devrait donner lieu à des décisions comme les aires marines protégées ou la
création d’un plan de gestion de l’espace (gestion écosystémique).
Les activités du Conseil de l’Arctique et les activités en matière
de gestion écosystémique augmentent. Les raisons incitant le Conseil de
l’Arctique à accomplir des activités de gestion écosystémique sont notamment
les changements climatiques, les activités économiques croissantes, les
approches intégrées, les obligations internationales (comme le Sommet mondial
pour le développement durable) et les enseignements mutuels que peuvent en
tirer les pays.
Le « Plan stratégique pour le milieu marin arctique de
2004 » représentait un point de départ important pour le Conseil de
l’Arctique. Ce plan est en train d’être révisé en vue de la réunion
ministérielle de 2013. Dans le cadre de ce processus, un groupe d’experts
sur les écosystèmes est en train d’établir une carte des Grands écosystèmes
marins dans l’Arctique.
En 2009, un rapport sur les pratiques exemplaires en matière de
gestion écosystémique dans l’Arctique a été présenté par le Conseil de
l’Arctique. Un groupe d’experts devra trouver, d’ici 2013, un terrain
d’entente, établir les principes de gestion écosystémique des espèces marines
et terrestres et élaborer les lignes directrices de la gestion systémique dans
l’Arctique.
En terminant, M. Hoels indique que nous devons avoir des
données scientifiques sur la gestion écosystémique pour pouvoir prendre les
décisions qui s’imposent.
En réponse aux questions du Comité,
M. Hoel souligne que les membres du Conseil de l’Arctique devraient
continuer de déterminer les pratiques exemplaires et de s’entraider. Il indique
de nouveau que le fondement de la gestion écosystémique vise l’ensemble de
l’écosystème, pas ses composantes individuelles. Le plan de gestion de la
Norvège pour la mer de Barents représente un bon exemple de plan qui fournit un
cadre stable et prévisible pour gérer l’océan. Il s’agit d’un plan flexible qui
sera révisé régulièrement.
Comme exemple de coopération internationale dans le domaine de la gestion
écosystémique, M. Hoel mentionne que la Norvège et la Russie ont collaboré
efficacement. L’Arctique n’est pas un seul écosystème et la coopération entre
les pays doit être renforcée.
Enfin, M. Hoel indique que les connaissances locales et
traditionnelles font partie et devraient continuer de faire partie de la
gestion écosystémique, et qu’il est convaincu que le climat de l’Arctique se
réchauffe.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
4.PRÉSIDENCE SUÉDOISE DU CONSEIL DE
L’ARCTIQUE – RAPPORT D’ÉTAPE
M. Carl Bildt, ministre des
Affaires étrangères de la Suède et président du Conseil de l’Arctique, fait le
point sur les travaux de la présidence du Conseil de l’Arctique. La Suède a
commencé à assumer la présidence en mai 2011. L’Arctique couvre un sixième
du globe, mais compte seulement quatre millions de personnes.
M. Bildt souligne l’excellente coopération entre les
scientifiques, les peuples autochtones et les politiciens au sein du Conseil de
l’Arctique.
Au moyen de l’entente en matière de recherche et de sauvetage, le
Conseil de l’Arctique a montré qu’il peut produire des résultats. Un nouveau
groupe de travail sur la préparation et l’intervention en cas de déversement
d’hydrocarbures devrait mener à une nouvelle entente entre les États de
l’Arctique.
La Suède travaille à l’établissement d’un secrétariat permanent du
Conseil de l’Arctique à Tromsø. Un leader doit être recruté et contribuer à
l’amélioration du processus.
Un budget permanent sera créé pour le secrétariat. Le cadre légal du
secrétariat devrait être en place dès que possible.
