Conférence parlementaire sur l’OMC
Session annuelle de 2011
Les 21 et 22 mars 2011, au siège social de l’OMC à Genève
Discours prononcé par le sénateur Donald H. Oliver
Membre du Comité exécutif de l’UIP
Genève, le 21 mars 2011
Son
excellence, le président du Conseil général de l’OMC,
Distingués représentants de gouvernements et d’organismes internationaux,
Collègues parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
J’ai l’immense plaisir de vous
accueillir à la session annuelle de la Conférence parlementaire sur l’OMC.
Fruit des efforts conjugués de l’UIP et du Parlement européen, la Conférence
est un outil unique qui permet aux parlementaires d’examiner attentivement les
politiques commerciales internationales. Aux yeux de
l’UIP, cette Conférence a beaucoup d’importance.
En effet, tout au long de son histoire,
l’UIP - l’organisation mondiale des parlements - a œuvré de façon proactive
auprès des législateurs en faveur d’une coopération internationale. Le commerce
entre les nations est la pierre angulaire de ce concept.
Aux parlementaires venus de tous les
coins du monde pour assister à notre Conférence, se joignent des diplomates
commerciaux, des représentants d’organismes internationaux, du monde
universitaire et des médias de masse. Je souhaite la plus chaleureuse des
bienvenues à tous les participants et observateurs, au nom du président de
l’UIP, le Dr Theo-Ben Gurirab, qui ne peut malheureusement pas être des
nôtres en raison d’engagements politiques dans son pays, la Namibie.
Pour la première fois de son histoire
vieille de huit ans, la session de la Conférence parlementaire a lieu au siège
social de l’OMC. Cela peut sembler anodin aux yeux d’un observateur non averti,
puisque plus de 8 000 réunions y sont organisées chaque année, mais pour
les parlementaires, cela constitue une étape politique symbolique longtemps
attendue, et qui confère à l’OMC une dimension parlementaire importante.
En acceptant d’accueillir des
législateurs spécialisés en commerce international, l’OMC affiche sa volonté de
faire preuve de plus de transparence et de s’ouvrir davantage à la surveillance
démocratique et à la reddition de comptes. Nous nous réjouissons de cet état de
chose. Nous tenons d’abord à remercier le directeur général de l’OMC, M. Pascal
Lamy, qui a fortement appuyé cette initiative. Mes sincères remerciements vont
aussi à ses collègues du Secrétariat de l’OMC pour leur coopération et leur
hospitalité exemplaires.
M. Lamy se joindra à nous pour une
audition spéciale demain. Toujours attentif aux questions venant de
parlementaires, il fera le point sur les derniers développements du cycle de
Doha. Profitons au maximum de cette occasion. En tant que décideurs nationaux,
nous devons arriver à cerner plus clairement, par exemple, quels éléments
constituent la fameuse « occasion fortuite mais bien réelle » souvent invoquée
quand il est question des chances de conclure le cycle de Doha d’ici la fin de
l’année.
Nous sommes également d’avis qu’il est
grand temps de prendre Doha au sérieux. Les problèmes qui ont paralysé les
négociations sont réels, mais ils peuvent être réglés si les négociateurs
gardent à l’esprit les avantages d’une réussite et les coûts d’un échec.
Une issue positive aux négociations
pourrait non seulement stimuler l’économie mondiale sans ajouter à son
endettement, mais elle pourrait également apporter de l’eau au moulin du
protectionnisme à un moment où le monde continue de se remettre des soubresauts
de la crise financière et économique. Le pire scénario, soit que le monde
tourne le dos au libre-échange, ne s’est pas réalisé. Et pourtant, « le
protectionnisme juridique » est répandu dans les approvisionnements
gouvernementaux, les investissements et autres secteurs où l’ensemble des
règles de l’OMC ne s’applique pas. De nouveaux accords dans le cycle de Doha
pourraient signifier une garantie qui améliorerait le flot continu de commerce
mondial porteur de croissance.
Par contre, un échec entraînerait des
coûts exorbitants et pourrait susciter une prolifération d’accords commerciaux
bilatéraux et régionaux, ce qui risquerait de frustrer l’espoir que tous les
pays nourrissent : créer des emplois et de la croissance. Convaincu de
l’importance cruciale de cet aspect de la question, le comité directeur de la
Conférence parlementaire sur l’OMC a décidé d’y consacrer un des deux débats
thématiques.
Le second thème porte sur le
rééquilibrage des règles du système commercial multilatéral au profit des
pauvres. L’objectif de développement est au cœur du Programme de Doha pour le
développement. Les gouvernements ont pris divers engagements au début du cycle,
mais n’a vu aucun résultat tangible. Les parlementaires peuvent‑ils aider
à dénouer l’impasse?
Nous écouterons les points de vue des
délégués parlementaires de pays développés et en développement. De plus, nous
bénéficierons de l’expérience et de la connaissance des négociateurs
commerciaux dont le travail est de suivre ces questions au quotidien, à
l’interne, au sein du Comité du commerce et du développement de l’OMC.
En fait, nous tenons à ce que toute la
session soit axée sur le dialogue et l’interaction entre les parlementaires et
les négociateurs, et c’est tant mieux, car quoi de plus intéressant et de plus
utile pour nous législateurs qui traitons de questions commerciales dans nos
parlements respectifs, que de parler avec des spécialistes de l’OMC qui savent
mieux que quiconque ce qui se passe, parce que ce sont eux qui mènent les
négociations de Doha.
Pour le segment correspondant du
programme de la session, le Comité directeur a choisi de parler des liens subtils
qui existent entre le commerce et développement durable, ce qui devrait donner
lieu à un débat animé. Je suis certain que vous avez de nombreuses questions à
poser à nos distingués ambassadeurs - comme vous êtes habitués de le faire
pendant la période des questions avec les ministres et autres hauts
fonctionnaires.
La table ronde de fin de session sera
quelque peu différente. Cette fois-ci, nous n’avons pas invité des diplomates
commerciaux ou des experts internationaux reconnus, mais bien des journalistes
- ceux qui écrivent sur l’OMC et qui influencent ce que des millions de
personnes pensent du commerce et de la mondialisation. De nombreux aspects de
cette relation pourraient être mis en lumière. Les questions ne peuvent pas
toutes être balayées du revers de la main parce qu’on refuse de voir la réalité
en face. Nous pouvons avoir un échange d’idées qui serait intéressant et utile
pour toutes les parties, y compris les parlementaires bien sûrs.
L’UIP et le Parlement européen ont
investi beaucoup de temps et d’énergie à organiser la session. Nous espérons
qu’elle sera couronnée de succès et nous anticipons le plaisir d’avoir un débat
riche et constructif, comme le veut la tradition parlementaire.
Sur ce, je déclare officiellement
l’ouverture de la session annuelle de 2011 de la Conférence parlementaire sur
l’OMC.
Je cède maintenant la parole au
vice-président du Parlement européen, M. Stavros Lambrinidis.