TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 17 mars 1998
[Français]
La coprésidente (Mme Sheila Finestone (Mont-Royal, Lib.)): Le Comité mixte permanent des langues officielles commence ses travaux.
[Traduction]
Aujourd'hui, notre témoin est le président de l'Association olympique canadienne, M. William Warren.
Avant de lui donner la parole, je voudrais préciser la façon dont se passe la période de questions. Nous nous conformons à la décision prise lors de la première séance d'organisation du comité. À la première ronde, sept minutes sont accordées au Parti réformiste, puis au Bloc québécois, puis au Parti libéral, puis au Parti progressiste-conservateur, au Nouveau Parti démocratique et enfin au Parti libéral. Je vais surveiller l'horloge et j'interromprai les interventions à sept minutes précises.
À la deuxième ronde, la parole est attribuée par tranche de cinq minutes en alternance entre un parti d'opposition et le parti gouvernemental, et on commence par l'opposition officielle.
[Français]
Vous avez bien compris les règles du jeu? Très bien.
M. Louis Plamondon (Richelieu, BQ): J'invoque le Règlement, madame la présidente.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Oui, monsieur.
M. Louis Plamondon: Je ne crois pas que ce soit l'entente du début. On commence le deuxième tour avec le Parti réformiste, puis le Bloc québécois...
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Non, monsieur. Au deuxième tour, cinq minutes seront allouées à un parti d'opposition, puis au Parti libéral, ensuite à un autre parti d'opposition et enfin au Parti libéral.
M. Louis Plamondon: On alterne comme ça. D'accord. Ça va.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): C'est bien compris?
M. Louis Plamondon: Ça va.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Bon. On ne se disputera pas là-dessus.
M. Louis Plamondon: Voilà.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Tant mieux. Merci.
[Traduction]
Nous sommes très heureux d'accueillir M. William Warren. Je tiens à signaler que Patrimoine Canada a conclu un contrat avec l'Association olympique canadienne et que les règles qui régissent les rapports entre la partie contractante et le gouvernement du Canada ne sont pas assujetties à la Loi sur les langues officielles. Je crois que M. Warren va nous en parler et va apporter quelques précisions à cet égard.
Monsieur Warren, soyez le bienvenu.
[Français]
Vous êtes le bienvenu parmi nous.
[Traduction]
M. Bill Warren (président, Association olympique canadienne): Merci.
[Français]
Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Bill Warren. Je suis le président de l'Association olympique canadienne.
À titre de comité national olympique du Canada, l'Association olympique canadienne est responsable de tous les aspects de la participation du Canada au mouvement olympique, y compris la participation des équipes canadiennes aux Jeux olympiques et panaméricains.
[Traduction]
Permettez-moi d'expliquer les règles qui existent entre l'Association olympique canadienne et le gouvernement du Canada, auxquelles la présidente a fait référence.
L'Association olympique canadienne n'est pas un organisme qui relève du gouvernement du Canada. Depuis 1996, elle ne reçoit plus de subvention du gouvernement du Canada. Nous sommes totalement indépendants et autonomes. Nous sommes régis par un conseil d'administration dont les membres sont nommés par les différents sports inscrits au programme des Jeux olympiques, des Jeux olympiques d'hiver et des Jeux panaméricains, ou qui sont élus par nos membres, mais qui proviennent de l'ensemble de la collectivité.
Parce que c'était pour nous une question importante, notre conseil d'administration a adopté, le 20 novembre 1994, une politique concernant les langues officielles. Le gouvernement ne nous a pas obligés à le faire. Nous l'avons fait parce que nous jugions que c'était important. Dans le document que je vous ai remis, vous trouverez un exemplaire de notre énoncé de politique sur les langues officielles.
• 1540
En juillet 1996, à la veille des Jeux olympiques d'Atlanta,
l'Association olympique canadienne a signé un accord commercial
avec le gouvernement du Canada. Aux termes de cet accord
commercial, le gouvernement du Canada a reçu en tant que licencié
le droit d'utiliser les anneaux olympiques—symbole de
l'olympisme—et de les associer à l'équipe olympique. Comme je l'ai
dit précédemment, nous sommes responsables de tout ce qui touche à
l'olympisme au Canada et nous avons accordé par licence au
gouvernement du Canada le droit d'utiliser ce qui nous appartient.
En contrepartie de ce droit, le gouvernement du Canada nous a
accordé une indemnisation de 350 000 $ par an pour chacune des
quatre années allant de 1996 aux Jeux olympiques de l'an 2000.
Je suis ici aujourd'hui parce que le gouvernement du Canada est l'un de nos commanditaires et qu'il a soulevé une question concernant l'un de nos programmes. Le programme en question correspond à la réception de l'équipe olympique qui s'est déroulée à Nagano le 6 février dernier. Le litige porte sur la disproportion dans l'utilisation de l'anglais et du français lors de cette réception.
Tout d'abord, je voudrais vous expliquer à quoi correspondait cette réception. Nous avions 154 athlètes représentant le Canada aux Jeux olympiques d'hiver de Nagano. Il faut savoir que ces 154 athlètes représentent un certain nombre de sports et de disciplines différents. Au cours des compétitions ordinaires, ils n'ont guère l'occasion de se rencontrer, puisque les skieurs sont en Europe tandis que les spécialistes du bobsleigh sont aux États-Unis et les lugeurs en Asie. Les Jeux olympiques donnent à ces athlètes l'occasion de se réunir et de se rencontrer au sein de l'équipe olympique. Le premier objet de la réception de l'équipe est de créer un environnement favorable à cette rencontre, d'honorer les athlètes en tant que représentants de notre pays à cet événement international, de les distraire et de choisir l'athlète qui portera le drapeau le lendemain, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux, et c'est là, bien sûr, le moment d'apothéose de cette réception.
À la fin de cet événement du 6 février, nous avons fait un bilan pour voir si les objectifs que je viens d'évoquer avaient été atteints. Nous avons été convaincus qu'ils l'avaient été. Les athlètes semblaient apprécier la soirée, les honneurs qui leur ont été rendus ainsi que les distractions qui leur ont été proposées. Pourtant, dans les 24 heures qui ont suivi cette réception, nous avons constaté un problème.
Je tiens à vous dire ce que nous avons fait pour résoudre ce problème que nous pensions avoir créé. Tout d'abord, nous avons publié une lettre ouverte aux athlètes, qui comprenait le document que je vous ai remis. On y lit notamment ceci:
Aujourd'hui, je voudrais faire deux choses. Tout d'abord, je tiens à vous dire que dans les 24 heures, nous avons présenté nos excuses aux membres de l'équipe qui ont été offensés par l'emploi minimal ou relativement minimal du français pendant la réception de l'équipe olympique, et ces excuses étaient sincères. Mais nous avons également pris à l'égard des membres de notre équipe l'engagement de veiller à ce que ce genre de situation ne se reproduise jamais plus.
• 1545
Après la publication de cette lettre, nous étions fondés de
croire que les dommages causés lors de la réception de l'équipe
olympique étaient maîtrisés. L'amplification du problème par les
médias, par le public et la classe politique a été tout à fait
inattendue et véritablement décevante.
Qu'avons-nous fait pour tenir notre promesse envers les athlètes de veiller à ce que cette situation ne se reproduise plus?
Tout d'abord, nous avons recueilli des données concernant la réception proprement dite. Ces données figurent sur le document qui vous a été remis. Nous avons analysé le déroulement de la soirée, dont le programme comportait 15 éléments. Nous nous sommes remémorés la réception en tenant compte de toute l'information concernant le programme de cette soirée. On vous a remis ce programme.
Nous avons mesuré les parts relatives du français et de l'anglais et d'après notre évaluation, nous en sommes venus à la conclusion que 30 p. 100 du programme s'était passé en français, contre 70 p. 100 en anglais.
Deuxièmement, nous avons révisé notre politique concernant l'utilisation des langues officielles au cours des événements officiels, et l'énoncé de cette politique vous a également été remis. J'attire votre attention sur la politique des langues officielles qui figure dans notre documentation. Au troisième ou au quatrième paragraphe, on voit ce que nous faisons lors des événements et des réunions pour nous conformer aux lignes directrices et à la politique que nous avons approuvées.
Le deuxième alinéa à la rubrique «Événements et réunions» précise que les interventions doivent être faites dans les deux langues officielles lors du Gala olympique canadien—c'est un événement différent—lors de l'intronisation au Temple de la renommée olympique canadienne—c'est aussi un événement différent—lors du Camp de la jeunesse olympique canadienne—c'est aussi un autre événement—et lors des séminaires du Centre des carrières athlétiques olympiques, qui ne correspondent pas non plus à cet événement. Malheureusement, notre politique n'évoque pas spécifiquement le cas de la réception de l'équipe olympique.
Mais les événements que je viens d'énumérer sont très semblables par nature à la réception de l'équipe olympique et à notre avis, cette réception est régie par la même politique, qui prévoit que si la traduction de toutes les interventions n'est pas strictement obligatoire, il convient d'utiliser les deux langues officielles, compte tenu de la composition de l'auditoire.