L’intérêt du monde des affaires augmentant envers l’Arctique, la
Suède veut créer des entreprises durables en rédigeant des lignes directrices
visant à assurer un esprit d’entreprise responsable dans l’Arctique ainsi que
des lignes directrices pour la mise en œuvre de la responsabilité sociale des
entreprises dans l’Arctique. À cet égard, une réunion des ministres du Commerce
dans l’Arctique devrait avoir lieu l’an prochain.
Le groupe de travail du PUPCI vise à fournir des recommandations et
des moyens d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures dans
l’Arctique.
Le réchauffement climatique et le rôle des agents de forçage à
courte durée de vie devront être examinés plus en détail et être mis en
évidence dans d’autres forums mondiaux.
À une époque où l’intérêt de la communauté internationale grandit à
l’égard de l’Arctique et du Conseil de l’Arctique, l’amélioration de la
communication revêt une importance primordiale. Le site Web du Conseil de
l’Arctique a été révisé et un plus grand nombre d’employés seront chargés de le
mettre à jour à l’avenir.
En réponse aux questions du Comité,
M. Bildt souligne que les diverses façons de conclure des ententes au sein
du Conseil de l’Arctique devraient être étudiées de façon pragmatique en
recourant à la fois à des accords contraignants et à des formes plus
traditionnelles d’évaluations.
En ce qui a trait à la question du statut d’observateur,
M. Bildt indique que d’autres pays arctiques ont fait part de leur
intérêt. Il mentionne cependant que les critères de Nuuk doivent être
respectés. Il est également nécessaire d’assurer un juste équilibre entre les
membres et les observateurs au sein du Conseil de l’Arctique. M. Bildt
espère conclure une entente pour éviter de consacrer encore du temps à cette
question.
Pour ce qui est de la question de l’embargo sur les produits dérivés
du phoque de l’Union européenne, on informe M. Bildt d’une audience sur la
question au Parlement européen, et on lui demande de préciser le rôle du
Conseil de l’Arctique pour promouvoir la chasse au phoque traditionnelle.
M. Bildt indique qu’il croit au
dialogue continu entre les parlementaires, notamment avec le Parlement
européen, où nous devons changer les attitudes des députés.
Étant donné que l’exemption prévue pour les Inuits dans la
législation de l’Union européenne ne fonctionne pas, l’Union européenne doit aussi
améliorer sa façon de communiquer le contenu de cette législation.
D’autres membres soulignent l’importance de communiquer au reste du
monde les changements climatiques et leur incidence sur l’Arctique.
M. Bildt convient que nous devons mieux sensibiliser la population aux
effets des changements climatiques.
En ce qui a trait à la question des entreprises durables dans
l’Arctique, les membres du Comité veulent savoir comment nous pouvons veiller à
ce que les entreprises exercent leurs activités en Arctique au
profit des citoyens de l’Arctique et sans détruire l’environnement.
M. Bildt souligne que les divers États-nations ne risquent pas de céder
trop de pouvoir quant à la façon d’établir leur rôle respectif dans l’Arctique.
La prise en charge locale est encore solide. Nous devons toutefois apprendre
les uns des autres et partager les pratiques exemplaires dans les divers
secteurs de l’expansion des entreprises (pêches, pétrole et gaz, mines, etc.).
En réponse à la question du suivi de l’accord en matière de
recherche et de sauvetage pour renforcer également les capacités de recherche
et de sauvetage, M. Bildt indique que les divers États-nations devraient
essentiellement s’en charger. Nous devons toutefois nous assurer de pouvoir
communiquer et collaborer dans l’ensemble des États-nations. En outre, les
satellites créés à d’autres fins pourraient également être utilisés pour les
questions arctiques.
