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Groupe interparlementaire Canada-États-Unis

Rapport

LES MEMBRES ET LE PERSONNEL DE LA DÉLÉGATION

Du 24 au 27 février 2017, le sénateur Michael L. MacDonald et le député Wayne Easter ont coprésidé la délégation de la Section canadienne du Groupe interparlementaire Canada–États-Unis, délégation qui a assisté à la réunion hivernale annuelle de la National Governors Association (NGA) à Washington, D.C. Les autres membres de la délégation étaient le sénateur Terry Mercer ainsi que les députés Randy Hoback et Brian Masse, ce dernier étant vice-président de la délégation, qui était accompagnée par Mme Miriam Burke et Mme June Dewetering, respectivement secrétaire exécutive et conseillère exécutive de la Section canadienne.

L’ÉVÈNEMENT

Fondée il y a plus d’un siècle, à l’époque où le président Theodore Roosevelt rassemblait les gouverneurs des États pour discuter des ressources du pays, la NGA est la voix collective des gouverneurs des 50 États, des trois territoires et des deux commonwealths des États-Unis. Elle participe à l’élaboration des politiques à titre de représentante des gouverneurs au Capitole et auprès du gouvernement des États-Unis, où elle fait entendre le point de vue des gouverneurs dans les dossiers fédéraux qui les concernent. Elle prépare et met en œuvre des solutions pour résoudre des problèmes liés aux politiques publiques.

La NGA, qui se réunit chaque année à l’hiver et à l’été, a un président, un vice-président et un comité de direction. Des gouverneurs prennent part aux travaux des cinq comités permanents, qui portent sur les dossiers suivants : développement économique et commerce; éducation et main-d’œuvre; santé et services sociaux; sécurité intérieure et protection publique; ressources naturelles.

Les activités de la NGA, y compris les réunions hivernale et estivale, se sont déroulées en 2017 autour du thème du danger des cyberattaques qui menace les États. C’est le gouverneur de la Virginie et président de l’Association, Terry McAuliffe, qui a choisi ce thème.

LES OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION LORS DE L’ÉVÈNEMENT

Des membres de la Section canadienne du GIP assistent aux réunions hivernales et estivales de la NGA depuis des années. Cette année, les délégués canadiens ont parlé avec les gouverneurs Robert Bentley (Alabama), Matt Bevin (Kentucky), Kate Brown (Oregon), Roy Cooper (Caroline du Nord), Dennis Daugaard (Dakota du Sud), Mark Dayton (Minnesota), Mary Fallin (Oklahoma), Gary Herbert (Utah), Asa Hutchison (Arkansas), David Ige (Hawaï), Matt Mead (Wyoming), Terry McAuliffe (Virginie), Gina Raimondo (Rhode Island), Brian Sandoval (Nevada), Phil Scott (Vermont), Rick Snyder (Michigan), Chris Sununu (New Hampshire), Bill Walker (Alaska), Scott Walker (Wisconsin) et Tom Wolf (Pennsylvanie). Les délégués canadiens se sont entretenus avec ces gouverneurs de divers sujets, notamment la nature et l’importance de la relation commerciale du Canada avec les États en question.

Grâce à leurs interactions avec les gouverneurs, les membres canadiens du GIP peuvent atteindre plus facilement les objectifs suivants : trouver des points de convergence dans les politiques nationales des deux pays; amorcer le dialogue sur les points de divergence; encourager les échanges d’information, promouvoir une meilleure connaissance des problèmes qui concernent les deux pays. De plus, la réunion de l’Association nationale des gouverneurs offre à la Section canadienne du GIP un moyen important de faire entendre un point de vue canadien sur des enjeux qui sont propres à des États et qui touchent le Canada ainsi qu’un moyen de recueillir de l’information sur ces enjeux.

LES ACTIVITÉS AU COURS DE L’ÉVÈNEMENT

La réunion hivernale 2017 de la NGA comprenait les séances suivantes :

  • L’éducation préscolaire : un pilier de la réussite économique (séance d’ouverture)
  • Ce que l’avenir nous réserve (déjeuner-conférence)
  • Le danger des cyberattaques qui menace les États (plénière);
  • La lutte contre la faim chez les enfants : améliorer la qualité de vie et investir dans l’avenir des États-Unis (plénière avec les conjointes et les conjoints des gouverneurs);
  • La participation citoyenne (plénière);
  • La banque nationale des infrastructures (plénière);
  • Le pouvoir aux États (plénière);
  • L’intelligence artificielle et le marché du travail (plénière);
  • La position avantageuse des gouvernements des États : les résultats d’un sondage commandé par l’Association nationale des gouverneurs (déjeuner-conférence);
  • Les infrastructures, moteur de l’innovation (séance de clôture).