Cela nous a amenés à faire une autre évaluation où nous avons encore essayé de déterminer la composition de l'auditoire lors de cette réception de l'équipe olympique. En ce qui nous concerne, cet auditoire se compose des athlètes, puisqu'il s'agit d'une réception donnée à l'intention de l'équipe olympique.
D'après notre analyse, sur les 154 athlètes de l'équipe canadienne, 113 ont l'anglais pour langue maternelle et 41 ont le français pour langue maternelle. Si vous voulez que je vous aide à faire le calcul, cela donne 72 p. 100 pour l'anglais et 28 p. 100 pour le français.
L'étape suivante du processus d'examen a consisté à examiner nos procédures internes car je pense qu'indépendamment des chiffres que je viens d'évoquer, le programme de la réception de l'équipe olympique n'a pas répondu à nos attentes.
Le programme se composait de différentes allocutions et d'une intervention des maîtres de cérémonie. Traditionnellement, nos maîtres de cérémonie à l'Association olympique canadienne sont deux anciens athlètes. Aux Jeux d'hiver de Lillehammer, c'était Mark Tewksbury et Sylvie Fréchette. À Atlanta, c'était—encore une fois—Mark Tewksbury et Nathalie Lambert.
• 1550
À la réception de l'équipe olympique de Nagano, nos deux
maîtres de cérémonie ne venaient pas du monde du sport. Nous y
avons réfléchi et nous en avons conclu que cet élément du programme
nous semblait quelque peu décevant, non pas tant par ce que les
maîtres de cérémonie ont dit ou fait, mais précisément parce qu'ils
ne venaient pas du monde du sport.
Le deuxième élément du programme qui a occupé une bonne partie de notre temps était la présentation vidéo. Il se trouve que je suis de Calgary. Nous avons regardé cette présentation vidéo, où des personnalités du Canada présentaient leurs voeux aux athlètes. En la regardant, j'ai constaté que la plupart de ces personnalités étaient de Toronto. La présentation n'était donc pas aussi convaincante que si le choix des personnalités avait assuré une meilleure représentation des régions.
Nous nous sommes donc demandés si, en tant que comité olympique national, nous étions habilités, dans le cadre de notre réglementation interne, à réviser le programme de la réception de l'équipe olympique pour déterminer s'il répondait bien à tous nos critères d'équité. Et je peux vous assurer que nous disposons de toutes les politiques nécessaires.
Nous n'avions pas organisé de répétition du programme où on aurait pu chronométrer les interventions, mais notre personnel estimait généralement, lors de la préparation du programme, que tous nos critères d'équité, que ce soit en matière d'égalité des sexes, de représentation régionale ou d'utilisation des langues, avaient été respectés; le programme a donc été approuvé.
La fin de semaine dernière, conformément à notre engagement envers les athlètes de veiller à ce qu'une telle chose ne se reproduise plus, notre comité directeur s'est réuni à Toronto—c'était une réunion ordinaire—et l'un des sujets inscrits à l'ordre du jour concernait notre politique des langues officielles. Si la réception de l'équipe olympique s'est bien déroulée conformément à notre politique, d'après les vérifications que nous avons faites, il n'en reste pas moins que nous avons créé un problème, qui est peut-être imputable à cette politique. Nous avons essayé d'interpréter les mots «en fonction de la composition de l'auditoire», et nous nous sommes demandés si notre politique n'était pas trop vague, trop sujette à interprétation, et si nous étions tout à fait à l'aise avec l'interprétation que nous en avions faite.
Après délibérations, notre comité exécutif a conclu qu'il fallait modifier notre politique pour éliminer tout problème d'interprétation et pour donner une idée parfaitement claire de ce qu'elle exige de nous. À l'issue de ce processus, notre comité exécutif fera une recommandation à notre conseil d'administration. Si celui-ci l'accepte, le problème concernant notre politique sera résolu.
Nous avons pris une ultime mesure pour nous conformer à notre engagement de veiller à ce que ce genre de chose ne se reproduise plus. Comme je savais que je devais être ici aujourd'hui alors que j'étais à Toronto dimanche, j'ai prolongé mon séjour, ce qui m'a permis de rencontrer les directeurs exécutifs de neuf des 13 sports représentés à Nagano. J'ai passé une heure avec chacun d'entre eux. Je n'ai pas réussi à rencontrer les quatre autres.
Au cours de ces rencontres, je voulais qu'ils me disent, maintenant qu'ils sont revenus du Japon, dans quelle mesure ce problème avait constitué une préoccupation pour eux et pour leurs athlètes. Au Village olympique, nous avons pour mission de créer à l'intention des athlètes un environnement propice à leur performance au cours des Jeux. Je voulais savoir si ce problème avait autant préoccupé les milieux sportifs que l'ensemble du public.
Après m'être entretenu avec ces directeurs, je peux vous dire qu'à mon avis, nous avons atteint nos objectifs lors de la réception de l'équipe olympique. Je crois que les athlètes ont été honorés. Je crois que nous avons réussi à les distraire. Je crois qu'au moment où ils sont sortis de cette salle, ils étaient chargés de l'énergie nécessaire pour faire de leur mieux au cours des épreuves.
J'ai demandé en particulier aux directeurs si des athlètes leur avaient fait part de préoccupations concernant l'utilisation des langues officielles au cours de la réception de l'équipe olympique. Je crois qu'un ou deux athlètes ont signalé que nous n'avions pas respecté la dualité linguistique de notre pays. J'en suis profondément désolé et je leur ai adressé mes excuses.
• 1555
Cependant, vous serez peut-être curieux d'apprendre qu'à la
fin de la réception de l'équipe olympique à Lillehammer, qui fut,
à mon sens, une réception très élégante, deux athlètes sont venus
me voir—ce chiffre est une pure coïncidence, et je ne prétends pas
qu'il s'agissait des deux mêmes athlètes—et ils m'ont dit qu'ils
s'étaient trouvés offensés par la réception.
J'ai dit: «Excusez-moi, j'ai trouvé cette réception extraordinaire. Qu'est-ce qui vous a préoccupés?» C'est que leur sport n'avait pas été représenté dans la présentation vidéo, alors que tous les autres sports d'hiver inscrits au programme l'avaient été. On avait oublié leur sport. Je me suis excusé auprès d'eux pour cette omission.
Je commence à avoir l'habitude de présenter des excuses.
Je peux vous dire très sincèrement que si nous avons fait quelque chose que nous n'aurions pas dû faire et si, par inadvertance, nous n'avons pas bien représenté la dualité linguistique de ce pays, nous n'avions certainement aucune motivation politique. En tout état de cause, ce fut une omission. Je peux vous assurer—et je tiens véritablement à ce que vous le compreniez—que l'incident n'a eu aucune conséquence fâcheuse pour la performance de quelque athlète que ce soit.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci, monsieur Warren.
Nous allons commencer avec M. Breitkreuz.
M. Cliff Breitkreuz (Yellowhead, Réf.): Merci, madame la présidente.
Bonjour, monsieur Warren; je vous remercie de votre exposé, même si je ne comprends pas pourquoi vous avez dû comparaître devant le comité, puisqu'il n'existe aucune obligation contractuelle entre l'Association olympique canadienne et le gouvernement du Canada en ce qui concerne les langues officielles.
Je ne suis pas venu ici pour vous mettre sur la sellette à propos de la question linguistique. Je suis au contraire venu vous féliciter, vous et l'équipe olympique canadienne, pour avoir ramené la plus grosse moisson de médailles et pour avoir permis aux Canadiens qui ont suivi toutes les épreuves olympiques de chez eux d'être très fiers de voir leurs athlètes obtenir de si beaux résultats. Évidemment, je tiens aussi à féliciter tous les bénévoles qui ont contribué à faire de cet événement un énorme succès international, et qui ont renforcé la fierté des Canadiens.
Je tiens à vous en féliciter. En un sens, je suis désolé que vous ayez dû venir de Calgary pour comparaître devant ce comité, qui est sans doute le 29e ou le 30e en importance sur la Colline.
Vous n'avez pas à redouter l'accueil qu'on vous réserve ici; bien au contraire, je pense que vous méritez une médaille d'or pour le travail que vous avez fait.
Je crois savoir que l'Association olympique canadienne a un budget d'environ 15 millions de dollars, exception faite de 2 p. 100, lequel provient du secteur privé ou de divers organismes canadiens. Le gouvernement fédéral n'y contribue que très peu et c'est sans doute pour cela, je suppose, que vous n'avez pas d'obligations contractuelles envers ce gouvernement. C'est pour cela que vous n'avez pas à vous conformer à ses politiques.
Vous avez dit, je crois, qu'un ou deux athlètes, qui étaient peut-être francophones unilingues... Est-ce que ce sont eux, ou quelqu'un d'autre, qui se sont plaints à vous?
M. Bill Warren: Je ne sais pas qui c'était.
C'est une déclaration très malencontreuse concernant nos sports, mais il faut toujours craindre que quelqu'un qui exprime une opinion contraire à l'opinion majoritaire doive en subir des conséquences par la suite. Je tiens à éviter cela, c'est pourquoi je cite des statistiques, sans donner de noms.
M. Cliff Breitkreuz: Oui, car de la façon dont nous voyons les choses, s'il y avait une quarantaine d'athlètes francophones, il n'y en a que deux ou trois qui soient francophones unilingues.