Les pays de l’Arctique devraient continuer à collaborer au sein de
l’OMI pour promouvoir un code polaire contraignant. En outre, même si des
exercices conjoints sont effectués dans l’Arctique entre les divers pays, nous
devrions peut-être créer un exercice à l’échelle de l’Arctique, que celui-ci
porte sur des questions de recherche et de sauvetage ou sur des questions
environnementales.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
5.EXPLOITATION PÉTROLIÈRE ET GAZIÈRE DANS
L’ARCTIQUE
M. Lars-Otto Reiersen, secrétaire
exécutif du PSEA, présente aux membres du Comité les constatations clés de
l’évaluation des activités pétrolières et gazières de 2007. M. Reiersen
fait d’abord remarquer qu’il a été difficile d’obtenir les données exigées pour
mener à bien cette évaluation.
·Constatation clé 1 : Des activités
pétrolières et gazières sont effectuées dans l’Arctique depuis les
années 1920; la Russie est le plus grand producteur dans l’Arctique.
·Constatation clé 2 : Les suintements
naturels sont la principale source de contamination pétrolière.
·Constatation clé 3 : Les
concentrations d’hydrocarbures pétroliers dans l’Arctique sont généralement
faibles.
·Constatation clé 4 : Principaux effets
sur la terre – perturbations physiques (pipelines et routes). L’utilisation de
routes de glace pour limiter les conséquences n’est plus possible dans la même
mesure en raison du dégel du pergélisol.
·Constatation clé 5 : La pollution
marine est la plus grande conséquence des déversements d’hydrocarbures. Même
les petits déversements peuvent avoir des conséquences importantes, notamment
sur les animaux.
·Constatation clé 9 : L’intervention en
cas d’importants déversements d’hydrocarbures demeure difficile dans les
régions éloignées et dans des conditions glacées. Il n’y a pas de moyens
efficaces de nettoyer le pétrole piégé sous la glace.
·Constatation clé 10 : Beaucoup de risques
perdurent – on ne peut pas totalement prévenir les accidents.
L’évaluation des activités pétrolières et gazières exige la création
de stratégies et de technologies pour prévenir les déversements d’hydrocarbures
et réduire les déversements ainsi que des technologies de décontamination en
cas de déversement de pétrole piégé dans des eaux couvertes de glace, la
gestion des incidences économiques locales et sociales, la surveillance en
temps réel des opérations, le contrôle des zones fragiles et des espèces
vulnérables, la compréhension de l’interaction entre les changements
climatiques et les activités pétrolières et gazières.
Le PSEA a également examiné les conséquences des changements
climatiques. Pour les résidants de l’Arctique, cela se traduit par des
déplacements plus précaires étant donné que la glace et la toundra fondent et
que les sources de nourriture traditionnelle diminuent. Pour la communauté
mondiale, cela signifie la montée du niveau de la mer et l’amplification de la
tendance au réchauffement ainsi qu’un accès accru aux ressources pétrolières et
gazières et aux nouvelles routes de navigation.
Qui seront les gagnants et les perdants de cette évolution?
Dans le cadre de l’évaluation du changement dans l’Arctique, les
facteurs et les pressions exercées par le changement dans l’Arctique seront
analysés.
La pollution par le mercure est liée à la production et à la
consommation d’énergie – 95 % est d’origine humaine et la source
principale est la combustion du charbon.
Quels sont les résultats intégrés des changements climatiques sur
les polluants organiques persistants? Un nouveau rapport sera publié au cours
de la CP 5 de la Convention de Stockholm en avril 2012.
M. Ole Kristian Bjerkemo,
président du groupe de travail du Conseil du l’Arctique, Prévention des
urgences, protection civile et intervention (PUPCI), informe les membres du
Comité du travail en matière de PUPCI dans le secteur de l’exploitation
pétrolière et gazière dans l’Arctique. L’intervention en cas de déversement
d’hydrocarbures, les émissions accidentelles de radionucléides et les
catastrophes naturelles relèvent du mandat de PUPCI.
Les activités de transport et les activités pétrolières et gazières
dans l’Arctique sont interreliées en ce qui a trait aux interventions en cas de
déversement d’hydrocarbures. Les risques de pollution importante par les
hydrocarbures dans l’Arctique découlent des activités de transport,
d’exploration et de production pétrolières, des activités rattachées aux
ressources naturelles et des catastrophes naturelles.
