L’Association parlementaire canadienne
de l’OTAN a l’honneur de présenter son rapport sur la visite à Ottawa, Canada,
de la Sous-commission sur les relations économiques transatlantiques, du 6
au 8 mai 2009.
APERÇU
Les réunions sont ouvertes par
M. Leon Benoit, député, chef de l’Association parlementaire canadienne de
l’OTAN. M. Benoit souhaite la bienvenue aux délégués et présente ensuite
le premier conférencier, M. Paul Rochon, sous-ministre adjoint, Direction
de la politique économique et fiscale, Finances Canada. M. Rochon donne
aux participants un aperçu général de la situation financière aux échelles
internationale et canadienne. Il fait remarquer que la situation
internationale est extrêmement changeante et se trouve toujours dans un état
préoccupant.
Il rappelle que le marché du logement
aux États-Unis est au cœur du problème, mais il semble se diriger vers
davantage de stabilité et on pourrait voir des améliorations d’ici 2010.
Il faudra un certain temps avant de rétablir pleinement le marché,
particulièrement du fait du resserrement du crédit. Les États-Unis,
ajoute-t-il, connaissent leur pire récession depuis la fin de la Deuxième
Guerre mondiale, et le redressement demanderait davantage de temps que les
autres récessions survenues pendant cette période.
Le Canada est profondément touché par
la situation en raison de ses relations économiques étroites avec les
États-Unis. Toutefois, le système financier du Canada est en meilleur état,
particulièrement le secteur bancaire. Le problème qui se pose au Canada est
celui de la chute des cours des denrées de base, qui a entraîné une baisse des
investissements et aura aussi des effets sur les revenus. M. Rochon se
montre positif, en général, à l’égard du plan d’action conçu contre la crise. Il
souligne que ce plan a été adopté en temps opportun, qu’il est ciblé et est
assorti d’un cadre efficace de reddition de comptes. Une longue période
d’échanges suit l’exposé de M. Rochon.
Les délégués entendent ensuite
M. Michael Martin, négociateur en chef (Changements climatiques),
Environnement Canada. M. Martin informe les délégués des préparatifs du
Sommet de Copenhague sur les changements climatiques. Le problème de la
réduction des émissions de gaz à effet de serre est au cœur des négociations.
Le but visé est de parvenir à un accord mondial efficace et d’arriver à une
réduction d’environ 50 p. 100 d’ici 2050. M. Martin
signale qu’il s’agit là d’un défi important, particulièrement en raison de la
croissance démographique et du désir des pays de maintenir un bon niveau de
vie. Pour les pays développés, fait-il remarquer, cela suppose des réductions
profondes dans l’ensemble des secteurs d’activité. À son avis, le Canada
souhaite souscrire à des obligations au moins comparables à celles des autres
pays industrialisés, mais il faut négocier sur le sens exact du concept de
comparabilité.
Le problème se complique parce que les
pays en développement produisent de plus en plus d’émissions; c’est là un
problème auquel ils doivent s’attaquer sérieusement. Le conférencier estime
qu’il s’agit d’un domaine où la coopération internationale revêt une importance
particulière. M. Martin analyse ensuite les avantages et les inconvénients
de la capture du carbone. Il signale que si la Chine se soucie vraiment des
changements climatiques, sa croissance économique récente a entraîné une
augmentation de la demande d’énergie. La question de la Chine, selon lui, pose
un véritable défi à la communauté internationale. De plus, c’est le Canada qui
a connu la plus importante augmentation de ses émissions dans le domaine des
transports, particulièrement du camionnage. Il importe donc d’adopter une
approche nord-américaine intégrée face à cet aspect de la pollution.
Après l’exposé de M. Martin, les
délégués reçoivent des informations de la Commission canadienne des affaires
polaires. Les membres de la Commission indiquent que le principal changement
dans le Nord concerne les glaces en été; en hiver, elles sont encore
constantes. Toutefois, les tempêtes se font plus virulentes dans l’Ouest de
l’Arctique, alors qu’elles perdent de leur intensité dans l’Est de l’Arctique,
où c’est le brouillard qui devient un problème de plus en plus grave. En outre,
le conférencier souligne que dans la région de la toundra, on constate de plus
en plus un changement des espèces et la fonte du pergélisol.
Les membres de la Commission indiquent
aux délégués que le rythme des changements dans l’Arctique canadien se modifie,
ce qui accroît la difficulté de la planification économique, de la souveraineté
et de l’infrastructure de sécurité, ainsi que du développement des
collectivités. Les migrations dues au changement du climat amènent des espèces
exotiques dans la plus grande partie du Bas-Arctique et commencent à exercer
des pressions sur certaines espèces d’une importance cruciale – fait qui, à
terme, aura des répercussions sur la viabilité des collectivités. On met
également en relief le fait que les perceptions des communautés et des Anciens
sont souvent différentes de celle des scientifiques et des écologistes; le
débat sur la population des ours polaires en est un exemple. Enfin, le
conférencier constate que les pressions s’accroissent en faveur du recours au
nucléaire pour les communautés et équipements du Nord pour réduire la pollution
et les problèmes de transport des combustibles conventionnels.
Après l’exposé se déroule une longue et
large discussion.
Les délégués reçoivent également des
informations de représentants de l’Association des banquiers canadiens au sujet
des institutions financières, et de représentants de l’Association canadienne
des producteurs pétroliers.
Respectueusement
soumis,
M. Leon Benoit, député
Président
Association parlementaire canadienne de l’OTAN (AP OTAN)