Si l'on regarde le pourcentage...
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): Et alors?
M. Cliff Breitkreuz: Oui, exactement—et alors? Pourquoi sommes-nous ici? Pourquoi M. Warren est-il ici? C'est exactement la question.
Indépendamment de cela... Vous savez, je tiens à continuer, madame la présidente.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Pas trop longtemps.
M. Cliff Breitkreuz: Je peux également vous dire, monsieur Warren, qu'il ne faut pas vous laisser intimider par les policiers de la langue qui sont assis derrière vous, car les langues officielles n'ont pas leur place à l'Association olympique canadienne.
Y a-t-il eu, par hasard, des bénévoles qui ont fait un travail extraordinaire à Nagano à titre individuel ou collectif, et qui n'aient pas été félicités comme ils méritaient de l'être?
M. Bill Warren: Sans doute, mais les bénévoles n'ont pas pour objectif de recevoir une récompense. Ce sont des gens qui ont un énorme respect pour les athlètes et qui s'appliquent à créer l'environnement dont j'ai parlé, qui permet aux athlètes de réaliser de meilleures performances aux Jeux olympiques.
Leur récompense n'est pas la reconnaissance de leur effort personnel. C'est plutôt un sourire de l'athlète qui apprécie leur effort.
M. Cliff Breitkreuz: Si vous en rencontrez, transmettez-leur les félicitations de cette partie de l'opposition; nous apprécions beaucoup leur action.
Je tenais à en parler, de façon que vous sachiez que votre travail a été apprécié, avant que les autres membres de ce comité s'en prennent à vous. Merci beaucoup.
M. Bill Warren: Merci.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci.
Je souhaite la bienvenue parmi nous au commissaire aux langues officielles. Merci beaucoup d'être là.
Monsieur Plamondon.
[Français]
M. Louis Plamondon: Merci, monsieur Warren, de votre présence. On va vous donner la chance d'apprécier la traduction simultanée. Cela vous donnera peut-être l'idée d'en faire autant à l'Association.
Merci d'avoir accepté notre invitation. Je vais d'abord vous faire une remarque concernant vos propres règlements.
Dans les règlements que vous nous avez distribués, qui ont été adoptés le 20 novembre 1994, que vous avez modifiés quelque peu à une assemblée du 1er décembre 1996 et qui ont été approuvés ici, au niveau ministériel le 16 janvier 1997, vous avez une section sur les langues.
Dans la 17e section, vous dites: «Les règlements sont publiés en anglais et en français.» Dans la 18e section, vous parlez de tout ce qui doit se faire en français et vous avez ajouté deux pages sur la politique des langues officielles.
Il est clairement dit, par exemple, que les vidéos sont produits dans les deux langues officielles. Toutes les activités doivent être dans les deux langues officielles, dites-vous. Ce n'est pas le gouvernement ou quelqu'un d'autre qui vous le dit; ce sont vos propres règlements, votre propre charte.
Ce qui me surprend dans l'attitude de votre association depuis des années, c'est que vous avez une charte ou des règlements qui vous disent que tout doit être dans les deux langues officielles, mais qu'aucun de vous, au niveau du conseil d'administration, ne s'en préoccupe lorsqu'il s'agit d'une activité aussi importante que la cérémonie d'ouverture officielle.
• 1605
Il est même écrit, au sujet de l'organisation des
Jeux, que tout
contrat conclu entre l'AOC et un comité
organisateur canadien doit comprendre l'engagement de
la ville hôte à fournir les services dans les deux
langues officielles.
Vous définissez aussi d'autres critères pour ce qui est des candidatures et des présences internationales dans vos propres règlements. Donc, j'ai été très surpris de vous voir surpris que l'on se surprenne que vous n'utilisiez pas les deux langues officielles lors de la réunion.
Je trouve très timide votre lettre d'excuses et je trouve qu'elle est venue très tard, environ 48 heures plus tard, quand vous vous êtes rendu compte que quelques politiciens s'étaient sentis chatouillés, selon votre expression. Pour vous, tout baignait dans l'huile, tout était beau, all the way, in English.
Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Ou presque.
M. Louis Plamondon: Ou presque. J'ai une deuxième question, madame, et je termine là-dessus. Je voudrais donc vous entendre au sujet de...
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Quelle était la première question?
M. Louis Plamondon: La première question est celle-ci: expliquez-moi la contradiction entre votre charte et votre façon de vivre comme groupe.
Deuxièmement, vous dites que le fait qu'on se soit foutu du français n'a dérangé aucun athlète au niveau de ses performances. C'est à peu près ce que vous avez dit. Vous n'avez pas eu de plaintes individuelles, dites-vous.
Bien sûr, les plaintes portées contre votre association par les francophones arrivent toujours quand ils sont à la retraite parce qu'ils ne veulent pas être pénalisés au niveau des subventions et par rapport à leurs commanditaires. Ils ne veulent pas avoir de problèmes avec leur entraîneur.
Il y a un aspect que j'aimerais soulever ici. Vous dites que vous donnez un environnement approprié pour maximiser la performance de vos athlètes, un environnement approprié en termes d'instructeurs, en termes d'équipement, en termes de joie de vivre, en ce sens que vous organisez de belles réceptions et que vous vous arrangez pour que les athlètes soient confortables lors de leurs déplacements, partout où ils vont.
Il y a un aspect dont je voudrais que me parliez. Pour vous, est-ce que le contexte culturel et linguistique dans lequel un athlète s'entraîne est important? Quand quelqu'un est dans son contexte culturel et linguistique à lui, est-ce qu'il ne sera pas meilleur au niveau de la performance? Est-ce que vous n'avez pas toujours oublié cet aspect à l'Association?
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Merci. Monsieur Warren, s'il vous plaît.
[Traduction]
M. Bill Warren: Vous avez demandé tout d'abord si notre association se conforme aux dispositions de ses règlements et de sa Charte; nous avons un engagement vis-à-vis de notre conseil d'administration et de nos membres: ils sont autorisés à parler dans la langue de leur choix et nous assurons un service d'interprétation simultanée lors des réunions du conseil et de notre réunion générale annuelle.
Notre engagement pour les événements comme la réception de l'équipe olympique à Nagano est celui auquel j'ai fait référence tout à l'heure lorsque j'ai exposé notre politique. Je conteste l'affirmation voulant que nous refusons de nous conformer à nos règlements.
Fait intéressant à noter, les membres de notre conseil d'administration qui sont francophones et capables de communiquer dans les deux langues, ce qui n'est pas mon cas, nous ont dit que ce qui importe, c'est que les administrateurs puissent se comprendre et que s'ils comprennent ce qui se dit en anglais, il vaudrait peut-être mieux consacrer à la traduction d'un texte écrit les ressources financières que nous utilisons pour assurer des services d'interprétation simultanée.
Nous n'avons pas accepté cette recommandation. Si vous assistez à notre assemblée générale annuelle et aux réunions du conseil d'administration, vous constaterez que les services d'interprétation simultanée vous sont offerts.
• 1610
Quant à votre deuxième question, il faut bien comprendre que
l'Association olympique canadienne ne s'occupe pas de
l'entraînement des athlètes, car ce secteur relève des fédérations
sportives nationales. Ce sont elles qui fournissent les ressources,
le matériel, les entraîneurs et les lieux qui conviennent le mieux
à l'entraînement de ces athlètes.
Par exemple, pour le patinage de vitesse sur courte piste, l'endroit choisi pour l'entraînement des athlètes est la patinoire de Montréal. Il se trouve que l'équipe de patinage sur courte piste est une culture canadienne-française, et le hasard veut donc que l'installation utilisée pour les entraînements se trouve dans le même milieu et la même culture que ceux auxquels les athlètes sont habitués. Malheureusement, pour des raisons d'ordre économique, c'est généralement la disponibilité des installations qui décide de l'endroit où les athlètes s'entraînent et non le contexte culturel de l'endroit où elles se trouvent.
Comprenez bien toutefois que l'Association olympique canadienne assume la responsabilité au niveau des Jeux olympiques. La préparation des athlètes en vue d'atteindre ce niveau relève des fédérations sportives nationales, ce qui sort totalement de notre champ de compétence.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup.
[Français]
Monsieur Coderre, s'il vous plaît.
M. Denis Coderre: Madame la présidente, dans un premier temps, je voudrais vous dire à quel point j'ai été indigné lorsque j'ai entendu le député du Parti réformiste traiter de cette façon la question de la langue française. Si nous avons invité l'Association olympique canadienne, ce n'est pas à titre de commanditaires. Ce sont des gens qui travaillent avec le drapeau du Canada. Ce sont des gens qui doivent représenter le Canada aux Olympiques. Je pense que le minimum qu'on puisse faire, c'est de s'assurer que la dualité linguistique soit respectée. Il ne s'agit pas de s'excuser continuellement, mais de s'assurer une fois pour toutes... En 1998, il est indécent que l'on doive encore faire face à ce genre de dilemme.
Deuxièmement, pour un parti qui se bat pour le drapeau du Canada, vous respectez bien peu le principe de la dualité linguistique. Vous devriez avoir honte de parler de cette façon-là.