Dans la Déclaration de Nuuk, le PUPCI doit élaborer des
recommandations et/ou des pratiques exemplaires pour prévenir la pollution
maritime par les hydrocarbures.
Le niveau de risque dans l’Arctique dépend des facteurs
suivants : la glace, l’éloignement, les basses températures, les nouvelles
technologies, l’obscurcissement et l’environnement vulnérable.
Le projet de PUPCI du Conseil de l’Arctique s’efforcera d’accomplir
ce qui suit :
·Déterminer les pratiques exemplaires – quelles
leçons pouvons-nous tirer de l’industrie?
·Établir les divers cadres de réglementation des
pays ainsi que les normes internationales.
·Désigner d’autres mesures de sécurité et les
obstacles, et miser sur les nouvelles technologies pour gérer les risques
environnementaux additionnels.
·Les projets de PUPCI antérieurs ont examiné les
questions suivantes :
·Brûlage in situ des déversements d’hydrocarbures
dans l’eau et sur les blocs de glace brisée et la banquise consolidée.
·Intervention, ressources et logistique en cas de
déversement d’hydrocarbures dans la région arctique.
Le nouveau projet conjoint de l’industrie intitulé
« Hydrocarbures emprisonnés dans les glaces » a été publié à
l'automne 2011.
Les mesures d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures
sont traditionnellement une responsabilité nationale (voir la Convention OPRC
de l’OMI). En revanche, des accords bilatéraux et multilatéraux ont été conclus
(Commission pour la protection de l'environnement marin de la mer Baltique,
États-Unis – Canada) et des séances de formation et exercices ont été mis en
place. Nous devons organiser des exercices et apprendre comment utiliser
l’équipement dans des conditions arctiques.
Dans la Déclaration de Nuuk, le Conseil de l’Arctique a créé un
nouveau groupe de travail qui doit négocier un instrument international
concernant la préparation et l’intervention en cas de pollution maritime par
les hydrocarbures.
M. Bjerkemo conclut que :
·Le risque de déversement d’hydrocarbures dans
l’Arctique augmente
·La prévention doit être prioritaire
·La R-D est importante et nécessaire
·Il est nécessaire d’améliorer l’infrastructure
·Les États de l’Arctique doivent prendre en
charge les activités de prévention, de préparation et d’intervention
·La coopération internationale est importante
dans le secteur de l’intervention en cas de déversement
En réponse aux questions du Comité, M. Ole-Kristian Bjerkemo souligne que le code polaire obligatoire au sein de l’OMI sera
également important pour les activités de prévention et d’intervention. Les
normes d’exploitation pétrolière et gazière dans l’Arctique doivent être
améliorées et les gouvernements doivent exercer des pressions auprès des
sociétés pétrolières.
M. Lars-Otto Reiersen souligne que
l’effet albédo est différent selon les types de glace. Les tirs sismiques et le
déglaçage par les navires n'ont pas autant de conséquences puisque la glace
peut geler peu après.
En revanche, l’acidification accrue augmente les ondes sismiques.
Les deux intervenants conviennent que les rapports et la
réglementation s’améliorent continuellement grâce à la participation de la
population locale et des peuples autochtones.
M. Bjerkemo souligne que la coopération avec l’industrie sera
très importante dans le cadre des activités de préparation et de prévention
pour lutter contre la pollution causée par les déversements d’hydrocarbures.
M. Reiersen indique que l’accès à l’information est un défi
permanent, à la fois pour le secteur des entreprises, les gouvernements et les
scientifiques eux-mêmes. Les réseaux d’observations durables de l’Arctique
(Sustaining Arctic Observing Networks ou SAON) représentent un important
exercice d’échange de renseignements.
