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Section canadienne de ParlAmericas

Rapport

MEMBRES DE LA DÉLÉGATION ET PERSONNEL

Les 23 septembre et 2 octobre 2020, une délégation de parlementaires canadiens a participé à la 12e rencontre du Réseau parlementaire pour l’égalité des genres de ParlAmericas (RPEG). Cette délégation était composée de : l’honorable Rosa Galvez, sénatrice; l’honorable Marilou McPhedran, sénatrice; l’honorable Julie Miville-Dechêne, sénatrice; l’honorable Kim Pate, sénatrice; ainsi que de M. Marc G. Serré, député et président de la Section canadienne de ParlAmericas.

La délégation était appuyée par Julie Pelletier, secrétaire d’association ainsi que par Nadia Faucher et Alison Clegg, conseillères de la Section canadienne.

ACTIVITÉS DURANT LA 12e RENCONTRE DU RÉSEAU PARLEMENTAIRE POUR l’ÉGALITÉ DES GENRES DE PARLAMERICAS

La 12e rencontre du RPEG s’est tenue de façon virtuelle sur le thème « Concevoir des avenirs inclusifs en partenariat avec les jeunes ». Elle a été organisée conjointement par le Congrès de la Colombie et le Parlement de la Grenade.

DIALOGUE INTERGÉNÉRATIONNEL D’OUVERTURE

La rencontre s’est ouverte avec la mise en ligne d’une vidéo contenant un dialogue entre l’honorable Jean Augustine, C.P., ancienne ministre et ancienne parlementaire canado-grenadienne, et Ashlee Burnett, présidente de la section de Trinité-et-Tobago de l’organisation Caribbean Women in Leadership (CIWiL).

Dans le cadre de ce dialogue, Mme Augustine, première femme noire élue à la Chambre des communes du Canada, a mentionné le parcours qui a mené à son élection ainsi qu’à la reconnaissance officielle du mois de février comme le Mois de l’histoire des Noirs au Canada. Mmes Augustine et Burnett ont ensuite discuté de stratégies visant à inspirer les jeunes femmes à se porter candidates à des postes de leadership et de décision, notamment en favorisant l’éducation civique, en encourageant les jeunes femmes à s’impliquer dans la vie étudiante de leurs écoles ainsi qu’en mettant sur pied des programmes de mentorat avant et après une élection.

Par la suite, les deux femmes ont discuté de moyens qui permettent de rendre les parlements plus accueillants pour les jeunes. Par exemple, elles ont expliqué comment la participation de jeunes à des simulations parlementaires peut leur permettre de se faire entendre et d’approfondir leurs connaissances sur les systèmes politiques. Mme Augustine a souligné qu’À voix égales, une organisation canadienne organise de telles simulations ciblant la participation des jeunes femmes canadiennes. Mme Burnett a quant à elle évoqué sa participation à la Conférence pour le leadership des jeunes, organisée en collaboration avec ParlAmericas en mars 2020, pendant laquelle elle a participé à une simulation au parlement national avec un groupe d’une cinquantaine de jeunes femmes de Trinité-et-Tobago.

Mmes Burnett et Augustine ont aussi réfléchi aux effets disproportionnés de la pandémie de la COVID-19 sur les groupes déjà vulnérables. Elles ont souligné que les investissements devraient cibler en priorité ces groupes.

En conclusion, elles ont encouragé les jeunes – les filles surtout – à exprimer leurs opinions et à participer à des conversations intergénérationnelles afin de mieux comprendre le passé pour bâtir un avenir meilleur.

SÉANCES DE GROUPES DE TRAVAIL

Le 23 septembre 2020, les délégués canadiens ont participé à une séance de groupes de travail organisée en anglais pour les parlementaires des Caraïbes et du Canada. L’honorable Chester Humphrey, Président du Sénat de la Grenade et vice-président pour les Caraïbes du RPEG, ainsi que l’honorable Bridgid Annisette-George, Présidente de la Chambre des représentants de Trinité-et-Tobago, ont prononcé un discours d’ouverture lors de cette séance. Ils ont notamment souligné les effets disproportionnés de la pandémie de la COVID-19 sur les femmes et les filles dans les pays des Caraïbes.