Le présent rapport présente les points clés des conférences données lors de ces séances.

L’ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE : UN PILIER DE LA RÉUSSITE ÉCONOMIQUE

Jennifer Garner, actrice et championne de l’éducation préscolaire

  • Les États-Unis ont besoin d’un débat national sur l’éducation préscolaire.
  • Dans un foyer pauvre, les parents n’ont pas la capacité de lire des livres à leurs enfants.
  • À l’âge de 4 ans, un enfant qui grandit dans la pauvreté accuse un retard de développement d’un an et demi par rapport à celui qui ne manque de rien.
  • La croissance du cerveau est phénoménale entre la naissance et l’âge de 5 ans, par conséquent, il est crucial de bien entourer les jeunes enfants.

Mark Shriver, Save the Children

  • Donner accès à l’éducation préscolaire sans se préoccuper de la qualité est une approche stérile.
  • Les programmes d’éducation préscolaire pourraient être financés au moyen de financement communautaire, en augmentant les crédits et les déductions d’impôt appropriés, en rendant les crédits d’impôt remboursables ou en émettant des obligations municipales.

Mike Petters, Huntington Ingalls Industries

  • Il est important d’aider les enfants à exploiter leur plein potentiel.
  • Les économies résultant des programmes d’éducation préscolaire sont toujours plus importantes que leurs coûts.
  • À l’heure actuelle, un enfant sur quatre deviendra prospère à l’âge adulte et fera vivre les trois autres.
  • L’éducation devrait être considérée comme une sorte de pipeline alimentant l’économie.
  • La qualité de la main d’œuvre est cruciale pour les entreprises, et la main-d’œuvre doit adhérer au principe de l’apprentissage continu.

CE QUE L’AVENIR NOUS RÉSERVE

Amy Webb, futurologue et auteure

  • Il est important d’essayer de détecter les tendances qui se dessinent subtilement pour tâcher de comprendre ce que nous réserve l’avenir.
  • Les gens risquent d’avoir peur s’ils ne savent pas ce que leur réserve l’avenir.
  • Les gens sont constamment assaillis par un flot incessant d’information et ils perdent leur esprit critique.
  • Le monde est arrivé à un moment charnière de l’histoire où la mondialisation a tout changé et où se produit la « démocratisation » d’une vaste quantité de technologies et d’informations nouvelles.
  • La peur de l’inconnu peut retenir les gens.
  • Les gens devraient s’efforcer de discerner les grandes lignes de l’information et d’interpréter les « signaux qui pointent à l’horizon ».
  • À l’avenir, beaucoup d’emplois disparaîtront à cause de l’intelligence artificielle, mais beaucoup d’emplois seront créés également.

LE DANGER DES CYBERATTAQUES QUI MENACE LES ÉTATS

John Carlin, Morrison & Foerster LLP

  • Les cyberattaques traversent les frontières, et le degré de cybersécurité n’est pas assez élevé aux États-Unis.
  • Aucun système n’est entièrement sécurisé contre des gens déterminés à le pirater.
  • Les entités gouvernementales devraient s’échanger de l’information.
  • Les efforts de dissuasion contre les cyberattaques devraient être augmentés.
  • Le piratage des systèmes ne se limite pas aux dépôts de données, mais inclut aussi les stimulateurs cardiaques, les drones et les automobiles connectés à Internet.

Mary Galligan, Deloitte & Touche, LLP

  • Les États des États-Unis ont mis en œuvre des mesures de gouvernance relatives aux problèmes de sécurité informatique, y compris des séances d’information sur la cybersécurité et des évaluations des risques.
  • La résilience des systèmes et la gestion de l’accès sont des enjeux fondamentaux en matière de cybersécurité.
  • Les États sont déjà accoutumés à la résilience, au repérage des problèmes et d’atténuer les effets des problèmes et de les surmonter.
  • Il faut veiller à ce que les gens aient accès uniquement aux systèmes qu’ils ont besoin d’utiliser, et des mesures d’authentification doivent être mises en œuvre.
  • Un risque de cyberattaque met en péril les activités de l’organisme ou de l’entreprise.
  • Une cyberintrusion et une cyberfraude ne sont pas la même chose : dans le premier cas, il y a pénétration d’un système, tandis que, dans le second, on utilise un ordinateur pour commettre une fraude.