Quant à l’expérience réussie au chapitre de la coopération en
Arctique, M. Reiersen fait référence à certains villages à Chukotka qui
ont reçu des renseignements concernant les BPC dans les aliments traditionnels
récoltés par la population locale. Les villages ayant obtenu les renseignements
ont réussi à diminuer leurs niveaux de BPC comparativement aux villages qui
n’avaient pas reçu les renseignements.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
6.CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET SANTÉ HUMAINE
Mme Birgitta Evengard,
professeure spécialiste des maladies infectieuses, informe les membres du
Comité des effets possibles des changements climatiques sur la santé de la
population en Arctique.
Le climat a toujours évolué, mais il change beaucoup plus rapidement
qu’auparavant. Le réchauffement est plus marqué dans les hautes latitudes. Le
climat a été inhabituellement stable au cours des 10 000 dernières années,
ce qui a donné lieu à l'augmentation et au développement des civilisations
humaines.
Les changements climatiques auront une incidence sur notre santé.
« Les changements climatiques auront d’énormes conséquences
pour la santé humaine, notamment pour la charge des maladies à transmission
vectorielle et les maladies hydriques. » The New England Journal of
Medicine
Les changements que nous observons dans les communautés locales de
l’Arctique peuvent préparer le reste du monde à ce qui les attend. Des maladies
découleront des nouvelles plantes, des nouveaux arbres et des nouveaux animaux
qui envahissent l’Arctique et de nouvelles régions de l’Arctique.
L’évolution d’un système a des limites en ce qui a trait à son
rétablissement. Au-delà de ces limites, il fonctionne différemment, et le
système évolue vers un autre état. La toundra sibérienne, auparavant constituée
d’arbustes, comprend maintenant des espaces herbagers.
Effets aigus
·Malnutrition – établie au Canada, changement des
saisons, pénurie d’eau, saisons de chasse en évolution, etc.
·Accidents – nombre croissant de victimes de
catastrophes naturelles. Destruction d’infrastructures en raison du dégel du
pergélisol.
·Maladies diarrhéiques – nombre croissant de
giardiases en raison des problèmes d’assainissement de l’eau potable.
·Sécurité de l’eau. L’accès à l’eau est
fondamental – le dégel du pergélisol entraînera l’assèchement des cours d’eau
et des étangs. La réduction de l’accès à l’eau entraîne une détérioration de
l’hygiène, davantage de maladies de la peau, l’utilisation accrue
d’antibiotiques et la résistance dans l’Arctique. Développement de maladies
respiratoires graves en raison d’un accès réduit à l’eau et de l’effloraison
des algues.
·Davantage de victimes des phénomènes
météorologiques comme les ouragans, les tempêtes, les inondations, les feux de
friche, les glissements de terrain.
Changement des écosystèmes – contenu et limites. Les animaux
sauvages se déplacent vers le Nord, les espèces marines évoluent et le monde
des micro-organismes change.
Les tiques suivront l’expansion des autres animaux et pourraient
entraîner davantage de maladies.
Effets chroniques
·La perturbation des modes de vie pourrait
entraîner une perturbation des problèmes de santé.
·Réfugiés climatiques.
·L’accès réduit à l’eau entraînera une
détérioration de l’hygiène ce qui, là encore, pourrait causer des infections
cutanées et une plus grande résistance aux antibiotiques.
·L’augmentation du dioxyde de carbone favorisera
la croissance de certains animaux sauvages ce qui, là encore, augmentera le
pollen dans l’air et le nombre de maladies respiratoires.
·Le passage du régime alimentaire traditionnel au
régime alimentaire occidental entraînera plus d’obésité.
Le Groupe d’experts de la santé dans l’Arctique continuera
d'examiner les questions de sécurité des aliments et de l’eau et l’incidence
des changements climatiques. Avec le PSEA, le Groupe d’experts examinera les
autres effets des changements climatiques sur la santé humaine.
En réponse aux questions du Comité, Mme
Evengaard informe les membres du Comité qu’il serait important d’adopter
une perspective de genre sur le plan des données étant donné que les
changements climatiques toucheront différemment les hommes et les femmes. La
perspective de genre est souvent mentionnée dans les documents de politique,
mais rarement respectée.