Par la suite, Tonni Brodber, représentante d’ONU Femmes pour le bureau des Caraïbes, a fait une présentation sur le Forum Génération Égalité, une initiative mise sur pied pour célébrer le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Ce forum met notamment en lumière l’importance des partenariats intergénérationnels pour atteindre l’égalité entre les sexes. Mme Brodber a également expliqué comment la pandémie de la COVID-19 a exacerbé les inégalités pour les femmes et les filles dans la région des Caraïbes.

GROUPE DE TRAVAIL SUR LES FILLES, LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE, l’INGÉNIERIE ET LES MATHÉMATIQUES ET LE FUTUR DU TRAVAIL

Dans le cadre du groupe de travail sur les filles, la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) et le futur du travail, Cindy Andrews, de CIWiL, a offert une présentation et modéré une discussion sur l’état de la participation des femmes et des filles dans les STIM à travers le monde. Elle a notamment parlé des obstacles qui peuvent restreindre la capacité des femmes à étudier ou à travailler dans les domaines des STIM. Elle a également donné des exemples de projets innovants mis en œuvre par des femmes travaillant ou étudiant dans ces domaines.

Par la suite, les participants de ce groupe de travail, composé de jeunes et de parlementaires, ont partagé leurs expériences concernant la participation des femmes et des filles dans les STIM. Les participants ont discuté de stratégies permettant d’augmenter cette participation, y compris par l’entremise d’une collaboration entre les parlementaires et les groupes de jeunes. Les jeunes ayant participé à ce groupe de travail ont notamment partagé leurs parcours personnels qui les ont menés à étudier ou à travailler dans les STIM. Ils ont souligné que les résultats des consultations menées auprès des jeunes ne sont pas toujours pris en compte dans la mise en œuvre des politiques. À cet effet, ils ont encouragé les parlementaires à faire des suivis pour s’assurer que les perspectives des jeunes sont réellement prises en compte dans la mise en œuvre des politiques, mais également lors des différentes étapes du processus parlementaire.

La sénatrice Miville-Dechêne a partagé des éléments concernant l’expérience canadienne en notant que les filles ne représentent que 16 % des étudiants en sciences informatiques au pays. Elle a souligné des initiatives et des organisations au Canada qui visent à favoriser l’intérêt des filles envers les STIM dès le plus jeune âge. Elle a aussi informé les participants du groupe de travail que certains parlementaires canadiens consultent régulièrement des groupes de jeunes dans le cadre de leurs fonctions.

GROUPE DE TRAVAIL SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LES CATASTROPHES

La séance du groupe de travail sur les changements climatiques et les catastrophes a été modérée par María Boada, chargée de programme, Changement climatique et Développement durable, ParlAmericas. Les membres du groupe de travail ont discuté d’initiatives sur le changement climatique pilotées par des jeunes dans leur pays respectif et ont relevé les collaborations possibles entre les jeunes, en particulier les jeunes Autochtones et les jeunes femmes, et les parlementaires en matière de changement climatique et de catastrophes. Certains jeunes qui participaient ont fait part de leur expérience personnelle de coopération avec les parlements dans les dossiers sur le changement climatique.

M. Marc Serré, député, a fait observer qu’une collaboration impartiale entre les jeunes et les élus est précieuse et que les jeunes font ressortir l’urgence d’agir lors des discussions sur le changement climatique. Les membres du groupe de travail ont également souligné l’importance des parlements des jeunes et des délibérations intéressantes et pertinentes qui s’y tiennent.

La séance s’est terminée par la présentation d’idées par les membres du groupe de travail à propos de moyens pour faciliter les collaborations entre les jeunes et les législateurs. Il a été proposé par exemple que les élus aident les jeunes à trouver le meilleur moyen de communiquer leurs points de vue et leurs prises de position dans le milieu parlementaire. Des membres ont aussi signalé l’importance de discuter en toute impartialité des dossiers sur le changement climatique, d’identifier les parlementaires prêts à faire part des points de vue des jeunes au parlement ainsi que de nouer des relations et de communiquer l’information avec ces parlementaires.