Maintenant, monsieur Warren, même si l'Association est indépendante et autonome, ne croyez-vous pas que le principe minimal est de s'assurer que les francophones, comme les anglophones, puissent jouir de façon équitable et décente de la dualité linguistique à tous points de vue?
Quand je regarde le déroulement de la soirée, je me dis qu'à part les batteurs japonais qui entrent et exécutent les rites de cérémonie, à part la présentation du drapeau et à part les confettis et les canons, je trouve encore une fois que l'Association olympique a démontré peu de sensibilité envers la question canadienne.
Je ne veux pas vous parler des athlètes. Je veux vous parler des journalistes qui ont eu à faire face à l'Association olympique canadienne. Ils m'ont dit que, lorsqu'ils avaient besoin de services en français, ces services étaient déficients, qu'ils avaient de la difficulté à se faire servir en français.
Monsieur Warren, en 1998, est-ce que vous pouvez assurer ce comité que nous n'aurons plus à vous réinviter, ne serait-ce que pour cette question-là, et que, comme francophone bilingue, je ne serai pas encore une fois obligé de vous inviter à cette table-ci pour entendre encore une fois vos excuses? J'aurai une autre question à vous poser.
[Traduction]
M. Bill Warren: Je vous ai déjà dit que nous nous sommes engagés auprès des athlètes à trouver une solution à ces problèmes, et mon engagement est sincère. Lorsque j'aurai tenu ma promesse aux athlètes, j'aurai également répondu à votre demande.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Vous pouvez poser votre deuxième question, monsieur Coderre.
[Français]
M. Denis Coderre: Croyez-vous que le Canada est un pays bilingue, monsieur Warren?
M. Louis Plamondon: Tu es le seul à croire ça.
M. Denis Coderre: Laissez faire, les séparatistes.
[Traduction]
M. Bill Warren: Le Canada est un pays où il y a deux langues officielles. L'Association olympique canadienne a reconnu cet état de choses dans le préambule de sa politique. Pour ce qui est de mes propres compétences, il va sans dire que je ne suis pas bilingue, et sans doute pour cette raison ne suis-je pas le mieux placé pour répondre à votre question.
[Français]
M. Denis Coderre: Monsieur Warren, soyons clairs. Je ne tire pas sur le messager, mais il y a des questions qu'on doit se poser. Notamment, comment se fait-il qu'on n'ait pas vu ce vidéo au préalable et comment se fait-il que dans l'organisation, la directrice générale, Mme Letheren, que je vois ici... Comment se fait-il qu'un comité n'ait pas regardé ce vidéo au préalable? On aurait pu réparer des erreurs avant que ça se produise. Comment se fait-il qu'on est continuellement obligés de réparer les pots cassés? Vous savez très bien que s'il y a un élément explosif au Canada, c'est bien la question linguistique.
Qui a regardé ce vidéo, et comment expliquez-vous qu'on ne se soit pas inquiété à ce moment-là de ce vidéo?
[Traduction]
M. Bill Warren: Ce que je sais, c'est que nous avons vu la présentation vidéo. Ce que je sais, c'est que ceux qui l'ont visionnée étaient au courant de notre politique et l'ont interprétée de telle façon qu'ils en ont conclu que l'utilisation des langues dans cette vidéo était compatible avec la composition de l'auditoire.
C'est le problème que pose notre politique, cette phrase, car si on l'interprète de façon purement mathématique—et croyez-moi, ce n'est pas ce que je préconise—on peut en arriver à conclure que si 72 p. 100 de l'auditoire est anglophone et 28 p. 100 francophone, et que 75 p. 100 de la vidéo est en anglais et 25 p. 100 en français, les dispositions de la politique sont respectées.
On peut aussi en conclure, comme l'ont fait bon nombre des membres de notre comité exécutif pendant la fin de semaine, que ce n'est pas normal. Il ne faut pas faire un calcul mathématique. Ce qu'il faut faire...
[Français]
M. Denis Coderre: Croyez-moi, on a essayé de mesurer la langue française et la langue anglaise avec une règle au Québec, avec le gouvernement du PQ, et on a vu que ça ne fonctionnait pas. Est-ce qu'on peut s'entendre là-dessus? On n'embarquera pas dans la question mathématique.
Mais je veux vous dire une chose: c'est que ma perception du bilinguisme en est une d'équité. Il ne s'agit pas de dire, par exemple, qu'il y a 80 p. 100 des députés du Parlement qui sont francophones et que, pourtant, on peut parler 50 p. 100 en anglais comme en français. Ce que je demande, c'est que vous soyez respectueux de l'Association olympique internationale. J'étais plus fier de l'Association olympique internationale parce qu'on entendait toujours les annonces et en français et en anglais. C'était équitable. Le minimum que je demande à l'Association olympique canadienne... Encore une fois, je ne me sens pas comme un commanditaire, mais comme quelqu'un qui porte son drapeau. Alors, j'espère que la prochaine fois, les choses seront 50 p. 100 en anglais et 50 p. 100 en français, que vous ne calculerez pas le nombre de personnes dans la salle et que vous ne ferez pas une équation en conséquence. Si vous ne le faites pas, ça va nous faire plaisir de vous réinviter.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup, monsieur Coderre. Je crois que M. Warren a été très clair en précisant qu'il ne se fondait pas sur un pourcentage. La question est claire.
Sénateur Beaudoin, vous avez la parole.
[Français]
Le sénateur Gérald Beaudoin (Rigaud, PC): J'écoute tout ce qui se dit autour de la table sur le plan linguistique. Le débat se répète peut-être tous les 10 ans dans ce domaine. Pour moi, ce n'est pas juste une question de Loi sur les langues officielles. La Loi sur les langues officielles est une loi bien spéciale qui a préséance sur beaucoup d'autres. On peut même dire que c'est une loi quasi constitutionnelle. Mais pour moi, ça va beaucoup plus loin que ça.
Pour moi, le bilinguisme au Canada est au coeur même de la Constitution. Il est à l'article 133, ainsi qu'à l'article 16 de la Charte canadienne des droits et libertés, et la charte fait partie de la Constitution. Alors, pour moi, c'est beaucoup plus qu'un débat sur la loi. Pour moi, le Canada est constitutionnellement français et anglais. On n'y échappe pas. Je n'ai pas de questions à poser là-dessus, mais j'entends souvent dire ici: «Oui, mais on ne représente pas le gouvernement.» C'est vrai que vous n'êtes pas une société de la Couronne, mais vous êtes tout de même un organisme qui représente le Canada.
• 1620
Si vous représentez le Canada, vous devez le
représenter tel qu'il est. Tel qu'il est, sa
constitution est très claire. C'est un pays
où la langue française et la langue anglaise sont sur
le même pied, et non à 75-25 ou 28-72.
Ce n'est pas ce que la Constitution dit. Elle dit que
les deux langues sont sur un même pied. Ce n'est
pas une loi qui dit ça, mais la Constitution.
Pour moi, ce débat ne nous mène nulle part. Il faut que
les deux dimensions du pays soient représentées.
Je vois que vos règlements sont en français et en anglais. Tant mieux! Tant mieux! C'est un très bon départ. Mais ne croyez-vous pas que quand vous représentez votre pays sur la scène mondiale, où il y a des millions et peut-être même des milliards de spectateurs, ce n'est pas une question d'arithmétique mais une question de dualité linguistique?
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Monsieur Warren.
M. Bill Warren: Je suis d'accord avec vous et aussi avec la personne qui est intervenue avant vous. Je le répète, je n'ai pas essayé de justifier l'équation mathématique entre les athlètes et l'utilisation d'une langue plutôt que de l'autre. J'ai dit tout simplement que ceux qui ont visionné la vidéo avant qu'elle ne soit présentée au grand public auraient pu interpréter notre politique de cette façon. C'est pourquoi notre comité exécutif s'est réuni pendant la fin de semaine pour discuter de la politique en vigueur, et a conclu qu'elle ne nous permet pas d'atteindre nos objectifs. Cette politique ne correspond pas à la mission que se doit de remplir l'Association olympique canadienne.
C'est pourquoi nous nous penchons sur la précision de cette politique de façon à ce qu'elle soit plus logique, car c'est ce que nous souhaitons tous.
[Français]
Le sénateur Gérald Beaudoin: Autrement dit, ayant adopté les dispositions constitutionnelles de 1867 et surtout de 1982, notre pays a deux caisses de résonance dans le monde: le monde francophone et le monde anglophone.
Il y a une chose que je n'arrive pas à comprendre. On commence par dire qu'il faut faire ceci, qu'il faut faire cela. C'est un avantage immense que d'avoir deux caisses de résonance. Il faut s'en servir, et on peut s'en servir d'une seule façon. C'est en donnant aux deux caisses de résonance la même force, la même vigueur. Autrement, il n'y aura pas de Canada, d'après moi. C'est ce qui fait la beauté du Canada, la beauté de notre pays.
Je n'ai pas d'autres questions à poser, madame la présidente. J'ai marqué mon point. Il a répondu et il a dit qu'il était d'accord avec moi.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Et il en ajoute.
Une voix: Avec résonance.
Le sénateur Gérald Beaudoin: Avec résonance.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Non seulement avec résonance, mais
[Traduction]
dans le temps qui nous est alloué. Il vous reste deux minutes pour interroger le témoin.