Elle mentionne aussi qu’il serait très intéressant de tenir compte
de la dimension humaine dans l’établissement de la gestion écosystémique.
Mme Evengaard souligne aussi
qu’il existe un lien entre la santé mentale et les changements climatiques.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
7.10e CONFÉRENCE DES
PARLEMENTAIRES DE LA RÉGION ARCTIQUE
Mme Gudfridur Lilja Gretarsdottir indique qu’une fiche
d’information comportant des renseignements sur l’hôtel, les vols, etc., sera
distribuée la semaine prochaine avec un programme mis à jour et une annonce
préalable.
M. Morten Høglund propose que chaque délégation désigne des
jeunes (moins de 35 ans).
Décision
Le Comité prend bonne note des renseignements mis à jour et des
commentaires fournis en vue des préparatifs.
8.GOUVERNANCE DE L’ARCTIQUE, UNE RÉGION EN
PLEINE ÉVOLUTION
M. Høglund présente la version préliminaire révisée du document
sur la gouvernance de l’Arctique et fait référence à deux séminaires auxquels
il a participé pour présenter les propositions décrites dans le document. Le
premier séminaire était un forum portant sur le droit international qui a eu
lieu à Salekhard, en Russie, en octobre 2011, et le deuxième séminaire
concernant le rôle du Conseil de l’Arctique dans la gouvernance future de
l’Arctique s’est déroulé à Toronto, au Canada, en janvier 2012.
Mme Sara Olsvig souligne l’absence du mot
« personnes » (people) dans le premier paragraphe, lequel devrait
être ajouté dans la version préliminaire du document.
Décision
Le Comité prend bonne note du rapport d’étape et du changement
proposé.
9.ÉTAT DES TRAVAUX DU CPPRA
M. Helgi Hjørvar duConseil
nordique fait référence au travail lié au rapport de Stoltenberg concernant
les questions de sécurité et de défense dans le Nord, notamment aux
« activités de recherche et de sauvetage ».
On propose de taxer les navires de croisière qui entrent dans
l’Arctique. Les revenus qui en découleraient pourraient servir à renforcer les
capacités de recherche et de sauvetage dans l’Arctique.
Une séance thématique sur l’Arctique aura lieu à Reykjavik le
23 mars 2012. Au cours de cette réunion, le Conseil nordique
examinera les possibilités d‘une stratégie nordique commune pour la région de
l’Arctique.
Dans le cadre de la présidence finlandaise du Conseil nordique, le
transport dans la région de l’Arctique a été un des principaux points du
programme de la présidence. Une conférence sur ce sujet devrait avoir lieu à la
fin de 2012.
Les représentants du Canada rappellent
au Comité les quatre piliers de la Stratégie pour le Nord du Canada.
Les enjeux de santé dans le Nord seront un sujet important de la
politique canadienne, tout comme les capacités de recherche et de sauvetage
dans cette région. Les différends concernant la délimitation du plateau
continental canadien (île Hans et mer de Beaufort) sont gérés de façon
appropriée.
L’Office national de l’énergie a effectué un examen du forage en mer
dans l’Arctique canadien.
Il est nécessaire de procéder à des évaluations des risques lors
d’opérations de forage dans l’Arctique.
M. David Barber dirige un nouveau projet concernant l’extension
et l’épaisseur de la glace et la circulation dans l’océan Arctique.
Cette année, le Canada a connu l'hiver le plus chaud depuis des
décennies ainsi que des tempêtes de très forte intensité.
L’interdiction de la chasse au caribou imposée aux Autochtones est
une question très controversée étant donné que les troupeaux de caribous
continuent de diminuer. Le caribou est un moyen de subsistance important pour
les Autochtones du Canada.
