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Association parlementaire Canada-Europe

Rapport

INTRODUCTION

Mme Yvonne Jones, députée de Labrador, et M. Bob Zimmer, député de Prince George–Peace River–Northern Rockies, ont représenté le Parlement canadien à la réunion du Comité permanent des parlementaires de la région arctique (CPPRA ou parlementaires de l’Arctique)[1] qui s’est tenue à Egilsstaðir, en Islande, les 16 et 17 octobre 2023 (voir la liste des participants en annexe 1). Mme Daniele Lafrance, du service de Recherche et éducation de la Bibliothèque du Parlement, accompagnait les délégués canadiens en tant que conseillère.

Les réunions du CPPRA, qui ont lieu dans l’intervalle entre les rencontres biennales de la Conférence des parlementaires de la région arctique (CPRA), facilitent la coopération parlementaire dans l’Arctique. La CPRA et le CPPRA tiennent lieu de tribunes parlementaires pour discuter de questions se rapportant aux travaux du Conseil de l’Arctique. Le forum regroupe des délégations de huit États arctiques (Canada, Danemark, États Unis, Fédération de Russie, Finlande, Islande, Norvège et Suède,) en plus du Parlement européen. Toutefois, aucun délégué de la Fédération de Russie n’a été invité à participer à cette réunion. La CPRA et le CPPRA comprennent aussi des participants permanents représentant les peuples autochtones, ainsi que des observateurs.

RÉSUMÉ DES RÉUNIONS

ALLOCUTION D’OUVERTURE ET MISE À JOUR PAR LA PRÉSIDENTE AAJA CHEMNITZ

Dans son allocution d’ouverture, la présidente Aaja Chemnitz (Groenland/Danemark) a fait remarquer que le niveau de mobilisation des délégués du CPPRA détermine le rôle du comité permanent. Elle a expliqué qu’en raison de la petite taille des organisations de l’Arctique, la collaboration entre celles-ci est importante et que l’intensification de la collaboration avec d’autres organisations et parlementaires de l’Arctique doit rester une priorité.

La présidente Aaja Chemnitz a annoncé que le Folketing (le Parlement du Danemark) a accordé un financement au secrétariat du CPPRA qui sera utilisé pour les activités et les réunions, tant qu’elle occupera le poste de présidente. En outre, un étudiant sera engagé par le Folketing pour aider la présidente du CPPRA dans ses tâches. Le CPPRA et le Conseil de l’Arctique organiseront un événement lors de l’Assemblée du Cercle arctique 2023. Elle a également noté que, pour que le CPPRA ait une plus grande influence, ses délégués devraient être plus actifs dans les médias d’information internationaux.

Une discussion s’est ensuivie sur la façon dont les incendies de forêt ont affecté le Canada l’année dernière. La présidente a fait remarquer que les incendies n’ont pas seulement touché le Canada de manière significative, mais que la fumée et le carbone libérés ont également affecté d’autres pays de l’Arctique. Yvonne Jones a expliqué que plusieurs incendies à différents stades ont brûlé dans les régions nordiques et arctiques du Canada en 2023 et que ces incendies ont déclenché l’évacuation obligatoire de milliers de personnes. Elle a également souligné que les incendies ont entraîné des répercussions négatives sur le mode de vie et la culture de nombreux peuples autochtones et qu’ils continueront à en subir les conséquences pendant de nombreuses années. Enfin, elle a indiqué que le gouvernement du Canada allait créer un Centre d’excellence pour l’innovation et la résilience en matière de feux de forêt.

La présidente a indiqué qu’elle souhaitait rester à la tête du CPPRA lors de la prochaine conférence. Elle a également accueilli deux nouveaux délégués : Olga Oinas-Panuma, députée de Finlande, et Jeni sav Rana, députée du Danemark, représentant les Îles Féroé, qui assure également la présidence du Conseil nordique occidental. La présidente Aaja Chemnitz a souligné que tous les délégués du CPPRA ont comme point commun d’avoir des circonscriptions vastes et peu peuplées.

PRÉSENTATIONS DES GROUPES DE TRAVAIL DU CONSEIL DE L’ARCTIQUE

Conservation de la flore et de la faune arctiques

Kári Fannar Lárusson, gestionnaire de programme au secrétariat de la conservation de la flore et de la faune arctiques (CAFF), a présenté les travaux de la CAFF, un groupe de travail sur la biodiversité du Conseil de l’Arctique créé en 1991, avant la fondation du Conseil de l’Arctique. Plus de 21 000 espèces, dont de nombreuses espèces adaptées au froid, vivent dans l’Arctique. Il a expliqué que l’Arctique possède une faible redondance fonctionnelle, ce qui signifie que parfois, une seule espèce remplit une fonction spécifique, alors que dans de nombreux autres écosystèmes, plusieurs espèces remplissent la même fonction. En conséquence, la perte d’une telle espèce est donc beaucoup plus importante dans l’Arctique.

Bob Zimmer a posé une question sur le projet de la CAFF concernant les incendies de forêt. Kári Fannar Lárusson a expliqué que le projet était axé sur les répercussions des incendies de forêt sur la biodiversité et qu’il était dirigé par le Gwich’in Council International. Il a fait remarquer qu’il y a beaucoup à apprendre des pratiques autochtones de gestion des incendies.