Vinton Cerf, Google

  • Les logiciels sont la cause première des problèmes de cybersécurité. Il semble impossible de concevoir un logiciel dénué de bogues, et des gens finissent par trouver le moyen d’exploiter les bogues.
  • Il faudra trouver de meilleurs outils de conception des logiciels, et les programmeurs informatiques devraient être assistés.
  • Le piratage est un problème pernicieux et difficile à résoudre.
  • S’il existe une solution technologique pour prévenir un problème, elle devrait être employée. Dans le cas contraire, ceux qui créent le problème devraient avoir à subir des conséquences.
  • L’authentification à deux facteurs est un instrument puissant pour améliorer la sécurité; toutefois, il est difficile de convaincre les gens de s’acquitter de leurs responsabilités dans l’utilisation de cette méthode et d’en accepter les inconvénients.
  • Le danger de cyberattaque est un problème qui appartient à tout le monde. L’attaquant et la victime peuvent se trouver dans des pays différents, donc il faut conclure des accords internationaux sur les mesures de cybersécurité qui doivent être prises.

LA LUTTE CONTRE LA FAIM CHEZ LES ENFANTS : AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE ET INVESTIR DANS L’AVENIR DES ÉTATS-UNIS

David Sanders, Casey Family Programs

  • Les États-Unis doivent adopter une approche de santé publique envers la sécurité de l’enfant.
  • Il existe un lien assez étroit entre l’insécurité alimentaire et les décès à la suite de mauvais traitements.
  • Les expériences vécues dans les premières années de la vie sont importantes, et le cerveau se développe différemment s’il est soumis à un stress prolongé.
  • Il faut employer des approches intégrées et pluridisciplinaires pour réduire la faim parmi les enfants aux États-Unis.

Hugh Acheson, chef cuisinier et auteur

  • Les enfants doivent être bien nourris pour pouvoir apprendre.
  • La génération montante doit être « cultivée », et la société ne devrait pas abandonner une génération en ne nourrissant pas ses enfants.
  • Les États-Unis ont les moyens de résoudre le problème de la faim chez les enfants.
  • Ce sont « les enfants d’aujourd’hui » qui formeront « l’armée de demain » des États-Unis.

Rodney Taylor, Fairfax County Public Schools

  • Aux États-Unis, le problème de la faim chez les enfants peut-être résolu, et des solutions éprouvées existent; cependant, il faut de la coopération, de la collaboration et de bons chefs de file.
  • Si l’on veut préparer les enfants à exceller, il faut veiller à ce qu’ils soient bien nourris et prêts à apprendre.
  • Comme la faim revient toujours si on ne mange pas, des mesures devraient être prises pour veiller à ce que les enfants soient constamment bien nourris, à longueur d’année.

LA PARTICIPATION CITOYENNE

Karen Summers, Joe Foss Institute

  • Bien qu’un effort doive être fait à l’échelle nationale pour favoriser la participation citoyenne aux États-Unis, les programmes de sensibilisation dans ce domaine devraient être adaptés aux besoins de chaque État.
  • Le système d’éducation des États-Unis devrait inclure des cours d’éducation citoyenne pour s’assurer que tous possèdent des connaissances de base en la matière.

LA BANQUE NATIONALE DES INFRASTRUCTURES

Leo Hindery, Intermedia Partners

  • Les infrastructures font partie des responsabilités des gouverneurs à l’égard de leur État.
  • Comme les États manquent de ressources budgétaires pour fournir la totalité du financement qui serait nécessaire afin de construire ou d’améliorer les infrastructures, certains intervenants préconisent l’établissement d’une banque nationale des infrastructures comme solution de rechange ou comme complément aux sources de financement du genre des subventions globales et des dépenses budgétaires en capital consacrées aux infrastructures.
  • Selon certaines personnes, la banque nationale d’infrastructures devrait être une société d’État dont les administrateurs n’appartiendraient à aucun parti politique et seraient nommés par le président des États-Unis. Leur nomination serait confirmée par le Sénat des États-Unis. La banque nationale d’infrastructures pourrait être financée avec des crédits accordés par le Congrès ainsi que des prêts consentis par des régimes de pension, des fonds souverains et d’autres fonds du genre.
  • Si une banque nationale d’infrastructure était établie aux États-Unis, tous les États devraient avoir des chances égales d’obtenir du financement pour l’approbation de leurs projets. Ceux-ci seraient autorisés dans les meilleurs délais, le cas échéant, et les études environnementales devraient se faire à l’intérieur de limites raisonnables. Quatre-vingt pourcent des matériaux utilisés pour réaliser les projets devraient avoir été fabriqués aux États-Unis.