[Français]
Le sénateur Gérald Beaudoin: Il est bien obligé...
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Voulez-vous poser une question supplémentaire? M. Godfrey souhaite utiliser les deux minutes et deux secondes que le sénateur Beaudoin n'a pas utilisées. Y a-t-il des objections?
M. John Godfrey (Don Valley-Ouest, Lib.): J'ai une très brève question à poser à M. Warren. Puis-je déduire de ce que vous avez dit que, à l'avenir, nous pouvons nous attendre à une répartition équitable entre les deux langues, lors de ce genre d'événements?
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Vous n'êtes pas conservateur. Je regrette, c'était son voisin.
M. Bill Warren: Je ne veux pas prédire la suite des événements. Je ne sais pas ce qu'il en est exactement car tout cela est assez flou. Et je ne sais pas quel changement nous allons apporter à notre politique, mais je sais que nous allons préciser les choses.
M. John Godfrey: Puis-je vous demander, au nom du comité, dont les membres ont exprimé clairement leurs préoccupations, de transmettre à vos collègues nos suggestions et les sentiments qui ont été exprimés. Cela vous aidera peut-être dans vos délibérations.
M. Bill Warren: Je vous en fais la promesse.
M. John Godfrey: Merci.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): J'ai fait une erreur. Le comité me permet-il de permettre au sénateur Comeau d'utiliser les deux minutes qui restent avant de donner la parole au Nouveau Parti démocratique?
[Français]
Une voix: C'est deux minutes aux conservateurs.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Deux minutes 30 secondes.
Le sénateur Gérald J. Comeau (Nouvelle-Écosse, PC): Merci, madame la présidente. Ce sera très court.
Monsieur Warren, vous m'avez beaucoup inquiété au début de vos commentaires, quand avez parlé du nombre de francophones qu'il y avait là. Plus tard dans votre présentation, vous nous avez indiqué que vous ne vouliez pas faire d'arithmétique. Pourtant, vous avez fait de l'arithmétique. Vous nous avez dit qu'il y avait trois fois plus d'anglophones que de francophones, et notre représentant du Parti réformiste, bien sûr, a sursauté tout de suite et a dit: «Sur ces 41 francophones, il y en avait peut-être deux qui ne pouvaient pas parler anglais.»
• 1625
Vous avez préparé un piège dans
lequel le Parti réformiste a tout de suite sauté avec
ses commentaires.
Puisque ces francophones peuvent tous parler anglais,
pourquoi ne pas tout simplement faire toute la chose en
anglais? C'est le genre de piège dans lequel
tombent les personnes qui, comme les réformistes,
ne croient pas en un Canada bilingue que nous voulons
préserver, qui croient en un Canada anglophone, ce
qui signifierait la destruction de notre pays, bien sûr.
Je voulais vous poser une question. Pendant que vous nous donniez ces chiffres, aviez-vous tout simplement oublié qu'on ne devait pas faire d'arithmétique, surtout étant donné les commentaires du sénateur Beaudoin, qui disait qu'à cause de la résonance, il fallait protéger nos deux langues officielles?
[Traduction]
M. Bill Warren: Je me trouve dans un contexte que je connais très mal, et si en vous présentant des faits de nature mathématique, j'ai permis à quelqu'un d'en profiter du point de vue politique...
Des voix: Oh, oh!
M. Bill Warren: ... c'est parce que je ne suis pas habitué à ce genre de réunion.
Pour répondre directement à votre question, l'Association olympique canadienne reconnaît la dualité linguistique de notre pays, cela ne fait aucun doute. Il va sans dire également que je suis parfaitement conscient de cette réalité.
Lorsque notre politique a été établie en 1994, nous pensions que cela se fonderait sur ce principe. Nous venons de participer à un événement sportif qui nous a permis de vérifier l'applicabilité de notre politique, et nous en sommes arrivés à la conclusion que, sous sa forme actuelle, elle ne sert peut-être pas nos intérêts car elle est trop vague et sujette à interprétation.
C'est pourquoi le comité exécutif s'est engagé à formuler une recommandation au conseil d'administration de façon à rendre les choses beaucoup plus claires. Je ne peux rien vous dire de plus.
Je ne voudrais pas vous donner l'impression d'être frustré en disant cela, mais je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus, si ce n'est que notre association respecte effectivement la dualité linguistique de notre pays, que ce soit parce que la loi nous y oblige ou que ce soit par conviction. Je ne peux rien vous dire de plus.
[Français]
Le sénateur Gérald Comeau: Eh bien, je voulais démontrer qu'il y a des gens qui siègent au Parlement et qui ne respectent pas cette dualité linguistique. Ils siègent devant certaines sections de cette table. Il faut que vous sachiez qu'il y a des gens qui sont comme cela.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci, sénateur Comeau.
Une voix: Quelle expérience enrichissante.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Oui.
Tout ce que je peux dire, monsieur Warren, c'est que vous devriez venir plus souvent. Vous constaterez quelques autres anomalies.
Des voix: Oh, oh!
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Mme Vautour, suivie de M. Paradis, qui débutera la période de cinq minutes.
[Français]
Mme Angela Vautour (Beauséjour—Petitcodiac, NPD): Merci de votre présentation.
Je dois dire que c'est ma première réunion ici. Je remplace M. Godin. J'ai entendu des choses qui m'ont vraiment bouleversée. Étant acadienne, faisant partie d'un groupe minoritaire du Nouveau-Brunswick, j'ai vraiment du mal à comprendre certaines politiques que vous avez mises en application à l'ouverture des Jeux olympiques.
Il faut penser à l'unité nationale. J'ai du mal à comprendre qu'il faille toujours revenir et remettre les gens à leur place. On sait qu'on a deux langues dans ce pays et on sait que c'est un problème. On pense à l'unité nationale. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre que lorsqu'on organise un événement aussi important, on ne s'assure pas en premier lieu de respecter les deux langues officielles.
Même s'il n'y avait qu'un seul francophone dans ce groupe, cette personne mériterait d'avoir un programme en français. Ce n'est pas une question qu'il y en ait 25 sur 75 ou 3 sur 28. Quand je vais quelque part, je veux être servie en français.
• 1630
Il faut le faire et il faut arrêter de toujours
revenir ici. J'en ai assez des excuses. On dit
toujours: «Sorry, we didn't have time. We forgot.» Les
francophones sont fatigués de se faire dire ça. Je
suis très fière d'être canadienne et je suis très fière
d'être au Canada. Je ne suis pas d'accord avec les
séparatistes, mais je suis d'avis qu'on crée un
problème au pays quand on refuse de reconnaître qu'il y
a deux langues officielles dans ce pays.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Puis-je vous suggérer de formuler brièvement votre question.
[Français]
Mme Angela Vautour: Je crois que toutes les questions ont été mentionnées. Il y a beaucoup d'organisation qui se fait longtemps à l'avance. Quand avez-vous commencé à planifier la réception du vendredi, où on a présenté les athlètes aux médias?
[Traduction]
M. Bill Warren: Je n'en suis pas certain. Je peux sans doute vous dire qu'à la suite des audiences d'aujourd'hui et du travail que nous avons accompli après la réception, nous avons commencé à planifier la prochaine réception de l'équipe. Par conséquent, on peut dire que cette planification a débuté aussitôt après la réception d'Atlanta.
[Français]
Mme Angela Vautour: Pouvez-vous m'expliquer comment cette situation a pu survenir, alors qu'on planifie de tels programmes très longtemps à l'avance? On sait qu'aujourd'hui, l'unité nationale est un «hot button», comme on dit. En créant de telles situations, on donne des raisons aux gens qui veulent se séparer du pays et on aide le Parti réformiste, qui est encore plus dangereux que les autres.
J'ai énormément de difficulté à accepter qu'on ait pu faire un tel manquement à l'unité nationale dans un programme aussi important. L'unité nationale est un sujet d'actualité. Même à la Chambre, on en parle tous les jours.
M. Louis Plamondon: On va former un Bloc acadien.
Des voix: Ah, ah!
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Monsieur Warren.
M. Bill Warren: Je vais encore me risquer à vous répondre. La question linguistique est extrêmement importante au Canada, je le reconnais et, même si nous aurions pu faire mieux sur ce plan lors de la réception, j'aimerais que vous considériez l'unité nationale qui est, selon vous, le prolongement de la question linguistique, dans le contexte de ce que l'équipe olympique a fait pour l'unité nationale à Nagano et la façon dont le public canadien a perçu sa performance.
À ma connaissance, rien ne contribue autant à l'unité nationale que les athlètes qui représentent notre pays, que ce soit aux championnats mondiaux, aux coupes mondiales ou aux Olympiques.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Même les Olympiques pour les handicapés...
M. Bill Warren: Absolument.
[Français]
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): ...et les Jeux de la Francophonie ont été accordés au Canada.
[Traduction]
J'ai pris une seconde de votre temps, monsieur.
[Français]
M. Denis Paradis (Brome—Missisquoi, Lib.): Pas de problème.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup. Monsieur Paradis.
[Français]
M. Denis Paradis: Monsieur Warren, tout d'abord, je vous dirai que je représente une circonscription qui compte à peu près 20 p. 100 d'anglophones et 80 p. 100 de francophones. Ça marche extraordinairement bien entre nos deux communautés, à tous les points de vue.