GROUPE DE TRAVAIL SUR LES FEMMES DANS DES POSTES DE LEADERSHIP ET DE PRISE DE DÉCISION

Le troisième groupe de travail a permis un dialogue sur les femmes qui occupent des postes de leadership et de prise de décision. Leah Thompson, de CIWiL, a modéré la discussion et a fait une présentation concernant les activités de cette organisation qui milite en faveur de l’égalité des genres dans les Caraïbes ainsi que pour une représentation égale des femmes dans les sphères décisionnelles et politiques. Mme Thompson a souligné qu’une plus grande implication des femmes contribuerait à des démocraties plus solides. Elle a aussi décrit certains des programmes de CIWiL, dont les parlements étudiants qui visent à inciter les jeunes femmes à se lancer en politique ainsi que diverses activités de mentorats et de réseautage entre des femmes parlementaires et de jeunes leaders.

Les participants à ce groupe de travail ont ensuite été invités à présenter une initiative de leur pays qui fait la promotion de la participation des femmes dans les postes de responsabilité et de décisions. La sénatrice Marilou McPhedran a parlé du programme canadien Héritières du suffrage géré par l’organisation À voix égales. Ce programme vise à donner aux jeunes femmes et aux leaders qui ont des identités de genre différentes l’occasion de se familiariser avec les institutions politiques du Canada, dans le but de les inciter à participer aux processus politiques officiels.

SÉANCE PLÉNIÈRE

La 12e rencontre du RPEG s’est conclue le 2 octobre 2020 par une séance plénière ayant comme objectif de partager les principales conclusions des groupes de travail, de partager les points de vue de jeunes avec les parlementaires présents et d’adopter la déclaration de cette rencontre.

La séance plénière a été inaugurée par : l’honorable Germán Blanco, Président de la Chambre des représentants de la Colombie; l’hon. Chester Humphrey, de la Grenade; Maya Fernández Allende, membre de la Chambre des députés du Chili et présidente du RPEG; ainsi que par Elizabeth Cabezas, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur et présidente de ParlAmericas. Les mots d’ouverture ont notamment fait état de l’importance du dialogue intergénérationnel pour les parlementaires et de prendre en compte les contributions tant des jeunes que des adultes plus âgés.

Par la suite, les rapporteurs des groupes de travail ont fait un sommaire des interventions de chacun des groupes de travail s’étant déroulés en anglais le 23 septembre et en espagnol le 25 septembre[1] . La sénatrice Miville-Dechêne a présenté les conclusions du groupe de travail sur les filles, les STIM et le futur du travail. Elle a indiqué que ce groupe avait conclu que la participation des femmes dans les STIM offre un potentiel transformationnel important pour les sociétés. La sénatrice Miville-Dechêne a ajouté que le groupe était d’avis que les initiatives visant à augmenter la participation des femmes et des filles dans les STIM devraient inclure des perspectives issues de la diversité, dont celles des femmes vivant avec un handicap, des femmes autochtones et des personnes LGBTQ.

Ivannia Rivera, membre de la Chambre des députés de la République dominicaine, a présenté les conclusions du groupe de travail sur la promotion de la coresponsabilité en matière de travail de soins, dont les travaux se sont déroulés en espagnol. Elle a souligné que les parlementaires devraient collaborer avec des organisations dirigées par des jeunes afin de s’assurer que les initiatives pour promouvoir des changements culturels concernant la coresponsabilité pour le travail de soins sont appuyées par des lois, comme celles concernant les congés parentaux. Les parlements devraient aussi appuyer les initiatives des jeunes concernant la promotion d’une masculinité positive et les efforts pour quantifier la valeur du travail de soins.