LE POUVOIR DES ÉTATS

Brian Kelly, U.S. News & World Report

  • De nombreux États des États-Unis vivent des problèmes complexes.
  • Le classement des États selon divers critères, comme l’éducation et les infrastructures, peut faciliter la prise des décisions.

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET LE MARCHÉ DU TRAVAIL

Jason Furman, Peterson Institute for International Economics

  • Le taux de chômage n’a pas augmenté aux États-Unis malgré plus de 100 ans d’automatisation. Cela dit, les américains sont devenus « plus riches » en biens matériels et en loisirs.
  • Les États-Unis traversent une période de faible croissance de la productivité.
  • Les pertes d’emplois ne sont pas inévitables, et la croissance de l’emploi non plus.
  • La meilleure « police d’assurance » contre les changements technologiques est l’éducation. Les travailleurs possédant une bonne éducation sont bien outillés pour s’adapter à ces changements.
  • Le « filet de sécurité sociale » des États-Unis est important, et tout le monde devrait pouvoir bénéficier de la richesse créée par l’activité économique.

LA POSITION AVANTAGEUSE DES GOUVERNEMENTS DES ÉTATS : LES RÉSULTATS D’UN SONDAGE COMMANDÉ PAR L’ASSOCIATION NATIONALE DES GOUVERNEURS

Frank Luntz, Luntz Global Partners

  • Pour la première fois de l’histoire des États-Unis, des gens « criaient et hurlaient » lorsque le président a été assermenté.
  • Les américains ne se parlent plus ou ne cultivent plus de liens les uns avec les autres. En outre, personne n’écoute les autres.
  • Les électeurs américains font certainement plus confiance aux gouvernements des États et aux gouverneurs qu’au Congrès des États-Unis. Aux yeux des électeurs, un gouvernement qui est proche du peuple est un meilleur gouvernement.
  • Les américains veulent un gouvernement efficace et responsable.
  • Les législateurs devraient se concentrer sur les enjeux qui intéressent l’électorat ainsi que sur les gens eux-mêmes, plutôt que sur les politiques.
  • Aux États-Unis, les écarts de revenus et l’environnement sont des enjeux qui polarisent beaucoup les gens sur la scène politique.
  • La sécurité et l’éducation sont les deux priorités des américains à l’heure actuelle.

LES INFRASTRUCTURES, MOTEUR DE L’INNOVATION

Elaine Chao, secrétaire aux Transports des États-Unis

  • Les nouvelles technologies de transport automatisé vont transformer le domaine.
  • Les innovations liées aux transports viennent principalement du secteur privé.
  • Grâce aux technologies de transport automatisé, les populations mal desservies disposeront d’un plus grand éventail de moyens de transport. Ce sera le cas notamment des personnes âgées ou handicapées. Il sera possible de réduire le risque d’accidents et de décès causés par les erreurs humaines.
  • Les drones auront toute une gamme d’applications, par exemple, l’inspection des rails de chemin de fer, l’inspection des pipelines et la localisation des incendies.
  • Aux États-Unis, le gouvernement fédéral devrait faciliter l’adoption des technologies sécuritaires et efficaces plutôt que d’ériger des obstacles.
  • Le public est sceptique et doit être informé sur les technologies d’automatisation.

Regina Hopper, ITS America

  • Aujourd’hui, tout se transforme, y compris les transports. La technologie a tout changé et continuera de le faire.
  • Le transport intelligent présente toute une gamme d’avantages, y compris les avantages suivants :
    - Renforcer les fondements de l’économie.
    -Sauver des vies.
    -Permettre un meilleur rendement du système de transport existant.
    -Favoriser l’efficacité énergétique.
    -Élargir l’accès au système de transport pour le rendre plus équitable.
    -Créer des emplois hautement spécialisés et bien rémunérés.
  • La sécurité et la confidentialité ne sont pas incompatibles; elles vont de pair.
  • Il faut résoudre les problèmes de cybersécurité et de vulnérabilité dans le système de transport des États-Unis.
  • Des sommes plus importantes doivent être attribuées aux infrastructures et investies dans les technologies de transport.

Jamie Adams, Lockheed Martin Corporation

  • La construction de véhicules autonomes est un objectif stratégique clé, tout comme la cybersécurité.
  • Presque tous les risques associés aux véhicules autonomes sont également présents dans les véhicules conduits par des êtres humains.


Respectueusement soumis



L’honorable Michael L. MacDonald,
sénateur et coprésident du
Groupe interparlementaire Canada‑États-Unis

L’honorable Wayne Easter, C.P., député et coprésident du
Groupe interparlementaire Canada‑États-Unis