J'ai pris connaissance de votre politique linguistique à l'Association olympique canadienne; j'ai pris connaissance aussi, lorsque le problème a été soulevé, de votre réponse et de vos excuses immédiates auprès des gens qui étaient à Nagano.
• 1635
Je reprends les thèmes
qui ont été soulevés par mes collègues tout autour de
la table. J'ai
regardé le dossier que vous nous avez donné et
les chiffres de l'Association olympique
canadienne relativement au déroulement de la soirée et à la
réception de l'équipe. Vous calculez tout en termes
de pourcentage ou de minutage. Ce n'est
pas la conception que j'ai du bilinguisme dans ce pays.
Ce n'est pas du tout ça. Quand quelqu'un réagit
comme ça, on se demande si on parle le même langage.
Je ne parle pas de l'anglais et du français, mais
de ce qu'est notre pays.
À mon humble avis, cela ne se mesure pas en termes de pourcentage: 72 p. 100 des athlètes indiquent que leur langue maternelle est l'anglais et 28 p. 100 indiquent que leur langue maternelle est le français. Ce n'est pas comme cela que ça se mesure. Ça se mesure davantage avec des notions de respect et d'appréciation que nous avons les uns pour les autres, des notions de sensibilité à la dualité linguistique canadienne. Le mot «sensibilité» est important.
J'ai eu la chance de faire partie de la délégation canadienne au dernier Sommet de la Francophonie avec Claudette à Hanoi, au Vietnam. Je dois vous dire que c'était à l'automne et que 500 journalistes étaient dans l'auditorium d'Hanoi. On voit très bien la position du Canada. Là j'ai vu que le Canada et la France étaient les deux pays qui tiraient la Francophonie au niveau mondial.
Sur la scène, en avant, il y avait le premier ministre Chrétien, Jacques Chirac, le président de la France, la vice-première ministre du Vietnam et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, bien sûr, qui va recevoir les Jeux de la Francophonie en 1999. Les Jeux olympiques se produisent immédiatement après cette démonstration mondiale de l'importance de la Francophonie pour le Canada. Juste avant, Moncton venait d'obtenir le Sommet de la Francophonie en 1999.
Votre association projette une image publique, une image de ce qu'est notre pays. Il y a des milliards de téléspectateurs qui regardent les Jeux olympiques, et c'est là que ça devient important. Ce n'est pas dans les relations. À un moment donné, on vous donne une subvention de 350 000 $, et vous n'êtes pas un organisme du gouvernement. On comprend tout ça, mais vous projetez l'image de notre pays partout dans le monde, et là c'est important. Ça devient capital, parce que la plupart des pays ont plus de contrôle sur leurs athlètes que le Canada en a comme gouvernement.
Voici la question que je veux vous poser. Parce qu'il s'agit de représenter notre pays d'une certaine façon au niveau de l'olympisme canadien et aussi au niveau mondial, pensez-vous que le gouvernement devrait être plus présent? On vous donne 350 000 $ par année. Pensez-vous que le gouvernement devrait être plus présent dans l'organisation ou au moins dans le cadre de cette représentation extérieure que vous faites ou que les athlètes font sous le chapeau du pays qu'est le Canada?
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Demandez-vous plus d'argent, monsieur Paradis?
M. Denis Paradis: Non, je demande...
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Je croyais que vous en demandiez.
[Français]
M. Denis Paradis: Plus présent. Je n'ai pas dit financièrement, madame la présidente.
M. Louis Plamondon: J'avais peur que tu veuilles subventionner l'illégalité.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Monsieur Warren.
M. Bill Warren: Aux Jeux olympiques d'hiver de Nagano, j'ai constaté que le gouvernement canadien était plus présent que le gouvernement de tout autre pays participant, à l'exception du Japon.
Encore une fois, je fais une comparaison—c'est sans doute ma façon de voir les choses—mais j'estime que la représentation du gouvernement du Canada était bien marquée à ces jeux. Par conséquent, il n'est sans doute pas nécessaire qu'elle le soit davantage.
[Français]
M. Denis Paradis: On peut s'assurer, monsieur Warren... Est-ce que c'est fini?
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Si vous voulez le savoir, quatre minutes et 36 secondes
[Français]
se sont écoulées.
M. Denis Paradis: Merci, monsieur Plamondon.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Ne vous inquiétez pas. Je vous le promets, monsieur Plamondon, je suis très...
[Français]
M. Denis Paradis: Monsieur Warren, vous dites que le gouvernement du Canada est assez présent. Étant donné l'audience d'aujourd'hui et tout ce qui s'est passé, dois-je comprendre que le message que vous retenez en est un de dualité linguistique canadienne et que dans ce que vous allez faire à l'avenir, ce concept fera partie de votre manière de réagir ou d'organiser les événements?
C'est une question, madame la présidente.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci, monsieur Paradis.
Monsieur Warren.
M. Bill Warren: J'espère avoir été clair sur ce point. Encore une fois, nous avons fait une promesse aux athlètes. Nous avons des responsabilités envers eux. Dans la mesure où nous avons dit aux athlètes que nous veillerons à ce que cette situation ne se reproduise pas et où nous nous efforçons de tenir notre promesse, cela ne se reproduira plus.
Je coupe peut-être les cheveux en quatre en disant cela, mais je voudrais que tout le monde comprenne que l'Association olympique canadienne, une association nationale, une association qui a le privilège de représenter le mouvement olympique au Canada—et c'est vraiment un privilège—a une responsabilité envers les athlètes. Si nous respectons notre engagement, nous serons tous contents ou du moins nous devrions l'être.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Qui est le suivant? Nous en sommes au tour de cinq minutes. Monsieur Jaffer.
M. Rahim Jaffer (Edmonton—Strathcona, Réf.): Merci.
Tout d'abord, je voudrais remercier M. Warren d'être venu devant le comité aujourd'hui et de sa patience envers nous...
[Français]
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Monsieur le sénateur, je sais que vous êtes arrivé quelques minutes en retard. Vous avez cinq minutes maintenant.
Le sénateur Gérald Beaudoin:
[Note de la rédaction: Inaudible].
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Très bien. Allez-y, monsieur Jaffer.
[Traduction]
M. Rahim Jaffer: Je voudrais remercier M. Warren de sa comparution d'aujourd'hui. J'ai trouvé intéressante la façon dont vous-même, monsieur Warren, et le comité avez réagi, surtout à l'égard de certaines préoccupations émises autour de cette table ou soulevées par les journalistes. Cela montre votre engagement à tenir compte de la Loi sur les langues officielles et de notre dualité francophone-anglophone. J'apprécie donc que vous ayez réagi de cette façon.
Certains d'entre nous, des membres de la classe politique et diverses autres personnes ont émis des inquiétudes au sujet de ce qui s'est passé aux Jeux olympiques, mais j'aimerais que vous nous disiez de quelle façon l'absence de dualité a touché les athlètes.
Je suis d'accord avec vous quand vous dites que ce sont les Jeux olympiques et les manifestations de ce genre qui contribuent à l'unité nationale. J'étais très fier de nos athlètes et de leur performance à ces Jeux olympiques.
J'aimerais que vous nous fassiez part des réactions qu'ont eues les athlètes. Se sont-ils alarmés de ce que cette dualité n'était pas présente? S'en sont-ils plaints? Je voudrais le savoir, car tout le monde s'est prononcé sauf les premiers intéressés. Si vous pouviez me renseigner à ce sujet, je l'apprécierais.
M. Bill Warren: Vous avez raison de parler des «premiers intéressés», car je tiens à souligner qu'il s'agissait effectivement des athlètes. Ce n'est ni moi ni vous, ni même le public canadien. Nous nous passionnons pour ce que les athlètes font lorsqu'ils participent aux compétitions, mais c'est avant tout leur heure de gloire et tout dépend de leur performance.
Comme je l'ai dit, j'ai essayé de savoir ce que les athlètes en pensaient. J'ai eu l'impression que cette question n'avait pas pris autant d'importance à leurs yeux qu'à ceux du public, mais cela ne veut pas dire que ce soit insignifiant.
Je sais que les athlètes ne sont pas portés à venir me voir, en tant que président de l'Association olympique canadienne, pour me faire part de leur mécontentement.
• 1645
Je vais personnaliser un peu tout cela. Si je fais partie de
l'Association olympique canadienne, c'est parce que je suis un
admirateur des athlètes. J'aime les voir pratiquer leur sport. Je
n'ai jamais pu faire moi-même de compétitions, mais je vis mes
rêves par leur intermédiaire, j'apprécie énormément leur habileté
et leur performance et je connais bien un bon nombre d'entre eux.
À Calgary, je vais regarder un grand nombre d'athlètes pendant qu'ils s'entraînent. Je pense qu'une certaine familiarité commence à se créer entre eux et moi, personnellement et non pas en tant que président de l'Association olympique canadienne. Cette familiarité est telle que, s'il y avait un problème, ils se sentiraient à l'aise pour m'en parler. Ce n'est pas vrai pour chacun d'entre eux, mais pour un grand nombre qui s'entraînent là-bas.