Protection de l’environnement marin arctique

Hjalti Hreinsson, gestionnaire du programme de protection de l’environnement marin arctique (PAME), a expliqué que le programme PAME a été créé en 1993, avant la création du Conseil de l’Arctique, et qu’il se concentre sur la conservation et l’utilisation durable de l’environnement marin. Il a évoqué les priorités du PAME, à savoir la navigation dans l’Arctique, les déchets marins dans l’Arctique, les zones de protection marine, une approche de la gestion fondée sur les écosystèmes, ainsi que l’exploration et l’exploitation des ressources, et a souligné certains projets et rapports récents.

ÉTAT D’AVANCEMENT DES TRAVAUX DU CONSEIL DE L’ARCTIQUE ET RÔLE DES PARLEMENTAIRES DE L’ARCTIQUE

Morten Höglund, président des hauts fonctionnaires de l’Arctique (Norvège), Conseil de l’Arctique, a discuté de l’état d’avancement des travaux du Conseil de l’Arctique par vidéoconférence. Il a confirmé que les groupes de travail du Conseil de l’Arctique ont repris leurs travaux avec les experts et les participants permanents depuis la pause. Toutefois, aucun groupe de travail ne s’est réuni, et leurs travaux sont menés par le biais de procédures écrites.

Morten Höglund a expliqué qu’il avait tenu des réunions bilatérales avec tous les pays membres du Conseil de l’Arctique, étant donné qu’il s’agit d’une organisation fondée sur le consensus et que la Fédération de Russie continue de faire partie du processus décisionnel. Il a noté que les six groupes de participants permanents se sont réunis en personne en Norvège et que les réunions en personne se poursuivront.

Yvonne Jones a demandé une question sur les priorités du Conseil de l’Arctique en 2024 et sur la manière dont le CPPRA peut l’aider à atteindre ces priorités. Morten Höglund a expliqué que les groupes de travail avaient accompli un travail considérable avant la pause et que celui-ci serait bientôt publié. Il a indiqué que les objectifs définis par le Conseil de l’Arctique à Reykjavik[2] seraient mis en avant. Parmi les priorités évoquées par Morten Höglund figurent la continuité du Conseil de l’Arctique, la santé mentale et la prévention du suicide, ainsi que les incendies de forêt.

Yvonne Jones a souligné l’importance d’assurer le maintien de la solidité et de la durabilité du Conseil de l’Arctique. Elle a également noté que le Canada a commencé à appliquer la première Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits, un sujet qui est également abordé au Conseil de l’Arctique, et que, bien qu’on soit encore tôt dans le processus de mise en œuvre, des succès ont été obtenus.

Bob Zimmer a expliqué que le développement durable était nécessaire dans la région de l’Arctique, et Morten Höglund a déclaré que le développement économique durable était l’un des piliers de la présidence actuelle du Conseil de l’Arctique.

Après la présentation de Morten Höglund, une discussion s’est engagée sur la manière dont le CPPRA devrait collaborer avec la Fédération de Russie, ou s’il devrait le faire. De nombreux délégués se sont exprimés sur ce point, et il a été confirmé que la Fédération de Russie avait récemment quitté le groupe de coopération de Barents. Il a été décidé qu’à l’heure actuelle, il ne serait pas approprié d’inclure la Fédération de Russie dans les travaux du CPPRA.

CONFÉRENCE DES PARLEMENTAIRES DE L’ARCTIQUE, SUÈDE, MARS 2024

L’ébauche du programme de la 16e Conférence des parlementaires de la région arctique, qui devrait se tenir du 20 au 23 mars 2024 à Kiruna, en Suède, a été discutée. Il a été convenu que la déclaration de la conférence porterait sur la gestion des déchets – comment améliorer la gestion des déchets dans l’Arctique et comment encourager les pays non arctiques à mieux les gérer, étant donné que les courants océaniques transportent souvent les déchets vers les régions arctiques.

La Suède organisera trois séminaires avant la conférence en vue d’informer les collègues parlementaires des enjeux de l’Arctique.

RAPPORT CANADIEN

Yvonne Jones et Bob Zimmer ont présenté le rapport canadien sur les activités dans l’Arctique. Yvonne Jones a présenté la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques, les programmes qui encouragent l’utilisation de technologies énergétiques propres dans les communautés éloignées, la façon dont l’inflation a entraîné des répercussions sur la sécurité des aliments dans l’Arctique, même si les investissements dans les programmes de sécurité alimentaire ont augmenté, et le Fonds pour les engins fantômes du Canada. Bob Zimmer a noté que de nombreux pays non arctiques ont récemment mis en place des politiques arctiques et a fait remarquer que des tribunes telles que le CPPRA étaient importantes pour les pays de l’Arctique.

PROCHAINE RÉUNION DU COMITÉ PERMANENT

La prochaine réunion du Comité permanent devrait avoir lieu lors de la 16e Conférence des parlementaires de la région arctique à Kiruna, en Suède.



[2] Le Plan stratégique du Conseil de l’Arctique pour la période 2021-2030 [EN ANGLAIS] (adopté le 20 mai 2021 à Reykjavik, en Islande) définit les trois principaux objectifs stratégiques suivants : protection de l’environnement, développement social et économique durable et renforcement du Conseil de l’Arctique.