Enfin, il importe de discuter avec les observateurs de la
coopération en Arctique du développement de l’Arctique pour renseigner et
sensibiliser la population concernant l’Arctique et d’inclure des événements
parallèles sur l’Arctique lors des réunions et des conférences internationales.
Danemark/Groenland
Le Groenland compte deux sièges au Folketinget (le Parlement
danois). Le siège au CPPRA a traditionnellement été occupé par des
représentants du Groenland. Mme Sara Olsvig est une nouvelle
députée du Groenland au sein du Parlement danois et la nouvelle représentante
du CPPRA. L’élection au Danemark a entraîné la formation d'un nouveau
gouvernement de coalition.
En août 2011, le Royaume du Danemark a présenté une nouvelle
stratégie pour l’Arctique où la dimension humaine revêt de l’importance. Pour
mettre en œuvre la stratégie, le Danemark a notamment nommé un ambassadeur de
l’Arctique et un débat annuel de l’Arctique concernant des enjeux axés sur
l'Arctique aura lieu au sein du Parlement danois.
En ce qui a trait à l’exploration pétrolière en mer du Groenland,
aucune découverte importante n’a eu lieu en 2011. En 2012, aucun permis ne sera
accordé pour le forage, mais la prospection sismique se poursuivra.
Des débats ont aussi lieu concernant l’ouverture de nouvelles
alumineries et mines.
Le marché du phoque est important dans le cadre des efforts visant à
renforcer l’économie au Groenland. Le phoque est un produit d’exportation
important. L’interdiction des produits dérivés du phoque par l’Union
européenne a entraîné une diminution très importante de l’exportation des
produits dérivés du phoque et l’exemption prévue pour les Inuits ne fonctionne
pas. Le nombre croissant de phoques fera en sorte que les phoques mangeront
davantage de poissons.
Les questions des navires de croisière et de l’accroissement de la
sécurité sont également des points à l’ordre du jour. Enfin, Mme
Olsvig fait observer que la présence accrue de forces militaires en Arctique ne
signifie pas qu’il y a une militarisation de l’Arctique.
Le représentant de la Finlande fait
mention des débats et des changements importants liés au transport, à la
logistique et aux mines dans le Nord de la Finlande. La Finlande préside le
Conseil nordique cette année, et la coopération en Arctique est une question fondamentale
à résoudre à cet égard.
La Finlande poursuivra également les réunions de dialogue avec la
Russie. La prochaine réunion aura lieu en juin.
La Finlande a également été informée du Centre d’information sur
l’Arctique de l’Union européenne qui a été approuvé par le CPPRA en 2010.
En 2014, le Centre bénéficiera d’un financement permanent. Le Centre
prendra la forme d’un réseau qui comprendra un carrefour à Rovaniemi.
Le représentant de l’Islande souligne
que l’Arctique est une des priorités principales en Islande et que le budget de
l’Arctique augmente, tandis que d’autres budgets font l’objet de compressions.
Une chaire de recherche sur l’Arctique, baptisée Nansen, a été créée
à Akureyri. Le Conseil de l’Arctique a également fait l’objet d’une couverture
médiatique positive concernant l’accord de recherche et de sauvetage et
l’accord prévu en matière de prévention des déversements d’hydrocarbures et
d’intervention connexe.
Un nouveau haut fonctionnaire de l'Arctique venant d'Islande,
l’ambassadeur Hjalmar W. Hannesson, vient d’être nommé.
La question de la chasse au phoque porte un coup dur au mode de vie
traditionnel des peuples de l’Arctique et l’Islande appuie le point de vue du
représentant du Danemark/Groenland.
Enfin, l’Islande appuie l’idée d’inclure des jeunes dans la
délégation en vue de la 10e conférence du CPPRA à Akureyri.
Les représentants de la Russie
fournissent des renseignements concernant l’élection parlementaire qui a eu
lieu en décembre dernier, et M. Kashin de Murmansk/Karelia est présenté
aux membres du Comité.