J'ai ainsi côtoyé les membres de l'équipe de bobsleigh, nos patineurs de vitesse qui s'entraînent à Calgary, nos lugeurs. J'ai ainsi fait leur connaissance. Personne n'est venu me dire: «Bill, nous avons là un problème qu'il faudrait régler».
Je sais que nous avons un problème, et c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui, pour entendre votre opinion et vos recommandations quant à la façon de le régler. Mais ce problème touche davantage nos politiques et nos responsabilités en matière de dualité linguistique qu'il ne touche les athlètes.
M. Rahim Jaffer: Monsieur Warren, pourriez-vous me donner tout de suite une précision?
Je suis bien content que vous entreteniez ces relations personnelles et c'est très important, à mon avis, pour quelqu'un comme vous qui dirigez le Comité olympique.
Ces athlètes qui s'exercent à Calgary, viennent-ils de toutes les parties du pays? Viennent-ils d'une région précise? Y en a-t-il du Québec également?
M. Bill Warren: Ils viennent de toutes les provinces du pays...
M. Rahim Jaffer: D'accord.
M. Bill Warren: ... y compris du Nouveau-Brunswick.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup.
Voyons maintenant ce quÂil en est de ma liste:
[Français]
Mme Bradshaw, M. Robichaud et M. Coderre.
M. Louis Plamondon: M. Robichaud n'est plus là.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Désolée, mais c'est ce que j'ai sur ma liste.
[Français]
M. Louis Plamondon: J'ai une autre réunion. Je n'ai pas le temps d'attendre.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Après Mme Bradshaw, ce sera à vous, monsieur.
M. Louis Plamondon: Je n'ai qu'une petite question, mais je vais vous laisser aller, madame.
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Madame Bradshaw.
Mme Claudette Bradshaw (Moncton, Lib.): Madame la présidente, excusez-moi d'être en retard, mais demain soir, c'est la Francophonie en Acadie sur la colline. J'étais à mon bureau en train de travailler à cela.
Moi aussi, monsieur Warren, je suis acadienne. J'ajoute que je n'ai presque pas dormi pendant les Olympiques, parce que je les observais pendant toute la nuit. J'arrivais donc le lendemain matin à Ottawa pas mal fatiguée.
Pour moi, les Olympiques, c'est aussi l'unité du Canada. Vous avez fait de belles choses et on était très fiers de nos athlètes. J'ai même trouvé parfois qu'on aurait dû gagner alors qu'on n'a pas gagné.
Cela dit, je pense que c'est pour ça que la majorité d'entre nous autour de la table a été tellement peinée quand elle a vu ce qui était arrivé. Il y a eu une plainte. Beaucoup des choses que vous avez faites ont été très bien faites, et on doit vous en féliciter.
Cependant, je vais vous dire que j'ai un rêve. Je rêve que tous les enfants canadiens soient capables de parler les deux langues et qu'ils soient même capables d'en parler éventuellement trois, quatre ou cinq. C'est peut-être pour ça, monsieur Warren, qu'on avait tellement d'attentes et que nos attentes ont été tellement déçues. On ne s'attendait pas à ce qu'une chose comme celle-là arrive dans un organisme aussi important que le vôtre. On ne pensait pas que cela allait devenir une question.
Je vais vous parler de deux choses et je vais ensuite vous poser ma question. Je suis arrivée en retard, mais j'ai entendu des choses sur lesquelles je dois réagir. La première chose que j'ai entendue est
[Traduction]
«sans motivation politique». Ce n'est pas ce qui nous importe ici. Ce qui importe, c'est que tous les athlètes puissent communiquer et travailler dans leur propre langue.
[Français]
J'espère qu'on ne va pas faire de changements parce que vous avez été obligé de venir devant le comité ou parce que c'est devenu politique. Aujourd'hui, on a une bonne réunion et on est capables de se sensibiliser l'un l'autre. Vous devez être conscient de notre importance et de l'importance des athlètes aussi.
L'autre commentaire que j'ai entendu et qui ne m'a pas trop surprise a été celui-ci:
[Traduction]
«Eh bien, vous n'avez pas de contrat avec le gouvernement canadien.»
[Français]
Il est sous-entendu qu'un organisme comme le vôtre n'a pas besoin de contrat avec le gouvernement fédéral pour s'assurer que nos athlètes communiquent et travaillent dans leur propre langue et composer avec tout ce qui se passe au Canada. Nous sommes tellement fiers, non seulement de notre drapeau, mais aussi du fait que la plupart d'entre nous respectent les deux langues officielles. Moi, je suis Bélier et il faut donc que nous trouvions une solution.
J'ai deux questions à vous poser.
Des voix: Ah, ah!
Une voix: Ce sera bientôt son anniversaire.
Mme Claudette Bradshaw: Oui, en effet.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Vous n'avez environ qu'une minute, Claudette.
Mme Claudette Bradshaw: Il ne me faudra pas longtemps.
[Français]
J'aimerais vous proposer deux choses. Cela vous aiderait-il si la présidente du comité ou une personne des langues officielles allait rencontrer les gens de votre bureau de direction pour les sensibiliser et leur expliquer pourquoi on vous a demandé de venir ici aujourd'hui? Monsieur Warren, on a beaucoup de respect pour tout le travail que vous avez fait, mais en même temps, on veut s'assurer que cela ne se reproduira pas.
D'autre part, au cours des deux prochaines années...
[Traduction]
Voulez-vous que je le dise en anglais? D'accord. Puisque je suis Acadienne du Nouveau-Brunswick, je suis en mesure de le faire.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone):
[Note de la rédaction: Inaudible]
Mme Claudette Bradshaw: Eh bien, son micro ne fonctionnait pas.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): D'accord, dépêchez-vous.
Mme Claudette Bradshaw: D'accord.
Des voix: Oh, oh!
Mme Claudette Bradshaw: Sauf votre respect, nous sommes très fiers de ce que vous avez fait et nous sommes très fiers de nos Canadiens. Mais permettez-moi de vous proposer deux solutions.
Vous serait-il utile que quelqu'un de notre comité, peut-être les deux coprésidents, vous rencontrent, vous et votre comité, afin de discuter de l'importance que cette question avait pour nous et de l'ampleur de notre déception? Je dois vous avouer que pour ma part, j'ai été très déçue.
Vous êtes venu seul devant nous aujourd'hui. En fait, vous êtes venu avec quelques amis. Il serait peut-être utile qu'un membre de notre comité vous rencontre afin de discuter de cette question.
Deuxièmement, nous sommes tout à fait prêts à passer en revue vos programmes des prochains événements afin que de telles situations ne se reproduisent pas. J'estime qu'il ne faut pas que de telles choses se reproduisent.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci.
Monsieur Warren.
M. Bill Warren: Je suis également Bélier et c'est pourquoi je cherche moi aussi des solutions.
Vous me rappelez quelque chose que j'ai oublié de dire. Nous discutons de la réception de l'équipe. J'insiste sur le fait que l'Association olympique canadienne offre ses services aux athlètes dans les deux langues.
De par notre politique et notre tradition, tous les services offerts aux athlètes du village olympique sont bilingues. Qu'il s'agisse d'un massage, d'un traitement médical, des services d'équipement, etc., tous les services sont fournis aux athlètes dans les deux langues. N'allez pas croire que nos athlètes ne sont pas servis de cette façon.
Quant à l'aide que vous nous offrez, en examinant notre programme, la réaction du public canadien a été telle qu'il ne fait aucun doute que l'Association olympique canadienne examinera très soigneusement son programme. Je comprends que vous faites cette offre pour de bonnes raisons, mais je ne crois pas que votre aide sera nécessaire.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup.
Il nous reste environ huit minutes, car la sonnerie indique qu'il y a un vote à la Chambre. Il nous reste sur la liste M. Plamondon et M. Breitkreuz. Ils disposeront de trois minutes chacun, au lieu de cinq, afin que nous puissions tous aller voter.
Et M. Coderre fermera la boutique.
[Français]
M. Louis Plamondon: Je serai bref, madame la présidente. Monsieur Warren, comme je devrai partir immédiatement après votre réponse, je vous salue et vous remercie d'être venu vous expliquer ici.
Je voudrais également, avant que vous partiez, vous laisser un message de consolation en vous disant que ce n'est pas la première fois que lorsque le Canada participe à des événements internationaux, on oublie de s'occuper des deux langues officielles et de les parler. Je vous donnerai rapidement deux exemples.
Lorsqu'il y a eu le match d'étoiles à Toronto, qui était télévisé dans une soixantaine de pays partout dans le monde, on a décidé de faire ça uniquement en anglais. Lorsqu'on a eu le match des étoiles de la Ligue nationale à Vancouver, on a fait exactement pareil. Et pourtant, c'était au Canada même.
M. Denis Coderre: Ce n'est pas vrai. À Vancouver, c'était bilingue.
M. Louis Plamondon: Je m'excuse. À Vancouver, il y a eu un bout bilingue, vous avez raison. Mais pour le match d'étoiles à Toronto, j'en suis certain.
M. Denis Coderre: Tu n'écoutes pas assez les matchs de hockey; tu écoutes trop ton adjoint.
M. Louis Plamondon: D'autre part, quand je suis revenu tout à l'heure, je vous ai parlé de ce fameux contexte culturel et linguistique. Il me semble que si les athlètes se retrouvaient dans ce contexte culturel et linguistique, ils pourraient mieux performer. Vous avez lancé la balle aux fédérations et dit que l'équipement, le confort et les questions qui touchent directement l'athlète relevaient des fédérations.