Le sénateur des Bahamas Ranard Henfield, vice-président du Réseau pour un parlement ouvert de ParlAmericas, a partagé les conclusions du groupe de discussion sur les changements climatiques et les désastres. Ce groupe a conclu que les parlementaires et autres décideurs devraient consulter des personnes provenant de divers contextes sur les questions des changements climatiques. Le groupe a aussi encouragé les parlementaires à valoriser l’expertise des jeunes dans ce domaine et à les laisser décider de l’agenda des discussions lorsqu’ils sont consultés.

Nielsen Pérez Pérez, membre de l’Assemblée législative du Costa Rica, a présenté les conclusions du groupe de travail sur la promotion de la santé des femmes. Selon ce groupe de travail, les politiques promouvant la santé des femmes, y compris leur santé sexuelle et reproductive, devraient être holistiques, être ancrées dans une perspective de droits de la personne et incorporer les contributions d’organisations dirigées par des jeunes.

La sénatrice Yokymma Bethelmy de Trinité-et-Tobago a présenté les grandes lignes des discussions ayant eu lieu pendant le groupe de travail en anglais sur le leadership des femmes et la prise de décision. Ce groupe a encouragé les parlementaires à créer des opportunités afin que les jeunes femmes et leurs organisations soient consultées à toutes les étapes des processus décisionnels parlementaires. Selon ce groupe, les décisions concernant les jeunes devraient se prendre avec eux à la table de discussion.

La sénatrice mexicaine Véronica Camino, vice-présidente pour l’Amérique du Nord du RPEG, a informé les participants à la séance plénière des conclusions du groupe de travail sur les violences basées sur le genre. Ce groupe a conclu que même si les cadres légaux sont importants pour mettre fin à la violence contre les femmes, ils ne sont pas suffisants. Afin d’atteindre cet objectif, le groupe a indiqué être d’avis que des changements culturels sont nécessaires et que des ressources suffisantes doivent être déployées pour la mise en œuvre des politiques et des lois sur la violence faite aux femmes.

Enfin, Maritza Espinales, membre de l’Assemblée nationale du Nicaragua et membre du conseil d’administration de ParlAmericas, a souligné que le groupe de travail en espagnol sur le leadership des femmes et la prise de décision a conclu que certains groupes de population – dont les femmes, les personnes LGBTI et les jeunes autochtones et afro-descendants – font face à des obstacles dans la jouissance de leurs droits, y compris dans leur droit à l’éducation, à un travail décent et à la participation civique. Afin de promouvoir le leadership des jeunes et des femmes, les politiques et lois adoptées doivent prendre en compte une diversité de perspectives dont celles de ces groupes.

La séance plénière s’est poursuivie avec un panel de jeunes conférenciers qui ont partagé leurs expériences concernant la façon d’inclure les voix des jeunes dans les processus parlementaires. Nancy Mitchell, membre du Conseil jeunesse du premier ministre du Canada, a expliqué le rôle des jeunes siégeant au conseil et l’importance de ce type d’instance afin que les perspectives des jeunes soient prises en compte, y compris en ce qui a trait à l’égalité entre les sexes. Par la suite, la sénatrice María Eugenia Catalfamo, la plus jeune sénatrice du Congrès d’Argentine, a expliqué qu’elle promeut la création d’un comité jeunesse au Congrès d’Argentine et d’une loi sur la jeunesse afin de favoriser la participation des jeunes dans ce pays. Le panel s’est terminé par les présentations de Naomi Ephraim et J’Nelle Bellizaire, d’Antigua-et-Barbuda, qui ont partagé leur expérience en tant que stagiaires au bureau de la Présidente du Sénat de ce pays. Selon ces conférencières, cette expérience leur a permis d’augmenter leurs connaissances concernant le processus parlementaire d’Antigua-et-Barbuda.

La séance plénière s’est conclue par la lecture de la déclaration de la 12e rencontre du RPEG et par un discours de clôture offert par Karina Arteaga, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur et vice-présidente pour l’Amérique du sud du RPEG.



[1] Les parlementaires canadiens ont participé à la session de travail offerte en anglais et français le 23 septembre 2020. Une session similaire a été offerte en espagnol et en portugais le 25 septembre 2021.