Le président du Conseil nordique de l’Ouest, M. Henrik Old exprime son soutien aux manifestations contre
l’interdiction des produits dérivés du phoque par l’Union européenne. À la fin
mars, le Conseil nordique de l’Ouest sera l’hôte d’une conférence à Ilulissat
où les discussions seront axées sur la région nordique de l’Ouest au sein de la
communauté internationale, notamment sur l’Arctique.
Le représentant de la Norvège exprime
aussi son soutien aux manifestations contre l’interdiction des produits dérivés
du phoque par l’Union européenne. Il fait également mention de la relation de
la Norvège avec la Chine et de la nécessité d’établir un dialogue pour faire
avancer les choses, ainsi que de la question du statut d’observateur au sein du
Conseil de l’Arctique.
Un Livre blanc concernant les politiques de l’Arctique a été
présenté par le gouvernement norvégien l’automne dernier et fera l’objet d’un
débat au Parlement de Norvège le 17 avril 2012.
Le représentant de la Suède fournit des
renseignements concernant la Stratégie pour l’Arctique de la Suède.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
10.RECHERCHE POLAIRE SUÉDOISE
M. Björn Dahlbäck, directeur
général, Secrétariat suédois de la recherche polaire, parle de la recherche
polaire suédoise et de l’Institut suédois de recherche polaire.
La recherche polaire est un enjeu international et il en de même de
la recherche polaire suédoise. La Suède compte deux grands centres de recherche
sur le terrain, un à Abisko qui a été créé il y a 100 ans et qui
enregistre 500 nuitées par année, et un à Terpala qui se consacre
principalement à la glaciologie.
Le brise-glace Oden s’est rendu à six reprises en Antarctique
et à onze reprises en Arctique avec des chercheurs à son bord. En hiver,
celui-ci brise la glace dans la mer Baltique. L’été prochain, des chercheurs
danois et suédois feront une expédition en Arctique à bord du brise-glace Oden.
La Suède possède aussi un centre de recherche en Antarctique et
effectue actuellement une expédition conjointe avec la Finlande. Le Secrétariat
suédois de la recherche polaire facilite et coordonne les travaux de recherche
des chercheurs et collabore avec le Conseil de recherche suédois.
Les projets de recherche sont axés sur la géologie marine et le
plancher océanique, le pergélisol et le cycle du carbone (étude des émissions
de méthane avec le dégel du pergélisol), la chimie marine et l’océanographie,
la météorologie et l’atmosphère ainsi que l’espace et la glaciologie.
« Mistra Arctic Futures » est un programme de recherche
interdisciplinaire, axé sur les enjeux sociaux et scientifiques, qui met
notamment l’accent sur la gouvernance de l’Arctique et le tourisme durable.
En réponse aux questions du Comité,
M. Dalbäck souligne que l’attention croissante accordée à la recherche sur
les questions polaires menée par de grands pays obligera les petits pays à
mieux travailler ensemble. Les grands pays mettront à contribution le travail
de scientifiques qualifiés qui peuvent contribuer à mieux faire comprendre
l’Arctique.
Décision
Le Comité prend bonne note de ces renseignements.
11.PROCHAINES RÉUNIONS DU CPPRA EN 2012
·22 et 23 avril
Conférence API
à Montréal
Événement parallèle
et réunions
·4 au 7 juin
Nuuk,
Groenland
Réunion du
CPPRA
·5 au 7 septembre
Akureyri,
Islande
10e Conférence
du CPPRA
·12 au 14 novembre
Inari,
Finlande
Réunion du
CPPRA
Décision
Les membres du Comité approuvent les dates des réunions en 2012.
12.QUESTIONS AJOUTÉES À L’ORDRE DU JOUR
Mme Ann-Kristine Johansson a célébré son 50e anniversaire.
Le président du Comité prononce un bref discours et lui remet un cadeau au nom
des membres du Comité. Les membres du Comité lui chantent « Bonne
fête ».