Mais vous avez quand même un certain pouvoir sur ces fédérations, puisque pour qu'elles soient reconnues au niveau international, vous devez leur signer une lettre ou un document de reconnaissance.
Donc, nous vous avons sensibilisé aujourd'hui au problème du bilinguisme et à la nécessité de faire des grands efforts. Compte tenu du pouvoir que vous avez sur les fédérations, vous engagez-vous à les sensibiliser comme nous vous avons sensibilisé aujourd'hui?
La coprésidente (Mme Sheila Finestone): Merci beaucoup. Monsieur Warren.
[Traduction]
M. Bill Warren: J'ai deux choses à ajouter. Premièrement, nous n'avons pas pris conscience aujourd'hui seulement de cette réalité de la dualité linguistique. Nous en avons pris conscience le 7 février, c'est-à-dire le lendemain de la réception de l'équipe. Nous sommes simplement venus ici vous faire rapport des mesures que nous avons prises depuis que nous avons pris conscience de l'importance de cette question. Mais nous étions au courant auparavant.
Deuxièmement, pour ce qui est des fédérations internationales, les fédérations nationales de sport n'exigent de nous aucun certificat pour être reconnues par les fédérations internationales. Nous ne participons pas à ce processus. Si vous croyez que c'est le cas, vous vous trompez.
[Français]
M. Louis Plamondon: Puisque vous accordez des subventions à ces fédérations, vous pouvez exercer un pouvoir sur elles et exiger plus de bilinguisme.
[Traduction]
M. Bill Warren: Eh bien, elles sont membres de notre association. Ce sont ces mêmes fédérations nationales de sport dont vous parlez qui composent l'Association olympique canadienne; elles adoptent un certain nombre de nos politiques. Je ne saurais vous dire lesquelles elles ont adoptées, mais c'est elles qui sont membres de notre association et pas le contraire, si vous comprenez la différence.
M. Louis Plamondon: Merci.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci.
Monsieur Breitkreuz, vous avez exactement trois minutes.
Je suis désolée, mesdames et messieurs. Vous voulez tous poser des questions, mais nous devons aller voter. Je ne veux pas vous empêcher de prendre la parole, mais vous devrez limiter le temps que vous prenez.
M. Cliff Breitkreuz: Merci beaucoup.
On a parlé du double caractère de notre pays et de la Constitution, mais je suis certain que les athlètes et le Comité olympique n'utilisent pas la Constitution comme toile de fond. Ils se rendent aux Olympiques pour faire de leur mieux, pour ramener au Canada autant de médailles que possible et faire ainsi honneur à leur pays.
Il faut se rappeler qu'on fait beaucoup d'histoires ici quant à la réalité linguistique. On parle surtout le français au Québec, dans l'est de l'Ontario et dans certaines régions du Nouveau-Brunswick, tout le reste du pays fonctionne en anglais. Voilà quelle est la réalité linguistique du pays.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Le Manitoba, l'Ontario...
M. Cliff Breitkreuz: Oh, oui, ce ne sont que...
Une voix:
[Note de la rédaction: Inaudible]
M. Cliff Breitkreuz: Évidemment. C'est exactement cela. Et vous le savez sans doute, monsieur Warren.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Veuillez poser votre question.
M. Cliff Breitkreuz: Voilà ce que devrait être l'Association olympique; ses athlètes devraient être des athlètes sans avoir à se préoccuper de rectitude politique en matière de langue.
De toute façon, je vous félicite d'avoir eu le courage de vous présenter devant notre comité. Nous savons maintenant de quoi il retourne. Il ne s'agit pas tant d'un comité que d'autre chose, et je ne dirai pas vraiment ce que j'en pense.
Mes meilleurs voeux vous accompagnent, vous et vos athlètes, dans vos préparatifs pour les prochaines Olympiques. Bonne chance.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup.
[Français]
Madame Vautour.
Mme Angela Vautour: Je voudrais juste mettre une chose au clair. Il y a certainement beaucoup de francophones à Calgary parce que la moitié du Nouveau-Brunswick a déménagé là pour y travailler.
Des voix: Ah, ah!
Mme Angela Vautour: J'aimerais demander à M. Warren s'il aurait pu participer à cette réunion aussi facilement si on ne lui avait pas fourni des services d'interprétation aujourd'hui. Si la soirée s'était déroulée à 70 p. 100 en français et 30 p. 100 en anglais, est-ce qu'il aurait eu des plaintes?
[Traduction]
M. Bill Warren: Oui.
Mme Angela Vautour: Oui?
M. Bill Warren: Oui.
Des voix: Oh, oh!
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Bravo, c'est une très bonne réponse.
Nous allons maintenant devoir tirer à pile ou face. Je sais que le sénateur Beaudoin souhaite poser une petite question et que M. Coderre sera le dernier à prendre la parole. Vous devez vous partager moins de quatre minutes.
Le sénateur Gérald Beaudoin: Je n'aurai besoin que d'une minute.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Une minute pour vous, deux minutes pour M. Coderre. Je vais garder l'oeil sur la montre. J'ai hâte de voir si vous réussirez.
Mme Angela Vautour: Essayez.
[Français]
Le sénateur Gérald Beaudoin: Ma question est très courte. J'aimerais savoir pourquoi vous concluez qu'il n'est pas nécessaire que le gouvernement soit plus présent dans votre organisation olympique. Ça me semble un peu surprenant. Il me semble que le gouvernement contribue financièrement; peut-être pourrait-on contribuer linguistiquement. Il me semble qu'on pourrait faire quelque chose. Pourquoi dites-vous que ce n'est pas nécessaire? Je ne dis pas que vous avez tort, mais je veux savoir pourquoi vous dites cela.
[Traduction]
M. Bill Warren: Il me faudrait plus d'une minute pour répondre à votre question et je pourrais bien, ce faisant, dévoiler ma préférence politique.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): D'accord, continuons.
Le sénateur Gérald Beaudoin: Eh bien, j'ai peut-être commis une erreur en vous posant cette question.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: La prochaine fois, portez votre étiquette.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Monsieur Coderre.
[Français]
Le sénateur Gérald Beaudoin: La prochaine fois.
M. Denis Coderre: Merci, madame la présidente. Je ne voudrais pas perdre mon temps à répondre chaque fois que le Parti réformiste intervient, mais j'ai trouvé une nouvelle définition au mot «dinosaure».
Des voix: Ah, ah!
M. Denis Coderre: J'aurais quelques courtes questions. En fait, ce sont probablement des solutions de rechange que je vous propose, des solutions concrètes qui vous permettront de regarder vos vidéos avant qu'ils ne soient diffusés aux Jeux olympiques, lors de vos présentations.
Premièrement, voyez à augmenter le nombre de francophones à l'exécutif de l'Association olympique canadienne.
Deuxièmement, assurez-vous qu'il y ait des relationnistes bilingues et francophones. Quand je dis «bilingues», je ne veux pas dire uniquement des anglophones qui parlent français. Il y a aussi des francophones à qui on peut faire appel.
Troisièmement, assurez-vous que la direction générale soit bilingue.
Quatrièmement, assurez-vous que lorsque les gens des médias demandent un service en français aux Jeux olympiques, ils puissent avoir satisfaction. Vous n'avez pas répondu à ma question à cet égard tout à l'heure. Effectivement, les journalistes sportifs se sont plaints parce qu'il n'y avait pas de services adéquats en français. C'est tellement vrai que vous avez pesé sur le bouton de panique et que vous vous êtes assuré qu'on trouve quelqu'un qui baragouinait le français pour vous assurer que ça fonctionne cette fois-ci.
Si vous êtes prêt à accepter ces propositions, êtes-vous prêt à vous voter un budget supplémentaire pour améliorer l'environnement francophone au sein de l'organisation?
En terminant, monsieur Warren, prenez mon nom en note: Denis Coderre. Je vous offre de travailler bénévolement à votre service pour assurer que les services soient offerts en français. Bénévolement. Merci.
[Traduction]
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup, mesdames et messieurs.
J'aimerais savoir si les membres du comité sont prêts à appuyer la recommandation du comité de direction. Nous avons déjà eu le plaisir d'entendre M. Warren, qui a exprimé de façon claire son regret profond et nous a indiqué quelles améliorations seront apportées à l'avenir pour respecter les langues officielles du Canada. Pour notre prochaine réunion, nous inviterons Charles Castonguay de l'Université d'Ottawa et le professeur Jim Torczyner, de l'Université McGill, pour discuter d'une analyse des chiffres du recensement de Statistique Canada. Nous avons également convenu de reporter à une date ultérieure la comparution de Mme Bertrand du CRTC prévue pour le 26 février. Je vous signale que le ministre de Patrimoine Canada comparaîtra devant nous demain; prenez bonne note de cette réunion. Vous êtes tous d'accord?
Des voix: D'accord.
La coprésidente (l'hon. Sheila Finestone): Merci beaucoup.
Monsieur Warren, permettez-moi de vous remercier, au nom des deux coprésidents.
La séance est levée.